B'INSPIRED - Être inspiré grâce aux reptiles

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Philippe Gillet est un aventurier : fin connaisseur des Pygmées, chasseur de braconniers, blessé par balles mais surtout défenseur passionné d’animaux qui nous font peur, les reptiles et les araignées. Cet homme vit aujourd’hui avec 500 reptiles chez lui, dont certains parmi les plus dangereux du monde. Beaucoup sont même en liberté. Une leçon de leadership et de gestion du risque inspirée de la nature.
Transcript
00:00 [Générique]
00:02 [Sonnerie de téléphone]
00:04 - Et maintenant, j'ai le très grand plaisir d'accueillir Philippe Gillet, un aventurier comme nous les aimons.
00:11 Vagoneur de pygmées, chasseur de braconés, blessé par balles,
00:16 de toute façon passionné d'animaux qui nous font peur, les reptiles, les araignées, les amphibiens.
00:22 Et d'ailleurs, d'où vient quand même cette passion pour ces animaux qui d'habitude ne sont pas très aimés ?
00:29 - Alors tu vois, cette passion, elle vient simplement quand j'étais petit, j'étais déjà en Afrique.
00:33 Ça veut dire que j'ai 30 ans d'Afrique, par mes parents qui étaient colonels, évidemment, qui voyageaient,
00:38 donc j'étais pas à l'école, moi j'étais dans la brousse.
00:40 Mais pendant 30 ans, j'ai vécu en Afrique, avec disons que ma PlayStation et ma télévision,
00:45 ma télévision c'était la brousse, ma PlayStation c'était les pygmées ou autre chose.
00:50 Et j'ai découvert les animaux. Une petite anecdote, rapide, quand j'étais tout petit, j'avais 8 ans,
00:55 j'avais les petites antilopes pour nous amener, moi je leur donnais le biberon.
00:58 Je me fais dans la brousse avec elles, qui me suivaient, et les Africains l'ont vu, ils ont voulu tuer les animaux devant moi.
01:03 Et ils ont tué les animaux pour les manger, ils ont dit "ça t'appartient pas, ça appartient à la nature".
01:07 Et ce choc de réalité de la vie, ça dès que vous êtes jeune, vous vous dites "pourquoi ne pas défendre ces animaux qui sont toujours, qui prennent toujours ?"
01:15 Ça a été un premier choc quand on a 8 ans et qu'on a un truc comme ça.
01:18 Et après tout doucement, j'ai évolué, bon évidemment j'ai monté des sociétés en Afrique pour gagner ma vie,
01:23 parce que, je vais vous dire que j'ai pas de retraite en France, donc moi j'ai toujours travaillé, ils étaient mon patron.
01:28 Et j'ai toujours été, j'ai appris le métier de guide de chasse, où je voyais beaucoup d'animaux, etc.
01:34 Mais quand vous êtes dans la brousse et que vous voyez des tas d'animaux, c'est comme quand vous êtes en Bretagne,
01:38 vous voyez des vaches, les lions, les éléphants, les bûches, on les voit tous les jours, on les regarde plus.
01:41 Mais par contre, on va chercher les animaux cachés, ceux qui sont, qu'on appelle les mal aimés,
01:46 ceux qu'on déteste, qui sont horribles, qui font peur.
01:49 Et tout doucement, je me suis occupé de ça, avec des scientifiques qui venaient de Suisse et d'ailleurs de partout,
01:54 et que je guidais moi dans la brousse, pas pour tuer, mais pour découvrir ces animaux.
01:58 Et c'est comme ça que j'en suis venu tout doucement aux animaux.
02:00 Entre temps, bon ben j'ai été en Afrique, il y a eu les coups d'État, je suis rentré en France,
02:04 là j'avais rien à faire, j'avais même plus d'argent, on avait tout perdu.
02:08 Alors j'ai vendu des manières, j'ai vendu des cailloux.
02:10 Donc sur le bord de la mer, j'ai acheté des cailloux, enfin j'ai trouvé des cailloux,
02:14 puis après je venais de venir des cailloux, je passais en mâtonnière,
02:17 et c'est un brevet qui a été accepté pendant 25 ans à la date du dépôt, j'étais le seul à le faire.
02:21 Et après ça, je suis reparti à Madagascar, acheter des plantations,
02:24 là-bas j'étais condamné à mort, on m'a piqué mes plantations, je suis rentré en France.
02:27 Et c'est comme ça que j'ai commencé à travailler, je raccourcis,
02:31 j'ai commencé à travailler en disant "bon ben il faut que je trouve un métier,
02:34 quand vous arrivez, vous n'avez pas de maison, vous n'avez rien, les maisons que vous avez elles sont louées,
02:38 vous savez c'est compliqué, et alors faire de la sécurité, puisque je suis un ancien para,
02:43 donc faire de la sécurité, j'ai dit stop, à le bol.
02:46 Et puis là, j'ai été ingénieur conseil à la cité des sciences à la Villette, dans le vivant.
02:52 Donc je m'occupais du vivant. Et je voyais les gens, on avait des territoires magnifiques, très bien faits,
02:56 et je voyais les gens qui venaient plus pour le frisson que pour apprendre.
02:59 Mais je me suis dit "comment ça se fait que les français, ils connaissent rien,
03:02 on sait déjà ce qu'il y a sur la lune, on ne sait pas ce qu'il y a au fond de la mer,
03:04 on pourrait commencer à apprendre à connaître ce qu'il y a autour de nous,
03:06 c'est quand même des animaux extraordinaires, on ne les connaît pas, mais c'est toujours dégoûtant.
03:10 Et quelque part, moi qui n'aime pas l'injustice, qui ai toujours détesté l'injustice,
03:14 je me suis voué là-dessus, j'ai créé l'association "Infos, informations sur la faune".
03:19 Et je voulais que la connaissance soit gratuite au public. Alors comment faire ?
03:22 J'ai traité avec des grandes surfaces, j'ai fait des maquettes de modules thématiques, pédagogiques, interactifs,
03:28 des grandes maquettes qui font 10 mètres de long sur 3 mètres de haut,
03:30 peut-être certains de vos auditeurs ont vu ces expositions,
03:32 j'étais le seul à faire ça en France pendant presque 30 ans,
03:35 et on faisait toutes ces expositions pour montrer ces animaux.
03:38 Mais il fallait toucher de l'argent. Donc pour le public c'était gratuit.
03:42 Mais par contre l'association des commerçants payait notre association, loi 1920,
03:46 et c'est comme ça que j'ai créé ces associations.
03:49 Maintenant, la cause animale, oui, ces pauvres bêtes, il faut les laisser.
03:52 Alors la cause animale, on peut leur dire, ce ne sont pas les bêtes qu'il faut protéger,
03:55 ça fait des millions d'années qu'ils se protègent, si vous voulez protéger quelque chose,
03:58 protéger l'environnement, il y aura toujours des animaux.
04:00 Regardez plus loin que le bout de votre nez.
04:02 - Ah, vous êtes très bien gagné.
04:04 - Allez-moi continuer. Quand il faut y aller, il faut y aller.
04:06 - Exactement. Et d'ailleurs, on voit cet engagement quand on se rencontre,
04:11 vous héberger 5-6 animaux. Tous, des reptiles, des amphibiens, des arachides.
04:18 Et ils vivent même chez toi. Dans ton chaleum, etc.
04:24 Et donc, mais d'où viennent tous ces animaux ?
04:27 - Alors ces animaux, au début, quand on a fait nos fameux modules,
04:31 on a acheté à des éleveurs en Allemagne, en Hollande, des professionnels,
04:35 parce que si vous prenez des animaux sauvages, ils s'habituent mal, c'est difficile,
04:38 on a de la perte, comme on dit. Mais quand ils sont élevés en captivité, nés en captivité,
04:41 c'est plus facile. Et après, il y a eu beaucoup d'animaux pour aujourd'hui,
04:44 80% des animaux que nous avons récupérés par des abandons,
04:48 parce que l'électricité est dernièrement augmentée, donc on a beaucoup.
04:51 Là, en 8 mois, on a récupéré putain de 60, entre les tortues, les lézards, les camions.
04:57 Les gens les abandonnent. Mais surtout, ce qu'il ne faut pas faire,
04:59 c'est les relâcher dans la nature. - Pourquoi ?
05:01 - D'abord, parce que c'est une pollution écologique.
05:03 Et si on amène encore des tortues de Floride, des tortues machin,
05:07 toutes ces bêtes qui détruisent notre environnement,
05:11 parce qu'il y a d'autres animaux à nous qui disparaissent.
05:13 Regardez, 80% des insectes ont disparu.
05:15 Vous prenez la voiture, vous allez jusqu'en Corse, vous revenez,
05:18 vous ne nettoyez pas le pare-brise. Autrefois, on passait son temps à nettoyer les pare-brises.
05:21 Ça veut dire qu'il n'y a plus d'hirondelles, parce qu'elles chassent les insectes.
05:24 Ça veut dire que tout disparaît. Mais qu'est-ce qui arrive ?
05:26 Les frelons arrivent, les autres, il y a de la place, il n'y a plus personne.
05:28 - Oui, ça va évidemment.
05:30 - Il ne faut pas jouer au bon Dieu, parce qu'on ne gagnera pas.
05:32 Et nous avons besoin de la nature, mais la nature, elle n'a pas besoin de nous.
05:36 On est en sursis. Il faut faire attention à tout ça.
05:38 Alors, je me suis voué à ces animaux, et donc j'ai réussi à faire des expulsions gratuites.
05:43 Maintenant, pour le prouver, j'ai eu tous ces animaux,
05:46 je me suis retrouvé avec deux alligators, qui maintenant, ça fait 25 ans qu'ils vivent avec moi.
05:51 25 ans dans ma maison, dans mon salon.
05:53 - Oui, mais alors ils sont en liberté ?
05:55 - En liberté !
05:57 Les chats des voisins, ils sont toujours fourrés avec eux, ils dorment à côté.
06:00 Si vous regardez sur TikTok,
06:03 parce que maintenant, je me suis mis sur TikTok,
06:05 puisqu'on peut amener de l'information gratuite.
06:07 Alors vous regardez sur TikTok Info, je vous donne la...
06:09 Vous prenez ou pas ? TikTok Info.
06:11 Et grâce à ça, vous allez pouvoir voir des petites informations que j'amène à chaque fois aux enfants.
06:15 Parce que le monde appartient à nos enfants.
06:17 Nous, en 50 ans, vous savez, quand j'étais guide de chasse,
06:20 quand on arrivait, on avait des plaines, des landaux, ce qu'on appelle.
06:24 C'était rouge d'antilopes à perte de vue.
06:26 Noir de buffles, il y en avait partout des animaux.
06:28 C'était la plus grande concentration et variété de gibriers du monde, la Centrafrique.
06:32 C'était magnifique.
06:34 J'y suis retourné, 50 ans après, il n'y a plus rien.
06:37 Il y a quelques babouins, un ou deux phacochères,
06:39 et des hommes avec des kalachnikovs, des AK-47,
06:42 qui sont des antibalakars et qui se font la guerre.
06:44 Et entre temps, ils tuent tous qui trouvent.
06:46 Alors quand on voit qu'en 50 ans, on a détruit autant d'animaux,
06:49 si on continue encore pendant 50 ans que nous en font,
06:51 on en fait les mêmes bêtises que nous.
06:53 C'est foutu.
06:54 On ne survivra pas, on va manger des racines.
06:56 Einstein a bien dit une chose.
06:58 Si les albeilles disparaissent,
07:00 4 ans après, l'humanité va disparaître.
07:02 Ce n'est pas de moi, c'est d'Einstein.
07:04 Bien avant moi.
07:05 Et il a raison, parce que plus de pollinisation,
07:07 on ne mangera que des racines et des cailloux.
07:09 Et on va vivre avec des masques, dans des grottes.
07:11 Ce n'est pas terrible ce qu'on propose à nos petits-enfants et arrière-petits-enfants.
07:13 Et j'en ai.
07:14 Donc je me suis voué à défendre ces animaux
07:16 et le remettre à titre d'animaux à part entière
07:19 et non pas de cochonneries.
07:21 Ce sont des animaux à part entière.
07:23 Et non seulement je le fais,
07:25 avec ces alligateurs qui vivent dans mon salon,
07:27 qui devraient être depuis 25 ans des sacs à main,
07:29 puisqu'ils étaient dans un élevage.
07:31 Ça devraient être des sacs à main.
07:33 Ils auraient été vendus ou jetés, ou moins perdus.
07:35 Et bien ils vivent en liberté, dans mon salon.
07:37 - Oui mais justement, par rapport à ça,
07:39 tu aimes bien vivre dangereusement ?
07:41 - Non, pas du tout.
07:43 C'est la connaissance.
07:45 C'est ce que je veux amener à tout le monde.
07:47 C'est la connaissance des méconnus.
07:49 Ça veut dire que, regardez, moi je vis avec des alligateurs qui font 2m20.
07:51 - Oui mais tu vis aussi avec eux.
07:53 - Mais rien. Mes doigts, ils font tout cela mes doigts.
07:55 - Oui mais bien.
07:57 - Mais s'il y avait un danger, ils m'auraient mangé les doigts.
07:59 Qui me dit, qui conduit depuis 50 ans,
08:01 qui n'a pas eu un seul accident en voiture ?
08:03 - Jamais. Mais il n'y a pas eu avec eux.
08:05 Tu as aussi des reptiles parmi les plus d'autres du monde.
08:07 - Oui, mais il faut se mettre au niveau de la personne,
08:09 au niveau de l'animal,
08:11 au niveau de l'enfant, au niveau du scientifique.
08:13 Quand on veut...
08:15 - Mais comment tu fais pour le comprendre ?
08:17 C'est quoi ton secret ?
08:19 - J'apprends à connaître.
08:21 Vous savez quand vous êtes avec les pygmées dans la forêt,
08:23 ou les brrrrro, ou les peul,
08:25 les animaux, ils les voient différemment,
08:27 et ils vous montrent comment s'approcher de l'animal,
08:29 comment il réagit. Un crocodile par exemple,
08:31 il a déjà 3 sons importants.
08:33 Le premier son, quand il va voir un autre crocodile,
08:35 ils se connaissent, il s'approche, un alligateur, il va faire
08:37 "Hmmm". On l'entend à peine parce que c'est des infrasons.
08:39 Mais "Hmmm", ça veut dire "tout va bien".
08:41 Et puis brusquement, il va faire "Hrrr".
08:43 Il va souffler. Là, ça veut dire "Bon, qu'est-ce que tu fais dans mon territoire ?"
08:45 Il ne va pas mordre, mais il va souffler.
08:47 Et puis après, ils vont s'appeler.
08:49 Ils vont s'appeler, ils vont faire "brrrr".
08:51 Et ça fait trembler toute la maison,
08:53 qui est en béton, mais ça la fait trembler.
08:55 - Mais les voisins, les voisins...
08:57 - Non, ils sont loin, mes voisins sont à côté,
08:59 mais ils me voient, ils me connaissent,
09:01 ils viennent prendre des cafés à la maison au milieu des crocodiles,
09:03 on les oublie très vite. Et bien quand ils chantent très fort,
09:05 ils s'entendent à 5 km, parce que c'est des infrasons.
09:07 Donc ils discutent entre eux à 5 km.
09:09 - Ah ouais, c'est pas vrai.
09:11 - Parce qu'ils s'entendent très loin.
09:13 Parce que c'est des infrasons, c'est comme nos enfants,
09:15 il y a les ultrasons de certains téléphones que nous on n'entend pas,
09:17 les adultes, mais les enfants ils les entendent.
09:19 Vous voyez, tout évolue comme ça, il y a tout un système.
09:21 Donc si on s'approche d'un animal qui est dangereux,
09:23 on prend nos distances.
09:25 S'il n'est pas dangereux, on ne prend pas nos distances.
09:27 Regardez les chiens, les pitbulls, c'est pas les plus dangereux.
09:29 Les plus dangereux qui mordent, c'est les caniches.
09:31 Parce qu'ils ont leurs petits trucs, ils ne sont pas embêtés.
09:33 - Vous croyez qu'ils étaient les labradors ?
09:35 - Entre autres, non, les labradors ils sont gentils.
09:37 Non, mais souvent parce qu'on sous-estime l'animal.
09:39 Parce qu'on veut lui imposer...
09:41 On n'est pas le nombril du monde,
09:43 on fait partie d'un monde.
09:45 Et ce monde est en train de le détruire.
09:47 C'est le seul animal qui détruit son environnement,
09:49 c'est l'homme.
09:51 - D'ailleurs, ce qui me passionne,
09:53 c'est la diversité.
09:55 Et toi, qui as 5 ans,
09:57 comment fais-tu pour faire cohabiter tout le monde en totale harmonie ?
10:03 - Alors, il y a certains animaux qui peuvent cohabiter.
10:05 Et il ne faut pas mettre, je ne sais pas moi,
10:07 un gars dans l'eau s'il ne sait pas nager.
10:09 Donc il y a certains serpents qui mangent d'autres serpents.
10:11 On ne les met pas ensemble.
10:13 Il y a des lézards qui ne mangent pas les serpents,
10:15 et des serpents qui ne mangent pas des lézards.
10:17 On peut les mettre ensemble.
10:19 Mais certains serpents, vous les mettez tous ensemble,
10:21 ils s'acceptent, malgré qu'ils oient des couleurs différentes,
10:23 ils s'acceptent, eux.
10:25 Alors que nous, on critique le moindre truc.
10:27 Parce qu'on n'accepte personne.
10:29 Parce que de plus en plus, on est aigris,
10:31 de plus en plus, on rejette ça sur les autres.
10:33 Simple. Pas de danger.
10:35 Et quand on vit avec un animal,
10:37 et qu'on ne représente pas un danger,
10:39 soit sur le territoire, soit sur la nourriture,
10:41 soit... Eh bien écoutez, il vous accepte,
10:43 et il fait partie de vous. Prenez une vache,
10:45 vous la mettez sur un terrain, il y a un train qui passe,
10:47 le premier jour elle sera collée dans les grillages.
10:49 Trois, quatre jours après, le train ne le regardera même plus.
10:51 Nous, il nous faudra combien de temps
10:53 pour nous habituer à un train qui passe devant chez nous ?
10:55 - Alors moi qui suis sûre, aucun problème.
10:57 (rires)
10:59 - Mais il y a les vibrations quand même.
11:01 Parce que vous savez que les serpents, on croit qu'ils sont sourds,
11:03 ils ne sont pas sourds du tout, ils ont une oreille interne.
11:05 Et ils entendent par leur squelette.
11:07 Ça veut dire que nous, l'oreille,
11:09 elle est à l'intérieur. - Oui, mais...
11:11 - Et ils entendent... - Donc il y a des vibrations ?
11:13 - Les vibrations. Ma voix est une vibration.
11:15 Mais la mienne, on entendra,
11:17 c'est plus des sons graves, les animaux l'entendent.
11:19 Quand je parle à un serpent, il sait que je lui parle.
11:21 Il entend les vibrations. Et pour connaître
11:23 la direction, il nous faut deux oreilles,
11:25 la vitesse du son qui va là et là,
11:27 et le serpent, c'est sur son squelette,
11:29 donc le bruit qui va arriver à la queue, au corps,
11:31 ici, il va faire la différence. Son cerveau,
11:33 qui est intelligent aussi, va arriver directement dessus.
11:35 Et il saura que le bruit, il est là-bas.
11:37 La nature, quand elle s'adapte
11:39 toujours, on est capable de tous s'adapter
11:41 les uns les autres. Et vous êtes très bien placés pour le savoir.
11:43 Et bravo !
11:45 Mais c'est ça le but. C'est pas de pleurer,
11:47 c'est de se débrouiller et de
11:49 trouver les moyens. Moi, j'ai pas été à l'école,
11:51 j'ai écrit, je fais des fautes, je prends un secrétaire.
11:53 Et puis c'est tout. Il faut s'adapter
11:55 et ça empêche pas de foncer et d'avancer.
11:57 - Et d'ailleurs, un autre point
11:59 que je trouvais intéressant à aborder avec toi,
12:01 c'est cette notion de leadership.
12:03 Parce que quand on a autant d'animaux,
12:05 c'est nous, le leader.
12:07 - Oui. - Et comment
12:09 tu as attiré cette culture
12:11 qui est naturelle,
12:13 claire, pour tout le monde ?
12:15 - Parce que, en gros, pour les animaux,
12:17 quand on est avec eux,
12:19 on voit la façon, quand ils ont faim,
12:21 même, je vais vous dire, quand on a un grand terrarium,
12:23 pas trop grand parce qu'ils aiment pas les grands trucs,
12:25 et que les lézards se mettent devant la vitre,
12:27 c'est qu'il y a quelque chose qui va pas. Ils demandent d'être soignés.
12:29 Mais ça, on le sait pas,
12:31 on dit "Oh, ben il a faim". Non, regarde bien, il a peut-être quelque chose.
12:33 Parce qu'il réclame. Même les serpents,
12:35 quand ils se collent devant, c'est que
12:37 ils savent très bien qu'on peut s'occuper d'eux.
12:39 Et ils le savent, ils le ressentent.
12:41 Et il faut savoir une chose, c'est que
12:43 quand on approche quelqu'un, un animal par exemple,
12:45 si vous avez peur de l'animal,
12:47 vous dégagez de l'adrénaline. L'animal,
12:49 il sent que c'est une agression. Chez nous, on le ressent très peu,
12:51 mais certains savent le ressentir.
12:53 Quand un boxeur,
12:55 quand un boxeur se met en position de combat,
12:57 c'est pas la peur, il va au combat.
12:59 Il est bourré d'adrénaline. Un animal qui ressent
13:01 l'adrénaline, il se sent en danger.
13:03 Nous sommes le miroir des animaux.
13:05 La façon dont on les aborde,
13:07 c'est ça. Il faut prendre le temps.
13:09 Un serpent, un reptile, ça va vivre
13:11 à deux vitesses. La première vitesse,
13:13 c'est deux à l'heure, tous les jours.
13:15 Ils bougent pas, ils en détruisent, ils vont doucement,
13:17 ils sont calmes, tranquilles. La deuxième vitesse,
13:19 c'est 300 à l'heure. Ça veut dire que
13:21 pour se nourrir ou pour se défendre, ils vont très vite.
13:23 Mais nous, on est à 200 à l'heure
13:25 tout le temps. On va trop vite pour voir
13:27 les animaux, et quand eux, on va les embêter,
13:29 eux, ils sont à 300 à l'heure, et nous, on reste
13:31 à 200 à l'heure. Ils sont plus rapides que nous, ils peuvent nous mordre.
13:33 Il faut connaître tout ça.
13:35 C'est la connaissance. Et ce qu'on amène aux gens, c'est
13:37 de vulgariser le côté scientifique,
13:39 c'est notre boulot,
13:41 et c'est d'amener la connaissance
13:43 par des petits jeux. C'est pour ça que,
13:45 sur les réseaux sociaux, qui sont en plus
13:47 de la vérité, ils ne sont pas comme
13:49 les médias avec des ciseaux à couper les choses.
13:51 Non, pour faire la façon à eux.
13:53 Non, ils vendent leurs produits. Nous,
13:55 les réseaux sociaux, ils nous prennent comme on est.
13:57 Et vous transpirez la réalité.
13:59 Et on amène des informations sur la connaissance.
14:01 Et plus on connaît ces animaux,
14:03 plus on sait qu'ils existent, et il ne faut pas oublier qu'on ne protège
14:05 que ce que l'on connaît.
14:07 - Et ce qu'on comprend et aime.
14:09 - Et après, il faut le comprendre
14:11 et aimer. Mais pour ça, on nous interdit
14:13 de présenter des animaux, alors que, pour la connaissance,
14:15 il faut voir, toucher,
14:17 comprendre. Et là, on se dit
14:19 qu'on défendra des choses plus tard,
14:21 parce que c'est beau, c'est différent.
14:23 - Merci de nous avoir rappelés
14:25 très brillamment
14:27 que n'importe qui,
14:29 n'importe quel être vivant sur cette Terre
14:31 est
14:33 finalement
14:35 libre d'être aimé.
14:37 - Mais c'est un pur bonheur de pouvoir
14:39 nager avec deux alligators de 2 mètres,
14:41 avec vous, qui nagent avec vous,
14:43 qui viennent me saucoler. Mais c'est un pur bonheur.
14:45 Regardez-moi qui n'est pas peur
14:47 de la nature, qui adore la nature, qui adore
14:49 les différences. J'ai toujours aimé, depuis que je suis petit,
14:51 tout ce qui ne pense pas, qui ne vit pas comme moi,
14:53 pas toujours passionné. Je suis dedans.
14:55 Donc j'ai vécu avec ma passion
14:57 et ma passion, je l'ai mise
14:59 pour vivre, en plus.
15:01 Et bien, quand on voit ces animaux, comment ils réagissent,
15:03 attendez, mais c'est le bonheur.
15:05 Quelqu'un qui a peur de tout, mais c'est un
15:07 enfer, cette planète. Il a peur,
15:09 il faut qu'il aille sur la Lune, mais il va s'embêter sur la Lune,
15:11 il n'y a rien. - Absolument.
15:13 Mais d'ailleurs, merci infiniment
15:15 de cette inspiration,
15:17 parce qu'effectivement, ça nous donne envie de nous
15:19 reconnecter à l'humain,
15:21 à la nature autour de nous. - C'est moi
15:23 qui te remercie, tu sais pourquoi ? Parce que tu
15:25 amènes aussi la connaissance et on amène
15:27 des petites informations grâce à toi. Encore
15:29 merci beaucoup de m'avoir reçu. Merci.
15:31 - Avec plaisir.

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