Ce mercredi, lors des questions d’actualité au gouvernement du Sénat, les représentants des trois groupes de gauche du Sénat ont appelé la Première ministre à retirer le projet de loi immigration.
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00:00 Monsieur le Président, Madame la Première Ministre, c'est un fiasco. Depuis 2022, le
00:10 Président de la République subit une crise institutionnelle. Vous venez d'y ajouter
00:15 une crise politique majeure et inédite. En jouant sur les peurs, le Président de la
00:20 République attise les braises d'un pays déjà incandescent. Oui, c'est irresponsable.
00:26 Votre ministre, aux déclarations à géométrie variable, a pris sur lui l'entière charge
00:31 du projet de loi immigration. Il a échoué. Au travers de son échec, vous avez échoué.
00:37 Et au travers de votre échec, c'est le Président de la République qui a échoué.
00:42 A vouloir tromper tout le monde, vous n'avez convaincu personne. Vous avez provoqué cette
00:48 situation. C'est à vous de nous en sortir désormais. Mais puisque vous écartez un
00:53 nouvel article 49 alinéa 3, quelle sera l'ampleur de la capitulation de la majorité présidentielle
01:00 en commission mixte paritaire ? Quel sera le prix du renoncement aux valeurs républicaines
01:05 ? La suppression de l'aide médicale d'État ? La fin de la régularisation des travailleurs
01:10 dans les métiers en tension ? L'instauration d'une préférence nationale ? Madame la
01:16 Première Ministre, il est encore temps. Suivez l'exemple du Président Rotaillot. Retirez
01:23 votre projet de loi.
01:24 Merci Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Sénateurs, Monsieur le Président
01:39 Patrick Cannaire. Lundi, à l'Assemblée nationale, vos collègues députés socialistes ont pris
01:47 une décision lourde. Ils ont choisi de mêler leur voix à celle de l'extrême droite pour
01:53 empêcher la poursuite des débats au Parlement. Ils ont choisi de refuser d'exercer leur
02:03 mission de parlementaire, discuter et voter la loi. Je me souviens d'un temps où le
02:10 Parti Socialiste portait des combats et des valeurs, d'un temps où il défendait avec
02:15 force le Parlement. Le Parti Socialiste était un parti de gouvernement. A l'Assemblée
02:21 de plus en plus, il s'enferme dans l'obstruction. Monsieur le Président Cannaire, je connais
02:27 la sincérité de vos convictions, je connais votre attachement à la démocratie parlementaire.
02:34 Alors je vous le demande, avec vos collègues sénateurs socialistes, allez-vous laisser
02:39 le Parti Socialiste se dissoudre au sein de la nupèce ? Allez-vous le laisser, sans rien
02:50 dire, devenir un satellite de la France insoumise et voter avec le Rassemblement national ? Ou
02:57 comptez-vous sauver l'honneur du Parti Socialiste, défendre ce qui fait son histoire et ses
03:03 valeurs ? En attendant, avec mon gouvernement, nous ne laisserons jamais les manœuvres
03:07 politiciennes l'emporter. Les Français attendent des solutions. Ils demandent des mesures
03:13 fortes face à l'immigration illégale. Ils souhaitent que nous travaillions pour une
03:17 meilleure intégration de ceux que nous accueillons. Avec le ministre de l'Intérieur, c'est ce
03:22 que nous sommes déterminés à faire. Une commission mixte paritaire se tiendra lundi.
03:26 Nous sommes résolus à apporter des réponses à nos concitoyens. Avec mon gouvernement,
03:32 nous choisirons toujours la voie de la responsabilité et le chemin de l'action.
03:36 Je vous remercie.
03:37 Monsieur le Président Cannaire.
03:39 Madame la Première Ministre, je vous ai posé une question de fond, vous me l'aurez posé
03:47 de manière politicienne. Vous connaissez la locution latine, bien connue des juristes
03:57 "nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude". Excusez-moi de vous rappeler que le 14 novembre
04:04 ici, les sénateurs de votre groupe majoritaire, à quelques exceptions, ont voté le texte
04:12 de la droite sénatoriale avec toutes les suppressions que j'ai évoquées tout à l'heure.
04:18 Alors, je n'ai pas de leçons à recevoir au nom de mon groupe. Ne laissez pas vos députés
04:26 renaissants se dissoudre parmi les députés LR qui se dissolvent eux-mêmes dans les groupes
04:32 de la République, du Rassemblement National. Voilà la réalité qui est posée, Madame
04:39 ministre. Retirez votre texte !