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00:00 Vous êtes évidemment le chef, chef Alenau, chef réputé dans le monde entier,
00:04 mais vous êtes aussi désormais un père en deuil,
00:06 puisqu'en mai 2022, votre fils est disparu dans un accident,
00:12 et vous vous battez depuis pour accompagner les familles endeuillées,
00:16 comme la vôtre, après un accident de la route.
00:18 Le conducteur de la voiture qui a fauché votre fils était ivre.
00:21 Est-ce qu'on en fait suffisamment ?
00:24 Ça fait un an et demi maintenant que vous menez ce combat,
00:26 de manière acharnée, de manière déterminée, avec aussi tout l'aura qui est le vôtre.
00:32 Est-ce que les choses ont changé ?
00:34 Est-ce qu'on commence à en faire un peu plus contre l'alcool au volant ?
00:38 Écoutez, les choses n'ont pas changé, il faut que vous continuiez à parler d'accident.
00:41 Oui, d'ailleurs, je vais être tout à fait honnête avec vous.
00:45 En fait, j'ai dit le mot accident, et en le disant, je m'en suis voulu.
00:49 Parce que précisément, je me suis dit,
00:51 ça n'est pas un accident comme un accident entre deux voitures qui se feraient face.
00:55 C'est quasiment, pour vous, c'est presque un crime.
00:57 Oui, pour moi et pour ceux qui ont vécu la même chose,
01:00 c'est 509 gamins l'année dernière qui sont partis de la sorte.
01:04 Donc, c'est des chiffres qui sont très importants.
01:07 Et moi, j'estime que ce n'est pas le fait d'un accident de la vie.
01:11 C'est le fait de quelqu'un qui a consommé de l'alcool ou de la drogue,
01:16 qui a volontairement, en l'occurrence, celui qui a tué Antoine,
01:19 volé une voiture avec violence, consciemment,
01:23 roulé trop vite dans Paris et qui a tué un gamin au bout de la route.
01:26 Donc, on ne peut pas estimer que ce sont des accidents.
01:28 Je pense que c'est pour ça que la notion d'homicide routier est importante.
01:32 En France, aujourd'hui, il y a l'homicide et l'homicide involontaire.
01:35 Moi, quand j'ai rencontré la juge d'instruction qui parlait du dossier,
01:40 elle me parlait d'homicide involontaire.
01:42 Et c'est inacceptable, en fait, d'entendre ça.
01:45 Mais pour tout le monde, ce n'est pas que pour moi.
01:47 - Mais précisons les choses.
01:47 Et vous avez bien raison de me reprendre sur ce mot.
01:50 J'ai honte de l'avoir prononcé parce que je sais précisément que c'est votre combat.
01:52 Mais vous voyez combien il y a des automatismes alors que le récit de cette nuit tragique
02:01 où votre fils perd la vie, où elle lui est enlevée,
02:04 en effet, c'est un enchaînement de décisions qui ont été prises par le conducteur.