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Damien Thévenot reçoit Jean-Pierre Mader, auteur, compositeur et interprète. Il nous présente son autobiographie intitulée « On connait ma chanson ». 

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Transcription
00:00 Qu'est-ce que c'est magique ! Quelques notes d'un de vos tubes Jean-Pierre pour vous accueillir et on est dans l'ambiance.
00:07 Bonjour ! Bonjour Damien, bonjour tout le monde.
00:09 Merci d'être là parce que hier soir vous étiez sur scène avec toute la troupe de Star 80, vous étiez à Caen.
00:14 On était à Caen, c'était formidable, vraiment, wow !
00:16 Et vous êtes rentré dans la ville pour télé-matin. Oui.
00:19 Et vos collègues vous avaient dit "tu vas pas te lever Jean-Pierre ?"
00:21 Tu vas pas te lever, on te connaît, de toute façon t'es celui qui arrive jamais.
00:23 Qui a balancé, qui a dit ça ?
00:24 Oui, il balance, Patrick Hernandez.
00:25 Patrick Hernandez, il était là il y a quelques mois à votre place.
00:27 Vous voyez, Patrick il est venu ce matin Jean-Pierre nous présenter votre livre, autobiographie, votre parcours.
00:34 Ça s'appelle "On connaît ma chanson" chez Privas.
00:36 Et je dois vous dire cher Jean-Pierre que je l'ai lu avec beaucoup de plaisir parce qu'il est très humble.
00:41 Il n'y a pas d'aigreur, il n'y a pas de regret parce que parfois les artistes quand ça marche moins, ils accusent tout le monde, sauf eux.
00:48 Et vous il est très honnête ce bouquin.
00:50 Oui parce que j'avais envie de...
00:52 C'est un récit que j'ai voulu un peu socio-historique, en fait.
00:55 Il part d'une époque à laquelle évidemment j'ai participé.
00:58 C'est le basculement aussi de la fin des années 70 sur ces fameuses années 80 avec l'alternance politique,
01:04 avec l'arrivée des radios libres, avec Adalpizzo et le Palace, avec les clubs, avec cette espèce d'hédonisme qui régnait à l'époque.
01:11 Et c'est le parcours un peu universel de musicien de province, d'un milieu assez modeste, qui va grâce à la radio,
01:18 tout d'un coup grâce aux Beatles, grâce à tous ces groupes mythiques, apprendre à faire de la musique,
01:22 les parents n'ayant pas les moyens de l'amener au conservatoire, il va apprendre un peu sur le tas et du fil en aiguille,
01:28 va gravir petit à petit ses échelons pour un jour s'entendre lui-même à la radio.
01:33 Et oui, quelle émotion, évidemment.
01:35 Votre livre s'intitule "On connaît ma chanson", on devrait plutôt dire "On connaît VOS chansons Jean-Pierre".
01:41 C'est gentil ça.
01:42 Allez, regarde.
01:43 Disparu, tu as disparu, disparu, au coin de ta rue, je t'ai jamais revu.
01:59 Oh ma guupa, ma guupa, elle danse tous les soirs, ouvrez nos gardes-portes, qui ne pensent qu'à toi.
02:07 Oh ma guupa, ma guupa, elle danse tous les soirs, le démarreur largué qui cherche la vaca.
02:14 Oh ma guupa, ma guupa...
02:16 Alors là, Jean-Pierre, "Ma cumba" c'est l'extrait de "Champs-Elysées", vous racontez dans le livre qu'il y a une pression à l'époque,
02:21 faire "Champs-Elysées" de Michel Drucker.
02:23 Oui, c'est la première télé importante, on sait que le lendemain tout va être différent,
02:26 et puis les ventes de disques vont s'accélérer, tout d'un coup on rentre un peu dans l'histoire de ce fameux top 50.
02:31 Et ça s'est accéléré.
02:33 Et dans cette émission d'ailleurs, j'avais un peu peur parce que j'ai fait la répétition,
02:37 c'était une émission qui prenait trois jours, il y avait George Michael,
02:41 premier single solo, et je l'ai vu répéter, il est super sympa,
02:45 il a demandé s'il pouvait rester pendant ma répétition,
02:47 donc je peux dire que George Michael a écouté au moins une fois "Ma cumba".
02:51 Et peut-être plus, on n'en sait rien, évidemment.
02:53 On l'apprend dans ce livre, Jean-Pierre, que finalement cette chanson se tue "Ma cumba",
02:58 peut-être qu'il aurait été dans le répertoire d'un autre chanteur.
03:02 - C'est vrai. - Philippe Laville.
03:04 - Oui, c'est vrai. - En deux mots.
03:06 - Parce qu'à l'époque j'essayais de placer des chansons, et j'étais très copain avec Jean Maresca,
03:09 qui s'était occupé de Jean-Jacques Goldman et de Taï Fong,
03:12 et comme j'étais au studio Condorcet, un peu le bassiste,
03:15 on m'a demandé "Tiens, toi qui as un peu l'esprit, après il tape sur les bambous, tu n'auras pas une chanson ?"
03:20 Et j'avais fait un premier brouillon de "Ma cumba" pour Philippe, avec Jean Maresca,
03:25 il l'avait écouté, il l'avait gardé pour l'album, ils ne l'ont pas enregistré.
03:28 - Heureusement finalement. - Heureusement quelque part aussi.
03:31 J'avais ça au fond d'une tiroire, et c'est Richard Seffe, qui était mon collaborateur...
03:35 - Parolier merveilleux. - Merveilleux, qui après disparu m'a dit "Mais qu'est-ce qu'on va faire après ?"
03:40 Et c'est lui qui a eu l'idée de ressortir ce titre des tiroirs, on l'a retravaillé,
03:44 il y a eu des hauts et des bas sur ce titre aussi, comme quoi le succès c'est quelque chose de très fragile,
03:48 je me suis pris un peu au sérieux, j'ai fait des cuivres, des tas de trucs,
03:51 et en fait c'est Annala à Rimini en Italie, avec toute cette bande de disco italienne que j'adorais,
03:57 que j'ai trouvé le vrai son, et je suis rentré 3-4 jours après en France,
04:00 avec le vrai "Ma cumba" que l'on connaît.
04:03 - Alors "Ma cumba", carton évidemment, il y a eu plein de versions en Europe,
04:07 - Oui, le papa du Village People qui adorait ce chanson, il est devenu sous-éditeur mondial,
04:13 et il m'a fait avoir 40-50 versions. - Quand même, 40-50 versions.
04:17 - Alors je parlais d'honnêteté dans ce bouquin, c'est vrai que vous dites à un moment donné,
04:22 j'ai un peu pété les plombs, c'est-à-dire qu'en gros, j'avais le succès, les filles me draguaient,
04:27 - Oui, bah oui, j'étais mignon, j'étais le genre de ridèle.
04:30 - Ah bah vous avez vu, très beau gosse évidemment, vous sortiez beaucoup.
04:34 - Oui, j'adorais la nuit, parce que Toulouse est une ville étudiante très festive,
04:38 et c'est vrai que moi je suis allé dans les 80, il n'y a pas un soir où je ne suis pas sorti.
04:41 - Mais vous dites que vous n'êtes pas allé au-delà d'une certaine limite,
04:44 parce que vous avez vu certains dégringoler, parce que trop d'alcool, trop de substances illicites.
04:49 - Oui, l'époque était à ça, donc tout d'un coup j'ai vu des amis qui ne sont plus là malheureusement pour en parler,
04:54 et c'est vrai que quand même il y a eu beaucoup de ravages dans les années 80, on l'oublie,
04:58 sans parler de l'arrivée du sida qui va arriver 5-6 ans plus tard,
05:01 et qui va couper court à cet hédonisme particulier.
05:04 - Francis Cabrel, vous avez été son bassiste ?
05:09 - Alors on a joué dans le même orchestre de balle, c'est-à-dire que...
05:11 - C'est ça qui s'appelait "Les Gaulois".
05:13 - On a joué dans le même orchestre de balle, l'été où je suis, c'était en 1974, je devais avoir 17 ans.
05:20 - Ah j'adore cette photo !
05:22 - Ah oui, mais c'est moi, ça c'est moi, avec toute la naïveté.
05:25 - Tu es côté Beatles !
05:26 - Oui, ben moi j'étais fan des Beatles, mais je l'aime bien ce Jean-Pierre Madère,
05:30 parce qu'il était vrai, il était... voilà, j'avais pas connu encore beaucoup de choses de la vie,
05:35 je connaissais rien, pas grand-chose aux filles...
05:37 - Mais après il était moins vrai alors du coup ?
05:40 - Disons que c'est un métier quand même qui...
05:41 - Ça transforme.
05:42 - Ça transforme un peu, c'est normal, quand tout le monde vous dit que vous êtes génial toute la journée,
05:46 on a quand même tendance à le croire un peu.
05:48 - Ça a duré combien de temps le pétage de poing ?
05:50 - Oh, un an ou deux.
05:51 - Donc je vous aurais croisé à l'époque, vous auriez été quoi, un peu hautain, un peu star ?
05:54 - Non, un peu branchouille, un peu Palace quoi.
05:57 - Mais pas trop quand même !
05:58 - J'écoute que de la New Wave, excuse-moi.
06:00 - Ah oui d'accord, ah oui.
06:01 - Mais là, ben évidemment.
06:02 - T'as bien le droit.
06:03 - Oui, c'est ça.
06:04 - Et puis donc, alors vous allez découvrir, il y a plein de choses dans ce livre,
06:08 vous découvrez les fameux Beatles qui ont inspiré Jean-Pierre, un électrophone que sa maman lui offre,
06:12 tout ça vous allez le découvrir.
06:14 On va arriver au début des années 2000, et là, vous êtes contacté,
06:18 donc pendant dix ans vous vous arrêtez, vous ne chantez plus pendant dix ans, et puis...
06:21 - Non, non, je fais des albums quand même, j'ai la chance de pouvoir mettre, entre guillemets,
06:25 mon talent au service de Bernard Lavillier, de Serge Reggiani, de Philippe Léotard,
06:29 ou de Thé Lampeur, qui était une amie, et qui quelque part, ça a été le premier disque
06:33 que je me suis réinventé, où le téléphone a ressonné, parce que chez moi à Toulouse,
06:36 pendant deux ans, je n'ai pas eu un coup de fil. - C'est violent, ça !
06:39 - Et le premier coup de fil que j'ai eu, c'est au Thé Lampeur, pour me dire
06:41 "Ah, j'ai envie de faire un album avec toi en français", et voilà.
06:44 - Donc vous allez découvrir dans le livre, et puis donc, il y a la fameuse...
06:46 On va avoir quelques images de la tournée Star 80, encore, parce que là, je fais un grand bond dans le temps.
06:51 - C'est incroyable ! - Mais ça fait quoi, 15 ans, 20 ans maintenant ?
06:53 - Ça fait 17 ans. - 17 ans que vous êtes dans cette tournée, une ambiance de folie.
06:58 La tournée actuelle va passer par... Ce sera le 17 décembre, là, à l'Accor Arena.
07:04 - Là, c'est complet. - C'est complet.
07:06 - Et on a rajouté une date, le 26 mars.
07:08 - Voilà, pour rencontrer les gens à Paris, parce que c'est trop important de les revoir,
07:12 et dans toute la France, au printemps.
07:14 - Donc, il y a tous vos collègues, ce sont des chansons, évidemment, Madeleine De Proust, pour tout le monde.
07:20 - Oui, c'est des standards. C'est devenu autre chose, avec le temps.
07:22 C'était des tubes, aujourd'hui, c'est un marqueur un peu social.
07:25 On a plusieurs générations. Moi, j'ai vu hier soir, là, j'étais à Caen,
07:28 il y avait une petite fille de 6 ans, elle était là, elle chantait tout avec sa maman, c'était génial.
07:33 Parce qu'on se dit, être musicien, c'est aussi ça, faire plaisir aux gens.
07:36 Et ça, on l'oublie, des fois. On l'oublie, parce que des fois, on peut se dire, j'ai un message, je fais ci, je fais ça.
07:43 Mais en réalité, la vraie vérité, c'est quand vous avez une gamine de 6 ans,
07:46 quand vous voyez ses lèvres, qui chante votre chanson, vous dites "Wah, c'est pop".
07:50 - C'est ça, la pop. - Merci, Jean-Pierre.

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