Paul-Henri Mathieu était vendredi l'invité de « L'Équipe de choc ». Le nouveau capitaine de l'équipe de France s'est projeté sur les Jeux Olympiques à Paris en 2024.
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00:00 Je sais qu'on a très envie de parler des JO de ce côté-là de la table.
00:02 Est-ce que tu peux nous rappeler comment ça va se passer ?
00:04 Qui les sélectionne ? Comment ? Combien ? Explique-nous tout.
00:08 Alors, les Jeux, nous on ne les sélectionne pas.
00:11 C'est une inscription classique de tournoi,
00:14 comme quand on s'inscrit à un Master 1000,
00:17 c'est les joueurs qui décident de s'inscrire,
00:19 sachant qu'on peut avoir 4 joueurs maximum.
00:21 Donc, en général, le code des Jeux Olympiques,
00:24 c'est aux alentours de la 65ème place mondiale.
00:27 Donc, on peut avoir 4 joueurs maximum,
00:33 c'est les 4 mieux classés, qui sont qualifiés.
00:36 Qui sont aujourd'hui ? Il y a Adrien Manareno,
00:39 Hugo Imbert, Arthur Fyss, et qui est le 4ème ?
00:42 Tiens, regarde, on l'a affiché.
00:43 Benjamin Bronzy, Gaël Monfils, Richard Gasquet, Lucas Vornache.
00:45 Oui, prenons Gaël Monfils.
00:49 Mais si, par exemple, il y a un des joueurs qui décide de ne pas s'inscrire,
00:53 il a le droit, Adrien Manareno justement, il y a un débat,
00:56 il ne sait pas trop s'il a envie de jouer ou pas,
00:58 il a le droit de ne pas s'inscrire et ça laisse la place au suivant.
01:01 Donc, nous, on ne fait pas une sélection.
01:04 On a 2 joueurs supplémentaires qui peuvent disputer les Jeux en double.
01:08 Si un des 2 joueurs est dans les 10 meilleurs joueurs du monde,
01:13 il a le droit de choisir son partenaire.
01:14 Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
01:15 Ce qui est le cas aujourd'hui avec Edouard-Roger Vlaslin.
01:17 Qui est 10ème ?
01:18 Qui est 10ème.
01:18 Je croyais qu'il était 11. Ah, génial !
01:20 Je crois qu'il est 10ème.
01:21 Fais gaffe, capitaine, je crois qu'il est 11,
01:23 mais on va vérifier.
01:25 Donc lui, il a le droit de choisir un partenaire.
01:27 Il peut choisir n'importe qui.
01:28 Il faut que ce partenaire soit dans les 350 meilleurs joueurs du monde.
01:31 Oui, pas sa mère ou son frère non plus.
01:32 Il faut que ce soit quelqu'un.
01:33 De toute façon, il va faire équipe avec Nicolas Mahut.
01:36 Ils ont clairement comme objectif les Jeux Olympiques.
01:38 Donc voilà, on peut avoir 6 joueurs au maximum.
01:40 Maintenant qu'on en sait un petit peu plus,
01:42 je sais que Fred Lecanu voulait te parler des JO.
01:43 Oui, et encore plus parce que je voulais te demander
01:46 comment on rend vraiment cet événement prioritaire,
01:47 puisqu'il sera à Paris et que ce sera pour vous aussi un grand Paris,
01:50 dans un événement qui est unique, où vous avez plein de compétitions.
01:53 J'ai le souvenir à Rio d'avoir croisé les tennis-man
01:56 où je les sentais un peu perdus.
01:57 Des centres d'avion, ils étaient là et ils sont repartis
01:59 parce que dans toute l'année, c'était un événement comme ça.
02:02 Comment est-ce que toi, tu vas créer cet événement prioritaire
02:04 avec ce que tu viens de dire ?
02:05 Moi, ça me fait halluciner que tu dis,
02:07 il y a des gars qui ne sont peut-être pas encore sûrs de s'inscrire,
02:09 alors que dans le monde du judo, par exemple,
02:11 ils ne vivent que pour les Jeux.
02:13 Donc comment est-ce que tu vas rendre cet événement prioritaire pour les joueurs ?
02:15 Alors c'est assez rare.
02:15 Effectivement, il y a le cas d'Adrian Manareno,
02:17 mais je pense sincèrement que ce n'est pas par rapport aux Jeux olympiques,
02:20 c'est par rapport aux chances de médaille que lui estime très faible.
02:24 Moi, personnellement, après, je ne suis pas du même avis,
02:25 mais c'est son choix.
02:27 Après, c'est une discussion qu'on aura.
02:29 Je pense qu'aujourd'hui, tous les joueurs français
02:32 ont comme objectif de disputer les Jeux olympiques.
02:35 Déjà parce que c'est tous les quatre ans,
02:37 c'est un événement aujourd'hui qui est historique et c'est à Paris.
02:40 C'est à Paris, à Roland-Garros,
02:41 et pour eux, c'est une chance unique de pouvoir aller chercher une médaille.
02:45 Et s'ils sont amenés à aller chercher une médaille,
02:46 ça va complètement changer leur vie.
02:48 - Mais l'envie, comment tu vas la susciter ?
02:50 - Déjà, eux, en fait, ce qui se passe,
02:52 c'est que leur objectif, c'est de pouvoir se qualifier déjà pour les Jeux olympiques.
02:56 Donc, il faut qu'ils soient dans les mieux classés.
02:58 Donc, il faut qu'ils gagnent des points dans les tournois qui précèdent.
03:01 Ensuite, moi, j'ai une discussion avec eux depuis un an, un an et demi,
03:04 justement, en vue des Jeux olympiques,
03:05 déjà de jauger est-ce que c'est un objectif pour eux ?
03:08 Et pour la plupart, j'ai vraiment ressenti de la plupart de chacun
03:12 que c'était un réel objectif.
03:14 Donc, ça, c'est très encourageant et c'est chouette.
03:18 Et maintenant, c'est comment se préparer aussi au mieux ?
03:20 Parce que, au mieux, c'est de pouvoir jouer aussi un maximum de tournois sur tarbatus.
03:24 Donc, il y a une tournée sud-américaine en février.
03:26 Donc, je sais qu'il y a des joueurs qui vont disputer ces tournois-là en février,
03:30 là-bas, pour se préparer du mieux possible,
03:32 mais sans savoir s'ils vont se qualifier.
03:34 Parce que vous l'avez compris, en fait, ça va dépendre du nombre de points
03:36 qui marquent jusqu'à Roland-Garros.
03:38 La deadline pour les Jeux olympiques, je ne l'ai pas dit précédemment,
03:41 c'est le lendemain de Roland-Garros.
03:43 Donc, ils ont un peu plus de six mois, justement, pour marquer ces points-là.
03:47 Donc, en fait, eux doivent être intelligents,
03:49 jouer sur une surface qui les aide à bien jouer sur les Jeux olympiques et à Roland-Garros.
03:55 Mais aussi, ce qui est important pour eux, c'est de gagner un maximum de points pour se qualifier.
03:58 - Maman, sur le double, je crois ?
03:59 - Oui, exactement. Je rebondis juste sur quelque chose que j'ai cru comprendre.
04:03 Tu nous confirmes que pour le double EGO, tu comptes, dans ton idée,
04:06 t'aligner sur la paire Mahut-Roger Vasselin, du coup.
04:09 - Je ne compte rien du tout, parce que ce n'est pas moi qui sélectionne.
04:12 - Non, mais pour eux, c'est un objectif.
04:16 C'est pour ça qu'aujourd'hui, Edouard-Roger Vasselin s'est séparé de son partenaire du double cette année
04:21 pour disputer un maximum de tournois avec Nicolas Mahut.
04:24 Donc, voilà, Edouard espère être dans les dix meilleurs joueurs du monde
04:28 et pouvoir jouer, j'imagine, les Jeux olympiques avec Nicolas.
04:32 Ça, ça serait une équipe.
04:33 Ensuite, avec les quatre autres joueurs de simple,
04:35 j'espère qu'on en aura quatre, en tout cas, ça en prend le chemin,
04:38 on peut constituer une autre équipe de double, en fonction de leur classement.
04:42 Donc, encore une fois, ça va être une inscription, comme dans un autre tournoi.
04:45 Si ces deux joueurs de simple qui sont très bien classés et qui rentrent,
04:48 ils peuvent aussi effectivement jouer en double.
04:50 Donc, dans ce cas-là, on aurait deux équipes de double.
04:52 Nous, on les incite vraiment depuis une grosse année de jouer le maximum de doubles ensemble,
04:58 de prendre des automatismes, de prendre l'habitude,
05:01 parce que, comme je l'ai dit, c'est une chance unique de pouvoir disputer les Jeux à la maison
05:05 et c'est une chance unique de pouvoir gagner une médaille à Roland-Garros.
05:09 Donc, voilà, nous, on ne peut que les inciter.
05:11 Ensuite, c'est un choix aussi personnel, en fonction de leur calendrier,
05:16 dans quel état de forme ils sont, s'ils peuvent combiner simple et double.
05:20 Donc, c'est pour ça qu'ils doivent être aussi très intelligents dans leur programmation.
05:23 - Après, très clairement, c'est sur le double qu'on va viser une médaille, on est d'accord ?
05:26 Si on est lucide, comme certains ?
05:28 - Oui, non.
05:29 Alors, non, mais il y a un an et demi, clairement, je t'aurais dit oui.
05:33 Il y a un an et demi, déjà, moi, je suis arrivé il y a deux ans à la Fédération.
05:36 Quand je suis arrivé il y a deux ans,
05:37 on avait quasiment 15 joueurs dans les 50 meilleurs joueurs du monde.
05:39 On avait peur, déjà, de ne pas remplir le quota de 4 joueurs pour les Jeux olympiques.
05:43 Aujourd'hui, on ne prend pas de risque, on va remplir ce quota-là.
05:46 Mais vu la progression de chacun et l'année 2023,
05:49 qui a été vraiment, je trouve, très bonne pour les joueurs français,
05:52 en tout cas, il y en a beaucoup qui se sont vraiment remis en selle
05:55 et il y a eu de belles surprises, moi, j'ai envie d'être optimiste.
05:58 Alors, effectivement, au jour d'aujourd'hui, c'est difficile de dire,
06:00 ben, on a une chance de médaille réelle.
06:02 Mais en tout cas, je suis sûr que ça en prend le chemin.
06:05 Et connaissant certains joueurs qui ont ça dans un coin de leur tête,
06:08 ben, on a déjà vu beaucoup de surprises lors des Jeux olympiques,
06:11 sur des tournois, sur des formats courts.
06:13 Donc, moi, j'ai envie d'être confiant et ambitieux pour eux.
06:15 - Toute petite dernière question, parce que là, il râle.
06:18 Qui sait qui y va ? - Oui, je veux bien.
06:19 - Allez, vas-y, vite. Ah, fallait aller plus vite.
06:20 - Alors, non, très rapidement.
06:23 - Profite de ce point. - Dépêche !
06:24 - Aux yeux des joueurs, est-ce que c'est comparable à une victoire en grand chelem,
06:27 une médaille, ou ça n'a rien à voir ?
06:28 - Pourri, ta question.
06:30 - Pourri, pub !
06:32 - Ouais, c'est moyen comme question.
06:33 - T'en veux une autre ?
06:34 - Non, c'est moyen parce qu'en fait, ça dépend de chacun.
06:36 - Ouais. - Ça dépend de chacun.
06:37 Et moi, je ne peux pas répondre à la place de joueur.
06:40 Voilà, au jour d'aujourd'hui, moi...
06:43 - Toi, t'as fait quart à Pékin. - Ouais, quart à Pékin.
06:45 - Ça a été une des défaites les plus difficiles de ma carrière.
06:48 Parce que, ben, c'était une chance de médaille.
06:50 Voilà, j'étais à la porte de jouer un match pour une médaille.
06:54 Surtout que Federer venait de perdre le match d'avant.
06:56 Donc, c'était pour jouer contre James Blake en demi-finale.
06:58 Donc, c'est une défaite qui était vraiment amère et qui m'a fait mal.
07:02 Donc, voilà, moi, sur le plan personnel, et ça ne me concerne que moi,
07:07 aujourd'hui, oui, gagner une médaille d'or aux Jeux Olympiques à Paris,
07:11 ouais, c'est pas loin d'une victoire en grand schlem.