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Paul-Henri Mathieu était vendredi l'invité de « L'Équipe de choc ». Le nouveau capitaine de l'équipe de France est notamment revenu sur sa nomination à la tête des Bleus.

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Transcription
00:00 Henri Mathieu pour commencer,
00:01 PHM ou Polo, le petit surnom,
00:03 c'est le capitaine des Bleus
00:04 et c'est le dernier à avoir battu sans prasse,
00:06 et Guga.
00:07 Tu peux nous rejoindre, Polo,
00:08 du côté de la team Latour
00:09 ou la team Minonzio, on verra.
00:12 Alors ça c'est vrai quand même,
00:13 quand tu regardes les infos,
00:14 c'est le dernier joueur
00:15 avant que les gars prennent leur retraite
00:16 et ça, ça marque une carrière je trouve.
00:19 - Bonsoir à tous.
00:20 - Ah, visiblement pas lui.
00:22 Nous ça vous fait un truc.
00:23 Bon, Polo, Henri, PHM, comment on t'appelle ?
00:26 - Comme tu veux.
00:27 - Un petit peu de tout.
00:27 Polo, bienvenue dans l'équipe de choc,
00:29 merci de bien vouloir prendre le temps
00:30 parce qu'avec tes nouvelles fonctions,
00:31 il paraît que tes journées sont bien chargées.
00:33 D'ailleurs, ça a ressemblé à quoi
00:34 tes trois dernières semaines,
00:35 tes trois premières semaines à la tête des Bleus
00:38 hors période de compétition ?
00:39 C'est quoi ton quotidien ?
00:41 - C'est une période un petit peu creuse sur le circuit.
00:43 Alors la semaine dernière,
00:44 il y avait le Masters Next Gen,
00:45 donc je suis allé à Géda
00:46 pour voir les deux jeunes
00:47 qui ont disputé ce tournoi.
00:49 Il y avait Lucas Van Acher et Arthur Fyss.
00:52 Donc voilà, c'était une longue semaine
00:54 avec des beaux résultats.
00:54 On aura préféré forcément un titre
00:56 en fin de semaine.
00:58 Ensuite, c'est un petit peu la continuité
01:00 de ce que je faisais avant.
01:01 Je garde toujours le lien,
01:02 bien évidemment, avec les joueurs,
01:03 leurs entraîneurs.
01:04 Et il y a des échéances qui arrivent très rapidement.
01:06 Donc il y a une organisation
01:06 quand même à mettre en place
01:08 juste après l'Australian Open
01:09 où on aura notre premier tour.
01:10 Donc voilà, il y a pas mal de choses,
01:12 de nouveautés à mettre en place.
01:13 - C'est un peu le Didier Deschamps
01:14 des Bleus du tennis, il va sélectionner, il va voir.
01:17 Est-ce qu'on peut revenir sur ta nomination ?
01:18 Parce qu'on l'a appris un peu tous en même temps
01:21 sur ce plateau.
01:22 Tu as été surpris, ça a été une évidence,
01:24 tu t'y attendais ?
01:25 - Non, c'est jamais une évidence.
01:27 Effectivement, quand j'ai appris le départ
01:30 un petit peu surprise de Sébastien Grosjean,
01:33 qui a démissionné pour entraîner Arthur Fyss,
01:36 j'ai tout de suite effectivement
01:38 montré mon intérêt pour le poste.
01:39 Parce que pour moi, c'était, comme je l'expliquais,
01:41 un petit peu une suite logique
01:42 dans ce que je faisais depuis deux ans et demi.
01:44 Ça, ça fait deux ans et demi
01:45 que j'ai rejoint la fédération
01:47 et j'ai vraiment créé un lien avec les joueurs,
01:50 avec leurs entraîneurs.
01:51 Et pendant ce laps de temps,
01:53 donc au bout de quelques mois,
01:53 après mon intégration à la fédération,
01:55 Sébastien Grosjean m'a demandé d'intégrer
01:57 le staff de l'équipe de France.
01:59 Ça a renforcé encore davantage effectivement
02:01 le rôle que j'avais avec les joueurs.
02:03 Voilà, donc c'était pour moi une suite logique
02:06 parce qu'il y a trois, quatre ans,
02:08 si on m'avait prédit ça,
02:09 je ne sais pas si j'en aurais eu envie.
02:11 En tout cas, le fait de me reponger
02:14 vraiment à plein temps dans le tennis,
02:15 ben petit à petit, j'en ai eu envie.
02:17 Voilà, c'est pour ça que j'ai montré
02:18 mon intérêt pour le poste.
02:20 Ensuite, on l'a vu, il y avait plein d'autres candidats
02:22 qui étaient tout à...
02:24 - 17, je crois, candidats de 17.
02:25 - Ouais, alors 17, c'est vrai que ça fait beaucoup,
02:27 mais il y avait quelques candidats
02:29 qui étaient très, très légitimes.
02:31 Voilà, donc je m'étais préparé pour.
02:34 Après, si ce n'était pas moi,
02:35 c'est quelque chose que j'aurais bien évidemment accepté,
02:38 mais je suis honoré qu'on m'ait fait confiance
02:40 et honoré aussi parce que c'est une année
02:42 très importante avec les Jeux qui arrivent très rapidement.
02:46 Mais c'est vrai que tous les échéances
02:47 sont demain parce que le premier tour de Coupe Davis,
02:51 c'est la semaine après l'Australian Open,
02:52 c'est début février.
02:53 - Ça arrive vite.
02:53 - Donc tout arrive très rapidement.
02:55 - J'ai une dernière question, après je vous laisse, messieurs,
02:56 parce que justement, tu parlais des autres candidats.
02:59 Nous, les premiers sur ce plateau, même moi,
03:01 je t'avoue qu'on a des teams.
03:03 Moi, j'étais Gilles Simon,
03:04 mais je suis très contente pour toi.
03:05 Félicitations.
03:06 - Je ne suis pas fâché, merci.
03:06 - Et comment tu prends ?
03:07 - Mais il n'y a aucun souci.
03:08 - Parce qu'il y a eu aussi quelques réactions
03:10 de "oh, j'aurais préféré un tel", machin.
03:12 C'est vexant ou pas ?
03:13 - Pas du tout.
03:14 Pas du tout parce que c'est le jeu.
03:16 Je sais qu'il y a des joueurs aussi
03:17 qui auraient peut-être eu des préférences pour d'autres.
03:20 D'autres qui étaient aussi, je sais, derrière moi.
03:23 Voilà, c'est normal.
03:24 Enfin, c'est la vie.
03:26 C'est aussi des connexions qu'on a avec plus,
03:28 avec certaines personnes qu'avec d'autres.
03:30 Mais comme je l'ai dit, vraiment,
03:32 je l'aurais bien évidemment très bien pris.
03:34 Et on est plusieurs à être légitimes pour le poste.
03:37 Voilà, moi, je suis là pour un an.
03:39 On m'a donné une mission d'un an.
03:42 En fonction de comment ça se passe,
03:43 bien évidemment, je souhaiterais continuer.
03:45 Ensuite, on verra.
03:46 Mais ça sera peut-être aussi quelqu'un d'autre
03:48 qui prendra ma place.
03:49 C'est des choses qu'il faut accepter.
03:50 - Les copains, je vous le laisse.
03:51 - Moi, j'ai une question pour toi.
03:53 Comment tu envisages ton rôle ?
03:55 Parce que je me dis que chaque joueur a son entraîneur.
03:58 Tu ne vas pas les faire progresser techniquement
04:00 au niveau du tennis.
04:02 Est-ce que tu as un rôle vraiment dans le management,
04:04 dans le fait de créer une équipe ?
04:07 Comment est-ce que tu envisages ton rôle,
04:08 vraiment le cœur de ton rôle à toi ?
04:11 - Tu n'avais pas posé la même question à Julien Beneteau ?
04:14 - Non, mais c'est assez bizarre.
04:16 J'ai un peu de mal sur un truc individuel.
04:18 Décider de projeter le truc.
04:20 - C'est vrai que c'est un sport un petit peu à part
04:22 où tout le monde a son équipe.
04:23 Je pense, pour être très performant,
04:25 sur les semaines de Coupe Davis,
04:26 et là, les Jeux qui vont arriver,
04:28 il n'y a pas de secret, il faut être sur le terrain.
04:30 Il faut passer du temps avec les joueurs,
04:31 avec les entraîneurs, bien les connaître.
04:34 Souvent, je me déplace sur les tournois,
04:38 sur les tournois de Grand Chelem ou autres, ou Master 1000.
04:41 Régulièrement, je me mets à côté de l'entraîneur
04:42 ou derrière l'entraîneur pour voir aussi
04:44 comment il parle à son joueur.
04:45 Parce que quand je vais me retrouver sur le banc,
04:47 je vais parler différemment à Arthur Fyss
04:49 qu'à un Rayan Manareno ou qu'à un Nicolas Mahut.
04:51 Donc, en fait, j'ai besoin de savoir,
04:53 effectivement, de les connaître un petit peu plus en profondeur,
04:55 même si j'ai ce lien depuis deux ans,
04:58 mais d'accentuer encore un petit peu ça.
04:59 Mais c'est du temps passé sur le terrain avec eux,
05:02 avec leur staff, bien les connaître,
05:04 bien les comprendre et voir ce qu'on peut leur apporter en plus
05:06 pour aller chercher parfois quelques détails supplémentaires
05:10 pour faire la différence.
05:11 - Justement à ce sujet, est-ce que tu peux leur apporter ?
05:13 Je me disais, moi, j'ai le souvenir de toi en tant que joueur,
05:14 de ta capacité à te transcender avec le maillot bleu.
05:17 Par exemple, tu avais battu Moïa, David Henco,
05:19 des joueurs qui étaient censés être supérieurs,
05:20 mais dans le cadre de la Coupe Davis,
05:21 tu avais réussi à être performant.
05:23 Est-ce que ça, tu peux leur transmettre
05:25 la capacité en équipe nationale, je dirais, de surperformer ?
05:28 - C'est sympa, tu ne parles que des victoires.
05:29 - Oui !
05:31 - Ça viendra après, ne t'inquiète pas.
05:32 - Je ne parle pas de 99.
05:33 - Je parle de 4000 par rapport à ça.
05:35 - 2000, 2000.
05:36 - 2000, 2000, 2000.
05:37 - 2000, 2000.
05:38 - T'es mouche !
05:39 - Il faut avoir la bonne date.
05:40 - Oui, autant pour moi.
05:41 - Oui, à Moïa, c'était quand même une sacrée victoire.
05:43 - Oui, à Moïa, c'était une grande victoire, déjà, personnelle,
05:46 et c'était un peu une revanche que j'avais prise,
05:48 effectivement, sur la défaite de 2002.
05:50 C'est une revanche personnelle.
05:52 Pour moi, ça a toujours été un rêve de gosse
05:54 de pouvoir représenter son pays en Coupe Davis,
05:57 de pouvoir disputer aussi Roland-Garros.
05:58 C'était vraiment les deux moteurs de ma vie.
06:01 Je pense que ce qui est intéressant,
06:03 c'est qu'on a différentes générations dans l'équipe.
06:05 On a des plus âgés, on a une génération du milieu,
06:08 et des beaucoup plus jeunes.
06:09 Mais ils ont chacun l'amour des boyaux.
06:11 Donc, je pense pas que j'ai besoin de leur transmettre ça,
06:15 parce que je pense qu'au fond d'eux, ils l'ont.
06:17 Ça, c'est une certitude.
06:18 Après, faire la différence, effectivement, sur le banc,
06:20 quand ils sont dans des périodes un petit peu plus difficiles
06:23 ou des périodes de doute pendant un match,
06:25 savoir quand il faut parler et quand il faut pas parler.
06:28 Je l'ai vécu en tant que joueur,
06:30 donc j'arrive à me mettre aussi à leur place.
06:32 Et ça, c'est vachement important.
06:34 Donc, je pense que je puisse les aider de ce côté-là.
06:36 - Romain. - Oui.
06:37 Tu parlais justement des différentes générations.
06:39 Je veux te parler de la nouvelle génération qui monte,
06:42 symbolisée par Arthur Fyss et Lucas Vanacher.
06:44 Est-ce que tu comptes concrètement t'appuyer dessus tout de suite,
06:47 quitte à en faire des leaders, ou pas encore ?
06:50 - Là, c'est un peu tôt, je peux pas te donner de réponse.
06:52 Parce que, déjà, on va connaître la ville, on connaît le pays,
06:55 mais on va connaître la ville et la surface lundi.
06:57 - Taïwan, la dernière, c'est ça ?
06:58 - Exactement, Taïwan.
06:59 Donc, en fonction de la surface, mon équipe sera différente.
07:03 Alors, je vais faire une réponse un petit peu bateau.
07:07 - Oh, bats-toi !
07:08 - Mais je compte sur tout le monde.
07:10 Mais c'est vrai, parce que je pense qu'ils peuvent tous, justement,
07:12 s'entraider les uns et les autres.
07:14 C'est vachement intéressant, et je trouve que c'est hyper enrichissant
07:17 pour les plus jeunes d'avoir des anciens,
07:19 comme Gaël Monfils, Adrène Marénaud, Richard Gaské,
07:22 qui sont encore là sur le circuit, avec autant d'expérience.
07:25 Je sais qu'en plus, ils aiment échanger.
07:28 Voilà, avec les plus jeunes, souvent, ils font des entraînements avec eux.
07:31 Et régulièrement, ils prennent un petit temps avec eux
07:34 à la fin des entraînements pour échanger sur l'entraînement,
07:36 un partage d'expériences qu'ils peuvent avoir,
07:38 ou des plus jeunes, des questions qu'ils peuvent avoir aussi
07:41 envers les plus âgés.
07:42 Donc, je trouve cet échange hyper intéressant.
07:46 Donc, bien évidemment, je pense aussi au futur.
07:49 Au futur, on a envie de compter sur les plus jeunes.
07:52 Mais il ne faut pas rayer l'ancienne génération trop rapidement,
07:56 parce que je pense vraiment qu'ils peuvent être utiles.
07:58 - Juste, je sais qu'ils ont très envie de parler des JO, les copains,
08:01 mais on va y revenir dans un petit instant,
08:02 parce que tu es quelques minutes avec nous.
08:04 Le prochain tour de Coupe de Vies, on rappelle que c'est à Taïwan,
08:07 début février.
08:08 Tirage au sort plutôt clément.
08:09 C'est quand même tous des joueurs au-delà de la 200e place mondiale.
08:12 Ça va aller pour quelques jours à la surface.
08:14 - Après, on est bien placés ici.
08:16 Quand on parle de sport, on ne sait jamais à l'avance.
08:18 - Ça va.
08:19 - Mais sur le papier, clairement, on est favoris,
08:23 parce que ce sont des joueurs qui sont aux alentours de la 200e place mondiale.
08:27 Ensuite, il y a un joueur qui était dans les 100 premiers joueurs du monde
08:30 il y a quelques mois, donc qui se débrouille quand même plutôt bien.
08:33 Ensuite, on connaît aussi les pièges de jouer à l'extérieur,
08:36 et les pièges aussi de l'organisation.
08:39 Il va falloir être très intelligent, justement,
08:42 sur la transition Australie-Taïwan.
08:44 - Parce que c'est collé.
08:45 - C'est collé, donc ça va être la semaine d'après.
08:47 Ça va être long aussi pour les joueurs.
08:49 Il va falloir être intelligent sur les entraînements à mettre en place,
08:53 sur aussi peut-être quelques jours de repos aussi,
08:55 mettre en place pour eux.
08:57 Aussi l'éventualité, j'en ai pas encore parlé,
09:00 parce qu'on ne connaît pas encore l'équipe avec les joueurs concernés.
09:02 Savoir s'ils perdent un taux à l'Australian Open,
09:07 qu'est-ce qu'ils font, est-ce qu'ils restent sur place,
09:09 ou est-ce qu'ils veulent rentrer s'entraîner chez eux.
09:12 - C'est dur à manager.
09:14 - Donc il y a tout ça vraiment à mettre en place,
09:16 et être intelligent, parce que ce qui est important,
09:18 c'est qu'eux, ils arrivent sur la rencontre,
09:20 qu'ils soient bien, qu'ils se sentent bien,
09:21 et qu'ils soient vraiment très compétitifs.

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