SPORTS - La ministre Amélie Oudéa-Castéra est l'invitée de RTL Bonsoir

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Faut-il interdire tous les déplacements de supporters en France ?Trois jours après la mort d'un supporter nantais avant un match à domicile contre Nice - c'est la première fois depuis 2010 qu'un tel drame se produit autour d'un stade de foot en France -, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera répond aux questions de RTL Bonsoir.
Regardez L'invité de RTL Soir du 05 décembre 2023 avec Marion Calais et Julien Sellier.

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00:00 Vous êtes sur RTL.

00:02 Julien Célier, Marion Calais et Céprien Séni

00:07 RTL bonsoir jusqu'à 20h.

00:09 RTL bonsoir, l'émission continue la suite maintenant avec notre invité événement c'est la ministre des sports Amélie Houdé à Castera, bonsoir.

00:17 Bonsoir.

00:17 Merci d'être avec nous trois jours après la mort d'un supporter nantais avant un match à domicile contre Nice.

00:23 C'est la première fois d'ailleurs depuis 2010 qu'un tel drame se produit autour d'un stade de foot en France.

00:28 Je recontextualise pour les auditeurs qui peut-être ne sont pas au courant de ce drame.

00:33 Au départ il y a une altercation entre un convoi de chauffeurs VTC transportant des niçois et des ultra nantais

00:40 et un chauffeur est ce soir mis en examen.

00:42 Amélie Houdé à Castera, ma question est un peu radicale mais les débordements sont tels que j'ai envie de vous la poser.

00:47 Est-ce qu'il faut interdire tous les déplacements de supporters dans notre pays ? Est-ce qu'il faut en arriver là ?

00:53 Alors il ne faut pas les interdire tous et de manière définitive puisque c'est une liberté importante de pouvoir se déplacer

01:01 pour aller soutenir son équipe et qu'en tant que ministre des sports, le supporterisme pour moi est un but.

01:08 C'est à dire tout le sens de la démarche que j'ai faite pour relancer l'instance nationale du supporterisme

01:13 et mon attachement au dialogue avec les supporters il est plein entier et il demeure.

01:17 En revanche je pense qu'il faut un sursaut. Je pense que là la gravité de la situation, du contexte et tout ce qu'on a connu depuis la fin du mois d'août

01:27 dont je rappelle quand même que ça n'est pas spécifique à la France parce qu'on a vécu des scènes de drame avec 50 policiers blessés à Francfort il y a 10 jours etc.

01:35 Néanmoins cette escalade à laquelle on assiste qui finit par se caractériser par finalement une violence liée au football

01:43 qui vient complètement perturber, détruire l'ordre public à l'extérieur des stades et ça c'est quand même très nouveau.

01:48 Des rixes entre supporters conduisent à des bus caillassés, à des forces de l'ordre qui sont sur sollicitées sur la voie publique à l'extérieur des stades.

01:58 Un sursaut, qu'est-ce qu'il faut faire ?

02:00 Moi je pense qu'il faut d'abord décider d'un moratoire sur les déplacements de supporters.

02:05 Il faut que là on se dise qu'on ne peut pas accepter cette situation et taper du poing sur la table.

02:11 Tous ensemble, ce n'est pas la ministre des sports, tous ensemble, basta !

02:15 Ce n'est pas possible de continuer comme ça, on en est tous d'accord donc maintenant on se pose, on suspend ces déplacements de supporters.

02:22 Moi je réunis l'instance nationale du supporterisme en présence de la ligue de foot, en présence du ministère de l'intérieur et du ministère de la justice le 18 décembre prochain.

02:32 Je veux qu'on ait ce moratoire d'ici le 18 décembre prochain, que le 18 décembre prochain on ait un premier échange

02:39 et qu'ensuite il y ait une initiative forte, collective, qui soit prise dans le courant du mois de janvier avec un plan d'action complet

02:48 qui va toucher à la question des déplacements de supporters, mais pas seulement.

02:52 Est-ce qu'il ne faut pas interdire tout simplement de stade à vie certains supporters ?

02:55 On a posé la question au garde des Sceaux, Eric Dupont-Moretti, c'est notre invité dans RTL midi, écoutez sa réponse.

03:00 Moi je pense qu'un type qui va dans un stade pour proférer des insultes racistes, pour exercer des violences,

03:08 se pose vraiment la question de ce qu'il a à faire dans un stade.

03:11 Le stade c'est quoi ? C'est le sport, le dépassement de soi, un truc collectif, c'est la joie, c'est quelque chose de formidable.

03:17 Excusez-moi mais la question se pose.

03:19 Alors est-ce que vous êtes d'accord avec le garde des Sceaux ?

03:21 En tout cas je suis d'accord sur le fait que la question se pose, d'ailleurs d'autres se la sont posées et y ont même apporté des réponses.

03:28 Je pense à ce qu'ont fait les anglais en mars 2018 dans un match de première ligue,

03:32 où il y a eu exactement cette sanction-là qui a été prise, allant contre je crois que c'était 5 supporters à l'époque,

03:38 qui ont été l'objet d'une interdiction de stade jusqu'à la fin de leur vie.

03:42 Moi vous savez dans la vie je considère quand même plutôt qu'il faut se laisser une chance, etc.

03:48 Mais qu'il faille durcir les interdictions judiciaires de stade, je pense que ça fait clairement partie des solutions.

03:54 Nous on a systématisé les interdictions judiciaires de stade comme peine complémentaire dans le cadre de la loi qu'on a fait adopter en mai dernier.

04:01 Donc on a pris déjà nos responsabilités, on a commencé à durcir le système.

04:05 Vous dites on a pris nos responsabilités, on a entendu le président de la ligue durcir le ton hier,

04:11 en revanche on n'entend pas la fédération, on n'entend pas les clubs, on n'entend pas les joueurs, alors qu'un homme a été tué autour d'un stade.

04:16 Si, on entend les clubs, Louis-Nicolas s'est exprimé tout à l'heure, Foutu-Nil a fait,

04:22 on sent que les clubs aujourd'hui ont ce même désarroi et se rendent bien compte que la situation ne peut pas durer.

04:27 Alors madame la ministre, demain se rejouera Marseille-Lyon, match reporté à la dernière minute il y a quelques semaines.

04:33 Le quart des lyonnais avait été caillassé et l'entraîneur blessé.

04:36 Est-ce qu'un dispositif particulier entoure ce match à rejouer ?

04:41 Le bus lyonnais devrait être par exemple équipé de filets et de vitres renforcées, on en est là ?

04:47 On en est là, c'est assez triste.

04:49 Et c'est assez triste aussi de voir qu'on a cette ampleur des forces de l'ordre mobilisées.

04:56 À l'heure même que notre pays connaît des tensions sécuritaires, des risques nouveaux, multiformes, etc.

05:04 On ne peut pas consumer autant de bandes passantes.

05:07 La préfète de police Frédérique Amiri, elle a vis-à-vis de chacune des deux équipes, des clubs,

05:14 définit très précisément les modalités d'organisation.

05:18 Moi j'espère qu'elles vont être respectées, mais à la lettre, et que tout va se passer de manière digne.

05:23 Amélie Oudéa Castera, on découvre aussi tout autre sujet dans le journal L'Équipe,

05:27 des révélations dans l'affaire Christophe Galtier, l'ancien coach de football de Nice, du PSG,

05:34 avec ses propos rapportés aux enquêteurs.

05:36 Le pire, ce sont les Algériens.

05:38 Je ne veux plus de noir ou d'arabe.

05:40 J'imagine que quand vous avez ouvert le journal ce matin, ces propos vous ont choqué, madame la ministre.

05:44 Il y a un procès qui va permettre d'établir les responsabilités, la véracité des faits, des propos qui ont été tenus.

05:50 Moi ce que je veux dire, c'est qu'il faut vraiment, et j'ai envie de dire "afforturer" dans le contexte qu'on connaît aujourd'hui,

05:56 qu'il n'y ait une tolérance, mais zéro, vis-à-vis de tous ces actes, ou ces propos discriminatoires, incitatifs à la haine.

06:05 C'est juste pas possible. On ne va pas vivre dans une société comme ça.

06:09 Et j'ai envie de dire, plus on est connu, plus on est aux responsabilités, plus le devoir d'exemplarité est important.

06:16 Donc encore une fois, il y a un procès, il s'ouvre, il permettra d'établir les faits.

06:21 Ce que je veux dire, c'est l'ampleur de ce combat qu'on doit tous mener,

06:25 et la mobilisation qui est la nôtre pour faire en sorte que la lutte contre toutes les formes de discrimination,

06:31 du racisme à l'homophobie, soit éliminée de l'ensemble de notre flotte, et au-delà dans notre société.

06:38 Amélie Oudéa Castera, je voudrais aussi évoquer les Jeux Olympiques avec vous, après ce nouvel attentat à Paris.

06:43 C'est vrai que la cérémonie d'ouverture sur la Seine fait beaucoup parler depuis quelques jours.

06:47 Il n'y a pas de plan B, mais il y a un plan A avec plusieurs plans bis, ce sont vos mots.

06:53 Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire qu'on peut modérer l'affluence de la cérémonie si besoin,

06:57 mais que quoi qu'il arrive, ce sera au cœur de Paris. Ça, ça n'est pas négociable ?

07:01 Écoutez, moi je fais partie de ceux qui pensent que ça n'est pas aux terroristes de nous dicter nos choix,

07:09 ce qu'on a envie de montrer au monde de notre civilisation, de nos valeurs, de nos idéaux.

07:15 Maintenant, on doit évoluer en prenant, et c'est ce que nous faisons avec le ministre de l'Intérieur et le préfet de police depuis le premier jour,

07:22 la menace la plus au sérieux possible pour l'intégrer à Binicio dans la manière dont on pilote la préparation de cette cérémonie.

07:31 Et donc, il serait irresponsable de dire qu'il n'y a pas un certain nombre de variables d'ajustement sur lesquelles nous avons le devoir de jouer.

07:38 Donc la jauge en est une, il y a aussi les points de festivité autour de la scène qui vont être ouverts ou pas à tel et tel endroit.

07:47 Il y a aussi la question de la durée de la mise en place des périmètres de sécurité.

07:52 Le fameux périmètre SILT, combien de jours on va le mettre en amont de la cérémonie d'ouverture ?

07:58 Et le jour J, quel est l'étendue des différents périmètres ?

08:01 C'est l'ensemble de ces variables-là qui nous donnent des marges de manœuvre.

08:05 Et je rappelle qu'on a évidemment par ailleurs un déploiement de forces sans précédent.

08:11 Il y aura jusqu'à 45 000 forces de l'ordre et militaires mobilisés, y compris le GIGN, le RAID, la BRI, des plongeurs, des équipes cynophiles,

08:20 des contrôles extrêmement stricts avec des fouilles, avec des inscriptions sur la plateforme pour vérifier que toutes les personnes qui sont dans le périmètre

08:29 ont bien la vocation à l'être.

08:31 Et c'est l'ensemble de ce dispositif de sécurité aujourd'hui sur lequel nous travaillons pour être absolument au rendez-vous de ce défi.

08:38 Et pour ces JO, est-ce que le surf pourra se tenir à Tahiti ?

08:41 Le président de la Polynésie s'interroge puisqu'il y a eu des essais pour installer la Tour des juges qui ont brisé des coraux vendredi dernier.

08:47 Les travaux ont été suspendus, les associations sont vent debout.

08:50 L'épreuve sur le site de Tuopo, est-ce qu'elle est vraiment menacée ?

08:53 En tout cas, je pense qu'on a très sincèrement beaucoup avancé dans les dernières semaines sur la question de la Tour des juges.

09:01 On a défini un nouveau projet qui s'appuie sur l'utilisation d'une tour qui est plus sobre, qui est réduite en taille et qui permet de réduire la profondeur de forage des fondations.

09:13 Ce qui s'est passé là, c'est un mauvais pilotage du test.

09:17 Avec la barge qui a été utilisée, qui n'a pas suivi le bon tracé et qui a conduit à cette turpitude d'abîmer le corail, ce qui était évidemment l'opposé de ce que chacun souhaitait.

09:29 Mais je ne voudrais pas qu'un test malmené décrédibilise une solution qui, au contraire, a profondément progressé au cours des dernières semaines.

09:38 Et qui permet d'avoir une tour plus légère, moins volumineuse, posée sur des fondations plus respectueuses encore de l'écologie et une sécurité, là aussi, des personnes qui seront sur cette Tour des juges.

09:50 Puisque c'est également extrêmement important et de notre ressort.

09:54 Merci beaucoup Amélie Oudéa-Caster, ministre des Sports, d'avoir été ce soir notre invité événement dans RTL Bonsoir.

10:00 Trois jours notamment après le décès d'un supporter nantais poignardé avant un match de foot à La Beaujoire.

10:06 Merci d'avoir été ce soir avec nous dans RTL Bonsoir.

10:08 Et la suite de l'émission, c'est dans une poignée de secondes avec un tout autre sujet dans RTL Inside.

10:18 RTL dans un bar-tabac avant la cagnotte dingue de l'EuroMillion ce soir. 217 millions.

10:24 Ça sert à rien de jouer. C'est pour moi.

10:26 Parce que vous allez gagner.

10:27 Et puis, nouvelle visioconférence, Alex le menu.

10:30 Je ne vous donne pas le résultat de l'EuroMillion parce qu'a priori...

10:32 Ah vous l'avez ?

10:33 Ah oui ? On va parler d'humour en politique.