Table ronde - Comment défendre une agriculture durable ?
- Anne-Marie Gaultier - Managing Director, en charge du Marketing et de la communication, Aldi
- Julia Terpman-Perot - Responsable plaidoyer, Planet Score
- Mélanie Tisné-Versailles - Conseillère Régionale Déléguée à l’Agritourisme et à la Solidarité Alimentaire, Région Occitanie
- Anne-Marie Gaultier - Managing Director, en charge du Marketing et de la communication, Aldi
- Julia Terpman-Perot - Responsable plaidoyer, Planet Score
- Mélanie Tisné-Versailles - Conseillère Régionale Déléguée à l’Agritourisme et à la Solidarité Alimentaire, Région Occitanie
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00:00 On continue tout de suite avec une table ronde qui va s'intéresser
00:03 aux résiliences alimentaires, à l'agriculture durable,
00:07 qui est un des piliers, des enjeux majeurs de cette transition
00:10 écologique des territoires.
00:11 J'accueille tout de suite pour en parler Anne-Marie Gauthier,
00:14 qui est managing director en charge du marketing et de la communication
00:18 d'Aldi, également Julia Terpman Perrault,
00:21 qui est responsable plaidoyer de Planète Score et pour finir,
00:26 Mélanie Tisnay Versailles, qui est conseillère régionale déléguée
00:29 à l'agritourisme et à la solidarité alimentaire pour la région Occitanie.
00:35 Merci, vous pouvez continuer à les accueillir chaleureusement.
00:40 Bonjour à toutes les trois et merci d'être avec nous ce matin.
00:48 Mélanie, défendre une agriculture durable pour garantir la résilience
00:51 alimentaire des territoires signifie, selon vous,
00:55 soutenir urgentement les agriculteurs et notamment en les rémunérant mieux.
01:03 Merci. Bonjour à tous.
01:05 Donc, déjà, peut être un petit point de géographie pour l'Occitanie.
01:10 C'est une région qui compte 13 départements.
01:14 Quand on parle d'Occitanie, on parle des Pyrénées,
01:16 du Massif central, de Collioure, d'une partie de la Camargue.
01:20 Donc, c'est une région très vaste.
01:23 Ça correspond à peu près à deux fois la Belgique.
01:25 Donc, voilà, c'est une région qui est assez complexe aussi en termes politiques,
01:31 parce qu'il y a beaucoup, beaucoup d'agriculture.
01:33 On a 250 produits sous signe officiel de qualité.
01:39 Et donc, avec tous ces chiffres, il y en a un aussi qu'il faut peut être retenir,
01:45 mais qui est malheureusement partagé par toutes les autres régions de France.
01:50 C'est le revenu d'un agriculteur.
01:53 En moyenne, c'est moins de 1000 euros par mois pour à peu près 70 heures de travail par semaine.
02:01 Et l'urgence s'accélère de manière très forte,
02:05 puisque dans les 10 ans, on va perdre la moitié de nos agriculteurs qui partent à la retraite
02:12 et qui va reprendre, qui souhaite travailler aujourd'hui plus de 70 heures par semaine
02:18 pour moins de 1000 euros par mois.
02:19 Donc là, c'est une très grosse priorité pour les régions.
02:22 Nous, en Occitanie, on investit énormément sur l'agriculture.
02:25 En moyenne, c'est 12 euros par habitant par an en agriculture.
02:31 Comparé à d'autres régions, c'est à peu près 5 euros par habitant par an.
02:36 Donc, on est vraiment très, très engagé sur ce volet là.
02:41 Et puis, il y a aussi certes le revenu agricole, mais aussi comment concilier vie pro,
02:47 vie perso pour un agriculteur, donc beaucoup d'enjeux.
02:51 Et puis aussi les enjeux autour de l'urgence climatique,
02:55 parce qu'ils sont évidemment touchés de plein fouet.
03:00 On l'a vu avec plein d'épisodes de gel, de sécheresse.
03:05 Nous, dans les Pyrénées-Orientales, il n'a pas plu pendant 18 mois.
03:09 Donc voilà, on parle de tout ça.
03:12 Donc concrètement, la région, qu'est-ce qu'elle fait ?
03:15 Alors déjà, la première chose, on en a parlé tout à l'heure sur une table ronde sur la mobilité.
03:20 Un agriculteur, il n'a pas le temps de faire des dossiers pour des subventions.
03:25 Il travaille déjà 70 heures par semaine.
03:27 Les dossiers sont très lourds à remplir.
03:29 Donc nous, vraiment la première priorité, ça a été de simplifier la pieuvre de tous ces dossiers administratifs.
03:39 Il y avait une centaine de différentes subventions.
03:42 On les a réduits au nombre de trois.
03:44 Alors on n'a pas réduit les budgets.
03:45 Comme je l'ai dit tout à l'heure, on investit beaucoup dans l'agriculture, mais on a énormément simplifié.
03:51 Puis le deuxième axe, c'est le foncier.
03:56 Tout à l'heure, on parlait, Guerlain disait, sans biodiversité, il n'y a pas de produits cosmétiques bioresponsables.
04:08 Nous, en agriculture, sans foncier, sans terre agricole, il n'y a pas d'agriculteur.
04:14 Et donc, comme je viens de le dire, la moitié des agriculteurs partent à la retraite.
04:19 Et notre rôle en tant que politique, c'est de faire en sorte que ces terres ne partent pas à l'agrandissement,
04:25 mais pouvoir installer des jeunes, des jeunes qui ont envie de travailler de manière durable.
04:33 Et parce que quand on parle d'agriculture responsable, on parle aussi d'exploitation à taille humaine.
04:38 Donc de faire en sorte que nos exploitations sur l'Occitanie soient avec une taille raisonnable.
04:45 Le deuxième point, c'est qu'on a créé une foncière agricole.
04:49 Donc concrètement, ça veut dire que les agriculteurs qui, aujourd'hui, se voient refuser des prêts bancaires pour acheter leurs exploitations,
04:57 on a créé une foncière. Donc ils ont un prêt refusé. C'est la foncière Occitanie qui achète les terres.
05:03 Et puis, ils ont 9 ans pour nous la rembourser au prix auquel on l'a acheté.
05:07 Donc en plus, on lutte contre l'inflation. Donc c'est le troisième point.
05:12 On essaye aussi d'accompagner les femmes à s'installer en agriculture, comme dans l'entreprenariat.
05:17 C'est à peu près pareil en agriculture. Il y a beaucoup, beaucoup moins de femmes que d'hommes.
05:22 Donc là, on fait un. On a fait une bonification à l'installation pour les femmes, pour les accompagner et notamment pour le congé mat.
05:30 Parce que quand on a un congé maternité en tant qu'agricultrice, on s'arrête pas.
05:34 Les vaches, elles attendent pas. Donc ça, c'est l'autre point.
05:39 Et puis, je reviendrai après sur toute la partie de transition des modèles agricoles.
05:45 Merci beaucoup, Mélanie. Anne-Marie, comment vos magasins développent des circuits courts avec des producteurs locaux dans les territoires ?
05:55 Les circuits courts, ça commence par produire en France. Et donc nous, 100 % du lait est produit en France.
06:01 100 % des œufs sont produits en France. 100 % du bœuf, 100 % du porc est en France.
06:10 Je sais qu'à le dire, on s'attend à ce que ça vienne de je ne sais où. Et bien non.
06:14 78 % de nos produits sont fabriqués par des PME en France. On travaille en tout avec 874 PME et dont plus de 600 sont françaises.
06:27 Donc voilà, on a cette obsession de l'ancrage français, bien qu'étant un discounter allemand.
06:34 Et tout est fait pour avoir ce circuit court. On a évidemment des contrats tripartites aussi pour s'assurer d'une meilleure rémunération des éleveurs.
06:45 C'est dans le lait. Et c'est tout un engagement d'Aldi depuis toujours. Un de nos piliers, c'est la responsabilité.
06:56 Vous aviez des petites choses, je crois, à nous montrer. Alors c'est pour plus tard, mais je peux en parler maintenant.
07:01 Parce que c'est noté. C'est pas grave. C'est pas grave. Je vais le montrer. Parce que ce qui est intéressant.
07:06 Ah ben non, c'est pas tout de suite. C'est pour Madame. Alors c'est pas grave. Julia, est-ce que vous pouvez justement,
07:14 on a eu un petit aperçu, nous rappeler ce qu'est le PlanèteScore. Oui, bonjour à tous et à toutes.
07:20 Alors le PlanèteScore, c'est un dispositif d'affichage environnemental qui a un double objectif.
07:26 Alors ça marche comme ça. Donc on voit les petites étiquettes là sur la présentation.
07:33 Donc en fait, il a un double objectif. Le premier, c'est d'informer les consommateurs de la valeur environnementale des produits qu'ils achètent et qu'ils consomment.
07:41 Donc de donner l'information de l'impact environnemental de leurs achats.
07:45 Et le second, c'est la destination de l'ensemble des acteurs de la chaîne agroalimentaire.
07:51 Leur permettre de définir des démarches et des trajectoires de progrès.
07:57 Savoir où ils se positionnent en termes d'impact environnemental de leur production.
08:01 Et vraiment pour l'ensemble des acteurs de la chaîne.
08:04 Le PlanèteScore aujourd'hui, c'est un véritable outil de transparence à destination des consos et des acteurs de la chaîne.
08:13 Il repose sur une méthodologie indépendante qui vient mobiliser 25 indicateurs.
08:23 Et notamment 12 indicateurs liés au référentiel agribaliste de l'ADEME.
08:28 Mais également sur l'ensemble du cycle de vie d'un produit.
08:33 On va partir de mode de production, mais également l'emballage, le transport, etc.
08:41 Donc on prend vraiment l'ensemble du cycle de vie du produit pour calculer l'impact environnemental.
08:45 Et l'avantage du PlanèteScore, c'est qu'on vient en plus des 12 indicateurs liés à la base de données d'agribaliste de l'ADEME.
08:54 On vient également solliciter 13 autres indicateurs manquants.
08:57 Notamment sur la biodiversité, l'utilisation de pesticides, des rapports du GIEC, etc.
09:05 Aujourd'hui, le PlanèteScore, on a à peu près 300 marques qui se font déjà scorer.
09:11 Ça concerne tous types d'acteurs, à la fois des toutes petites entreprises, mais aussi des plus grands groupes.
09:18 On est également présent sur l'ensemble de la chaîne de valeur, donc à la fois au niveau des fermes.
09:22 Donc on a des producteurs qui viennent faire scorer leur mode de production.
09:27 Mais également des distributeurs.
09:29 Et également on est présent en restauration collective, au sein de restaurants, etc.
09:34 Et on est sur toutes les verticales agroalimentaires.
09:37 Et initialement, c'est la première étiquette qui est sortie, qui était plutôt sur l'impact environnemental.
09:45 Et depuis la fin du premier semestre 2023, on a lancé également une étiquette de transparence intégrale.
09:51 Puisque au-delà des aspects environnementaux, la nutrition avec le niveau de transformation des aliments,
09:58 l'origine, donc savoir d'où vient le produit, et également la juste rémunération des producteurs,
10:05 sont autant d'indicateurs qui sont plébiscités à la fois par le consommateur,
10:09 et dont l'information est importante d'être donnée si on veut pouvoir aussi modifier les modes de consommation et de production.
10:15 - Merci. - Oui, petite précision du coup aussi.
10:20 Le PlanèteScore aujourd'hui, il est affiché en pack.
10:22 On a 80 marques qui l'affichent directement sur leurs produits.
10:24 On l'avait vu sur la slide précédente, sur Fermier Deloey, on a l'étiquette sur la boîte d'œufs.
10:32 Mais on a également l'UFC Que Choisir, qui l'affiche sur son application.
10:37 Il y a 135 000 produits qui ont le PlanèteScore affiché sur l'application mobile de l'UFC Que Choisir.
10:43 - Merci beaucoup. Mélanie, je crois que vous aviez envie de rentrer un petit peu plus dans le détail de la mobilisation de la région Occitanie.
10:51 - Oui, concrètement, comment on transforme nos modèles agricoles ?
10:56 On vient de voir qu'ils travaillent trop, qu'ils ne gagnent pas assez, qu'ils ne sont pas forcément très heureux aussi.
11:02 La première chose, c'est de mettre tout le monde autour de la table.
11:09 On l'a vu tout à l'heure sur plusieurs tables rondes, on ne peut pas faire sans les acteurs.
11:13 Dans l'agriculture en particulier, on a beaucoup fait sans les agriculteurs pour monter des dispositifs.
11:19 C'est quelque chose qui change beaucoup, c'est de mettre toute la profession agricole autour de la table.
11:24 On a lancé ce qu'on appelle les contrats d'agriculture durable.
11:30 L'objectif, c'est de transformer les modèles et pas de juger ceux qui font mal, ceux qui ne sont pas assez résilients, les trop petits, les trop gros,
11:36 mais de vraiment transformer tout le monde agricole. Comme je l'ai dit tout à l'heure, il y a urgence.
11:43 Le contrat d'agriculture durable, on compte en faire 10 000 sur ce mandat.
11:49 L'objectif, c'est de faire un audit de l'exploitation par 36 structures qui ont été labellisées.
11:57 Elles vont sur l'exploitation et elles travaillent sur comment améliorer le modèle en termes économique, social et sur le plan écologique.
12:06 Après, elles font un bilan de cet audit et nous, on va subventionner en fonction de cet audit.
12:16 C'est vraiment une des premières mesures phares pour faire la transformation des modèles agricoles.
12:25 – Merci. Anne-Marie, vous le disiez, ce n'est pas simple de concilier qualité et petit prix. Comment vous y arrivez, Sheldi ?
12:36 – J'étais contente d'entendre tout à l'heure cette notion de frugalité par M. Garcin, mais aussi par l'ADEME.
12:42 Nous, on se revendique dans une frugalité totalement acceptée et joyeuse, dans le sens où la frugalité fait partie de notre modèle.
12:56 On est anti-inflation par essence et par naissance. Discounter, ça veut dire quoi ?
13:01 C'est qu'on a 90% de nos produits qui sont des marques propres.
13:06 C'est-à-dire qu'on contrôle absolument toute la fabrication de nos produits, ce qui nous permet de maîtriser les coûts,
13:12 mais pas au dépend de la qualité. Et je vous montrerai pourquoi.
13:16 Et donc, l'autre point qui est très important, pourquoi on dit frugalité ? Parce que dans nos magasins, on a 1 800 références.
13:24 1 800 références, pour que vous compreniez, un supermarché classique, c'est 20 000, 30 000 références.
13:31 Un hypermarché, ça peut monter jusqu'à 50 000 références. 1 800 références, ça veut dire que pour chaque besoin,
13:38 on appelle ça des unités de besoin, on va avoir la marque nationale référente, mais on aura notre marque distributeur ou une 2e marque distributeur.
13:48 Et ce qui permet de baisser la charge mentale, c'est-à-dire que quand je vais choisir un jus d'orange,
13:54 je vais pas faire 200 mètres linéaires pour trouver... Il faut BAC+20 pour choisir son jus d'orange aujourd'hui.
14:01 Et donc là, c'est beaucoup plus simple. On va à l'essentiel, mais pas à l'essentiel médiocre, l'essentiel de qualité.
14:09 Et j'ai un exemple très concret, c'est Pays Gourmand. Alors Pays Gourmand, c'est... Hop, merde, j'ai été trop vite.
14:19 Voilà. Pays Gourmand, d'abord, toutes les recettes de Pays Gourmand, ce sont des recettes qui se basent sur le Larousse gastronomique.
14:27 Ces produits sont faits dans la région quand le camembert est fait en Normandie. Il n'est pas fait en Occitanie.
14:35 Mais c'est fait avec des ingrédients de la région. Donc tout est passé au prisme de toutes les filières.
14:45 Et puis surtout, le plus souvent, c'est AOP ou IGP et la belle rouge quand on le peut.
14:51 Donc voilà des exemples très concrets. On a 137 références Pays Gourmand. Donc on a le camembert, mais aussi bien les lunettes de Roman
15:00 ou le biscuit rose de Reims. Donc à chaque fois, on va les mettre implantés, travaillés avec la PME de la région,
15:07 ce qui nous permet de donner une qualité extraordinaire et le tout avec un prix. On ne peut plus serrer parce que le prix
15:16 n'est pas au dépens des agriculteurs. Il est dans tout le fait qu'on est propriétaire de nos magasins, de notre flotte de camions,
15:24 de nos entrepôts. Donc c'est là où on sert absolument toutes les marges pour qu'il n'y ait pas de surplus et les prix pour que
15:32 on puisse... Toutes ces petites économies bout à bout permettent d'abaisser le prix. Et ça, c'est super important pour aujourd'hui.
15:41 On sait qu'il y a – j'ai envie de dire – une très grande difficulté avec l'inflation pour se nourrir. Et donc Aldi permet justement
15:52 d'aider les budgets contraints, mais pas que, parce que la bonne nouvelle, c'est que les Français se sont rendus compte
15:57 qu'on peut pas dépenser aveuglément. On peut avoir de la très bonne qualité à un prix discount. Et ce n'est pas paupérisant
16:07 d'aller dans un magasin à discount aujourd'hui. – Merci. Vous travaillez avec Planescore, du coup ?
16:13 – Pas encore, mais j'étais très intéressée. Pour le coup, j'étais très intéressée par cette présentation. Donc on va s'y pencher.
16:20 – Super. – Julia, en quoi cet étiquetage environnemental est une des solutions pour encourager une agriculture
16:27 et plus largement une alimentation durable ? – C'est un peu grâce à notre positionnement, en fait, qui est sur l'ensemble
16:33 de la chaîne de valeur. C'est-à-dire qu'en donnant l'information, si on part de l'aval, on donne l'information au consommateur.
16:39 Donc le consommateur, quand il est face à son rayon, il a envie de savoir quelle va être la meilleure carotte au niveau
16:47 environnemental, quel va être le meilleur steak, la meilleure pizza, ce qui va avoir le moins d'impact. Quand on regarde
16:54 toutes les études qui sont sorties ces dernières années, on a l'information sur le score environnemental est publicité
17:03 à plus de 85% par les Français. Donc il y a une réelle demande. Aujourd'hui, le consommateur n'y a pas accès.
17:09 Donc le Planescore permet ça, en tout cas, de donner cette information et de pouvoir modifier aussi l'acte d'achat
17:17 d'un consommateur français quand il est dans le rayon. On le sait, un acte d'achat, c'est un vote de la part du consommateur.
17:27 Et donc le Planescore lui permet de donner les clés au Conso pour pouvoir faire ses choix en conscience.
17:34 Ensuite, comme je vous le disais tout à l'heure, on s'adresse à l'ensemble des acteurs de la chaîne agroalimentaire.
17:42 Et en donnant l'information, on peut permettre de valoriser, de légitimer les efforts qui sont déjà mis en place
17:49 par certains acteurs et qui ne sont pas encore valorisés à leur juste valeur, on va dire. C'est-à-dire que quand on affiche
17:57 le Planescore, on informe. Et en informant, on valorise. Donc ça, ça permet aussi de mettre en lumière ce qui est déjà fait
18:05 parce qu'il y a un certain nombre d'acteurs qui ont déjà engagé des démarches. Et donc pour nous, c'est très important
18:09 de les mettre en lumière dans les rayons, sur les drives, etc. Et enfin, si on remonte d'un cran au niveau de l'amont,
18:18 quand on travaille, on peut travailler directement sur des modules d'éco-conception avec les personnes qui viennent
18:25 se faire scorer, avec les entités qui viennent se faire scorer. Donc on a des marques, par exemple, qui ont fait scorer
18:31 une marque de biscuits, Maison Le Goff, qui avait un beurre qui était non tracé, d'origine UE, avec un impact environnemental
18:37 important. On a travaillé sur de l'éco-conception avec elles. Ils ont remplacé leur beurre non tracé origine UE
18:44 par un beurre herbagé d'origine Picard. Donc voilà, ça a été des choses qu'ils ont mises en place concrètement et assez rapidement
18:54 et qui permettent d'améliorer le produit in fine.
18:58 Merci beaucoup. Je crois que le gouvernement va lancer également un étiquetage, c'est prévu, ils travaillent dessus,
19:07 l'année prochaine certainement ?
19:08 Tout à fait. Alors exactement.
19:10 Qui viendra en complément du coup de ce que vous proposez ?
19:12 Tout à fait. Le gouvernement travaille actuellement et on travaille aussi conjointement avec eux sur l'élaboration d'un coût environnemental
19:20 donc à destination des produits, à la fois dans l'alimentation, le textile, et dans tous les autres secteurs.
19:25 Donc ils sont en train de réfléchir à ce dispositif. On n'a pas encore le visuel, ce à quoi ça va ressembler, etc.
19:33 Mais en tout cas, des informations qu'on a, ce sera un coût un peu comme un prix. On a le prix d'un produit mais on aura un coût environnemental
19:40 qui sera de zéro à l'infini, qui permettra notamment de faire de la différenciation en cross-secteur, donc de pouvoir comparer une carotte
19:49 avec un téléphone, un jean, d'avoir son impact environnemental sur l'ensemble des produits qu'on achète.
19:56 Le Planetcore, lui, va plus être dans l'impact environnemental à l'intérieur des catégories et surtout de permettre aussi de différencier les modes de production.
20:06 Donc de vraiment rentrer dans l'ensemble de la filière, d'avoir cette démarche d'éco-conception derrière et de travailler conjointement
20:14 avec l'ensemble de la filière agroalimentaire pour l'amélioration et la mise en place de pratiques durables.
20:20 – Merci beaucoup. Selon vous, trois mesdames, est-ce que l'industrie agroalimentaire ne mise-t-elle pas plus sur la fin du mois plutôt que sur la fin du monde ? Anne-Marie.
20:33 – Non, non. Alors une fois de plus, nous, on s'occupe de la fin du mois. Donc ça, j'ai envie de dire, c'est embarqué.
20:41 Mais justement, le challenge, c'est de travailler et éviter cette fameuse fin du monde avec toutes ces dimensions RSE.
20:49 Donc le RSE, je vous l'ai dit tout à l'heure, ça fait partie des quatre piliers. C'est vraiment dans l'ADN de la marque depuis toujours.
20:56 Les cartons prêt-à-vente, ça veut dire que voilà, j'ai pas des cartons que je jette pour mettre en linéaire.
21:05 Et nous, on reçoit les cartons, on les met directement sur le linéaire. Et tout est pensé comme ça.
21:11 Nos magasins, comme on est propriétaire de nos magasins, le matériau est démontable, remontable.
21:18 Tous les matériaux sont les mêmes dans tous les magasins, avec des panneaux photovoltaïques, avec les fameuses bornes électriques,
21:27 avec les frigos basse consommation de CO2. Donc tout est pensé, une fois de plus, pour travailler cet impact environnemental.
21:38 C'est vrai que quand on regarde historiquement, depuis la Seconde Guerre mondiale, on est rentré dans cette période un petit peu de productivité
21:48 avec l'objectif de nourrir l'ensemble de la population à un moindre coût, d'avoir des bénéfices court terme, etc.
21:53 On a été dans ce schéma, en effet, plutôt orienté aussi à fin du mois et pas fin du monde.
21:59 En revanche, c'est vrai que depuis quelques années, on voit émerger de nouveaux modèles et notamment de nouveaux acteurs
22:05 qui intègrent d'ores et déjà dans leur business model la qualité, l'environnement, etc.
22:14 C'est le cas, je pense notamment à Aomi, une entreprise qui est planète Corée,
22:19 et qui, dans son business model, met en place tout un système pour avoir, de la production jusqu'à la distribution, un système vertueux.
22:28 On a de plus en plus d'acteurs, on le voit, qui viennent toquer à la porte du planète Corée pour se faire planète Corée.
22:34 C'est assez « drive » aujourd'hui par les TPE-PME, mais on va avoir besoin de tout le monde et de gros acteurs,
22:41 si on veut que la transition écologique soit efficace. De gros acteurs commencent à se mobiliser sur le sujet.
22:47 Je pense que toute la question va être de comment équilibrer les impératifs économiques avec la responsabilité environnementale
22:54 et de mobiliser l'ensemble des acteurs sur ce sujet.
22:58 Merci. Le mot de la fin pour vous, Mélanie ?
23:00 Je pense que c'est une équation qui est très complexe à résoudre.
23:05 Il y a un sondage de l'IFOP qui sortait en septembre qui disait qu'un étudiant sur deux saute un repas pour des questions de budget.
23:12 Un sur deux, c'est énorme. Donc de résoudre cette équation, c'est aussi le rôle, je pense, des politiques publiques.
23:21 Par exemple, dans la restauration collective, c'est un peu l'endroit où on peut tous manger de manière saine, bonne et équilibrée.
23:29 Donc c'est aussi aux politiques à faire en sorte d'avoir des repas qui soient abordables pour tous.
23:39 Et puis après, mettre en place encore une fois des dispositifs pour permettre, pour le côté fin du monde, des exploitations à taille humaine.
23:48 Merci beaucoup. Merci infiniment à toutes les trois d'être venues témoigner ce matin.
23:53 (Applaudissements)