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Table ronde - Comment repenser les mobilités ?
- Fares Goucha - Directeur des offres Mobilités, Capgemini Invent
- Sabrina Decanton - 1ère adjointe déléguée à la Transition écologique, aux Mobilités et à la Nature en ville, Saint-Ouen s/ Seine (93)
- Philippe Massonnat - Directeur Associé, Antidots
- Véronique Halbout - Responsable Développement Commercial, Agence Savoie Mont-Blanc

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Transcription
00:00 Et je déclare ouverte la première partie de cet événement consacré
00:05 à la transformation tout en préservant la planète.
00:10 C'est le premier volet qui est plus consacré à la transition environnementale.
00:16 Et je demande pour commencer ce premier volet, cette première table ronde,
00:23 d'accueillir sur scène Philippe Massona, directeur associé d'Antidote,
00:28 Véronique Albou, responsable développement commercial de l'agence Savoie Montblanc,
00:33 Fares Goucha, directeur des offres mobilité de Capgemini Event,
00:37 et Sabrina De Canton, première adjointe déléguée à la transition écologique
00:41 aux mobilités et à la nature en ville de la ville de Saint-Ouen sur scène dans le 93.
00:47 On peut les accueillir chaleureusement.
00:52 Installez-vous. Bonjour et merci.
00:57 Installez-vous, prenez un micro.
01:04 Parfait.
01:07 On commence avec vous Sabrina.
01:10 Partons à Saint-Ouen qui n'est pas trop loin d'ici.
01:15 La ville de Saint-Ouen transforme progressivement ses rues pour favoriser les mobilités douces.
01:20 C'est un programme que vous avez entamé déjà il y a un petit moment.
01:24 Que ce soit la marche à pied, le vélo, les transports en commun,
01:29 et même les navettes fluviales pour relier la défense.
01:33 Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ?
01:35 Bonjour à toutes et à tous. Merci pour cette invitation et pour avoir un temps
01:39 pour pouvoir parler de ce sujet très important des mobilités.
01:43 Saint-Ouen, pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une ville de 53 000 habitants
01:48 qui a la particularité de partager 5 portes avec Paris
01:53 et effectivement qui a pour l'une de ses frontières également la Seine.
01:59 Lorsque je suis arrivée en responsabilité avec la nouvelle équipe municipale en 2020,
02:06 donc ça fait maintenant bientôt 3 ans,
02:09 on a effectivement souhaité vraiment accélérer la transition des mobilités
02:15 à travers différents axes.
02:17 La première c'était accompagner la pratique du vélo
02:20 parce que même si on voit que le petit graphique tout à l'heure nous montrait
02:26 qu'il y avait 12% des populations qui réclamaient plus de pistes cyclables,
02:30 on voit que cette pratique du vélo elle double chaque année.
02:34 Et elle double en particulier dans des territoires comme le nôtre.
02:38 Aujourd'hui la pratique du vélo c'est environ 4,5% des déplacements quotidiens des Français.
02:44 Donc effectivement c'est une part qui n'est pas extrêmement importante dans nos pratiques.
02:50 On n'est pas du tout au niveau des pays du nord
02:55 mais néanmoins c'est une pratique qui progresse extrêmement vite,
02:59 donc environ de 50% par an, donc c'est pas négligeable.
03:03 Donc première chose c'est adapter effectivement les routes et les rues
03:09 à cette pratique cycliste pour pouvoir accompagner son développement.
03:13 Également accompagner les transitions vers les véhicules électriques.
03:19 A Saint-Troyen il n'y avait pas du tout de borne de recharge de véhicules électriques,
03:21 par exemple on en a installé 5, au projet on en a installé environ 8.
03:26 Et puis également développer une culture aussi autour de la transition écologique
03:32 pour pouvoir davantage sensibiliser les populations à cette transition écologique
03:37 et notre pouvoir d'agir aussi en tant que citoyen, en tant que collectivité
03:42 à travers un programme dans un lieu, dans un écolieu qui s'appelle la Serre-Montgari
03:47 où l'on développe un programme de sensibilisation sur de l'événementiel,
03:51 sur un lien avec l'éducatif et les jeunes
03:55 pour pouvoir parler de cette sensibilisation aux transitions, notamment des mobilités.
04:00 Merci. Véronique, l'agence Savoie Montblanc s'est rapprochée de la société Antidote
04:07 pour repenser également les mobilités en Savoie et en Haute-Savoie
04:12 particulièrement compliquées en période hivernale, expliquez-nous.
04:17 Bonjour à tous, effectivement la mobilité de nos vacanciers est un enjeu, un pilier important
04:27 pour la transition des destinations touristiques comme la nôtre
04:32 parce qu'on sait que le poste transport est un poste très important en émission CO2
04:41 dans les vacances, donc c'est un élément très important pour nous.
04:47 En Savoie Montblanc, il faut savoir que la voiture est plébiscitée par 78% de nos vacanciers,
04:56 c'était 85% il y a 5 ans, donc on s'améliore,
05:00 mais il y a encore beaucoup d'efforts à faire sur ce volet pour faire bouger les lignes.
05:06 Un des freins essentiels pour 30% de nos clients pour prendre un transport alternatif à la voiture,
05:17 un des freins essentiels c'est les derniers kilomètres pour accéder à la station,
05:23 le manque de visibilité des transports qui permettent d'accéder de la gare à la station de sport d'hiver.
05:30 C'est cette réflexion qui nous a amené à nous rapprocher d'Antidote
05:35 qui propose une plateforme intégrant l'ensemble des moyens de transport,
05:42 c'est une plateforme de transport multimodale qui permet aux clients de réserver
05:48 tous ces moyens de transport pour accéder à son lieu de vacances.
05:52 Merci Philippe Massonat, vous pouvez nous présenter Antidote
06:00 avant de nous expliquer précisément comment vous avez travaillé avec l'agence.
06:05 Absolument, merci, bonjour à tous et merci pour l'invitation.
06:09 C'est venu assez naturellement, on est basé en Savoie,
06:13 d'abord avec Solévin, donc on était un peu au milieu des territoires,
06:16 mais surtout on a une histoire assez riche parce que la société a créé des systèmes de biétiques il y a une vingtaine d'années,
06:24 et on est part du capital d'Altibus qui est une société qui emmène avec des bus les gens de la plaine à la montagne,
06:30 et quand cet écosystème, cette évolution de Savoie-Mont-Blanc qui est une agence de promotion du territoire,
06:36 ce n'est pas une agence commerciale, donc quand on a été sollicité pour véritablement faire évoluer les mentalités
06:41 et savoir comment on pouvait amener les gens différemment sur leur lieu de vacances,
06:47 ça nous a paru naturel de pouvoir mettre à disposition nos solutions qui sont exactement développées dans cette réflexion-là.
06:54 Globalement ce qu'on fait, nous on est une société de web engineering, donc on développe des plateformes
06:58 autour de quatre grands thèmes que sont le tourisme, l'événementiel, les territoires et la mobilité.
07:04 Et en fait la mobilité c'est l'épine dorsale de tout le reste.
07:07 Vous n'allez pas en vacances sans vous déplacer, vous n'allez pas vers un événement sans vous déplacer,
07:11 et à l'intérieur des territoires il y a les sujets de mobilité permanent, qu'ils soient locaux, de communautés de communes à différentes tailles.
07:20 Donc ce qu'on a produit dans la mobilité, on a créé un MAS, c'est un acronyme pas très joli qui veut dire "Mobility as a Service" en anglais,
07:27 c'est en fait des calculateurs d'itinéraire, alors des calculateurs d'itinéraire vous êtes tous familiers avec,
07:32 Waze en est un, Google Maps en est un, c'est une manière de vous emmener, puisque c'est ça la mobilité d'un point A à un point B.
07:39 Donc on va vous recommander un trajet, la réalité c'est qu'on y a ajouté une dimension,
07:44 c'est de vous offrir plus d'opportunités que juste une solution,
07:49 deux c'est de vous offrir la possibilité d'acheter en ligne les billets qui pourraient se ramener au choix de mobilité que vous allez faire.
07:56 Donc on peut vous prendre avant ou pendant un séjour de n'importe où dans le monde et vous emmener en l'occurrence vers les 110 stations de Savoie-Mont-Blanc.
08:04 Vous venez des Etats-Unis, on va certainement vous faire une proposition avec de l'avion, puis du train, puis du bus,
08:10 pourquoi pas de la voiture de location ou du taxi, peu importe, ça dépendra de l'offre et de la date à laquelle vous voyagez.
08:15 Tout ça on va l'agréger sur une seule plateforme, le mettre dans un seul panier et vous permettre de le payer en une seule fois.
08:22 L'accessibilité c'est une des clés de l'évolution des comportements dans la mobilité.
08:28 Aujourd'hui, beaucoup de discours et tous les discours et ce que l'on a vu d'études de Mascaret juste avant,
08:32 plaident et plébiscitent l'idée que tout le monde a compris, tout le monde veut changer.
08:37 Mais comment changez-vous ? Il y a différents univers qui cohabitent d'une certaine manière, il y a l'univers politique,
08:44 M. Bouillon nous en a parlé juste avant, il y a l'univers de l'offre, il y a l'univers digital dans lequel on est,
08:50 il faut que tout ça fasse un et notre solution a la vocation à simplifier la vie des gens.
08:56 On agit en marque blanche, donc aujourd'hui vous ne verrez pas Antidote sur le site Savoie Mont-Blanc,
09:01 vous allez sur Savoie Mont-Blanc, vous allez voir, effectivement il y a la vidéo qui défile en même temps,
09:05 vous avez vu quel est le parcours d'achat sur Savoie Mont-Blanc, donc très simplement vous ne savez pas où aller en vacances,
09:13 et je vous recommande de venir en Savoie ou en Haute-Savoie pour les vacances de ski qui vont arriver,
09:16 vous avez potentiellement l'ambition de venir autrement qu'en voiture, eh bien on va vous offrir des solutions
09:23 en rentrant simplement votre point d'origine et votre point de destination, et à partir de là vous allez voir dérouler un certain nombre d'options,
09:30 et Savoie Mont-Blanc a fait un autre choix, c'est le choix de la vertuosité en privilégiant les solutions les moins carbonées.
09:36 Il y a toujours plusieurs manières de pouvoir opérer, vous pouvez choisir la version la plus économique, la plus rapide,
09:42 mais aussi la plus vertueuse et la plus écologique. Donc le choix de Savoie Mont-Blanc, vous avez dû le voir dans les propositions qui ont défilé,
09:49 il y a un petit cœur avec une petite case qui est marquée "coup de cœur", le coup de cœur en fait c'est de vous faire venir sur le territoire de la manière la moins carbonée,
09:57 et vous avez à travers une notation le bilan carbone que représente votre parcours.
10:02 Donc la clé elle est là, c'est qu'il faut absolument que les solutions convergent pour permettre d'offrir des solutions.
10:10 La richesse c'est d'avoir le choix.
10:12 Merci Fares Goucha, vous accompagnez vos clients chez Capgemini autour de trois axes, infrastructure, offre de transport, développement digital,
10:21 les trois sont-ils indissociables selon vous pour une expérience de mobilité réussie ?
10:26 Alors bonjour Emilie, merci, bonjour à tous. En effet chez Capgemini aujourd'hui on fait un lien entre ces trois éléments parce qu'en fait on a fait un constat.
10:35 En partant d'un certain nombre d'études, aujourd'hui on a fait des constats et le premier constat c'est que culpabiliser le voyageur n'aidera pas forcément à changer et attirer plus de voyageurs dans les trains ou dans les mobilités.
10:47 Le deuxième constat, si on veut avoir le report modal, c'est-à-dire être en capacité d'attirer plus les gens vers les transports plutôt que le véhicule,
10:55 il faut être très pragmatique parce que le voyageur est pragmatique, parce que le voyageur sait ce qu'il veut, comment il veut,
11:02 quand le matin vous vous réveillez et que vous êtes dans votre salle de bain et que vous anticipez votre journée, vous êtes très pragmatique en disant de quoi j'ai besoin.
11:10 Et en fait finalement nous on a trois critères qu'on a décelés qui permettent de rendre l'attraction des transports beaucoup plus intéressante.
11:18 La première des choses c'est que vous voulez avoir un temps de trajet qui soit efficace et que quand vous sortez de chez vous vous les connaître votre temps de trajet.
11:25 Vous voulez avoir de la liberté, c'est-à-dire avoir une amplitude des transports et avoir de la fréquence et évidemment avoir une qualité de service qui soit la plus efficace possible
11:34 puisque vous devez utiliser ce temps-là avec une efficacité.
11:38 Ce qui fait qu'en partant de ces trois éléments, on arrive au lien que vous avez fait dans la question, c'est que pour avoir du trajet, il faut de l'infrastructure.
11:45 Sans infrastructure vous n'avez pas de vitesse, vous ne garantissez pas.
11:49 Je ne sais pas si certains d'entre vous ont pris le 189 pour venir ce matin, mais quand vous voyez le bus qui passe devant et que vous n'avez pas de voie de bus
11:56 et que le bus est en plein milieu des voitures, vous vous dites quel intérêt pour prendre le bus.
12:00 La deuxième des choses qui est fondamentale et importante c'est que les opérateurs doivent développer une offre de service.
12:05 Cette offre de service doit vous garantir d'avoir vos libertés, d'être dans la tranquillité, c'est-à-dire que si j'ai loupé un train, si j'ai loupé un bus,
12:15 je dois avoir la garantie quelques minutes plus tard de la voir et de pouvoir le dessiner.
12:18 Et après, comme ça a été très bien présenté, et notamment sur la partie du mass, nous aussi on travaille sur un certain nombre de plateformes,
12:25 la digitalisation doit permettre justement cette efficacité pour dire nous avons une offre, on doit passer de la mobilité de l'offre à une mobilité de la demande.
12:36 Et cette mobilité de la demande c'est comment vous donner à travers votre plateforme, votre smartphone, l'efficacité en un instant de trouver le transport le plus efficient.
12:45 Parce que si le lundi vous devez aller faire du sport et que le mardi vous devez aller chez le médecin, que vous soyez dans cette capacité, dans cette compétence d'adapter ces éléments.
12:53 Et c'est vraiment ce côté pragmatisme et j'insiste sur le fait que l'infrastructure, le transport et la digitalisation amènent une solution,
13:00 juste pour donner un chiffre et qui pour moi est le plus pragmatique et qui montre qu'on est tous pragmatiques là-dessus.
13:05 A Paris, seulement 35% des ménages ont un véhicule de transport. Vous passez le périph', c'est 65%.
13:13 C'est à dire là où l'offre de transport elle est possible, elle est efficace, elle est efficiente, le match n'existe pas, vous préférez les transports.
13:21 Et c'est là où en fait il faut que collectivement on arrive à trouver le lien entre les trois pour être le plus efficace possible et être concurrentiel face à la voiture.
13:29 Merci Fares. Sabrina, justement comment la ville de Saint-Ouen embarque ses habitants pour leur offrir une expérience de mobilité réussie ?
13:38 Tout d'abord je tiens à dire que je partage complètement ce que vous venez de dire.
13:44 Effectivement quand l'offre de transport existe et qu'elle est qualitative et qu'elle est fiable, parce qu'il y a vraiment besoin de fiabilité notamment pour les habitants de banlieue.
13:53 Je ne vais pas refaire le topo sur le RER B, D, etc. Quand on habite sur ces lignes, c'est un calvaire au quotidien.
14:01 Parce que vous ne savez pas, vous savez très bien à quelle heure vous partez, mais vous ne savez pas à quelle heure vous allez arriver.
14:09 Et il y a même des études qui montrent qu'il y a une certaine discrimination à l'embauche par rapport à ces transports qui sont peu fiables.
14:15 Puisque pour certains employeurs, c'est difficile de faire confiance à des employés qui habitent sur des lignes où ils savent pertinemment qu'il y a des difficultés de circulation.
14:26 Heureusement à Saint-Ouen, nous, on avait cette difficulté là qui était très importante parce qu'on est sur la ligne 13, qui porte tristement bien son numéro et qui est connue de toutes et tous je crois.
14:41 Et donc les usagers de la ligne 13, moi depuis que je suis née, j'ai vécu avec cette ligne 13, c'était un véritable calvaire.
14:51 Et bien évidemment, lorsque c'est un calvaire permanent de se déplacer, eh bien, on a tendance, si on en a les moyens en tout cas, à avoir un véhicule.
15:00 Et donc vous l'avez très bien démontré à travers les chiffres que vous mentionnez.
15:04 En banlieue, plus on s'éloigne des transports en commun et plus l'autosolisme, le fait d'avoir un véhicule et de le prendre en général seul,
15:13 parce que c'est l'essentiel des déplacements qui se font seul dans son véhicule, est important.
15:18 Et nous, quand on a la ligne 14 qui est arrivée, c'était fête nationale, c'était un moment incroyable.
15:25 La ligne 14 automatique qui arrive après toutes ces années de galère avec la ligne 13, parce qu'il n'y a pas d'autre mot.
15:35 Je ne sais pas combien il y a eu de postes Facebook sur le sujet, mais voilà, à côté, le fait qu'on soit élue, c'était vraiment un truc très sublidiaire.
15:45 Et c'est tout à fait normal. Les gens retiennent ce qui améliore leur quotidien et c'est bien logique.
15:51 Sur la manière dont on accompagne plus spécifiquement les habitants et les usagers sur comment on change de mobilité,
16:00 parce que à Saint-Ouen, on est pratiquement en haut de Paris. D'ailleurs, c'est assez rigolo parce qu'on voit vraiment qu'il y a un effet géographique.
16:08 Nous, à Saint-Ouen, on a 40 % d'équipement des ménages en véhicules. Donc on est un tout petit peu au-dessus de Paris et un tout petit peu en dessous des communes limitrophes voisines,
16:19 type Saint-Denis, Ville-Tanneuse, Pierrefitte, etc. On accompagne les véhicules vers la transition écologique, notamment en proposant des conseillers mobilité
16:33 qui interviennent auprès des particuliers gratuitement pour leur permettre de réaliser toutes les demandes de subvention, etc.,
16:41 parce que tout le monde n'est pas forcément à l'aise dans le fait de faire des dossiers de subvention pour pouvoir accéder à un véhicule électrique.
16:49 Ça, c'est une première chose, une première mesure d'accompagnement. On a mis en place – je vous parlais tout à l'heure – la politique cyclable.
16:56 Alors c'est bien d'avoir des pistes cyclables, mais s'il n'y a pas une culture du vélo derrière, ça ne sert à rien.
17:01 Il y a des études récentes d'ailleurs qui marquent la corrélation entre le niveau d'études et la pratique du vélo.
17:07 C'est assez étonnant, mais c'est une réalité. Et donc on a mis en place un dispositif qui s'appelle le savoir rouler à vélo,
17:15 qui est un dispositif qui existe dans un certain nombre de communes, mais qui permet à tous les enfants, tous les enfants au CM1,
17:22 de pouvoir avoir un certain nombre de cours et d'accompagnement de la part de leurs professeurs pour apprendre à rouler en sécurité.
17:30 Donc il faut toujours envisager les choses à travers les différents prismes. L'infrastructure, l'accompagnement des populations
17:39 pour ne laisser personne au bord du chemin et également faire savoir aussi les dispositifs de subventionnement qui existent,
17:47 qui sont à mon sens pas encore suffisants, pour accompagner pour celles et ceux qui n'ont pas d'autre choix que d'utiliser leur véhicule
17:54 vers des véhicules électriques. Et je ne parle pas des SUV qui ne sont pas écologiques. Les SUV électriques ne sont pas écologiques,
18:01 mais évidemment des petits véhicules électriques pour tous les infirmiers, infirmières, libérales et libéraux, par exemple.
18:10 On en a beaucoup dans nos communes qui sont encore obligés de se déplacer en voiture et pour qui la solution transport en commun n'est pas toujours adaptée.
18:17 Merci Véronique. Pour fluidifier, on en parlait, les mobilités en Savoie et Haute-Savoie, toutes les parties prenantes sont à mobiliser,
18:27 à part des touristes, vous en avez parlé, mais également les tours opérateurs touristiques avec lesquels vous travaillez ?
18:34 Effectivement, on doit mobiliser l'ensemble des acteurs de l'industrie touristique. Alors ça passe par les locaux, les stations,
18:44 les offices de tourisme qui sont mobilisés sur la mobilité. On peut citer quelques exemples avec des politiques d'incitation à prendre le train,
18:54 notamment La Rosière, Les Saisies, Morzine à Vauria, qui proposent des réductions sur les forfaits remontés mécaniques à tous les clients
19:04 qui arrivent en train dans leurs stations. Il y a aussi des stations qui ont travaillé sur la mobilité intra-station avec des navettes électriques,
19:14 la mise en place de navettes électriques qui sont en expérimentation à Tignes, Val Thorens, Val d'Isère par exemple.
19:22 Des stations 100% piétonnes comme les Arcs où on arrive à Bourg-Saint-Maurice, on a un funiculaire pour monter tout de suite aux Arcs.
19:31 Et puis effectivement, une politique pour essayer de changer les formats de séjour. Vous savez tous aujourd'hui qu'on est sur un traditionnel séjour samedi-samedi.
19:42 Et là, c'est la mobilisation de l'ensemble des opérateurs touristiques, les hébergeurs, les tour-opérateurs pour essayer de modifier ces formats,
19:52 proposer une offre qui soit hors samedi-samedi, qui permet de fluidifier les arrivées en station, qui permet du coup d'augmenter les chances
20:03 d'avoir des disponibilités dans les trains sur la plateforme GO Savoie-Mont-Blanc. Et puis surtout, l'objectif premier, c'est d'améliorer l'expérience client.
20:14 — Merci. Philippe, vous travaillez également avec une association, je crois, sur une offre sans avion. Expliquez-nous.
20:21 — Absolument. C'est un peu l'aboutissement de tout ce qu'on se dit. C'est que dans les discours de tout le monde, il y a une volonté de faire changer les comportements.
20:31 Sans cela, on aura du mal à avancer. C'est une évidence. Et on est tous conditionnés par l'environnement dans lequel on vit.
20:38 Protect Our Winters, PAU, c'est une association environnementale qui défend des causes diverses et variées, particulièrement liées à l'univers de la montagne.
20:50 Et ils ont été parrainés par la fondation Savoie-Mont-Blanc. Donc c'est comme ça qu'on les a rencontrés.
20:57 Et on a eu l'idée, en discutant avec eux, de leur proposer la même solution que celle que je vous décrivais tout à l'heure, mais sans avion.
21:02 C'est-à-dire pour aller au bout du concept, puisque l'avion est de très loin le moyen de transport le plus polluant.
21:08 Alors évidemment, ça contraint à l'univers européen, puisque pour venir d'outre-Atlantique, par exemple, ce serait compliqué.
21:15 Et on vient de leur livrer le produit. Donc il est en ligne depuis à peu près une semaine. Je vous recommande d'ailleurs d'aller y faire un tour.
21:22 Et eux, ils sont dans l'encouragement pour véritablement modifier les comportements.
21:26 Et il y a une dimension très intéressante techniquement et technologiquement qu'on va pouvoir introduire d'ici une semaine.
21:32 C'est qu'on va raccorder l'ensemble des compagnies ferroviaires européennes qui sont autour de la France, donc du nord au sud.
21:38 Et on va pouvoir combiner des trajets du nord de l'Europe au sud de l'Europe, de l'est à l'ouest, toujours dans la même idée que ce que je vous décrivais tout à l'heure et que vous voyez à l'écran.
21:46 C'est une seule proposition, même si vous avez demain trois compagnies ferroviaires qui vont s'enchaîner pour aller du départ à l'arrivée.
21:54 Une seule proposition, un seul paiement sur la plateforme, et tout ça dans un seul écosystème.
21:59 Encore une fois, je reviens à la qualité des offres. Je pense que Fares en a parlé tout à l'heure. C'est très important.
22:06 Si on veut faire bouger les lignes, il faut que les moyens qu'on met à disposition existent.
22:10 Et je rajouterai aussi, puisque il y a des gens des collectivités, et ça a été évoqué, il faut que tout le monde s'en parle du sujet.
22:17 On peut dessiner une Ferrari, si vous la faites rouler à 50 à l'heure, elle n'aura pas la valeur d'une Ferrari. C'est une évidence.
22:22 Donc pour que la Ferrari roule à 250 sur un circuit, il faut qu'elle puisse être nourrie par le bon carburant.
22:29 Le bon carburant, c'est tous les ingrédients que vous allez mettre dans les datas pour pouvoir trouver des solutions.
22:36 On va ouvrir une plateforme à Chamonix dans moins d'une semaine, qui est la première plateforme qui va réconcilier à la fois le mass global et le mass local,
22:45 puisque vous aurez aussi la possibilité de vous déplacer, y compris en vélo avec des mobilités douces, localement.
22:51 On vous offrira les solutions pour venir de Salanches à Chamonix, mais aussi de l'autre bout de la terre à Chamonix.
22:57 Avec cette combinaison, on permettra de faire changer beaucoup de gens.
23:02 Si on veut aller à moins de 78% de personnes qui viennent en voiture dans les stations, et pas que dans les stations,
23:10 parce que là on s'est concentré un peu sur les Alpes, et vous savez que depuis hier, les Alpes ont probablement la chance de briller avec les Jeux olympiques en 2030.
23:19 Ce sera certainement une parfaite possibilité de réconcilier toutes ces intentions, puisque le projet de 2030 a été construit sur la réutilisation des installations,
23:28 et mettre au cœur un système qui pourrait amener 100% des spectateurs ou des opérants des Jeux de manière non carbonée ou moins carbonée,
23:36 parce que quand on dit décarbonée, il faut rester réaliste. Aujourd'hui, on est dans le moins carbone, plus que le non carbone.
23:43 On aura gagné une grosse partie des enjeux qu'on doit combler et qu'on doit réussir à craquer avec tout le monde.
23:51 Merci. Fares, pouvez-vous nous donner un exemple de commune avec laquelle vous travaillez, qui a réussi ce pari de fluidifier l'expérience utilisateur dans les transports ?
24:02 Bien sûr. Pour expliquer un peu notre logique, c'est comment on conçoit aujourd'hui les études qu'on réalise, et avec une forme de pragmatisme.
24:11 Comme on l'a annoncé tout à l'heure, notre objectif est de pragmatisme. Aujourd'hui, on essaie de porter une logique où on a la mobilité as a service,
24:18 qui est un peu quelque chose d'élément, mais en partant du principe qu'en recherche du service, on va passer vers la "mobility is a service",
24:26 c'est-à-dire ne plus se considérer comme étant un service, mais en étant un service en lui-même, ne parlant pas de tarification.
24:32 Les accompagnements qu'on fait sont toujours basés sur l'infrastructure, sur l'offre de transport et sur la digitalisation.
24:39 Je vais donner un exemple, parce qu'on a étudié récemment tous les parcours pour les vélos dans la région sud.
24:45 En partant du principe que quand je prends mon vélo, je ne vais pas forcément faire du bout-en-bout en vélo,
24:49 mais on a étudié tout le parcours, pas par pas, et je vous donne un exemple très pragmatique.
24:54 Par exemple, on a travaillé avec les constructeurs de trains pour dire que sur l'espace où vous pouvez positionner votre vélo, on a enlevé les strapontins.
25:03 Pourquoi on a fait ça ? Parce qu'on s'est aperçu que dans la relation client, quand il y a beaucoup de monde dans le train,
25:08 quand il y a des gens qui ont envie de s'asseoir, quand il y a des gens qui ont réservé la place de vélo et qu'ils doivent mettre leur vélo, ça crée de la tension.
25:14 Et quand dans les transports, vous avez de la tension, vous n'avez pas envie de continuer à prendre les transports.
25:19 De la même façon que sur la question au quotidien, on accompagne des entreprises, on a accompagné Pôle emploi récemment sur les différents plans de mobilité.
25:28 Et parfois, des petits détails très simples, c'est qu'on s'aperçoit que dans certaines entreprises, ce n'était pas le cas chez Pôle emploi,
25:35 mais on s'aperçoit que par exemple, pour la place de parking, dans certaines entreprises, vous n'avez pas le choix entre
25:41 "je prends mon badge pour rentrer dans le parking avec ma voiture" ou "je prends mon badge pour rentrer mon vélo".
25:46 Donc qu'est-ce que vous faites le matin quand vous êtes chez vous ?
25:49 "Je ne vais peut-être pas prendre mon vélo parce que si je prends mon vélo, il faut que j'appuie sur la sécurité, j'ai une réunion à 9h, je vais arriver en retard, donc un enchaînement".
25:55 Donc nous ce qu'on fait, c'est en utilisant point par point tous les points d'irritants, parce qu'en supprimant les irritants et en rajoutant des avantages,
26:03 clairement, on bascule et on est capable de basculer, mais en créant aussi la condition, c'est qu'il faut amener les gens vers cet usage-là,
26:10 et l'envie de le faire et de le tester, et en mettant en place des dispositifs de test pour que les gens soient prêts à basculer.
26:16 Et une fois qu'on bascule, on a gagné le match.
26:19 Merci beaucoup à tous les quatre pour vos témoignages très riches. Merci.
26:23 Merci à vous.
26:25 (Applaudissements)