Table ronde - Les valeurs du collaboratif dans la transition positive des territoires
- Bruno Ricard - Directeur Général Adjoint Marketing, Etudes & Communication, 366
- Sandy Arzur - Directrice Générale, Sparknews
- Alexis Goujon - Directeur Général, Les Relocalisateurs
- Romain Gueno - CEO, Publicis Media Connect
- Bruno Ricard - Directeur Général Adjoint Marketing, Etudes & Communication, 366
- Sandy Arzur - Directrice Générale, Sparknews
- Alexis Goujon - Directeur Général, Les Relocalisateurs
- Romain Gueno - CEO, Publicis Media Connect
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00:00 Nous allons continuer avec une thématique
00:03 pour parler de valeur.
00:05 Vous savez que dans ces questions de transition,
00:07 la notion de valeur évolue, bouge beaucoup.
00:10 Et on va parler de la valeur du collaboratif, justement,
00:13 dans cette transition positive des territoires
00:15 avec, et je les accueille tous les 4 sur scène,
00:18 Bruno Ricard, directeur général adjoint marketing,
00:21 études et communications de 366,
00:24 Sandy Arzur, qui est directrice générale de Sparknews,
00:28 Romain Guénaud, CEO de Publicis Media Connect,
00:31 et Alexis Goujon, directeur général des Relocalisateurs.
00:36 Mais d'abord, Bruno,
00:38 vous introduisez cette table ronde avec un petit pitch.
00:43 Je vous laisse commencer.
00:46 -Oui, donc moi, je représente un collectif
00:48 qui est le collectif de l'ensemble
00:50 des quotidiens régionaux français,
00:51 donc qui est très impliqué sur les territoires.
00:54 Et ce collectif,
00:57 qui emploie un journaliste sur 3 en région
01:00 et qui diffuse également ces informations
01:04 auprès de 13 millions de personnes chaque jour,
01:06 on le représente au travers d'une régie qui s'appelle 366
01:09 et qui s'occupe de la monétisation publicitaire,
01:11 mais aussi de les accompagner sur le chemin de la RSE.
01:16 Alors c'est un collectif qui est très engagé à la PQR.
01:18 Ici, vous avez quelques exemples
01:21 issus des dernières newsletters qu'on a faits paraître,
01:23 qui s'appelle "Correspondance locale",
01:24 où on essaye de mettre en valeur l'ensemble des initiatives
01:27 qui sont prises par les quotidiens régionaux,
01:29 qui sont non seulement des entreprises
01:31 qui communiquent sur l'information,
01:35 sur la transition écologique, sur le climat,
01:37 qui font de la pédagogie, mais qui sont aussi des opérateurs
01:39 qui sont très engagés sur les territoires,
01:41 qui représentent les territoires, qui les défendent
01:44 et qui, quelquefois, vont même jusqu'à créer des initiatives
01:47 pour appeler leurs lecteurs à collaborer
01:49 à des initiatives de transition écologique
01:52 dans ces territoires qu'ils représentent.
01:55 Il y a 2 choses que je voulais mettre en valeur,
01:57 la même chose, mais au travers de 2 graphes.
01:59 La 1re, c'est celle-ci, c'est le nombre d'articles
02:02 qui sont parus dans l'ensemble de la PQR
02:05 depuis l'an 2000, donc depuis un peu plus de 20 ans.
02:09 Et c'est l'ensemble des articles qui intègrent le mot "climat".
02:13 On a une base de données exhaustive
02:15 qui recense tous les articles qui sont publiés par la PQR
02:17 depuis plus de 30 ans.
02:18 Et on voit que dans les années 2000,
02:20 on avait une occurrence qui était assez faible,
02:23 même si elle était significative,
02:25 de presque 2 000 articles par an qui citaient le terme "climat".
02:29 Et que, petit à petit, au fur et à mesure
02:31 que l'urgence climatique se faisait jour
02:33 et qu'on avait ce besoin de pédagogie
02:35 à faire auprès des populations,
02:38 le nombre d'articles s'est multiplié
02:40 jusqu'à atteindre aujourd'hui plus de 226 000 articles par an
02:44 sur le thème du climat.
02:47 Et cette augmentation, elle s'est faite de façon assez régulière
02:50 et même assez accélérée sur les dernières années.
02:53 Alors pourquoi c'est important de voir
02:54 que ce collectif de la PQR sensibilise au climat
02:59 et porte l'information sur la transition écologique
03:01 dans les territoires ?
03:04 Je vais vous montrer une étude que j'ai trouvée très intéressante
03:06 qui a été faite par Carbon4.
03:08 Carbon4, ils ont fait une étude qui porte sur 20 000 personnes,
03:11 donc une étude assez profonde où ils ont essayé de comprendre
03:13 ce que les Français comprenaient aux enjeux du climat.
03:17 Et ils les ont séparés en 4 groupes.
03:19 Donc 4 groupes de gens qui sont pas du tout informés
03:22 et qui ne comprennent pas grand-chose à ces enjeux-là.
03:26 Moyennement, moyennement plus, et très bien informés
03:29 et plutôt experts en matière de compréhension
03:32 des enjeux climatiques.
03:34 Et après, ils ont posé un certain nombre de questions
03:35 à ces gens-là sur leur pratique au quotidien.
03:37 Et en fait, ce qui est massif et très intéressant,
03:41 c'est de voir qu'il y a une corrélation parfaite
03:44 entre la compréhension des enjeux climatiques
03:46 et la façon dont on se comporte au quotidien
03:49 et où on intègre ces enjeux-là dans sa propre consommation.
03:53 Et ils ont fait un lien entre la connaissance
03:55 et la compréhension des enjeux du climat
03:57 et le bilan carbone individuel
03:59 de chacune des personnes qu'ils ont interrogées.
04:02 Et donc on voit ici sur ce graphique
04:03 qu'en fait, les gens qui n'ont très peu de connaissances
04:06 sur les enjeux climatiques
04:08 sont aussi ceux qui ont le pire bilan carbone dans la société.
04:11 Donc là, on est en tonnes,
04:14 en 10 tonnes par personne.
04:17 Et en revanche, les gens qui sont très informés
04:20 sur la compréhension de ces enjeux
04:22 sont ceux qui ont le bilan carbone le plus favorable.
04:25 Donc ça, ça met en lumière une chose qui est très importante,
04:27 c'est que dans la transformation des territoires
04:29 et dans la transformation en général,
04:31 une chose qui est très importante,
04:33 c'est la compréhension, donc la pédagogie,
04:35 donc l'information.
04:36 Et particulièrement à un moment
04:38 où les fake news se multiplient sur le sujet du climat,
04:43 il y a un site qui s'appelle "News Tracker"
04:47 qui a évalué que depuis 3 ans,
04:48 il y avait une multiplication sans précédent
04:50 du nombre de fake news sur le climat
04:52 et particulièrement sur le thème de l'énergie.
04:54 C'est très important d'avoir des médias
04:56 qui s'engagent et s'engagent collectivement
05:01 pour faire comprendre ce que sont les enjeux climatiques.
05:04 Donc voilà, on va parler, je pense, avec Sparknews
05:06 d'un produit qui est sorti hier,
05:08 qu'on publie 2 fois par an avec l'ensemble de la PQR,
05:12 qui est un produit, pour le coup, collaboratif,
05:14 qui est réalisé avec l'ensemble des rédactions de la PQR,
05:17 avec les 55 éditeurs,
05:18 l'ensemble des rédactions qui travaillent ensemble
05:20 et qui publie 2 fois par an un supplément de 16 pages
05:23 auprès de nos 13 millions de lecteurs
05:25 sous une marque commune qui s'appelle "Enquête de demain",
05:27 et dont Sandi Arzur, qui est la responsable de Sparknews,
05:30 qui nous accompagne dans ce projet,
05:32 vous dira 2 mots.
05:34 -Et qu'on accueille tout de suite sur scène, d'ailleurs.
05:36 Vous pouvez nous rejoindre, les 3 autres.
05:38 Je rappelle Sandi Arzur pour Sparknews,
05:41 Romain Guénaud pour Publicis Media Connect
05:44 et Alexis Boujon, directeur général
05:47 des Relocalisateurs.
05:49 Merci de me rejoindre, d'être là aujourd'hui.
05:52 Installez-vous.
05:54 Effectivement, ce beau projet "Enquête de demain",
05:59 Sandi, donc vous dirigez Sparknews,
06:02 qui encourage les nouveaux récits
06:04 pour accélérer la transition écologique et sociale,
06:06 c'est un gros défi et effectivement un enjeu majeur
06:11 de changer les récits pour pouvoir mieux se projeter.
06:13 Est-ce que vous pouvez nous expliquer,
06:15 la veille de la COP28, comment Sparknews a mobilisé,
06:19 puisque c'est sorti, ce numéro,
06:21 50 rédactions, je crois, de la presse quotidienne régionale
06:25 pour publier ce hors-série ?
06:27 -Bonjour à toutes et à tous.
06:30 Bonjour, Emilie.
06:32 Alors Bruno a déjà bien planté le décor, et merci, Bruno.
06:35 Et Raphaël nous parlait des trucs qui marchent,
06:37 donc on va pouvoir faire une sorte de synthèse de tout ça.
06:40 Ce qui est essentiel pour accélérer la transition écologique
06:44 et sociale, c'est de réussir une vraie transformation culturelle
06:47 et qui est très profonde,
06:48 et qui touche tout le monde dans la société,
06:50 que ce soit évidemment les décideurs politiques,
06:53 les entreprises, la société civile, etc.
06:56 Donc chez Sparknews, on s'attache à réussir
06:59 cette transformation culturelle, et pour y arriver,
07:02 il faut faire émerger des nouveaux récits.
07:04 Alors ça, c'est un sujet en soi,
07:06 donc si vous êtes intéressés par cette dimension,
07:08 je serais très ouverte à vous la développer,
07:10 puisqu'il s'agit, au-delà de l'information,
07:13 de pouvoir transmettre, charrier, on va dire,
07:17 même des valeurs, des croyances, des nouveaux référentiels
07:21 et des choses qui, véritablement, nous engagent
07:23 dans un changement profond de modèle.
07:26 Tout le monde, aujourd'hui, peut faire émerger
07:28 des nouveaux récits dans la société.
07:30 On a un récit dominant qui, aujourd'hui,
07:32 nous limite et nous enferme,
07:35 et on est convaincus que tous les acteurs, aujourd'hui,
07:37 peuvent faire émerger des nouveaux récits
07:39 parce qu'on n'a pas l'alternative.
07:40 Donc autant multiplier les chances,
07:43 on verra bien où ça nous mènera.
07:45 Et pour que ces récits émergent, il faut, effectivement,
07:47 qu'on puisse s'appuyer sur des acteurs
07:49 avec fort effet de levier.
07:50 Les médias, pas la peine de le démontrer,
07:53 en est un essentiel.
07:55 Nous, on s'intéresse également aux entreprises,
07:57 on en a écouté, aujourd'hui,
07:58 mais aussi aux acteurs de la culture.
08:00 Donc tous ces acteurs ont un fort effet de levier
08:02 sur la façon avec laquelle les citoyens
08:05 peuvent se projeter dans l'avenir,
08:06 mais aussi sur les décideurs qui ont les rênes en main.
08:10 Et donc dans ce genre de transformation culturelle
08:15 qui est amené, de nouveaux récits à faire émerger,
08:18 les médias, et notamment la presse quotidienne régionale,
08:20 tient un rôle clé
08:23 parce qu'elle a une crédibilité forte vis-à-vis de ses lecteurs
08:27 et parce qu'elle a une capacité, véritablement,
08:30 à connecter des grands enjeux et la vie de tous les jours
08:34 et à rendre cela très concret.
08:36 C'est-à-dire que l'échelle des territoires
08:39 nous permet vraiment de toucher du doigt
08:40 ce que veut dire un changement,
08:43 que ce soit un impact négatif ou au contraire,
08:45 une exploration, une initiative, un truc qui marche.
08:49 Et les titres le font déjà.
08:51 Les titres de la PQR, on en a eu plus d'une cinquantaine,
08:55 donc ils ont des maturités sur ce sujet-là
08:57 qui, évidemment, sont différentes, mais ils font leur job.
09:00 Donc nous, ce qu'on cherche à faire chez "Spark News",
09:03 c'est d'accélérer tout ça.
09:05 Et on le fait au travers de la coopération.
09:07 Donc ça veut dire quoi ?
09:08 Ça veut dire, finalement, faire bosser les rédactions,
09:11 donc on parle bien d'éditorial, les journalistes,
09:14 ensemble, alors que par nature,
09:16 chaque titre de la PQR peut revendiquer
09:18 sa spécificité territoriale, puisque c'est sa raison d'être.
09:22 Mais dans le fait de travailler tous ensemble,
09:24 un peu à la manière de "Positive Papers",
09:26 où on va embrasser le sujet et le travailler éditorialement
09:31 comme une sorte de méga-grand newsroom,
09:33 on y trouve des ingrédients qui permettent d'aboutir
09:37 à des parutions,
09:38 donc c'est à transmettre de la connaissance d'abord
09:41 à des journalistes qui en ont toujours besoin,
09:42 donc à les faire évoluer dans leur connaissance des enjeux
09:46 et mettre en place une dynamique
09:48 qui est beaucoup plus engageante
09:49 que ce serait une formation, par exemple,
09:52 puisqu'ils vont, à un moment,
09:53 pouvoir ensemble faire une publication.
09:56 Chacun fait la sienne,
09:58 donc c'est ensemble dans une débarque éditoriale,
10:00 mais avec sa liberté et son indépendance.
10:03 Donc c'est sorti hier.
10:05 C'est deux fois par an,
10:06 et c'est pas seulement la veille de la COP28.
10:08 C'est un supplément qui est dans chacun des 50 titres de la PQR.
10:13 Ca n'est pas une opération spéciale
10:15 avec un supplément encarté.
10:17 Chaque supplément, eh bien,
10:18 l'oeuvre et le travail éditorial aboutit de chaque rédaction,
10:23 mais il a été travaillé dans une dynamique collaborative
10:27 qui a permis d'approfondir la ligne éditoriale,
10:31 de partager des sujets et des enjeux,
10:34 d'identifier des explorations
10:36 et donc des choses qui marchent avec suffisamment de recul
10:39 et de faire en sorte qu'au cumul de tous les territoires,
10:42 au même moment,
10:44 finalement, on ait une caisse de résonance énorme
10:47 au niveau national qui permette à des citoyens
10:49 de se rendre compte de ce qui avance,
10:52 et grâce aux collectivités, grâce à la société civile,
10:54 grâce aux entreprises.
10:55 Voilà, donc évidemment, vous aurez un exemplaire
10:59 avec "The Good" qui vous sera remis au sortir de cette matinée.
11:03 -Merci beaucoup. Alexis Goujon,
11:05 vous présidez les Relocalisateurs.
11:07 Est-ce que vous pouvez nous rappeler peut-être
11:09 la mission de cette association ?
11:12 -Avec grand plaisir, Emilie. Bravo pour la prononciation.
11:14 C'est rarement facile de le faire dès le 1er coup.
11:18 Alors, les Relocalisateurs, c'est une association de loi de 1901.
11:22 C'est une toute jeune association
11:23 puisqu'on a un an et demi de vie.
11:27 Et cette association, elle a pour mission de soutenir
11:31 la relocalisation des investissements médias.
11:33 Alors, qu'est-ce que c'est que la relocalisation
11:34 des investissements médias ?
11:35 C'est assez simple, finalement.
11:37 C'est comment je fais, moi, en tant qu'annonceur
11:39 ou en tant que média-planeur
11:40 pour mieux équilibrer mes budgets publicitaires
11:44 entre, d'une part,
11:45 les grandes plateformes digitales internationales
11:47 que sont Google, Meta, TikTok,
11:50 et puis les médias que j'ai envie d'appeler
11:52 les médias de nos territoires, c'est la thématique d'aujourd'hui,
11:54 qui sont à la fois les médias traditionnels
11:56 dans leur forme traditionnelle,
11:57 mais également dans leur forme digitale.
11:58 Donc, bien évidemment, comment j'équilibre mieux
12:00 au profit de ces derniers.
12:02 Et puis le deuxième, c'est comment j'équilibre mieux
12:04 mes plans médias entre le national et le local,
12:06 bien évidemment, une fois de plus au profit de ces derniers.
12:09 Et donc, cette relocalisation médias,
12:12 c'est pas juste une lubie,
12:13 elle permet de répondre à 2 grands enjeux de société
12:16 qui sont très importants.
12:17 Le 1er enjeu de société,
12:18 c'est le fait de préserver la diversité des médias.
12:23 Et quand je parle de la diversité des médias,
12:25 c'est notamment de la diversité des médias locaux
12:27 et des médias d'information,
12:28 parce qu'on sait que c'est la garantie
12:29 de pouvoir préserver un équilibre démocratique
12:32 sain pour notre société.
12:34 Pourquoi est-ce que je parle de préservation ?
12:36 Qu'est-ce qu'on constate, en fait,
12:37 depuis un certain nombre d'années ?
12:39 C'est une montée en puissance
12:42 des investissements digitaux de manière générale,
12:44 et ça, c'est plutôt le sens de l'histoire,
12:45 et on l'accueille avec les bras ouverts.
12:49 Le problème, c'est qu'en fait, ces investissements digitaux,
12:52 ils sont quasiment majoritairement,
12:55 de manière très importante,
12:56 pris par ces grandes plateformes digitales,
12:59 principalement américaines, mais pas que.
13:01 Donc ça veut dire concrètement, ça crée un transfert de valeur
13:04 qui se fait des médias de nos territoires
13:06 vers ces plateformes.
13:07 Et donc ce transfert de valeur, il a pour conséquence
13:09 de diminuer les revenus publicitaires
13:11 de médias qui ont besoin de payer derrière des journalistes,
13:14 toute une équipe éditoriale
13:15 qui va faire un journalisme de qualité vérifié.
13:18 Et donc forcément, ça n'est pas une bonne chose
13:20 pour la démocratie.
13:22 Et pourquoi c'est pas une bonne chose pour la démocratie ?
13:24 C'est parce qu'on a des études, concrètement,
13:27 des cas très concrets dans le monde
13:28 qui ont montré qu'il y a un lien direct
13:30 entre la vitalité des médias locaux
13:32 et notamment de la presse locale
13:34 et la vitalité du tissu démocratique
13:37 et de la vie démocratique.
13:38 On a un exemple américain.
13:40 Sur les 20 dernières années,
13:41 c'est 1 800 titres de presse locale
13:44 qui ont disparu aux Etats-Unis,
13:46 et ils ont fait le constat
13:47 que quand les titres de presse locale disparaissaient,
13:50 le taux de participation aux élections
13:52 diminuait en conséquence
13:53 et diminuait de manière encore plus importante
13:55 quand on était dans des Etats
13:56 où les titres de presse locale disparaissaient complètement.
14:00 On a un autre exemple.
14:02 Celui-là, il a été pris à l'envers,
14:03 mais il aboutit finalement à exactement la même conclusion.
14:06 C'est une étude commandée par le gouvernement anglais
14:09 qui voulait savoir lorsque, justement,
14:11 un titre de presse locale arrivait dans le pays,
14:13 qu'est-ce que ça avait comme impact sur les élections.
14:15 Et il se trouve que ça augmente d'un point, 1,3 point,
14:20 le taux de participation aux élections
14:21 dès lors qu'un titre de presse locale
14:23 arrive dans le paysage en général.
14:27 Et ce qui est vrai pour la presse locale,
14:29 il est vrai pour l'ensemble des médias d'information locale,
14:31 que ce soit la télévision, la radio, etc.
14:33 Donc il y a une vraie responsabilité
14:35 à soutenir ce tissu-là pour la vie démocratique.
14:39 Donc 1er sujet, c'est la diversité des médias.
14:41 2e sujet, c'est le soutien aux territoires
14:44 et notamment au développement économique des territoires.
14:46 C'est la thématique du jour.
14:48 Les médias locaux, et notamment nos médias français,
14:51 Brunon en représenta un, ou en tout cas le groupe Mandat,
14:55 ce sont de véritables acteurs
14:57 de la dynamique économique et sociale des territoires.
14:59 Alors économique, on l'imagine bien,
15:01 à travers leurs impôts, les taxes qu'ils peuvent payer.
15:04 Ils contribuent très largement.
15:06 Il faut savoir qu'un afficheur reverse en moyenne
15:08 50% de son chiffre d'affaires en impôts et taxes divers.
15:13 Ca peut être de l'accompagnement de la société au quotidien.
15:16 Vous vous êtes tous mis, je pense, sous un abribus un jour
15:18 où, pour ceux qui vivent en ville,
15:20 avaient pris un Vlib ou un Vlove,
15:22 comme on les appelle chez moi à Lyon.
15:24 Et donc ça, forcément, c'est financé par le revenu publicitaire.
15:28 Donc ils accompagnent la vie du quotidien.
15:29 Et puis ce sont des pourvoyeurs d'emploi,
15:31 puisque bien évidemment qu'ils sont des personnes
15:34 qui travaillent au quotidien sur le territoire
15:35 et qui créent de la dynamique.
15:37 Donc il y a une véritable responsabilité également
15:40 sur la dynamique des territoires à encourager les médias locaux.
15:44 -Merci beaucoup.
15:45 Romain Guénaud, vous présidez, je le disais,
15:47 Publicis Média Connect, qui est membre des relocalisateurs.
15:51 Vous avez tous un lien sur cette table ronde.
15:55 C'est l'agence de Publicis Média France
15:57 qui a réussi, justement, à accompagner des clients
16:00 partout sur le territoire.
16:01 Alors comment s'est passée cette décentralisation ?
16:05 -Alors déjà, au niveau de Publicis,
16:06 cette décentralisation, elle n'est pas nouvelle,
16:08 puisque ça fait un peu plus de 40 ans maintenant
16:10 qu'on a des bureaux implantés, en fait,
16:12 aux quatre coins de la France.
16:14 Côté médias, puisque moi, je fais partie
16:16 de l'entité média du groupe,
16:18 ça fait maintenant depuis une quinzaine d'années
16:20 qu'on a implanté des bureaux en région.
16:22 Donc on a trois bureaux régionaux,
16:23 que sont Paris, Rennes et Lyon,
16:25 pour couvrir une bonne partie de la France,
16:27 qui sont appuyés en plus par 8 autres bureaux
16:30 qui sont des soutiens CREA et Data.
16:33 Donc en fait, il y a cette connaissance des territoires,
16:35 et en fait, elle est hyper bénéfique
16:37 à l'ensemble de la chaîne de valeurs économiques,
16:40 mais aussi sociales,
16:42 puisque elle sert à la fois la relation agence-annonceur,
16:47 parce qu'il y a une relation de proximité,
16:49 il y a une connaissance des territoires qui se fait,
16:52 il y a une mise à disposition aussi de toute l'émulation
16:56 qu'on peut trouver en médias,
16:57 que ce soit sur de l'innovation, sur de l'expertise,
17:00 sur de la data, sur de la CREA, sur du content,
17:02 qui est aujourd'hui encore très centralisé sur Paris
17:06 et qui nous permet du coup de la diffuser
17:07 sur l'ensemble du territoire
17:09 et de l'offrir finalement à des annonceurs
17:12 qui se situent en région
17:14 et qui souhaitent avoir cette implantation,
17:16 conserver cette implantation régionale.
17:18 On a aussi un lien très fort,
17:21 et elle sert la relation agence-régie,
17:24 puisque effectivement, on est membre des relocalisateurs,
17:27 et l'un de nos combats, c'est aussi de valoriser
17:30 l'offre des médias locaux et des médias implantés
17:33 sur l'ensemble du territoire,
17:36 qui souvent, effectivement, dans les arbitrages centralisés
17:39 par le tropisme parisien,
17:41 se font sur des conglomérats internationaux de médias.
17:47 Donc c'est vraiment revaloriser,
17:49 recentrer aussi cette dynamique médias-locales,
17:54 travailler main dans la main avec les éditeurs
17:57 pour mettre en place un véritable ancrage aussi
18:00 des marques nationales ou locales sur leur territoire.
18:06 On travaille énormément avec des collectivités,
18:08 on travaille énormément avec des électeurs
18:10 du secteur de la banque assurance, de la food, etc.
18:14 C'est aussi, du coup, l'ensemble de ces deux leviers,
18:16 un contrat, finalement, avec le consommateur,
18:19 puisque apporter cette proximité de l'annonceur
18:22 au travers des médias d'ancrage locaux,
18:25 c'est aussi trouver beaucoup plus d'échos
18:27 auprès du consommateur
18:28 ou des membres d'une collectivité,
18:32 par exemple, sur la valorisation,
18:34 quand il y a eu le Covid,
18:36 on a travaillé avec la région Bretagne
18:37 sur la valorisation d'une plateforme
18:39 qui mettait en lien directement les agriculteurs
18:42 avec les consommateurs.
18:44 C'est vraiment tout ce circuit et toute cette dynamique.
18:47 Il y a aussi un lien qui est très fort
18:51 et qui est extrêmement important pour demain,
18:54 qui est celui du lien à la formation.
18:57 On est très impliqués dans l'ensemble des écoles
19:02 qu'on peut trouver justement sur ces territoires.
19:04 Donc on donne des cours, ça commence par là.
19:08 On embauche aussi énormément de contrats pros
19:13 en alternance de stagiaires.
19:15 Pour exemple, moi, je suis pur produit publiciste,
19:17 j'ai commencé en stage,
19:19 et dans ma structure,
19:21 c'est quasiment un quart des personnes
19:24 qui sont issues d'une alternance ou d'un stage
19:26 au sein de Publicis sur ces 10 dernières années,
19:29 donc c'est extrêmement riche.
19:30 C'est un vrai vivier de recrutement
19:33 et c'est extrêmement important pour nous à valoriser.
19:36 -Merci beaucoup.
19:38 Bruno, sur quelle valeur, selon vous,
19:41 repose le succès de projets collaboratifs
19:44 au sein des territoires ?
19:47 -Sur quelle valeur ? Je sais pas.
19:48 C'est les valeurs d'entraînement
19:50 et les valeurs positives qui font que les gens s'engagent.
19:53 Moi, j'étais très sensible à l'exposé qui a été fait avant
19:56 sur la fédération des trucs qui marchent.
19:58 Je trouve qu'en matière de transition écologique,
20:00 par exemple, mais c'est pas le seul thème,
20:02 mais en matière de transition écologique,
20:04 localement, on va plus vite qu'au niveau des Etats,
20:06 même si la transition écologique est quelque chose
20:08 qui est mondiale et qui appelle à un encadrement des Etats,
20:12 je trouve qu'on va toujours plus vite
20:14 avec l'initiative locale et je le vois tous les jours
20:16 avec le collectif que je représente,
20:18 qui est un collectif très collaboratif
20:20 des éditeurs de PQR,
20:21 parce qu'ils sont pas vraiment concurrents,
20:23 en fait, ils sont dans des régions
20:24 qui sont assez bien séparées.
20:27 Et dès qu'il y a quelque chose qui marche
20:28 dans leur organisation, quel que soit le thème,
20:30 ils le partagent très facilement avec les autres
20:32 et ça crée un dynamisme
20:34 qui est un dynamisme très important sur le média.
20:37 Un exemple très simple, mais qui est issu de cette thématique.
20:41 Nous, il y a 3 ans, on est la régie seulement,
20:42 donc une petite structure par rapport à eux,
20:44 on représente une centaine de personnes
20:45 quand ils en emploient 15 000.
20:48 On les a lancés sur cette thématique de l'ARSE
20:50 en disant il faut faire un audit
20:51 pour regrouper toutes les bonnes pratiques
20:53 et les partager entre nous.
20:55 Au bout de 3 ans, ils ont tous nommé
20:56 des référents RSE dans leurs entreprises,
20:59 ils ont tous fait leur bilan carbone.
21:01 Je sais pas s'il y a une industrie en France
21:03 où on peut compter tous les adhérents
21:04 qui ont fait leur bilan carbone.
21:06 Donc ça, c'est arrivé très vite.
21:07 Et en fait, ils se sont aperçus
21:08 qu'il y avait énormément d'effets positifs
21:10 à travailler chacun localement sur cette thématique-là
21:14 parce que ça mobilise les collaborateurs,
21:17 ça mobilise les clients,
21:18 ça crée un appel d'air
21:20 sur de nouvelles dynamiques commerciales.
21:23 Et finalement, tout ça est très positif
21:25 et très incarné dans des choses qui se sont passées
21:27 d'abord localement et qui, ensuite, ont été propagées
21:29 sur l'ensemble de l'écosystème.
21:31 Donc moi, je suis très persuadé
21:33 que le changement, il vient de l'initiative locale
21:37 qui, ensuite, est partagée,
21:38 et que c'est l'entraînement du local
21:39 qui permet à toute la société d'avancer.
21:41 -Et d'ailleurs, vous parliez de concurrents
21:44 versus non concurrents,
21:45 mais en fait, même, je crois, les concurrents se fédèrent,
21:48 notamment au sein des relocalisateurs.
21:50 Donc quand on parle de coopération, de collaboration,
21:53 c'est même entre entreprises concurrentes.
21:56 C'est ce que vous prouvez aussi ce matin, je crois.
21:59 Sandy ?
22:00 -Alors, je vais plutôt parler des aspects journalistiques.
22:04 Et c'est vrai que les rédactions de ces 50 titres
22:08 ne sont en soi pas concurrentes,
22:09 puisqu'elles traversent chacune au service de leur territoire.
22:12 Donc on n'est pas dans de la compétition
22:14 qu'on pourrait développer avec des entreprises
22:16 qui est, je dirais, le step encore plus poussé.
22:19 Mais pour répondre à votre question
22:20 sur les valeurs du collaboratif,
22:22 là, dans la transition à l'échelle des territoires,
22:24 ce qui est super intéressant, c'est de se dire vraiment
22:27 qu'il doit y avoir un savant équilibre
22:30 entre plusieurs composantes,
22:31 et c'est ça qui fonctionne et qui fait que tout le monde s'y retrouve.
22:34 C'est déjà un équilibre entre...
22:37 C'est tout bête, l'intérêt particulier, l'intérêt général.
22:40 Donc on va retrouver ces mêmes enjeux, ces mêmes valeurs
22:43 que celles qui nous animent tous dans nos vies
22:45 et dans nos activités.
22:46 Donc quand on l'applique, là, à cette démarche
22:49 dont 50 rédactions ont bossé ensemble,
22:52 ça veut dire quoi ?
22:53 Ça veut dire reconnaître la spécificité de chaque territoire
22:56 et à la fois reconnaître entre eux
22:58 qu'ils ont des problématiques communes.
23:00 Donc on va pouvoir traiter un sujet et se dire
23:03 "Mais oui, ce sujet-là, précisément, on a le même."
23:07 - Comme l'eau, par exemple, qui est la couverture.
23:10 - Alors l'eau est un sujet hyper transversal,
23:12 mais préserver notre nappe phréatique,
23:14 nous aussi, on a le même sujet.
23:16 OK, toi, comment, dans ton territoire,
23:21 les initiatives, les choses qui marchent,
23:23 peuvent-elles être véritablement prouvées et portées ?
23:27 Quelle réalisation tu as ?
23:29 Et on va arbitrer comme ça et se dire
23:31 "Mais finalement, c'est peut-être plus intéressant
23:32 "d'éclairer l'avancement dans le bassin lyonnais."
23:35 Et c'est le progrès qui fera cet article-là,
23:38 mais qui sera repris comme c'est le cas dans Ouest-France.
23:41 C'est-à-dire que la collaboration,
23:42 c'est on a les mêmes problèmes
23:44 et on va ensemble s'unir pour les traiter
23:47 avec le plus de pertinence éditoriale.
23:50 Et la pertinence éditoriale,
23:51 c'est la profondeur de champ, le décryptage,
23:53 mais c'est aussi montrer que ça marche
23:56 et que ce ne sont pas des intentions.
23:57 Et on va faire cet arbitrage, véritablement,
24:01 au cas par cas, sur chacun des sujets
24:03 qui sont traités au cumul de ces publications.
24:06 Donc ça, c'est vraiment la valeur du collaboratif,
24:09 c'est de respecter l'indépendance de chacun
24:11 et à la fois d'avoir un sens du commun.
24:14 Et là, c'est une ligne éditoriale qui est commune.
24:16 Je pense que dans d'autres projets de coopération,
24:18 ce serait autre chose qu'une ligne éditoriale.
24:20 Le 2e point sur la valeur du collaboratif,
24:23 c'est qu'il faut à un moment se donner les moyens.
24:25 Et ça, c'est hyper important.
24:27 C'est-à-dire que les acteurs de ces différents groupes médias
24:30 n'ont pas tous les mêmes moyens,
24:32 les moyens de financer, par exemple,
24:34 la formation des journalistes sur les enjeux
24:38 et de les doter de ces compétences
24:40 pour savoir manipuler des données scientifiques
24:43 de plus en plus nombreuses et des choses de plus en plus complexes.
24:45 Donc ce genre de programme est fait
24:48 pour les mettre en capacité plus rapidement qu'une formation.
24:51 Et c'est vrai qu'on va retrouver dans les valeurs
24:53 le fait d'avoir l'exemplarité,
24:55 d'avoir des journalistes peut-être plus matures
24:58 sur ces sujets au sein d'un collectif
24:59 va évidemment tirer les autres.
25:01 C'est la même démarche que celle qu'on a vue tout à l'heure
25:03 auprès des élus.
25:05 Donc il faut vraiment miser sur ceux qui, aujourd'hui, avancent
25:09 pour créer un effet d'entraînement
25:10 qui est profondément humain.
25:12 C'est vraiment l'humain qui, à un moment,
25:14 va faire bouger des journalistes profondément et individuellement.
25:18 -Le dernier petit mot de la fin pour conclure.
25:20 Bruno, qui est l'initiative de cette table ronde.
25:22 Un petit mot pour conclure.
25:24 -Ecoutez, j'espère que ça va continuer.
25:26 Et puis j'espère surtout que toutes les initiatives locales
25:29 vont créer un effet d'entraînement national
25:31 et au-delà du national, bien sûr.
25:33 Mais j'ai jamais vu une initiative nationale
25:35 dont on n'ait pas pu dire à un moment donné
25:37 "Il y a 10 ans, ça s'est fait dans telle commune
25:39 et maintenant, on le fait partout."
25:41 Bravo. Merci beaucoup à tous les quatre.
25:43 (Applaudissements)