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The Good Forum #5 Territoires
Christophe Bouillon - Président, Agence Nationale de la Cohésion des Territoires
Maire - Ville de Barentin ( 76)

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Transcription
00:00 Et tout de suite, j'accueille notre invité d'honneur,
00:02 qui est Christophe Bouillon, président de l'Agence nationale
00:05 de la cohésion des territoires,
00:07 également maire de la commune de Barentin,
00:10 de Suisse en 16.
00:12 Bonjour, Christophe.
00:13 (Applaudissements)
00:15 Merci, Christophe, d'être avec nous ce matin.
00:19 Peut-être une petite réaction
00:21 suite aux chiffres que vous venez d'entendre.
00:24 -Alors, une réaction...
00:26 Alors d'abord, il y a un côté réconfortant,
00:27 c'est la prise de conscience.
00:29 On le voit sur la 1re question.
00:31 Il y a un côté éclairant sur les injonctions contradictoires.
00:34 On voit bien à la fois que les citoyens souhaitent,
00:37 en effet, réduire les déchets,
00:39 qu'on s'attaque à la pollution de l'air
00:40 ou qu'on mène des opérations
00:42 de production d'énergie renouvelable.
00:44 Et en même temps, il y a des soucis d'acceptabilité.
00:48 Et puis, il y a aussi souvent,
00:50 notamment sur la réduction des déchets,
00:52 un appel à des gestes citoyens.
00:54 Donc on voit un peu des contradictions
00:57 qu'ils ont eux-mêmes et qui rendent l'exercice difficile.
00:59 C'est plutôt inquiétant sur la partie de perception
01:04 de ce que font les collectivités.
01:07 J'ai retenu que pour l'ensemble des collectivités,
01:09 quelle que soit la strate,
01:10 il est indiqué que ça n'avance pas majoritairement.
01:14 Et puis, il y a un côté motivant malgré tout,
01:16 c'est-à-dire que c'est vrai qu'en termes de communication,
01:20 on peut mieux faire, donc ça doit encourager,
01:22 au contraire, les collectivités à faire.
01:23 C'est un paradoxe parce que ce que l'on sait par ailleurs,
01:27 c'est que la transition écologique
01:29 se fera que si elle est territoriale.
01:32 On est à la fois proche des problèmes,
01:35 c'est là où se vivent plus fortement, sans doute,
01:38 les dérèglements climatiques,
01:39 les événements climatiques extrêmes,
01:41 et c'est en même temps là où se situe
01:43 un certain nombre de solutions.
01:45 Je veux prendre un exemple très concret.
01:47 Si vous voulez mener,
01:49 augmenter la production d'énergie renouvelable,
01:52 vous ne pouvez le faire qu'à travers les territoires,
01:54 là où on dispose, par exemple, de fonciers,
01:56 de matières recyclables.
01:59 Et qu'est-ce qui se passe aujourd'hui
02:00 dans l'ensemble des collectivités ?
02:01 C'est que là où on progresse
02:03 en termes de production d'énergie renouvelable,
02:05 c'est bien dans les territoires.
02:06 -Peut-être que vous pourriez nous rappeler
02:08 les missions de l'Agence nationale
02:10 de la cohésion des territoires.
02:12 -C'est vrai que le point de vue que j'exprime est double.
02:14 Je m'inspire à la fois de l'Association
02:16 des petites villes de France que je préside
02:18 et de l'Agence nationale des cohésions des territoires,
02:21 qui est une jeune agence, elle date de 2020,
02:24 qui est une agence d'Etat,
02:25 mais qui est gouvernée par des élus,
02:27 et je crois que c'est aussi important
02:29 parce qu'elle permet de retenir aussi
02:32 les orientations qui puissent sur les expériences de terrain.
02:35 Son métier principal, c'est l'ingénierie.
02:37 Elle donne de l'ingénierie aux collectivités
02:39 pour leur permettre de réaliser des programmes, des projets,
02:44 de transformer aussi leurs territoires
02:46 à travers des programmes nationaux,
02:47 Action coeur de ville, Petite ville de demain,
02:49 Territoire d'industrie, Espaces France Service,
02:52 Avenir montagne, Village d'avenir.
02:54 Elle fait du sur-mesure, c'est-à-dire que,
02:56 en lien avec d'autres opérateurs d'Etat,
02:59 l'ADEME, le CEREMA, l'ANA, la Banque des territoires
03:02 ou encore l'ANRU,
03:04 eh bien, elle permet en quelque sorte
03:07 de s'adapter au mieux aux besoins des territoires.
03:10 On part d'une vision d'élu.
03:11 C'est pas une agence qui vient dans les territoires,
03:13 dit "voilà ce qu'il faut faire".
03:15 Elle retient le besoin d'un élu, d'une équipe municipale
03:20 qui souhaite avancer et elle souhaite aussi,
03:22 sur l'ensemble des programmes qu'elle porte,
03:24 les verdir. On a, par exemple, sur Action coeur de ville,
03:28 qui passe à la 2e génération,
03:29 qui concerne 250 villes moyennes à travers le pays.
03:33 On était au début sur la revitalisation des centres-bourgs
03:36 à travers le commerce, à travers le logement.
03:39 Aujourd'hui, on a intégré la question des entrées de ville,
03:42 la question de la renaturation des centres-villes,
03:44 la question aussi de la sobriété foncière,
03:46 qui est un élément essentiel.
03:48 On connaît tous l'objectif du zéro artificiation nette.
03:51 Et donc, pour réussir cet objectif,
03:53 il faut s'intéresser à la densification,
03:55 inventer un modèle aussi en termes d'habitat.
03:58 Et c'est ça qu'on essaye d'entraîner aussi.
04:00 On s'occupe aussi de la couverture numérique.
04:03 On s'occupe aussi, et c'est important,
04:05 d'échanges d'expérience.
04:06 On a, par exemple, ce qu'on appelle la fabrique prospective,
04:10 qui permet de lier 8 à 10 territoires
04:13 sur une thématique pendant un an,
04:15 qui amène des solutions qu'il porte à leur échelle
04:19 et qui permet, derrière, de faire de l'essai-mage,
04:22 de faire aussi du parangonage,
04:24 c'est-à-dire qu'on compare ce qui se fait ailleurs
04:26 et on en tire les bonnes pratiques
04:28 pour essayer d'influencer et de conduire cela
04:31 à l'échelle d'autres territoires.
04:32 -Je le disais aussi, vous avez une casquette d'élu,
04:35 puisque vous êtes maire de la commune de Barenton.
04:38 Est-ce que vous pouvez nous expliquer un petit peu
04:41 comment est-ce que vous vivez cette transition écologique
04:44 au sein de votre commune en tant qu'élu ?
04:46 Comment ça se passe sur le terrain ?
04:48 -Alors, comme beaucoup de maires de la génération 2020,
04:51 il y a un volet transition écologique
04:53 sur l'ensemble des projets.
04:55 Sur la commune de Barenton, on est confrontés,
04:57 c'est une commune avec un passé industriel,
05:01 une empreinte assez forte avec de l'industrie textile,
05:04 donc beaucoup de friches,
05:05 et on a décidé, notamment,
05:07 dans le cadre de Petite ville de demain,
05:09 de reconvertir une friche de 17 hectares
05:12 pour en faire un parc.
05:15 Il y a une zone humide, il y a un arboretum.
05:17 Il y a 2 bâtiments industriels qui restent debout.
05:20 Les autres ont été déconstruits.
05:22 Il y en a un qui accueillera un cinéma,
05:26 un musée numérique, MUSE,
05:28 qui conduit avec la réunion des musées nationaux,
05:31 qui...
05:32 Il y en aura 3 en France, Saint-Dizier, Maubeuge,
05:34 et puis Barentin.
05:35 Un autre bâtiment, et ça rejoint ce que disait Stéphane Palaise
05:39 tout à l'heure, c'est autour du sport.
05:42 On souhaite faire un tiers-lieu santé
05:44 avec une maison sport-santé.
05:47 On travaille avec un industriel qui est proche, qui est Ferreiro.
05:50 C'est le site de production, l'unique site de production
05:52 de Ferreiro en France.
05:54 Donc on travaille cette dimension
05:56 qui nous semble essentielle également.
05:58 Tout cela pour dire que,
05:59 et c'est aussi un des rôles de la NCT, d'être ensemblié,
06:03 ce qu'on observe à l'échelle des territoires,
06:05 même si l'enquête montre qu'il y a des efforts à faire,
06:08 c'est que c'est là où il y a de l'innovation,
06:10 c'est là où il y a du pragmatisme,
06:11 c'est là où, dans la proximité,
06:12 on travaille avec des acteurs très différents les uns des autres.
06:15 Je le dis parce qu'on sort du salon des maires,
06:17 on a beaucoup entendu une sorte de morosité ambiante.
06:21 C'est vrai que les maires sont parfois en difficulté
06:23 dans l'exercice de leur mission,
06:25 mais en même temps, à côté du Congrès des maires,
06:27 il y avait le salon des maires, avec des acteurs économiques,
06:30 avec des opérateurs, avec des apporteurs de solutions.
06:33 Et il y avait énormément de maires présents
06:35 qui venaient faire quoi, surtout qu'on est à mi-mandat ?
06:38 Eh bien tout simplement travailler avec celles et ceux
06:40 qui, comme eux, souhaitent apporter des solutions.
06:43 Moi, je le dis assez simplement,
06:44 c'est que dans les territoires, dans les petites villes,
06:47 il y a l'intelligence non artificielle,
06:50 c'est-à-dire celle des élus et des acteurs de terrain,
06:52 et notamment des acteurs économiques
06:53 qui travaillent main dans la main
06:55 au nom de la transition écologique.
06:57 -Merci beaucoup, Christophe Bouillon,
06:59 d'être venu ce matin.
07:00 (Applaudissements)
07:03 Merci pour vos mots.
07:04 Merci.