• il y a 2 ans
On parle des déserts médicaux en zones urbaines.

Category

Personnes
Transcription
00:00 Ici, c'est le 6/9 France Bleu Occitanie.
00:04 Nous sommes le mardi 5 décembre 2023, il est 8h moins le quart, vous avez choisi France Bleu.
00:09 Et France 3 Occitanie, c'est le quart d'heure Toulousain.
00:11 Parchez-vous alors, c'est galère de trouver un médecin ou pas ?
00:13 Vous nous appelez 05 34 43 31 31, que vous soyez à la campagne ou à la ville,
00:19 parce qu'on voit aussi que dans le centre de Toulouse ça devient compliqué par endroit.
00:22 Et c'est des aires médicaux, on en parle avec notre invité. Bonjour Cyril Chaugny.
00:26 Bonjour.
00:27 Vous êtes médecin généraliste, vous êtes président de SOS Médecins à Toulouse,
00:30 président aussi de la communauté de santé Rivegauche à Toulouse.
00:33 Alors on a entendu ce matin sur France Bleu Occitanie le cas de Compens, d'Arnaud Bernard,
00:37 de Chalet, la rue Rochelaine, 9 médecins qui partent à la retraite, qui ne sont pas remplacés.
00:42 Ça vous étonne ou pas ?
00:44 Non, c'était annoncé.
00:46 On sait depuis une dizaine d'années, depuis bien plus que ça je peux vous dire,
00:53 j'ai écrit ma thèse il y a 20 ans sur le sujet.
00:55 Je dis une dizaine d'années mais c'était il y a 20 ans.
00:57 Il suffisait de lire les courbes des inscriptions en faculté de médecine
01:05 depuis les années 70 pour savoir que dans les années 2010 et après il y aurait des difficultés.
01:13 En 70 le numérosus clausus a été mis en place.
01:18 Ça a réduit considérablement le nombre d'étudiants en médecine.
01:21 On en a les effets aujourd'hui.
01:23 Que ce soit à la ville ou à la campagne, c'est le même panier, c'est le même problème partout ?
01:27 Oui, ça s'est manifesté dans les endroits les plus désertifiés,
01:32 où la population est la moins importante en premier lieu.
01:36 Et ça arrive dans nos villes aujourd'hui, depuis 2016.
01:42 Et on reste dans l'Ague de Toulousaine avec un appel.
01:44 Avec Clémentine à Castelmont, 05 34 43 31 31, au nord de Toulouse.
01:48 Bonjour Clémentine.
01:49 Bonjour, ça va ?
01:51 Ça va bien ?
01:53 Ça me fait plaisir de vous accueillir.
01:55 Comment ça se passe ? Vous avez un médecin à Castelmont ou pas ?
01:58 Non, parce qu'en plus j'étais à Balma, j'avais un médecin à Kent.
02:03 Et au final, je vais toujours à Kent.
02:07 Parce que je n'arrive pas à trouver un médecin qui veut bien me prendre.
02:12 Et combien de temps vous mettez pour aller chez le médecin ?
02:15 À peu près 30 minutes.
02:18 Normalement quand on est malade, c'est le jour J et dans les bouchons.
02:21 Sinon, ce n'est pas drôle.
02:23 C'est bien, vous le prenez avec une certaine philosophie.
02:27 J'ai des petits-boucs qui sont souvent malades.
02:30 Oui, c'est pour les enfants que c'est compliqué.
02:32 Et vous avez cherché un médecin à Castelmont ou qu'est-ce qu'il vous dit le médecin ?
02:36 Je ne prends pas de nouveaux patients ?
02:38 Pour l'instant, c'est le Dr.Lippe qui me dit que vous avez rendez-vous dans 15 jours, 3 semaines.
02:44 Pour une autiste qui est maintenant, ça va être compliqué.
02:47 C'est un peu long.
02:49 Les rendez-vous sont très loin alors que quand on est malade, on est malade à un instant T.
02:54 C'est très difficile d'avoir encore des consultations sans rendez-vous.
02:58 Merci Clémentine à Castelmont-Roux.
03:00 Et si comme Clémentine, vous avez des soucis, pour trouver un médecin, vous nous appelez 05 34 43 31 31.
03:06 Cyril Chaugny, le 4 Clémentine à Castelmont-Roux.
03:08 Il n'est pas isolé en fait.
03:10 C'est le parcours du combattant, du patient d'aujourd'hui.
03:13 Elle le dit très bien, c'est-à-dire qu'il y a des besoins de soins que l'on dit programmés.
03:17 Ça ne gêne pas qu'il soit prévu à un mois, trois mois, six mois selon les pathologies.
03:22 Maintenant, vous pouvez tomber malade aujourd'hui, demain.
03:25 Mais vous avez besoin de voir le médecin aujourd'hui, demain ou d'ici la fin de la semaine.
03:28 Tout dépend de ce que vous avez.
03:30 C'est un problème dont s'est emparé la profession, nos gouvernants, le ministère de la santé.
03:39 C'est-à-dire qu'on voit bien qu'il y a une besoin de réponse au jour le jour à cette demande que l'on dit demande de soins non programmés, les soins aigus.
03:48 On s'est organisé entre professionnels en mettant en place un service d'accès aux soins.
03:53 C'est-à-dire qu'en gros, on se dit, on va répondre au moins aux demandes de soins par téléphone dans un premier temps.
03:59 Si jamais le patient n'arrive pas à trouver son médecin traitant,
04:03 si jamais le patient n'arrive pas à joindre un médecin qui fait du soins non programmés comme moi, SOS médecin,
04:09 il faut au moins qu'il ait accès à une information médicale.
04:12 Donc le centre 15 s'est structuré, a mis en place une régulation de médecine générale qui est H24.
04:19 - Mais ça aide vraiment ça ?
04:21 - Oui, parce que quand vous avez 100 appels qui arrivent au centre 15 de médecine générale,
04:26 il y a 60 appels qui bénéficient de conseils où les patients, en raccrochant, sont satisfaits,
04:33 ils ont réponse à leurs questions.
04:35 - Il n'y a pas besoin de se déplacer dans les forêts ?
04:37 - Voilà. Maintenant, ce service d'accès aux soins a capacité à réorienter les 40% restants
04:42 vers ce qui est nécessaire, une consultation médicale, une visite à domicile, une orientation vers les urgences ou autre chose.
04:49 - Clémentine à Castelmourou, c'est un exemple, mais de ce que vous voyez, vous sur l'agglo-toulousaine,
04:53 il y a des secteurs plus compliqués que d'autres ou c'est partout ?
04:55 - Je suis président d'SOS Médecins. SOS Médecins reçoit des patients qui viennent de 40-50 kilomètres.
05:01 Ça n'a rien d'exceptionnel. Ils viennent dans nos consultations à Toulouse.
05:06 Ce qui est important pour nous, la professionnelle de santé, c'est que nous nous organisions
05:13 pour laisser des places disponibles de prise en charge de soins non programmés au jour le jour.
05:19 Si je veux remplir mon agenda à 9h du matin, tout est pourvu.
05:26 Donc à moi de m'organiser pour laisser toutes les heures quelques créneaux disponibles
05:32 pour ce que j'estime vraiment urgent de prendre en charge.
05:36 - Alors si les médecins ne sont plus là dans le communge de Volvestre ou dans la grande agglo-toulousaine,
05:41 ça va chez SOS Médecins ? C'est vous qui recevez tout ?
05:46 - Oui, ça arrive chez nous, SOS ou chez d'autres collègues.
05:50 - A quel point ? Par exemple, combien de patients chez vous par jour ?
05:54 - Sur une journée où SOS Médecins fait 200 à 250 actes par jour sur 24 heures,
06:02 on doit recevoir une quinzaine de patients issus de la Haute-Garonne.
06:07 Ce qui est quand même considérable. On pourrait s'attendre à ce qu'ils s'adressent à côté de chez eux.
06:11 Ce qui est vraiment important, c'est qu'on se structure, nous, professionnels.
06:16 C'est un état de fait.
06:18 - Mais après, c'est quoi ? C'est les maisons de santé ? C'est la téléconsultation ?
06:21 - Il nous faut arrêter de faire des coquilles. Les coquilles ne répondent pas aux soins.
06:25 Il nous faut nous organiser entre professionnels de telle manière à laisser du champ libre,
06:30 de la disponibilité pour prendre en charge ces demandes de soins non programmés.
06:35 Je travaille dans ce service d'accès aux soins dont je vous parlais tout à l'heure.
06:39 On a en moyenne 40 demandes d'infection par jour au centre 15 vers les collègues de la ville.
06:45 Enfin, de la ville ou de la campagne d'ailleurs.
06:47 C'est pour vous dire que ce n'est pas si considérable que ça.
06:50 Quand vous appelez le 15, que vous avez été régulé, certains ont bénéficié de conseils,
06:53 d'autres vont bénéficier de demandes de consultation ou de choses comme ça.
06:57 Ce ne sont que 40 patients par jour. Ce n'est pas énorme.
07:00 On arrivera bien à les caser. Il suffit juste que la profession s'organise.
07:05 Et je peux vous dire que c'est une bonne nouvelle. Elle joue le jeu.
07:08 - Une dernière question sur les soins. Est-ce que les maisons de santé,
07:10 qui se multiplient un peu partout, ça peut être la solution ?
07:12 Parce qu'on dit souvent que les médecins ne veulent plus travailler seuls.
07:14 - Ça lève une problématique.
07:17 Quand nous sommes dans des difficultés organisationnelles,
07:20 une pression à la demande de soins, on devient repoussoir à l'installation.
07:25 Des médecins déplaquent.
07:27 De jeunes médecins formés ne veulent pas s'installer.
07:33 Il nous appartient de faire qu'ils soient d'accord pour s'installer
07:38 parce qu'ils vont bénéficier d'une organisation qui leur plaît.
07:41 D'où l'idée de travailler en groupe.
07:43 Le médecin qui s'organise seul, il aura beaucoup de mal
07:47 à faire bénéficier sa patientelle d'un accès aux soins corrects.
07:52 - Et vous nous appelez 05 34 43 31 31 pour réagir.
07:55 Des réactions aussi sur Facebook.
07:57 - Sur Facebook, Jojo nous dit, sur Muray, vraiment tout près de Toulouse,
08:00 très difficile de trouver un médecin qui prend de nouveaux patients.
08:04 C'est peut-être votre cas.
08:06 05 34 43 31 31, c'est le quart d'heure Toulousain.
08:09 - Vous disiez tout à l'heure aussi que quand il y avait un conseil au téléphone,
08:12 des fois ce n'était pas la peine de se déplacer.
08:14 Est-ce que la téléconsultation, on en a beaucoup parlé pendant le Covid,
08:17 est-ce que ça peut être aussi une solution ?
08:19 Parce que des fois on a besoin d'être rassuré d'avoir un conseil du médecin.
08:22 - Quand je vous disais tout de suite qu'on a besoin de s'organiser,
08:25 c'est-à-dire qu'il faut qu'on fonctionne sur un trépied.
08:27 La visite, la consultation, la téléconsultation,
08:31 et même un quatrième, le conseil.
08:33 Le conseil par la régulation, c'est encore un cas au service d'accès aux soins.
08:38 Mais effectivement ça peut être une réponse à certaines problématiques,
08:41 sachant que ça ne répondra pas à tout.
08:43 Et il ne serait se tromper que d'utiliser un seul de ces quatre éléments.
08:49 - Donc c'est un ensemble. La fin du numérosclosus aussi, ça peut...
08:53 Ça aurait des effets, mais à partir de quand en fait ?
08:55 - La fin du numérosclosus, qu'on appelle le numerus apertus aujourd'hui,
08:59 il n'y a plus de concours pour faire simple.
09:01 La problématique c'est qu'on n'a pas la capacité dans nos universités,
09:06 dans nos hôpitaux, de former tous les médecins requis.
09:09 Vous ne doublez pas comme ça le nombre d'étudiants.
09:12 En tout cas les projections font qu'a priori,
09:15 on va arrêter de baisser le nombre de médecins avec les départs en retraite
09:19 et les arrivants sur les territoires à partir de 2028.
09:22 Reste la problématique que nos aînés travaillent beaucoup plus que nous actuellement.
09:27 Et on pense arriver à un nouvel équilibre que vers 2035,
09:32 d'après les dires du directeur général de l'ARS Occitanie.
09:36 - Donc ce n'est pas avant 2035 qu'on va sortir de l'auberge ?
09:39 - Pour revenir à une situation d'offre de soins qui est celle d'aujourd'hui, qui n'est pas parfaite.
09:43 - D'accord. Merci beaucoup Cyril Schoen d'être venu en studio ce matin.
09:45 - Je vous en prie avec grand plaisir.
09:47 - Président du SOS Médecins à Toulouse.
09:49 - Il y avait un médecin dans la salle aujourd'hui.
09:50 aussi un petit vadrouilleur.

Recommandations