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Eric de Riedmatten reçoit chaque week-end un invité dans #LHebdoDeLEco pour approfondir un sujet économique.

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00:00 La COP28 à Dubaï va durer jusqu'au 12 décembre et déjà les critiques pleuvent.
00:08 Je suis avec François Gervais, écrivain.
00:11 Vous avez rédigé le déraisonnement climatique aux éditions de l'Artilleur.
00:16 Vous qui êtes scientifique, vous qui êtes professeur à l'université de Tours, ancien du CNRS,
00:20 qu'est-ce qu'on peut attendre de cette COP ?
00:23 J'aurais tendance à vous répondre rien, mais ce serait peut-être un peu désobligeant.
00:27 Donc je ne vais dire pas grand-chose.
00:30 Je vais dire par là que la concentration de CO2, de dioxyde de carbone dans l'atmosphère,
00:36 va continuer à augmenter comme elle augmente depuis...
00:39 Alors elle n'augmente pas beaucoup, c'est deux millionnièmes de l'air par an,
00:45 mais il n'empêche, elle va continuer.
00:47 Mais c'est pour ça que vous dites qu'il y a déraisonnement climatique
00:50 parce qu'on raisonne mal sur cette évolution ?
00:53 Alors, ce n'est pas une question...
00:56 Normalement, n'importe qui peut sur Internet taper "NOAA",
01:05 CO2, et d'aller sur le site, qui est la référence selon le GIEC,
01:12 où l'on mesure l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère.
01:17 Ce qui est surprenant, malgré tout,
01:20 c'est qu'en moyenne, c'est deux millionnièmes par an,
01:25 mais certaines années, c'est seulement 0,5 millionnièmes,
01:30 alors que d'autres années, c'est trois millionnièmes.
01:33 Qu'est-ce qui fait la différence entre les deux ?
01:34 Ce n'est pas qu'on change les émissions d'un facteur 6, comme ça, d'une année à l'autre.
01:40 C'est simplement que ça correspond, lorsque c'est faible, à une année froide.
01:45 La dernière, ça a été lorsqu'il y a eu l'éruption volcanique du volcan Pinatubo,
01:50 qui a envoyé des aérosols dans l'atmosphère,
01:52 qui ont refroidi la Terre pendant un an ou deux.
01:55 Et en revanche, une année chaude, c'est quand il y a un phénomène El Niño, dans le Pacifique,
02:00 qui fait que là, on a le CO2,
02:03 il y a 60 fois plus de CO2 dans les océans que dans l'atmosphère,
02:06 et donc il y a du CO2 qui a relâché des océans,
02:09 ce qui explique ces 3 millionnièmes en 1998, en 2016.
02:15 Et ça va être encore le cas cette année, puisqu'il y a un phénomène El Niño en ce moment.
02:18 - Et c'est pour ça que vous dites qu'il faut laisser parler la science ?
02:20 - Tout à fait.
02:21 - Plutôt que les êtres humains qui, peut-être, paniquent un peu trop vite ?
02:25 - Oui, il y a une tendance qui est infondée.
02:28 Mais comment expliquer aux éco-anxieux que non ?
02:32 - Oui, mais j'ai envie de vous demander pourquoi on le fait, quand même, aujourd'hui ?
02:35 Pourquoi on tire la sonnette d'alarme à ce point ?
02:37 Il y a bien un problème, quand même, avec le climat.
02:40 - Je ne suis pas sûr.
02:42 La Terre se réchauffe, c'est indéniable.
02:45 Mais elle a commencé à se réchauffer,
02:47 nous dit le plus ancien thermomètre du monde, depuis il y a 360 ans.
02:54 Le plus ancien thermomètre du monde, nous dit la Terre se réchauffe depuis 360 ans.
02:59 Et il n'y a pas, depuis l'accélération des émissions de CO2, qui joue un rôle.
03:06 Je n'en dis ce qui ne convient pas, mais qui n'est pas aussi important
03:12 que le GIEC a tendance à le dire, on va dire ça comme ça.
03:15 - Ça veut dire qu'on en fait trop ?
03:17 - Oui. - Ou pas assez ?
03:18 - On en fait clairement trop, par rapport à ce sujet, car ça ne changera rien.
03:23 On dit que ça dérègle le climat.
03:24 D'abord, il faudrait déjà qu'il y ait un règlement du climat.
03:27 Si quelqu'un a le règlement du climat, ça m'intéresse.
03:30 J'aimerais en prendre connaissance.
03:32 Non, ce n'est pas le cas.
03:33 Le plus ancien thermomètre du monde montre qu'il y a eu des fluctuations de température tout le temps.
03:40 Il n'y en a pas plus maintenant qu'il y en avait.
03:41 - Mais le GIEC, c'est un groupement qui est sérieux quand même.
03:44 Pourquoi ils sont aussi alarmistes ?
03:46 - Alors, dans le GIEC, je ferai la différence entre deux groupes de scientifiques.
03:51 Ceux qui font les observations, qui sont très intéressantes.
03:55 Je les utilise bien évidemment, comme tous les scientifiques,
03:58 car ce sont des observations faites au niveau international.
04:03 Par des spécialistes, donc ça c'est une chose.
04:05 Très bien.
04:07 En revanche, je suis plus réservé par rapport à la modélisation du climat.
04:13 On crée une sorte de climat virtuel.
04:16 En plus de cela, les différents modèles de climat
04:19 présentent des différences considérables entre les uns et les autres.
04:24 Le GIEC reconnaît une incertitude de 233%.
04:27 C'est beaucoup quand même.
04:29 - Alors la France, on a l'impression qu'elle est quand même sur une ligne très dure.
04:33 Quand on entend Emmanuel Macron dire qu'il faut faire des efforts considérables,
04:36 et pourtant on n'est pas ceux qui polluent le plus sur la planète.
04:39 - Alors si on reprend les chiffres du GIEC,
04:41 il y a un petit calcul, une règle de trois à faire, ce n'est pas compliqué.
04:45 Mais en reprenant les chiffres du GIEC et en reprenant la mesure
04:49 de l'augmentation du taux de CO2 dans l'atmosphère,
04:53 la planète se réchauffe avec une incertitude de 233%.
04:58 On est d'accord ?
04:59 Se réchauffe de 7 millièmes de degrés par an, avec les chiffres du GIEC.
05:04 Je ne parle pas en tant que climato-sceptique, avec mes propres chiffres,
05:07 ça sera inférieur.
05:08 Mais avec les chiffres du GIEC, c'est 7 millièmes de degrés par an.
05:12 La France, c'est 1% des émissions, donc 1% de 7 millièmes de degrés par an.
05:20 - Non mais c'est ça.
05:21 Mais je vous coupe, ça veut dire que c'est peut-être dommage de pénaliser notre industrie,
05:25 d'arrêter l'automobile pour ça, juste ?
05:27 C'est ça que vous voulez dire ?
05:28 - Tout à fait.
05:29 Et il y a une disproportion entre 1/100ème de 7 millièmes de degrés par an,
05:35 culpabilité entre guillemets de la France,
05:38 et 67 milliards par an que le rapport Pisani-Ferry indique qu'il faudrait dépenser
05:45 pour décarboner la France.
05:47 Et en plus, ça ne servira à rien parce que les principaux émetteurs,
05:50 c'est la Chine, les États-Unis, l'Inde, la Russie.
05:54 - Mais on doit donner l'exemple.
05:56 - Oui mais enfin, on va donner l'exemple à la Russie, j'y crois pas trop.
06:00 Ils veulent financer leur armée.
06:03 On va donner l'exemple à la Chine.
06:04 Non, ils ont clairement dit qu'ils vont continuer parce que le charbon,
06:11 à l'heure actuelle, c'est moins cher.
06:13 Ils consomment la moitié du charbon mondial, la Chine.
06:15 - Alors ça veut dire qu'à la COP 28, il y a 70 000 participants.
06:19 Qu'est-ce qu'ils vont se dire ?
06:20 - Ils ne sont pas venus en trottinette électrique, ces 70 000 participants.
06:24 Le bilan carbone de cette COP va être catastrophique.
06:28 - Qu'est-ce qu'ils vont en sortir ? Juste un dernier mot.
06:31 - Qu'est-ce qu'ils vont en sortir ?
06:32 - Un rapport.
06:33 - Comme dans les précédentes.
06:35 Enfin, je veux dire, le taux de CO2 dans l'atmosphère va continuer à croître modérément,
06:40 mais il va continuer à croître.
06:41 - Ça ne veut pas dire qu'il ne faut rien faire quand même ?
06:43 - Alors faire, je crois qu'il faudrait beaucoup plus sérieusement
06:48 ouvrir un débat scientifique là-dessus.
06:50 - Et laisser parler la science, c'est ça ?
06:52 - Voilà.
06:53 - D'accord, très bien. Écoutez, merci beaucoup François Gervais.
06:56 Votre livre, je le rappelle, "Le déraisonnement climatique" aux éditions de l'Artilleur.
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