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De son premier à son dernier JT de TF1, son rapport à la notoriété, les coulisses du "portrait de la semaine" sur 'Sept à Huit' et ses pires galères à l'antenne, Harry Roselmack refait sa télé du samedi 2 décembre 2023 !

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Transcription
00:00 Bonsoir à tous, voici les titres de l'actualité de ce lundi. Actualité largement dominée par la
00:06 situation au Proche-Orient. Les frappes israéliennes au Liban se sont poursuivies aujourd'hui alors que
00:11 de nouvelles roquettes tirées par le Hezbollah ont frappé le Nord d'Israël. Quel souvenir vous
00:15 gardez de ce premier JT et de la journée qui l'a précédée ? Je crois que c'était plutôt quand même
00:19 comme journée, montée d'adrénaline sur la dernière ligne droite. Ça s'entendait pas trop d'ailleurs.
00:23 Vous étiez dans Zen ? Mais oui, j'ai eu la décharge d'adrénaline 30 secondes avant de commencer parce
00:32 que quand vous êtes sur le plateau, ce que ne voient pas les téléspectateurs c'est que dans le meuble
00:36 il y a des télés, il y a des écrans où on voit nos concurrents et on voit ce qui se passe sur
00:42 l'antenne en direct pendant que nous on est dans le studio à attendre que la lumière rouge s'allume.
00:46 Et j'ai donc vu la météo d'Evelyne Délia qui passait à l'antenne et Evelyne Délia annonçant le
00:54 journal de 20h par Aré-Roselle-Mac et j'ai sans doute projeté le cru. Vous avez dit c'est qui celui-là ?
00:58 J'ai cru laisser une forme d'émotion dans sa voix, en tout cas elle m'a mis une pression de dingue.
01:02 Et à ce moment-là j'ai eu quelques secondes d'adrénaline mais ça s'est bien passé.
01:07 Evelyne Délia justement, vous auriez pu travailler avec elle. Oui, parce que quelques années avant de
01:12 vous proposer le journal TF1 vous avez déjà approché pour présenter la météo ?
01:17 Oui, pour présenter la météo c'était la succession d'Alain Gilopetré disparu à ce moment-là.
01:24 Et c'est vrai que c'était une belle proposition, d'ailleurs on me l'a un peu vendu en me disant
01:28 "mais c'est super regardé, tu vas devenir très connu etc." Mais c'est pas ce que je voulais faire,
01:32 en tout cas c'est pas tout ce que je voulais faire. Et donc j'ai refusé cette proposition,
01:37 mais quelques années plus tard TF1 revient me voir pour le 20h, donc c'est assez incroyable.
01:43 Et ça ça signifie qu'il faut vraiment rester focus sur ce que l'on veut faire,
01:48 c'est ça le plus important. Et c'est pas forcément d'être connu ou de les paillettes,
01:54 tout ça c'est bien, pourquoi pas ? Mais je pense que ça doit pas être l'essentiel.
01:57 2011, vous décidez d'arrêter les remplacements au JT, pourquoi ?
02:01 Parce que à ce moment-là, je suis pas en burn-out, mais j'ai plein d'activités.
02:08 En fait pendant le temps d'activité des autres, j'ai mes émissions 7 à 8,
02:14 je travaillais en plus à l'époque RTL, au moment où je prends cette décision.
02:17 Le journal inattendu ?
02:18 Le journal inattendu, le samedi, j'ai l'immersion qui compte donc énormément pour moi.
02:22 Et pendant que les autres sont en vacances, moi je fais les remplacements du 20h.
02:27 J'ai considéré, ayant par ailleurs une famille et des responsabilités à cet égard,
02:33 que ça faisait un peu beaucoup et donc j'ai décidé d'arrêter le poste dont je n'étais pas le titulaire.
02:39 Mais je sais bien que...
02:40 J'ai aucun regret de l'avoir fait.
02:41 Devenir titulaire justement, ça vous a jamais fait rêver ça ?
02:43 Ah bah si on me l'avait proposé, je dis pas que je l'aurais refusé.
02:47 Mais ça ne s'est pas produit et pour le coup, j'aimais ce que je faisais par ailleurs,
02:51 vraiment, moi j'ai pas de regret.
02:53 Est-ce que vous pourriez revenir un jour à la présentation d'un JT où la page...
02:56 Non.
02:57 ... est définitivement tournée ?
02:58 Non.
02:58 Fini, c'est fini pour moi.
02:59 Vraiment ?
03:00 Oui, oui.
03:00 Je vais vers d'autres horizons là.
03:01 Pourquoi ? Parce que vous voulez pas refaire ce que vous avez déjà fait ?
03:05 Ouais, je m'épanouis vraiment dans ce que j'entreprends aujourd'hui et j'ai pas envie de...
03:10 Non, non, de représenter un JT, ça m'intéresse pas.
03:13 La notoriété n'a jamais été votre moteur ?
03:15 Non, pas du tout.
03:17 Et pourtant, vous avez dû composer avec, avec une notoriété très forte,
03:20 si l'on revient à ces années JT, c'est quelque chose qui vous a plu ou qui vous a plutôt oppressé ?
03:26 Non, ça m'a pas oppressé parce que c'était toujours respectueux.
03:30 La notoriété, en tout cas moi, telle que je l'ai vécu,
03:33 mais la notoriété d'un présentateur de JT, c'est pas la notoriété d'une star du rock ou d'un acteur.
03:38 Les gens me reconnaissent dans la rue évidemment.
03:41 Parfois, ils me font savoir qu'ils apprécient ce que je fais.
03:45 J'ai encore personne qui est venu me hurler dessus des choses pas sympas.
03:50 Mais c'est pas problématique.
03:52 Moi, je vais faire mes courses, enfin je vis ma vie normalement, j'ai pas du tout de problème.
03:55 Et je n'ai jamais de garde du corps.
03:57 D'ailleurs, si j'ai le temps de raconter une anecdote.
03:59 Avec Joar ?
04:00 J'étais à l'époque du JT, avec TF1, à la Foire de Paris.
04:07 Il y avait un stand, non c'était au Salon de l'Auto, il y avait un stand de TF1.
04:11 J'y suis allé une première année tout seul.
04:15 Je suis passé dans la foule, il y a toujours des dizaines de milliers de personnes là-dedans.
04:19 Je suis passé, je suis allé au stand TF1, et là au stand TF1, les gens demandaient des autographes, etc.
04:24 Deux ans après, on me demande de revenir.
04:26 Je reviens, et cette fois, je ne sais pas pourquoi, ils m'ont envoyé un garde du corps à l'entrée du parc des expos.
04:31 Mais pour arriver jusqu'au studio, c'était l'enfer !
04:33 Parce que là, tout le monde me captait, et tout le monde "ah oui, ça arrive", etc.
04:39 Donc moi, je pense vraiment que quand on veut échapper à la foule...
04:42 Vous n'avez pas besoin de garde du corps avec votre carrure avec Rosenbach ?
04:45 Je ne pense pas.
04:48 Non, parce que vous garderez le garde du corps en fait.
04:50 Non, mais ce que je veux dire surtout, c'est que quand on est normal dans sa vie,
04:56 les gens se comportent relativement normalement avec vous.
04:58 C'est arrivé au 20h TF1, c'est un événement car vous devenez le premier journaliste noir
05:02 à présenter un JT sur la chaîne la plus regardée de France.
05:05 Est-ce que ça vous met une pression supplémentaire ?
05:07 Non, ça ne m'a pas vraiment mis de pression supplémentaire.
05:10 À l'époque, je n'en ai d'ailleurs pas fait cas dans la façon dont je vivais les choses.
05:16 En revanche, je mesure tous les jours depuis, donc 17 ans après,
05:21 je mesure encore les conséquences de cette dimension ethnique,
05:26 de ce JT-là du 17 juillet 2006, parce qu'on m'en parle tout le temps,
05:31 et que je sais que j'ai fait beaucoup de bien à beaucoup de gens,
05:34 parce que je rencontre aujourd'hui plein de jeunes journalistes,
05:37 qu'ils soient noirs, qu'ils soient d'origine diverse,
05:39 qui me disent qu'ils ont osé faire les études et se battre pour y arriver
05:44 parce qu'ils m'ont vu un soir au JT de 20h, et donc je trouve ça superbe.
05:48 À l'image, vous diriez que les minorités sont assez représentées à l'écran
05:52 aujourd'hui à la télévision française ?
05:53 Moi, je pense qu'on peut dire oui, parce qu'on a un certain nombre de figures
05:56 qui incarnent la diversité.
05:57 Moi, ce qui me semble le plus important aujourd'hui,
05:59 c'est les postures qu'on fait adopter à des gens qui incarnent la diversité.
06:06 Je m'explique, dans un reportage sur la grippe,
06:09 moi, ça me fait plaisir quand je vois un médecin maghrébin,
06:11 quand je vois un médecin noir qui nous parle de la grippe,
06:14 juste de la grippe, quand dans un sujet,
06:16 et ça nous est arrivé dans cet A8 de faire un sujet sur les comparutions immédiates.
06:20 L'un de nos avocats était noir, et c'est super,
06:23 et c'est ça aujourd'hui, je pense, qui est plus important peut-être
06:27 que d'avoir des présentateurs ou des animateurs noirs.
06:29 C'est bien qu'il y en ait, c'est bien qu'il y ait des maghrébins,
06:31 c'est bien que tout le monde se reconnaisse dans la télé,
06:34 mais ça passe aussi dans le traitement de l'actu
06:38 des incarnations qui sont un petit peu différentes.
06:40 Les quotas, ça n'aurait pas été une bonne idée ?
06:42 Le quota, c'est un pis-à-lai, le quota, c'est la menace ultime,
06:47 mais c'est pas la solution, parce que l'idée selon laquelle
06:51 on prendrait quelqu'un uniquement parce qu'il est noir,
06:55 ou parce qu'il est maghrébin, ou parce qu'il est roux,
06:58 ça n'a pas de sens, et ça dessert la personne.
07:01 Ça jette des soupçons sur cette personne,
07:03 on se dit qu'elle est là juste pour sa couleur de peau.
07:05 Exactement, donc c'est pas la solution.
07:07 Est-ce que c'est déjà arrivé que des invités de ce portrait de la semaine
07:10 se rétractent après le tournage, estimant qu'ils étaient allés trop loin dans leur confidence ?
07:14 C'est arrivé à ma connaissance deux fois,
07:17 en tout cas deux fois depuis que moi je présente cette émission.
07:19 Je ne donnerai pas les noms, évidemment.
07:21 Ils ont un droit de visionnage ou pas du sujet ?
07:23 Non.
07:23 Donc encore moins le droit de le modifier ?
07:26 Non, ils n'ont pas le droit de le modifier,
07:29 après le portrait de la semaine, c'est de la confession,
07:33 c'est-à-dire que lorsqu'un homme politique vient dans le portrait de la semaine,
07:36 c'est pas pour parler de sa politique, lorsqu'un chanteur,
07:39 lorsqu'un acteur vient dans le portrait de la semaine de 7 à 8,
07:43 ça n'est pas pour parler que de son métier, c'est pour parler d'autre chose.
07:46 Donc ça c'est un espèce d'accord entre nous,
07:50 et cette interview se fait vraiment en confiance.
07:53 C'est-à-dire que la personne qui vient,
07:55 jamais personne ne s'est senti piégé par le portrait,
07:59 si ce n'est effectivement ces deux personnes
08:01 qui ont eu, a posteriori,
08:04 eu le sentiment qu'elles avaient trop donné,
08:06 qu'elles s'étaient trop livrées,
08:07 et qu'elles ne pourraient pas gérer la presse,
08:10 et c'est pour ça que nous on comprend.
08:11 - Les répercussions ensuite sur les réseaux sociaux, les reprises ?
08:15 - Sur ces deux portraits, on ne s'est même pas permis d'insister,
08:17 parce qu'on avait conscience que les conséquences de la diffusion de ces déclarations
08:24 seraient pour les personnes concernées, pour leur entourage, compliquées à gérer.
08:28 - Mais alors, je n'ai pas l'idée, ça se tourne sur une très longue durée
08:30 pour obtenir autant de confessions ?
08:32 - Ça dépend des interviews, de ce que j'en sais,
08:34 alors après il faudrait poser la question à Oudray,
08:35 mais c'est très variable,
08:37 l'interview peut durer 30 minutes si les choses se passent de façon très fluide,
08:42 - Et jusqu'à deux jours !
08:44 - Pas deux jours, peut-être pas, mais ça peut durer un peu, ouais.
08:47 - Ce sont eux qui appellent les invités pour faire ce portrait,
08:49 ou c'est vous qui allez les chercher ?
08:50 - C'est nous qui allons les chercher,
08:51 et il y a une vraie bataille, effectivement, pour être les premiers.
08:54 - Ils veulent tous le faire !
08:55 - Oui, ils veulent le faire, mais il faut quand même aller les chercher,
08:57 parce qu'il y a d'autres propositions,
08:58 on a des concurrents, des talks, des émissions,
09:01 qui reçoivent aussi des invités et qui veulent les exclure, comme nous.
09:04 - Vous n'avez donc pas regardé cette parodie de l'heure des pros,
09:07 de Malik Bentalla, Harry Rosell-Mac ?
09:09 - Non, pas encore, peut-être que je regarderai un jour.
09:13 - Est-ce que vous regardez le vrai Pascal Praud cette fois sur CNews ?
09:16 - Non, je ne regarde pas cette émission,
09:18 je regarde assez peu cette chaîne d'ailleurs, je dois bien le dire.
09:20 Moi j'ai adoré travailler sur ITélé à l'époque.
09:23 - L'ancêtre de CNews !
09:24 - L'ancêtre de CNews !
09:26 Et la façon dont les choses se sont passées pour mes collègues de feu ITélé,
09:30 voilà, m'a pas encouragé à regarder ce qui se passait sur cette chaîne.
09:33 - Sur le plan éditorial, pour certains c'est devenu une chaîne d'opinion
09:36 plus qu'une chaîne d'information, c'est votre avis aussi ?
09:39 - Oui, c'est mon avis, je le pense.
09:41 Après, ça n'est pas un problème en soi.
09:43 Les médias d'opinion ont toujours existé,
09:46 alors c'est vrai que ça existait plus dans la presse écrite que dans la presse audiovisuelle,
09:49 mais ce qui est important quand on regarde un média,
09:53 c'est d'avoir la bonne grille de lecture.
09:55 Quand vous lisez par exemple Figaro,
09:58 vous savez que vous ne lisez pas Luma.
10:00 Quand vous regardez CNews, vous savez que vous ne regardez pas LCI ou une autre chaîne info,
10:06 parce que la couleur éditoriale de cette chaîne est assumée.
10:09 - Éditorialement, c'est pas votre tasse de thé ?
10:11 - Éditorialement, c'est pas ma tasse de thé.
10:14 La volonté de créer le débat en faisant le buzz
10:19 est quelque chose de naturel pour un média qui cherche à faire de l'audience,
10:23 mais qui est quelque chose de très dangereux
10:25 et qui en général n'apporte pas les propos les plus sensés qui permettent de faire avancer les choses.
10:33 On fait du buzz pour faire du buzz, mais ça ne fait pas avancer les choses.
10:36 Et d'ailleurs, la dérision avec laquelle tout ça est repris
10:39 est tellement proche finalement de la réalité
10:42 que ça montre qu'on n'est pas dans des choses qui sont forcément très pertinentes.
10:49 - Indépendamment de CNews, cette tentation de faire le buzz quand on parle d'information,
10:53 est-ce que c'est pas tout simplement antinomique, contraire même au principe de l'information
10:56 qui doit rester le plus droit possible finalement ?
10:59 - Bien sûr. Je crois qu'il y a eu un glissement qui est lié au digital
11:02 où on a tendance à penser que quelque chose qui est beaucoup vu et beaucoup transmis
11:06 est quelque chose qui est vrai. Non.
11:08 L'information, elle n'a rien à voir avec le fait qu'elle crée le buzz.
11:15 L'information, elle n'est pas faite pour faire plaisir aussi.
11:17 Il y a des gens qui donnent du crédit à une information
11:19 parce qu'elle confirme leur façon de penser.
11:22 Mais non, une information, elle n'est pas faite pour faire plaisir.
11:24 - Par la suite des Flash Info, vous en avez fait beaucoup
11:26 mais il y en a un dont vous vous souvenez particulièrement,
11:28 c'est ce Flash où vous n'aviez pas été capable d'aller jusqu'au bout du Flash
11:32 parce que vous étiez essoufflé, c'est ça ?
11:34 - Exactement. C'était à Cherbourg. C'était France Bleu Cherbourg.
11:36 C'était la première fois où je faisais un remplacement à Radio France
11:40 dans le réseau France Bleu.
11:42 J'étais à Cherbourg et cette rédaction,
11:44 ils ne les font plus comme ça maintenant,
11:46 mais elle était à l'étage et le studio était en bas.
11:48 J'arrive en bas pour mon Flash,
11:50 je me rends compte qu'il me manque un papier,
11:52 des feuilles,
11:54 donc je cours pour aller chercher ma feuille,
11:56 je redescends
11:58 et j'arrive au studio
12:00 juste au moment où l'animateur me lance.
12:02 Déjà, c'était peut-être ma première semaine,
12:08 c'était peut-être mon deuxième, troisième Flash
12:10 sur cette radio, donc je n'étais pas hyper à l'aise
12:12 et puis là, essoufflé, mais c'était un enfer.
12:14 Il y a des gens qui ont appelé la radio pour savoir
12:16 si j'ai eu un problème,
12:18 parce que vous étiez subclaquant encore en fait.
12:20 Vous savez ce que c'est,
12:22 essayer de faire un Flash
12:24 quand vous êtes essoufflé, c'est un cauchemar.
12:26 La moralité, ne jamais faire ça, ne jamais courir,
12:28 ça vaut aussi pour la télé, j'imagine que vous n'étiez pas
12:30 encore dans votre bureau à 19h55
12:32 avant de prendre l'antenne à 20h,
12:34 vous vous installiez tranquillement avant pour éviter ça.
12:36 Alors il m'est arrivé un truc en télé, si j'ai le temps,
12:38 j'arrive,
12:40 le 20h j'étais à la bourre,
12:42 on lance l'impression de mes feuilles,
12:44 parce que là c'est toujours pareil, il y a le prompteur,
12:46 il y a le double des feuilles et moi je les utilisais aussi.
12:48 Donc je lance l'impression de mes feuilles, mais comme je suis à la bourre,
12:50 je pars sans les feuilles,
12:52 je me dis que mon...
12:54 - Le double, on est sûr.
12:56 - Ma prompteuse va me ramener mes feuilles,
12:58 et j'arrive en studio, j'ai pas de feuilles,
13:00 et le prompteur n'était pas allumé.
13:02 - Quelle angoisse.
13:04 - Et donc fin de la météo,
13:06 le générique du JT commence,
13:08 je sais pas ce que je vais raconter, j'ai pas mes feuilles,
13:10 j'ai pas le...
13:12 - Ça m'angoisse.
13:14 - L'impro.
13:16 - Bonsoir à tous, bienvenue dans ce journal,
13:18 à la une ce soir,
13:20 et au moment où je dis ça, le prompteur s'allume.
13:22 - Oh la magie.
13:24 - Mais sinon j'aurais improvisé, sur les images,
13:26 parce qu'il y a des images qui couvrent ce que vous dites sur les titres.
13:28 - Mais après, comment vous auriez fait ?
13:30 Parce que là c'est beaucoup plus compliqué.
13:32 - Après je sais pas. Mais bon ça s'est pas passé, tant mieux.
13:34 - Vous avez été sauvé in extremis.
13:36 - Exactement.
13:38 - Tant X, l'émission des frères Bogdanoff,
13:40 c'est ce programme qui vous a donné le goût des questionnements sur l'univers ?
13:42 - En tout cas ça a accompagné
13:44 ma curiosité sur l'univers,
13:46 sur les étoiles, sur le ciel,
13:48 sur ces étoiles qui brillaient la nuit,
13:50 et la science-fiction aussi.
13:52 J'étais déjà attiré par ça,
13:54 mais cette émission m'a accompagné là-dedans.
13:56 - On se souvient du best-seller des Bogdanoff
13:58 dans lequel ils écrivaient que l'univers,
14:00 c'est la pensée de Dieu.
14:02 On n'est pas loin de ça non plus dans votre livre
14:04 "Il n'est pas trop tard pour naître",
14:06 Harry Roselmack. Si au début de l'ouvrage,
14:08 vous êtes dans une approche purement scientifique,
14:10 très vite arrive
14:12 la notion de créateur avec un grand C.
14:14 - Exactement.
14:16 C'est un raisonnement logique,
14:18 je tiens à le dire, il n'y a pas du tout d'idéologie
14:20 dans ce livre. - Mais vous êtes vous-même
14:22 croyant. - Je mets de côté, et j'explique,
14:24 je suis croyant, mais je mets de côté
14:26 ma croyance pour avoir une analyse
14:28 cartésienne de l'univers.
14:30 Et si mon analyse cartésienne
14:32 avait abouti
14:34 à des conclusions qui remettaient en cause ma foi,
14:36 je n'aurais pas été bien, j'aurais dû
14:38 amender ce que je croyais.
14:40 Ce n'est pas le cas, parce que
14:42 lorsque vous faites une analyse
14:44 logique, cartésienne,
14:46 de l'univers, de ce processus,
14:48 et que vous remontez jusqu'à son
14:50 origine, l'hypothèse
14:52 de sa création est plus probable.
14:54 Ça ne veut pas dire que c'est ça, mais ça veut dire qu'elle est plus probable,
14:56 plus robuste, que l'hypothèse
14:58 de son émergence aléatoire.
15:00 - Ouvrir le débat, c'est ça aussi l'objectif de ce livre ?
15:02 - Bien sûr. C'est de participer
15:04 au débat et de le rouvrir,
15:06 parce qu'on est dans une époque
15:08 où se poser la question de
15:10 "qu'est-ce que l'on est ?" et de "notre raison d'être"
15:12 est devenue presque une question taboue.
15:14 En tout cas, personne ne se la pose plus,
15:16 ou en tout cas, on est très peu à se la poser.
15:18 Je pense qu'il faut réhabiliter cette question,
15:20 et qu'il faut l'investir avec les outils que l'on a,
15:22 un raisonnement logique, philosophique,
15:24 qui permet d'aller un peu plus loin
15:26 et de donner des probabilités, des hypothèses
15:28 plus probables que d'autres.
15:30 - 12h30, on refait la télé sur RTL.
15:32 - C'est l'heure de refaire la QTD
15:34 avec Eva Cruyffert.
15:36 - Bonjour Eva Cruyffert. - Bonjour tout le monde.
15:38 - Bonjour Eva. - Harry Roselma,
15:40 est-ce que vous avez déjà participé au grand concours des animateurs sur TF1 ?
15:42 - Non. - Voilà, ça va être votre grand concours.
15:44 Ça va être votre grand concours à vous tout seul.
15:46 Puisque vous allez devoir
15:48 passer un quiz sur l'info télé de la semaine.
15:50 Jade va vous donner de vraies infos,
15:52 mais aussi parfois de vrais intox.
15:54 Saurez-vous déjouer ces pièges ?
15:56 Il suffit de nous dire si vous y croyez ou pas.
15:58 Et ensuite,
16:00 Eva vous dira si vous avez vu juste.
16:02 - Alors on se lance.
16:04 On pourra bientôt acheter le carrosse
16:06 qu'a utilisé la reine Elisabeth II
16:08 dans la série The Crown.
16:10 Harry Roselma, croit-il ou pas à cette info ?
16:12 - Ben, pourquoi pas ?
16:14 - Pourquoi pas Eva ?
16:16 - Ben oui, c'est vrai. Ce sera même la pièce maîtresse
16:18 de la vente aux enchères d'objets de la célèbre
16:20 série Netflix. Elle aura lieu à Londres
16:22 le 7 février prochain.
16:24 Si vous êtes intéressé, sachez que le prix de départ
16:26 pour ce carrosse sera de 57 000 euros.
16:28 Mais ça devrait bien sûr monter
16:30 beaucoup plus haut lors de ces enchères
16:32 qui verront la mise en vente de plus de 450 lots.
16:34 En fait, ce sont quasiment tous les éléments
16:36 de décors de la série qui retracent
16:38 l'histoire de la famille royale britannique
16:40 qui seront mises aux enchères. Des reproductions des petits chiens
16:42 préférés de la reine en porcelaine.
16:44 - Oh, ça c'est charmant ! Des corgis en porcelaine !
16:46 J'espère qu'ils vendent ça pour 10 balles !
16:48 - Mais il y a mieux ! Il y a même la jaguar verte
16:50 de la princesse Diana. Je suis sûre que vous adoriez ça.
16:52 - Stéphane doit être sur les reins.
16:54 - Ah oui, Stéphane, il va casser son PL.
16:56 - Il est sur les starting blocks.
16:58 Et même le vrai faux portail
17:00 du palais de Buckingham. Mais notez
17:02 qu'avant d'être vendus, ils seront exposés
17:04 dans les prochaines semaines à Paris.
17:06 - Allez, autre info télé à vérifier.
17:08 - La parodie de l'heure des pros, l'émission de Pascal Praud
17:10 par Malik Bentalla
17:12 a dépassé
17:14 les 32 millions de vues
17:16 sur le réseau social X. Est-ce que vous y croyez
17:18 ou pas, Harry Rosen ?
17:20 - Alors, j'en ai entendu parler. Je ne l'ai pas vu, moi, mais j'en ai entendu
17:22 parler et je pense que oui.
17:24 - Oui, c'est vrai. Vous êtes super fort.
17:26 En tout cas, ce chiffre ne cesse d'augmenter.
17:28 Donc, alors qu'il est sans doute largement au-dessus,
17:30 à ses 32 millions de vues sur X,
17:32 il faut rajouter au dernier pointage plus de 2,5 millions
17:34 de vues sur YouTube. C'est donc
17:36 un immense carton pour l'humoriste
17:38 et ses quatre complices dans cette parodie
17:40 de l'émission l'heure des pros, rematisée
17:42 l'heure de trop. Elle tourne en dérision
17:44 plusieurs personnalités habituées de l'émission
17:46 polémique de la chaîne CNews, à commencer
17:48 par Pascal Praud lui-même. - Je rappelle
17:50 qu'il est 16h quand la professeure
17:52 de mathématiques appelle les forces
17:54 de l'ordre car, dit-elle,
17:56 un élève se montre menaçant
17:58 et imprévisible. Les policiers
18:00 entrent dans la classe et ouvrent le feu
18:02 sur l'élève. - Sur le mauvais.
18:04 - Oui, alors ça, c'est incroyable.
18:06 C'est la justice, ça, qui décidera de ça.
18:08 C'est la justice
18:10 qui décidera. C'est pas à vous de faire
18:12 la loi sur un plateau de télévision.
18:14 - Je me permettrais d'ajouter
18:16 que d'après mes infos,
18:18 l'élève aurait crié à la
18:20 WACBAR. - Attendez, attendez, toi.
18:22 L'élève était sourd et muet. - Mais comment
18:24 a-t-il fait ? - Bah, il a crié en langage
18:26 lession. - Vous n'avez donc pas regardé cette parodie
18:28 de l'heure des pros de Malik
18:30 Bentalla, Harry Rosenbach ? - Non,
18:32 pas encore. Peut-être que
18:34 je regarderai un jour. - Est-ce que vous
18:36 regardez le vrai Pascal Praud, cette fois, sur CNews ?
18:38 - Non, je regarde pas cette émission.
18:40 Je regarde assez peu cette chaîne, d'ailleurs, je dois bien le dire.
18:42 Moi, j'ai adoré travailler
18:44 sur ITV à l'époque. - L'ancêtre
18:46 de CNews. - L'ancêtre de CNews.
18:48 Et la façon dont les choses se sont passées
18:50 pour mes collègues de Feu ITV,
18:52 voilà, m'a pas encouragé à regarder
18:54 ce qui se passait sur cette chaîne. - Sur le plan éditorial,
18:56 pour certains, c'est devenu une chaîne
18:58 d'opinion plus qu'une chaîne d'information.
19:00 C'est votre avis, aussi ? - Oui.
19:02 C'est mon avis, je le pense. Après, ça n'est
19:04 pas un problème, en soi. Les médias
19:06 d'opinion ont toujours existé.
19:08 Alors, c'est vrai que ça existait plus dans la presse écrite que dans
19:10 la presse audiovisuelle. Mais
19:12 ce qui est important
19:14 quand on regarde un média, c'est
19:16 d'avoir la bonne grille de lecture.
19:18 Quand vous lisez, par exemple, Figaro,
19:20 vous savez que vous ne lisez pas Luma.
19:22 Quand vous regardez CNews,
19:24 vous savez que vous ne regardez pas
19:26 LCI ou une autre chaîne info
19:28 parce que la couleur
19:30 éditoriale de cette chaîne est assumée. - Éditorialement,
19:32 c'est pas votre tasse de thé ?
19:34 - Éditorialement, c'est pas ma tasse de thé.
19:36 La volonté de
19:38 créer le débat
19:40 en faisant le buzz
19:42 c'est quelque chose de naturel
19:44 pour un média qui cherche à faire de l'audience, mais qui est quelque chose
19:46 de très dangereux et qui
19:48 en général
19:50 n'apporte pas les propos
19:52 les plus sensés qui permettent
19:54 de faire avancer les choses. On fait du buzz
19:56 pour faire du buzz, mais ça ne fait pas avancer les choses.
19:58 Et d'ailleurs, la dérision avec laquelle
20:00 tout ça est repris est tellement
20:02 proche, finalement, de la réalité
20:04 que ça montre que
20:06 on n'est pas dans des choses
20:08 qui sont forcément très
20:10 pertinentes. - Indépendamment
20:12 de ces news, cette tentation de faire le buzz,
20:14 quand on parle d'information, est-ce que c'est pas tout simplement
20:16 antinomique, contraire même, au principe
20:18 de l'information, qui doit rester le plus
20:20 droit possible, finalement ? - Bien sûr.
20:22 Je crois qu'il y a eu un glissement qui est lié au digital
20:24 où on a tendance à penser que
20:26 quelque chose qui est beaucoup vu et beaucoup
20:28 transmis est quelque chose qui est vrai. Non.
20:30 L'information,
20:32 elle n'a rien
20:34 à voir avec le fait
20:36 qu'elle crée le buzz.
20:38 L'information, elle n'est pas faite pour faire plaisir, aussi.
20:40 Il y a des gens qui donnent du crédit à une information parce qu'elle
20:42 confirme leur façon de penser.
20:44 Mais non, une information, elle n'est pas faite pour faire plaisir.
20:46 Une information, elle est censée
20:48 incarner,
20:50 illustrer
20:52 de façon honnête
20:54 une vérité. Et c'est ce que je dis souvent aux gens,
20:56 c'est que la vérité journalistique, c'est pas la vérité absolue
20:58 qui, d'ailleurs, n'existe
21:00 pas, ou rarement, dans nos sociétés humaines.
21:02 C'est une vérité honnête
21:04 et de l'instant. C'est-à-dire que la vérité
21:06 journalistique à 15h n'est pas forcément
21:08 la vérité journalistique de 20h.
21:10 Mais c'est une vérité qui est honnête et qui n'a pas
21:12 pour but de manipuler les gens.
21:14 - Merci beaucoup, Eva Krüger. - Merci. Est-ce que je peux dire
21:16 quelque chose ? - Bah oui. - Bah je suis très content
21:18 de vous avoir rencontré. Je vais vous appeler
21:20 Happy Rosalmak, maintenant.
21:22 - Ah, gentil, ça me fait plaisir. - Je ne sais pas pourquoi
21:24 je lui ai dit oui, vous avez le droit de dire quelque chose.
21:26 - C'est Happy, c'est bien.
21:28 - C'est Happy, c'est Happy Rosalmak.
21:30 Allez, Rosalmak, je crois
21:32 à la lecture de votre livre que vous ne croyez pas beaucoup au hasard
21:34 et c'est pourtant un jeu de hasard
21:36 qui vous attend maintenant. Un tirage au sort
21:38 de questions. À tout de suite.
21:40 Jade, Eric Dussard,
21:42 on refait la télé sur RTL.
21:44 [Musique]

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