• l’année dernière
Doté de 100 millions d’euros par l’investisseur Frédéric Jousset, ArtNova se déploie en capital investissement, en investissement dans la valorisation de patrimoine culturel, puis dans l’accompagnement du groupe Beaux Arts. L’objectif : développer des groupes qui renouvellent l’approche des publics à la culture, grâce, notamment, à la technologie.

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00:00 ...
00:01 -Bismart.
00:02 -Après avoir régulièrement parlé d'études dans l'émission,
00:06 maintenant, place à la pratique.
00:08 Je suis en compagnie de Solène Blanc,
00:10 directrice générale d'Arnova et du groupe Beaux-Arts.
00:13 Bonjour. Merci d'être avec nous. -Bonjour, Sybille.
00:16 -Arnova est un fonds à impact dédié
00:18 exclusivement aux industries culturelles et créatives.
00:21 On va faire le tour du fonctionnement de ce fonds.
00:24 Est-ce que vous pouvez...
00:26 Ce fonds a 3 ans, c'est ça ? -Oui, il a été créé fin 2020.
00:29 -OK. -Exactement.
00:30 -Quels sont les profils d'investisseurs
00:33 qui participent à ce fonds ?
00:35 -On a un fonds particulier, doté par un investisseur,
00:39 qui est l'entrepreneur et, par ailleurs,
00:41 mécène dans les arts et la culture, Frédéric Jousset.
00:44 Son idée de départ, c'était de créer ce fonds,
00:47 qu'il a doté de 100 millions d'euros en octobre 2020,
00:51 qui pourra ensuite s'ouvrir.
00:53 Pour l'instant, c'est un fonds porté par une personne,
00:56 avec cette vision d'être le premier fonds privé
00:59 dédié aux industries culturelles et créatives,
01:02 avec cette notion d'impact et une notion aussi
01:04 d'investissement patient, de capital qui s'investit
01:07 dans le long terme. -La temporalité
01:09 sera peut-être différente pour ces industries.
01:12 D'abord, comment pouvez-vous nous décrire
01:14 les investissements que vous réalisez,
01:17 dans quelles entreprises, et comment vous les choisissez ?
01:20 -On a 3 grands pôles d'investissement dans le fonds.
01:23 Un premier, qui préexistait au fonds,
01:25 qui est autour de la société Beaux-Arts et compagnie,
01:29 qui est en France, et qui est en Allemagne.
01:31 Dans Beaux-Arts, il y avait Beaux-Arts Magazine
01:34 et les éditions Beaux-Arts, un groupe média et édition
01:37 assez classique, sur lequel on a investi depuis,
01:40 mais qu'on a fait grandir aussi,
01:42 par de la diversification en croissance organique
01:45 et en croissance externe.
01:46 On a commencé à investir par Deracha,
01:48 Le Quotidien de l'art en 2017, Point Parole,
01:51 qui est une société de guides conférenciers, en 2018,
01:54 puis ensuite, en 2020, une société
01:57 qui s'appelle Museum Experts, qui porte des salons professionnels,
02:01 qui ont été logés à l'intérieur du groupe Beaux-Arts et compagnie.
02:04 Ce groupe Beaux-Arts et compagnie est détenu à 100 % par Arnova.
02:08 On a un premier pilier, qui est un pilier majoritaire,
02:11 qui est de faire grandir un écosystème autour de l'art
02:14 et de la culture porté avec ce navire amiral du groupe Beaux-Arts.
02:18 On a un deuxième pilier, qui est Arnova Capital,
02:21 qui est ce qui s'apparente le plus à ce qu'on attend
02:24 d'un fonds d'investissement, des prises de participation
02:27 plutôt minoritaires au capital d'entreprises en croissance
02:31 ou à fort potentiel de croissance,
02:33 qu'on va accompagner et aider à faire grandir,
02:36 et qui sont des sociétés qui ont un impact positif
02:38 dans l'écosystème de la culture, de l'art
02:41 et des industries créatives au sens plus large.
02:44 On pourra revenir sur la façon dont on sélectionne ces projets.
02:47 On a déjà fait pas loin d'une dizaine d'investissements.
02:50 Et le dernier pôle, qui est Arnova Patrimoine,
02:53 qui consiste plutôt à investir dans des lieux
02:56 à dimension patrimoniale, qu'on va réhabiliter et exploiter.
02:59 Une partie plus hôtellerie.
03:01 On a un projet à Amboise en ce moment
03:03 qui est en train d'être structuré au pied du château d'Amboise,
03:07 donc d'hôtellerie.
03:08 Et un autre projet, qui est le hangar Y,
03:10 un ancien hangar à dirigeable.
03:12 On a investi dans la foncière
03:14 qui a apporté tous les travaux de réhabilitation de ce site
03:17 et qui est porteuse d'un bail de long terme avec l'Etat,
03:20 qui nous permet ensuite de l'opérer
03:22 et on l'a réinvesti en lieux événementiels
03:25 et de programmation artistique.
03:27 -Revenons aux prises de participation
03:29 d'entreprises culturelles.
03:31 Pouvez-vous nous donner quelques noms ?
03:33 Pouvez-vous nous dire pourquoi ces entreprises ?
03:36 -Oui. On a investi dans des sociétés
03:39 qui innovaient, soit d'un point de vue technologique,
03:42 soit d'un point de vue plus de l'usage,
03:44 et qui réinventaient le lien que les gens peuvent avoir
03:47 à la culture. On a, par exemple, co-investi
03:50 avec BPI France et HTC dans une société qui s'appelle Emissive,
03:54 qui produit des expériences immersives,
03:57 des expéditions immersives
03:59 autour de sujets d'art, de culture et de connaissances.
04:02 Ceux qui ont produit "Eternel Notre-Dame",
04:05 qui ont produit l'horizon de "Kéops".
04:07 Vous êtes embarqués dans un voyage dans le temps et dans l'espace
04:11 et vous allez rencontrer des personnages
04:13 qui vont vous raconter l'histoire du lieu,
04:16 les personnages clés,
04:17 à travers une visite en réalité virtuelle.
04:20 Vous êtes dans un groupe de 5 à 10 personnes.
04:22 Pour nous, c'est une façon de découvrir le patrimoine,
04:25 de découvrir des aspects culturels
04:28 dans un format qui est complètement innovant
04:30 et qui touche des nouveaux publics
04:32 que ceux qui pourraient aller dans un musée.
04:35 On trouvait une façon de réinventer l'accès et le lien à la culture
04:39 et de toucher de nouveaux publics.
04:41 On a investi dans un projet qui vient de sortir récemment,
04:44 qui s'appelle Aura Invalide,
04:46 dans une société qui est porteuse
04:48 d'un contrat tripartite entre le musée de l'armée,
04:54 la société Monument Factory,
04:55 qui produit des grandes expériences immersives,
04:58 plutôt de projections lumineuses et sonores,
05:01 et la société Cultival,
05:03 qui opère la billetterie et toute la gestion.
05:07 Pendant 12 ans, on va opérer sous le dôme des Invalides
05:10 une grande expérience immersive.
05:14 Là aussi, c'est une façon de raconter
05:16 ou de mettre en lumière un bâtiment
05:18 d'une façon complètement décalée, de manière traditionnelle.
05:22 On est sur des sujets qui transforment des technologies,
05:25 mais on peut aussi être sur des sujets
05:28 qui peuvent être plus des changements dans les usages.
05:31 On peut aussi accompagner des porteurs de projets
05:34 qui vont, par exemple, créer,
05:35 comme la société Patrivia, qui avait créé le Pass Patrimoine,
05:39 des nouvelles façons de valoriser et de donner accès à la culture.
05:43 -Vous avez dit que c'était un fonds sur le temps long.
05:46 Vous avez un individu. Quel est le ticket d'entrée ?
05:49 Est-ce que je dois attendre plusieurs années
05:52 avant de pouvoir retirer mon investissement ?
05:54 Comment ça se passe ?
05:56 -Pour l'instant, on ne l'a pas ouvert au public.
05:59 Nous, on investit et on co-investit
06:01 avec, en général, d'autres fonds,
06:03 la Banque des Territoires, qui est rentrée avec nous,
06:06 au capital du hangar grec.
06:07 On est en co-investissement avec des institutionnels
06:10 et avec des logiques où on se dit
06:12 qu'on accompagne les porteurs de projets dans la durée.
06:15 On ne va pas forcément faire une sortie.
06:18 -J'imagine que le fait que ce soit un fonds à impact
06:21 et en plus dans l'industrie culturelle,
06:23 ça te voit un peu... Qu'est-ce qui va être modifié
06:26 et qu'est-ce qui va changer en termes d'investissement ?
06:29 -On peut être sur des logiques de plus long terme,
06:32 mais aussi sur des logiques où on va créer de la synergie
06:35 avec nos activités. Le fait d'avoir cet écosystème Beaux-Arts
06:39 qui est en prise avec le monde artistique, le monde culturel,
06:42 va nous permettre d'amener aux porteurs de projets
06:45 des contacts, les embarquer à l'international.
06:48 Tout ça se construit dans la durée.
06:50 C'est pour ça qu'on parle plus de capital patient.
06:53 Il y a certains projets de notre pôle autour de Beaux-Arts
06:56 qu'on n'a pas forcément vocation à en sortir,
06:59 d'autres projets dans Arnova Capital,
07:01 où là, à un moment, une fois qu'on a accompagné
07:03 les entreprises sur un temps suffisamment important
07:06 pour qu'elles soient passées à l'échelle,
07:09 on laissera la place à d'autres fonds.
07:11 -Une réponse un peu rapide, si possible.
07:13 Est-ce que vous calculez un retour sur investissement culturel et social
07:17 qui ne serait pas financier ? -On a deux leviers.
07:20 Le premier, c'est que 50 % des bénéfices
07:22 que fera le Fonds au moment de ses sorties
07:25 iront à la fondation Arrexplora,
07:27 qui a été créée et initiée par Frédéric Josset
07:30 et qui est maintenant une fondation
07:32 qui oeuvre pour l'accès de tous, du plus grand nombre à la culture.
07:36 L'autre point, c'est qu'on regarde
07:38 quels sont tous les critères qui vont nous permettre
07:40 de voir qu'on a touché davantage de monde,
07:43 qu'on a été plus développé
07:45 grâce à l'action de nos participations.
07:48 -Vous nous donnerez tous ces critères avec plus de détails.
07:51 Merci, Solène Blanc.
07:53 Je rappelle que vous êtes directrice générale d'Arnova
07:56 et directrice générale du groupe Beaux-Arts.
07:58 On se retrouve la semaine prochaine
08:00 pour un nouveau numéro d'Art et Marché.
08:03 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
08:05 ♪ ♪ ♪

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