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Sébastien Lecornu, ministre des Armées, était invité de Face à l'info, ce mardi 28 novembre : «Celles et ceux qui mettent les armées à toutes les sauces se trompent. C'est quelque chose qui blesse profondément les militaires. Les armées considèrent que leur métier est un métier».

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Transcription
00:00 J'ai deux questions. La première, c'est qu'est-ce que font les armées sur le territoire national sur les luttes anti-terrorisme ?
00:04 Déjà beaucoup, c'est évidemment Sentinelle.
00:06 Aujourd'hui, les forces de sécurité intérieure, sous l'autorité du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin,
00:10 se voient appuyées, complétées, évidemment, par Sentinelle.
00:14 On l'a vu au lendemain de l'attentat d'Arras.
00:16 On le verra aussi pour les Jeux olympiques et paralympiques,
00:19 parce que, évidemment, les forces armées vont contribuer.
00:21 Il y a une deuxième mission, si je peux me permettre, dont personne ne parle,
00:23 et pour le temps, nous y avons eu aussi un mort cette année,
00:26 c'est la lutte contre l'orpaillage illégal en Guyane. Je voulais juste le citer,
00:30 parce qu'une fois plus, j'ai une petite passion pour les Outre-mer.
00:32 - Et donc, je vous prends ce qu'il faut dire. - Vous avez bien raison.
00:34 Après, moi, je veux vous dire, je crois que celles et ceux qui mettent les armées à toutes les sauces se trompent.
00:39 Je ne dis pas que c'est ce que vous venez de me dire,
00:41 parce que vous m'avez posé une question très précise,
00:43 mais si on déborde un peu du cadre, il y a une grève des conducteurs de bus.
00:46 J'ai quand même des maires qui m'écrivent en disant "est-ce que les armées peuvent venir conduire les bus ?"
00:50 Il y a une grève des éboueurs, certains syndicats d'ordeur ménagère.
00:56 Non, mais je le dis parce que c'est quelque chose qui blesse profondément les militaires,
01:00 parce qu'en fait, ils considèrent, mais au fond...
01:02 - Ce n'est pas ce que je dis. - Je sais bien, mais je démarre par là,
01:05 pour vous faire passer ce sentiment.
01:07 Moi, qui connais bien les armées, qui ai été réserviste dans la gendarmerie par ailleurs,
01:11 ce qui permet aussi d'avoir un regard de l'autre côté, du côté du ministère de l'Intérieur.
01:15 Les armées considèrent que leur métier est un métier,
01:19 que par définition, cette armée professionnelle nécessite beaucoup d'entraînement.
01:24 Que les risques auxquels nos armées sont confrontées à l'étranger
01:27 sont des risques majeurs qui méritent un niveau de préparation.
01:30 Donc quand on a ce sentiment de dire qu'on peut mettre l'armée à faire le boulot des policiers,
01:34 parce que lutter contre un trafic de drogue en banlieue,
01:37 c'est commencer au fond à dire que les armées viendraient faire le travail d'un policier.
01:40 Ça suscite une incompréhension déjà dans la troupe,
01:42 en disant "on va me demander quelque chose qui n'est pas mon métier",
01:46 alors qu'on ne demanderait pas à un policier d'aller faire de la lutte anti-terroriste en Irak
01:49 ou d'aller à la finule au Liban.
01:51 Ça, il faut l'entendre, il faut que nos téléspectateurs respectent ce sentiment.
01:54 [Musique]
01:58 [SILENCE]

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