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Ecrivain, cadre et militant nationaliste depuis plus de 40 ans, Didier Lecerf a dirigé et conçu le dernier numéro en date de la revue "Synthèse nationale" : "Ce n’est donc pas faute d’avoir sonné le tocsin". Pour les auteurs du magazine, on se voile la face sur le douloureux problème de l’immigration depuis plus de 50 ans. Et l’embrasement de tout le pays qui a marqué ces dernières semaines n’est que l’aboutissement logique des politiques menées par l’ensemble des gouvernements qui se sont succédés. Didier Lecerf, spécialiste de la droite nationale, démontre que dès le début des années 70, des voix téméraires se sont élevées en France pour dénoncer l’immigration incontrôlée. Ce furent les militants patriotes du mouvement Ordre Nouveau, puis l’immense écrivain Jean Raspail avec son roman prophétique "Le camp des saints" et le Front National de Jean-Marie Le Pen à travers de multiples campagnes électorales. Tous avaient prévenu. Ce n’est donc pas faute d’avoir sonné le tocsin !

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Transcription
00:00 [Musique]
00:05 Bonjour Didier Lecerf.
00:07 Bonjour.
00:07 Vous êtes écrivain, cadre et militant nationaliste depuis plus de 40 ans
00:11 et vous avez dirigé et conçu le dernier numéro en date de Synthèse Nationale
00:16 intitulé "Ce qui devait arriver arriva".
00:20 Immigration incontrôlée, communautarisme, violence urbaine, aveuglement de la gauche,
00:24 trahison des libéraux, ce qui devait arriver arriva.
00:27 Et c'est vrai que depuis 50 ans on se voile la face sur l'immigration
00:32 et c'est ainsi que l'on se retrouve face à, dites-vous, des situations catastrophiquées.
00:37 Il faut dire que des émeutes de l'été à l'attaque sanglante à Crépolle
00:40 et l'assassinat du jeune Thomas, la catastrophe elle est bien là ?
00:44 Oui, effectivement.
00:46 Malheureusement cette catastrophe, un certain nombre de gens l'ont vu venir
00:50 dès les années 1970, donc il y a maintenant 50 ans.
00:54 Et donc c'est l'une des raisons d'être de ce numéro hors série,
00:58 c'est de rappeler que très tôt, des gens appartenant à ce qu'il est convenu d'appeler la droite nationale,
01:05 qui ont été qualifiés d'extrême droite, de fasciste, de raciste, de xénophobe, j'en passe et des pires,
01:11 pendant des années, ont pressenti ce qui risquait d'arriver
01:17 si on ne faisait pas un minimum d'efforts pour essayer de contrôler l'immigration
01:22 et ont essayé d'avertir les Français, d'avertir nos concitoyens, de les mettre en garde
01:28 pour essayer de faire en sorte que la situation que nous connaissons aujourd'hui,
01:33 nous ne la connaissons pas et malheureusement ils n'ont pas été entendus.
01:38 Donc, comme disait Serge Bekech, le journaliste Serge Bekech,
01:46 ça va sans dire mais ça va encore mieux en le disant
01:50 et c'est pour cette raison, encore une fois, que nous avons fait ce numéro,
01:52 aussi pour leur rendre justice, pour rendre justice à tous ces gens.
01:55 Un numéro hors série dans lequel on apprend une chose importante,
01:59 on se remémore une chose importante, c'est que le poids de l'immigration dans notre pays
02:02 ne remonte pas à 2000, même pas à 1970, parce que vous évoquez les 30 glorieuses,
02:08 c'est-à-dire dès après la seconde guerre mondiale, avec des chiffres, vous dites entre 46 et 75,
02:14 le nombre d'immigrés a augmenté en France de 95%, il est passé de 2 millions
02:19 à un peu moins de 4 millions et ça représente déjà officiellement 7,4% de la population.
02:24 Ça, ce sont les vrais chiffres.
02:25 Voilà, exactement, ce sont les chiffres que l'on peut retrouver très facilement
02:30 à travers un certain nombre d'études qui ont été faites,
02:32 de publications qui ont été faites à l'époque.
02:35 On a aussi les chiffres de l'INSEE qui nous donnent une petite idée.
02:39 Alors, même si ces chiffres doivent être parfois pris avec un peu de prudence,
02:46 le démographe Jacques Dupayquier disait qu'il y a le spectacle des statistiques de l'INSEE
02:53 et il y a le spectacle de la rue.
02:55 Donc, il faut toujours prendre tout ça avec un peu de précaution.
02:59 Mais l'immigration que l'on avait à cette époque, au moment des 30 glorieuses,
03:03 d'abord était majoritairement une immigration européenne,
03:07 c'était donc une immigration de travail.
03:10 Le regroupement familial existait déjà, mais il était beaucoup moins développé,
03:15 beaucoup moins important qu'il ne l'est devenu depuis.
03:19 Et ensuite, le temps passant, cette immigration est devenue de plus en plus extra-européenne.
03:25 Et aujourd'hui, une bonne part des immigrés qui vivent en France sont d'origine africaine,
03:31 donc essentiellement Afrique du Nord, bien évidemment, et puis Afrique sub-saharienne.
03:37 Il faut savoir qu'aujourd'hui, si on reprend encore une fois les chiffres de l'INSEE,
03:44 on a à peu près 7 millions d'immigrés en France,
03:48 ce qui représente 11% de la population française.
03:51 Et on a un taux de croissance de l'immigration, si on tient compte des départs, des retours,
03:59 car il y en a quand même, qui se situe aux alentours de 190 000 nouvelles personnes chaque année,
04:07 ce qui représente tout de même près de 2 millions tous les 10 ans.
04:12 Et donc, on sait aussi que cette immigration, aujourd'hui,
04:15 elle est en partie constituée de personnes de religion musulmane.
04:19 Donc on a cette présence de l'islam en France qui n'est pas nouvelle,
04:23 mais qui devient de plus en plus importante, de plus en plus visible.
04:26 Et au sein de cet islam, bien évidemment, le problème que nous pose l'islamisme,
04:31 problème extrêmement important, il faut quand même rappeler à ce sujet que, depuis 1994,
04:38 c'est environ 400 personnes qui ont été tuées dans des attentats islamistes,
04:42 c'est près de 1400 personnes qui ont été blessées.
04:45 Donc on a un réel problème.
04:47 J'ai retrouvé les derniers chiffres, enfin, que j'ai pu trouver concernant le salafisme.
04:52 On estime que sur une communauté musulmane qui est aujourd'hui entre 6 et 8 millions, à peu près,
04:59 et peut-être même plus, peut-être davantage,
05:01 on a environ 50 000 à 60 000 salafistes.
05:06 Et sur cette masse salafiste, on a à peu près 10 000 à 12 000 personnes
05:10 qui, d'après les services de police eux-mêmes, sont particulièrement remuantes
05:16 et donc susceptibles éventuellement de basculer dans la plus grande radicalité.
05:21 Donc on a aujourd'hui un problème.
05:23 Ce problème, malheureusement, c'est un problème qui a été créé de toute pièce,
05:27 tout simplement parce que pendant 50 ans, on a mené ce que l'on peut appeler,
05:31 en matière d'immigration, une politique du chien crevé au fil de l'eau,
05:35 c'est-à-dire que la situation d'aujourd'hui n'est pas tellement le résultat d'une politique d'immigration,
05:41 c'est le résultat d'une absence de politique d'immigration cohérente, claire, s'inscrivant dans la durée.
05:49 Et donc, finalement, on peut dire que la classe politique a été quand même particulièrement aveugle.
05:54 La classe politique dirigeante, les partis qui se sont succédés au pouvoir, ont été particulièrement aveugles.
05:59 Ils n'ont pas su voir, ils n'ont pas voulu voir.
06:03 Derrière tout cela, il y a différentes raisons.
06:05 Il y a par exemple de la lâcheté.
06:07 Il y a aussi pour certains les partis de gauche de l'idéologie.
06:10 Et donc aujourd'hui, que nous voulions ou non, nous sommes face à une situation qui est devenue notre situation,
06:16 que nous, militants de la droite nationale, n'avons pas voulu.
06:21 Une situation que nous avons dénoncée, que nous avons combattue,
06:24 mais avec laquelle aujourd'hui, nous devons faire, et face à laquelle nous devons essayer de trouver des solutions.
06:29 – Je comprends bien votre propos, vous dites la droite nationale, vous l'avez vu juste.
06:32 Mais moi je vous ramène en 1975.
06:34 La droite nationale, elle se réveille contre le problème de l'immigration dans les années 1970.
06:37 Auparavant, ça ne nous pose pas de problème.
06:40 Pourquoi ça ne nous pose pas de problème ?
06:41 Parce que c'est une immigration européenne, parce que finalement,
06:43 on est dans un temps de croissance économique et que finalement,
06:46 cette immigration, elle sert l'économie française.
06:49 Et puis que quand on est dans la crise des années 1970,
06:51 et bien évidemment, l'immigration devient un poids,
06:54 ça devient un bouc émissaire pour vous, pour vous droite nationale.
06:57 Il faut rappeler que jusque dans les années, la fin des années 1960, le début des années 1970,
07:03 les effectifs de l'immigration sont beaucoup moins importants qu'ils le sont aujourd'hui.
07:07 L'immigration de cette époque est encore essentiellement une immigration masculine,
07:11 effectivement majoritairement composée de personnes issues des pays européens proches d'une autre.
07:17 Il y a déjà en son sein une population essentiellement originaire d'Afrique du Nord, mais qui est très faible.
07:24 Il faut rappeler que par exemple en 1962, on estime qu'il y avait 400 000 musulmans en France.
07:29 Aujourd'hui, on en est à pratiquement 8 millions, entre 6 et 8 millions.
07:33 Donc, il y a effectivement la crise qui survient à partir du début des années 1970 avec les chocs pétroliers.
07:41 Et à partir de là, il y a effectivement un certain nombre de mesures qui commencent à être prises
07:46 contre l'immigration parce que le chômage, le chômage de masse fait son apparition
07:50 et qu'effectivement, il apparaît aberrant à un certain nombre de personnes de continuer à laisser entrer de nouveaux travailleurs,
07:57 alors même qu'une partie des travailleurs français n'arrive plus à trouver du travail.
08:00 – Pourtant, c'est à l'époque où on décide du regroupement familial.
08:02 – Exactement, alors, celui qui a arrêté le regroupement familial,
08:07 mais ça n'a pas duré très longtemps, c'est Jacques Chirac.
08:10 En fait, ce n'est pas Valéry Giscard d'Estaing, contrairement à ce que l'on entend souvent dire.
08:14 C'est Jacques Chirac, le gouvernement Chirac, qui l'a arrêté.
08:17 Mais très vite, le regroupement familial a été rétabli,
08:21 et ensuite, le droit au regroupement familial a été confirmé par le Conseil d'État,
08:26 tout simplement parce que le préambule de la Constitution de 1946
08:31 dit que toute personne a le droit à une vie familiale harmonieuse,
08:35 et que ce préambule est intégré à la Constitution de 1958.
08:39 Donc aujourd'hui, le droit au regroupement familial est devenu un principe du droit,
08:44 un principe général du droit.
08:45 Mais pour en revenir à votre question à propos de l'immigration,
08:50 quand les mouvements nationaux et nationaux se sont emparés de cette question,
08:54 donc dès les années 1970,
09:00 l'une des choses qu'ils ont dénoncées en premier,
09:02 c'est justement le fait que la motivation première du recours à l'immigration
09:06 était une motivation économique, c'est-à-dire qu'il s'agissait de faire pression sur les salaires,
09:11 de faire pression à la baisse sur les salaires,
09:13 et cela a été l'un des premiers thèmes avancés par les mouvements nationaux et nationalistes
09:19 contre l'immigration en disant,
09:22 si on arrête les flux migratoires,
09:27 eh bien on arrêtera cette politique de pression à la baisse sur les salaires,
09:31 et ça permettra donc à ce moment-là,
09:33 ça obligera en quelque sorte les milieux patronaux à augmenter les salaires,
09:38 et donc ça permettra de recruter plus facilement de la main-d'œuvre française.
09:42 Ça a été l'un des arguments qui a été très très vite utilisé par ces milieux.
09:47 – Alors l'histoire veut que ce soit Jean-Marie Le Pen qui ait, comment dire,
09:51 lancé cette notion de lutte contre l'immigration
09:55 aux côtés des thèmes habituels de la droite nationale
09:58 qui était à l'époque l'anticommunisme et aussi une forme d'antigonisme,
10:01 et en fait vous vous dites, non, les premiers à avoir abordé cette question
10:05 de manière quasiment frontale, c'est un groupe,
10:08 certains diront un groupuscule, c'est un groupe politique ordre nouveau.
10:11 – Exactement, alors il y a aussi d'autres, à côté d'ordre nouveau,
10:15 il y a d'autres groupes qui s'en sont emparés très très rapidement.
10:20 Il faut savoir que dans ce numéro, nous nous sommes limités à des textes
10:25 datant des années 1970-1980, justement pour montrer que très vite, très tôt,
10:31 les milieux nationaux et nationalistes se sont emparés de la question
10:36 et ont essayé encore une fois de tirer la sonnette d'alarme.
10:40 Le premier groupe qui a lancé véritablement une campagne
10:46 contre cette absence, on va dire, de politique d'immigration,
10:51 c'est effectivement ordre nouveau avec une campagne donc très active
10:58 qui a été lancée en 1973 contre l'immigration illégale,
11:04 contre l'immigration qui normalement n'a pas lieu d'être
11:07 et tombe sous le coup de la loi et qui a valu, à ordre nouveau, sa dissolution
11:13 puisque le meeting qui a été organisé sur ce thème, donc en 1973,
11:19 a donné lieu à des incidents très violents,
11:22 les gauchistes de la Ligue communiste d'Alakribine
11:24 et d'autres groupes ayant entrepris d'attaquer la salle de réunion.
11:29 Il y a eu, entre les gauchistes et les policiers,
11:31 des affrontements extrêmement violents qui ont mis 70 policiers au tapis,
11:35 entre autres, donc quand on parle de violence,
11:38 cette violence n'est pas récente,
11:41 il y avait déjà des violences extrêmement importantes
11:44 dès ces années-là et même bien avant.
11:46 Et donc, à la suite de cela, le gouvernement a dissous à la fois
11:52 les agresseurs, en l'occurrence les communistes,
11:54 et les agressés, en l'occurrence ordre nouveau.
11:57 Donc à partir de là, d'autres groupes ont repris en quelque sorte le flambeau
12:02 et ont continué eux aussi à dénoncer.
12:05 Je le répète, non pas à cette époque,
12:06 il ne s'agissait pas de dénoncer l'immigration légale,
12:09 c'était l'immigration illégale qui était visée par ces campagnes.
12:13 Alors il y a une voie importante, je l'ai citée tout à l'heure,
12:15 dans les années 70 et qui est essentielle dans ces 50 années qui vont suivre
12:20 et qui ne s'est toujours pas tue en 2023, c'est celle de Jean-Marie Le Pen.
12:23 Il va mettre, lui, l'immigration au cœur du débat avec une affiche choc,
12:28 1 million d'immigrés, c'est 1 million de chômeurs en trop.
12:31 Voilà, alors cette affiche-là, de mémoire, date de 1978,
12:36 mais avant que le Front National ne s'empare lui aussi de ce thème,
12:43 il s'en est d'ailleurs, d'une certaine manière, emparé dès sa fondation en 1972,
12:47 puisque dans le premier, on va dire, "programme" du Front National de 1972,
12:55 il est déjà question de l'immigration.
12:57 Mais avant, à la suite d'Ordre Nouveau, il y a aussi le Parti Défense Nouvelle,
13:02 qui va aborder le thème, je ne vais pas dire mener des campagnes,
13:10 parce que ça n'est pas juste.
13:13 Les thèmes principaux de l'époque, vous l'avez rappelé tout à l'heure,
13:15 c'était l'anticommunisme et puis une certaine forme d'antigaullisme.
13:19 Mais le thème de l'immigration est abordé très vite,
13:22 notamment dans les publications du Parti Défense Nouvelle,
13:26 et ensuite, le Front National, qui existe en parallèle au PFN,
13:32 s'empare lui aussi de cette question, aborde cette question.
13:36 Il y a le cri d'alarme politique, mais il y a aussi le cri d'alarme culturel,
13:40 qui va être illustré par un écrivain, un remarquable écrivain,
13:45 qui est Jean Raspail, qui lui, va marquer durablement les esprits,
13:49 à travers un ouvrage qui s'intitule "Le camp des Saints".
13:52 C'est un ouvrage qui date, lui, de 1973, et c'est un roman prophétique.
13:56 – Exactement, oui.
13:58 Alors "Le camp des Saints" paraît la même année
14:01 que le fameux meeting d'Ordre Nouveau, dont je parlais à l'instant.
14:05 Et Jean Raspail le dit lui-même,
14:07 dans la présentation qu'il a faite de l'ouvrage,
14:09 il s'agit pour lui de tirer un signal d'alarme,
14:15 c'est-à-dire qu'il pressent ce qui attend les pays européens,
14:21 puisqu'il ne s'agit pas simplement de la France,
14:24 mais il s'agit de l'Europe entière.
14:26 Et donc Jean Raspail, face à cet avenir qui l'angoisse,
14:31 décide donc de publier ce roman prophétique,
14:35 qui va durablement marquer les esprits,
14:38 puisque c'est un roman, comme il l'a dit en 2005,
14:41 que toute la classe politique a lu,
14:43 mais que probablement il n'aurait pas pu écrire et faire paraître aujourd'hui,
14:48 ou tout au moins ça serait beaucoup plus difficile,
14:50 c'est lui-même qui l'a écrit.
14:53 – Le scénario c'est l'arrivée d'un million de migrants.
14:56 – L'arrivée d'un million de migrants qui viennent d'Inde,
14:59 qui viennent du Gange,
15:00 dont les bateaux s'échouent sur les côtes sud de la France,
15:07 et qui à partir de là, descendant de cette flotte
15:10 qui les a amenés jusque sur les rivages de l'Europe,
15:14 commencent à déferler d'abord sur notre pays,
15:17 et puis ensuite sur les pays voisins.
15:21 Et devant cette arrivée,
15:24 les systèmes en place dans nos pays, dans notre pays, s'effondrent,
15:32 les gouvernements s'effondrent, les armées s'effondrent,
15:35 et les populations se retrouvent face à ces masses de gens miséreux,
15:42 qui inspirent à la fois de la pitié, mais en même temps de la peur,
15:46 parce qu'on sent bien que le monde qui vient
15:48 ne sera plus du tout le monde que l'on a connu,
15:51 c'est un monde qui s'effondre.
15:53 Et donc, comment réagir face à cela ?
15:56 Et en fait, la réaction, c'est que tout se délite,
15:59 tout s'effondre, et l'Occident, l'Europe occidentale sombre
16:06 à la suite de cette affaire.
16:08 – Ce qui devait arriver, arriva.
16:10 Dans ce roman de Jean Raspail,
16:13 il y a bien évidemment le caractère prophétique
16:15 de l'arrivée d'une masse importante de migrants,
16:17 toute chose connue aujourd'hui,
16:19 il y a aussi la réaction du peuple français,
16:22 et Raspail prend le pari dans son roman
16:25 d'une résistance très faible, même anecdotique aux migrants.
16:29 Et on s'aperçoit que des années 70 et toutes les années 80,
16:33 en dehors de quelques hommes politiques,
16:36 qu'on va trouver au FN, mais aussi au RPR quelquefois,
16:42 hormis ces hommes politiques, au CNI, dans les autres formations de ce type,
16:46 hormis quelques voix comme celle de Jean Raspail,
16:49 cela va être le grand silence,
16:51 le grand silence qui sera juste brisé par des intérêts rituels,
16:55 on pense à Jean-Yves Le Gallou,
16:57 ou par des journaux comme le Figaro Magazine,
17:01 pendant un temps, et le journal Présent,
17:03 ou bien d'autres, Minute, Roll et d'autres.
17:06 Mais c'est quand même une petite résistance.
17:08 Oui, c'est une petite résistance, une résistance qui est,
17:12 alors on ne va pas dire marginale,
17:14 parce que malgré tout, il y a beaucoup de gens qui ont voulu
17:21 et fait en sorte de mettre en garde les Français.
17:24 Mais la grande difficulté de cette affaire,
17:27 c'est qu'il y a les individus et il y a les masses.
17:32 Contrairement à ce que disent nos adversaires
17:35 qui nous accusent de xénophobie ou de racisme,
17:37 dans nos milieux, personne n'a quoi que ce soit contre les individus.
17:42 Ce ne sont pas des personnes qui sont ciblées,
17:45 ce sont des masses.
17:46 Et le résultat de la présence de ces masses humaines,
17:50 qui d'abord ont pour effet de changer notre paysage démographique.
17:54 La France d'aujourd'hui n'est plus la France des années 60.
17:58 Et la France à venir, la France de 2030,
18:02 sera encore profondément différente.
18:04 Et la question qui se pose dès le départ,
18:06 et la question qu'ont posé tous ces gens
18:09 dont vous venez de rappeler le nom,
18:11 c'est "la France sera-t-elle encore française ?
18:14 Pourra-t-on encore parler de France ?"
18:16 Et d'ailleurs, l'une des choses qui doit nous interpeller,
18:19 c'est qu'aujourd'hui nos gouvernants ne parlent plus de la France d'ailleurs,
18:23 ils ne parlent plus que de la République.
18:25 Pourquoi est-ce qu'ils ne parlent plus de la République ?
18:27 Parce que la seule chose qui aujourd'hui est de nature
18:32 à rester commune à l'ensemble des habitants de ce territoire
18:36 qui s'appelle la France, c'est la République.
18:39 Ce sont les lois de la République, les principes, les valeurs de la République.
18:42 Et ils sentent bien que la situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui,
18:47 c'est que nous sommes les sujets d'une République,
18:51 mais nous n'avons plus en commun une culture,
18:53 nous n'avons plus en commun une histoire,
18:55 nous ne formons plus véritablement une nation.
18:58 Et c'est bien là le cœur du problème
19:00 qui a été vu par les auteurs, les militants,
19:05 les responsables nationaux et nationals,
19:08 qui a été donc dénoncé,
19:12 mais qui malgré tout s'est mis en place,
19:14 malgré tous les efforts qui ont pu être faits,
19:16 tout simplement parce que nous nous sommes heurtés à beaucoup de conformisme,
19:20 beaucoup d'idéologie aussi de la part de la gauche.
19:24 Je parle de l'idéologie de la gauche parce qu'on s'aperçoit 50 ans plus tard
19:27 que ce soit cette question de l'immigration,
19:29 que ce soit des intellectuels comme Renaud Camus,
19:32 des politiques, Éric Zemmour, Marine Le Pen, Marion Maréchal,
19:35 Jordan Bardella et Nicolas Dupont-Aignan et beaucoup d'autres.
19:38 Tous sont quand même encore l'objet d'une réprobation médiatique
19:42 et politique pesante.
19:44 C'est-à-dire que ça n'a pas changé.
19:46 Non, c'est la réduction à Hitlerum,
19:49 c'est "vous êtes un fasciste",
19:51 c'est un thème qui est entonné par la gauche depuis les années 1930.
19:56 L'objectif, c'est de faire en sorte qu'il n'y ait pas de débat.
19:59 C'est-à-dire que pour la gauche,
20:01 sur des questions aussi importantes que celles de l'immigration,
20:06 il ne saurait y avoir de débat.
20:07 Il ne peut pas y avoir de débat.
20:09 Donc il s'agit de diaboliser toutes les personnes
20:12 qui essayent d'avoir une voix différente
20:14 et d'expliquer qu'on ne va pas forcément vers des lendemains radieux.
20:20 Et on le voit bien aujourd'hui.
20:22 Ce qui est quand même extraordinaire,
20:23 c'est de voir que si tout le monde en a parfaitement conscience,
20:27 le président de la République, Emmanuel Macron,
20:29 ne s'en rend pas à la manifestation contre l'antisémitisme,
20:36 c'est essentiellement parce qu'il a peur des réactions
20:39 d'une partie de la population de notre pays.
20:42 Et donc à partir du moment où on se retrouve dans cette situation,
20:45 la question se pose de plus en plus.
20:47 Formons-nous encore une communauté nationale ?
20:49 Formons-nous encore une nation ?
20:51 Est-ce que c'est encore à l'ordre du jour ?
20:53 Et ça, ce sont des questions fondamentales.
20:55 Ça n'a rien à voir avec le racisme.
20:56 Ça n'a rien à voir avec la xénophobie.
20:59 Mais par contre, ça a tout à voir avec le droit des peuples
21:02 à rester ce qu'ils sont,
21:04 le droit des peuples à continuer leur existence
21:06 et à disposer d'eux-mêmes, exactement.
21:08 Vous évoquiez, c'est ma dernière question,
21:11 nous évoquions la première affiche du Front National,
21:14 une des premières qui soit restée dans les esprits.
21:16 "Un million de chômeurs, c'est un million d'immigrés de trouille."
21:18 J'ai regardé, vous êtes un historien de la droite nationale,
21:20 donc vous savez ça mieux que moi,
21:22 qu'à la même époque, le Front National s'écrit par voix d'affiche,
21:25 "Votez Jean-Marie Le Pen avant qu'il ne soit trop tard."
21:29 Avant qu'il ne soit trop tard.
21:30 Est-ce que vous pensez, vous, aujourd'hui,
21:32 au regard de ce qui devait arriver et qui est arrivé,
21:36 est-ce que vous pensez qu'il est tard,
21:38 qu'il n'est jamais trop tard,
21:40 ou simplement qu'il est bien tard ?
21:42 Non, je ne pense pas qu'il soit trop tard.
21:45 Je pense que nous sommes dans un pays
21:49 qui, malheureusement, a connu bien des drames,
21:52 bien des soubresauts,
21:54 bien des situations difficiles dans son histoire.
21:57 Nous sommes dans un moment, effectivement, particulièrement compliqué.
22:00 Mais je pense que la France, les Français ont encore des ressources.
22:07 Il y a encore cette volonté de continuer notre vie nationale,
22:12 notre vie de nation.
22:14 Il y a encore beaucoup de fierté chez les Français.
22:16 Et puis, contrairement à ce que l'on peut dire,
22:19 bien évidemment, l'éducation nationale a dératé.
22:21 Je suis un ancien professeur, professeur de collège.
22:25 Oui, l'éducation nationale a dératé.
22:27 Oui, la machine ne fonctionne pas comme elle devrait fonctionner.
22:30 Mais malgré tout, elle continue quand même,
22:32 tant bien que mal, de fonctionner.
22:33 Elle continue, malgré tout, de fabriquer quand même des Français.
22:38 La situation n'est pas aussi désespérée qu'on voudrait bien le croire.
22:42 Simplement, effectivement, on a des situations
22:45 qui sont très variables d'un établissement à l'autre,
22:47 d'une région à l'autre.
22:48 Mais globalement, il y a encore beaucoup de gens qui croient dans ce pays,
22:52 qui s'engagent pour le faire vivre,
22:55 pour faire en sorte qu'il continue d'exister.
22:58 Et pour nous, pour nous tous, c'est vraiment une raison d'espérer.
23:04 Il y a des tas d'initiatives.
23:05 Votre initiative ici à TV Liberté, en est une.
23:09 Il y a Synthèse Nationale.
23:12 Il y a des tas de gens qui, dans notre pays,
23:15 s'engagent, écrivent, prennent la parole.
23:18 Il y a des tas de gens qui ont envie aussi de se rassembler,
23:22 de faire quelque chose pour que ce pays existe.
23:25 Parce que fondamentalement, il y a encore énormément de Français qui aiment la France.
23:28 Il y a énormément aussi d'étrangers qui apprennent à aimer la France.
23:31 Il y en a, ça existe, et qui, eux aussi, ont la volonté de faire vivre notre pays.
23:36 Donc, je pense qu'on a des raisons d'espérer.
23:38 Mais, malgré tout, il faut que nous continuions à agir.
23:42 Il faut que nous continuions aussi à prendre la parole,
23:44 pour expliquer encore une fois que lorsque nous dénonçons
23:48 cette absence de politique d'immigration cohérente,
23:50 lorsque nous parlons d'immigration,
23:52 ça n'a strictement rien à voir avec un quelconque racisme,
23:55 une quelconque xénophobie.
23:57 Ça a tout à voir avec, encore une fois, l'identité, ce qu'est la France.
24:01 Chacun d'entre nous doit se poser cette question essentielle.
24:03 Qu'est-ce que c'est que la France ?
24:05 Et que pouvons-nous faire pour que la France continue de vivre, continue d'exister ?
24:10 Merci Didier Lecerc d'avoir témoigné de ce numéro hors série de Synthèse Nationale,
24:14 indiquer aussi que vous êtes la mémoire de la droite nationale
24:17 et que vous faites revivre aussi les personnages de cette droite nationale.
24:21 Vous aviez fait, en 2020, revivre Étienne Destiendorf,
24:25 - René Destiendorf, oui.
24:26 - Voilà, le choix de la résistance royaliste en France.
24:30 Et vous avez dernièrement consacré un ouvrage à François Delaroque,
24:34 le colonel Delaroque, qui nous a mené des croix de feu en 1934
24:39 jusqu'à la déportation et à l'internement dans les camps nazis.
24:44 François Delaroque, c'est toujours aux éditions Synthèse Nationale.
24:48 - Synthèse Nationale, exactement.
24:48 - Un personnage qu'il faut redécouvrir.
24:49 - Oui, exactement.
24:50 C'est un personnage auquel il faut rendre justice,
24:52 un personnage important qui a eu une vie passionnante.
24:57 Et puis surtout un grand Français qui s'est engagé avec abnégation,
25:00 qui a entraîné derrière lui des centaines et même entre 1,5 et 2 millions de Français
25:07 pour le redressement national.
25:10 C'est un modèle aussi pour notre époque.
25:12 C'est quelqu'un qui doit être redécouvert.
25:15 - Voilà, il doit être bien parce qu'il n'a pas de nom de rue en France.
25:18 - Exactement.
25:19 - C'est une bonne nouvelle.
25:20 Merci à vous Didier.
25:21 - Merci à vous.
25:23 [Générique]

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