Dans Face à Face Eugénie Bastié, grand reporter au Figaro, s’est exprimée sur la mort de Thomas à Crépol : «L’idée qui passe à travers cette mort est que personne n’est à l’abri. Tout le monde peut être touché».
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00:00 cet événement, je ne vais pas dire
00:02 fait divers, justement, parce que je ne
00:03 crois pas que ce soit un fait divers.
00:04 Je pense que c'est un fait
00:06 qui reflète un phénomène de société
00:08 d'ampleur. Et je crois que cet
00:11 événement, s'il a autant touché,
00:12 c'est pour plusieurs raisons. D'abord,
00:14 parce que c'est un jeune homme, un
00:16 mineur, qui
00:17 est mort. Ça renvoyait dans l'imaginaire
00:20 effectivement à la mort de Naël, je
00:21 pense, quelques mois précédents,
00:23 plus tôt, qui avait donné lieu à des
00:24 émeutes. On s'en souvient.
00:25 Donc, il y a une sorte de parallèle
00:28 entre ces deux jeunesses.
00:30 Puis, le fait que ce soit passé à la
00:32 campagne, dans un petit village,
00:33 effectivement, cette espèce de France
00:35 oubliée, périphérique, qu'on croyait
00:37 à l'abri, effectivement, de la
00:38 violence qui règne dans les quartiers
00:39 des métropoles, des gens qui avaient
00:41 fui ces quartiers-là, qui allaient
00:42 dans les petits villages.
00:43 Il y a l'idée qui passe à travers
00:45 cette mort.
00:47 Personne n'est à l'abri.
00:49 Personne n'est à l'abri. Tout le monde
00:50 peut être touché. Et puis, évidemment,
00:52 le couteau qui est quand même devenu
00:54 aujourd'hui l'arme
00:55 de cette délinquance,
00:58 le couteau qui a tué Dominique
01:00 Bernard, le couteau qui a tué
01:02 Samuel Paty.
01:03 Le prolongement de la main de certains.
01:04 Avec ces agressions au couteau qui se
01:06 multiplient dans notre pays et dont,
01:07 effectivement,
01:08 contre lesquelles on n'agit pas.
01:13 Et donc, ça a montré une...
01:14 Je pense que c'est pour ça que ça a
01:16 été aussi frappant. Ça a aussi frappé
01:18 les imaginaires. Et puis, évidemment,
01:19 tout de suite, cette mécanique du
01:21 déni qui se met en place, qui est
01:22 toujours là, mais qui, à mon avis, ne
01:23 marche plus. C'est-à-dire,
01:24 effectivement, l'idée que c'est
01:26 un fait divers.
01:27 Cela ne représente
01:28 pas un phénomène de société.
01:31 Jusqu'à ce qui s'est passé hier
01:33 à Ramban-sur-Isère et qui est tout
01:35 de suite récupéré pour faire
01:37 diversion.
01:38 [Musique]
01:41 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]