France 3, 11/10/1993 :
- Coming-next
- Bande annonce "Le Grand Sommeil"
- Bande annonce "Yakuza"
- Publicités
- Bande annonce "La Marche du Siècle"
- Début JT "Soir 3" (Christine Ockrent)
A noter :
- La pub "Europe 1" avec Fabrice Luchini
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A noter :
- La pub "Europe 1" avec Fabrice Luchini
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00:00 ♪ ♪ ♪
00:02 ♪ ♪ ♪
00:03 La soirée Jean Cocteau continue
00:05 avec les mariés de la Tour Eiffel, tout de suite après le Soir 3.
00:08 ♪ ♪ ♪
00:13 Robert Mitchum est sur France 3.
00:15 ♪ ♪ ♪
00:17 Une soirée pas comme les autres.
00:19 - Combien on vous réclame ?
00:21 - 10 000 livres avant ce soir.
00:23 - Pouvez-vous faire quelque chose ?
00:25 - On ne sait pas au chantage.
00:27 - 20h50, le grand sommeil.
00:29 Sur la peau du détective Marlowe, aux côtés de Sarah Miles et James Stewart,
00:32 il file une info de bonne famille.
00:35 (bruit de pas)
00:38 - Ah oui, j'ai honte de te demander cela et de peut-être te mêler à des affaires en peu.
00:42 - À 23h05, Yakuza.
00:45 - Vous, monsieur Kilmer, qui n'êtes pas Yakuza,
00:48 rien ne vous force à tuer Tonno avec un sabre.
00:51 - Sous la baguette de Sidney Pollack, il investit le monde convulsif des gangsters japonais.
00:56 - Jeudi, dès 20h50, deux relais patent du Grand Michoum sur France 3.
01:01 ♪ ♪ ♪
01:07 ♪ ♪ ♪
01:16 - Avec l'uranium, Kojima crée le combustible nucléaire.
01:20 Dans le monde entier, au coeur des réacteurs,
01:24 ce combustible devient source d'électricité.
01:27 Retraité par Kojima, recyclé par Kojima,
01:31 cet uranium donnera encore de l'énergie.
01:34 Kojima, la matière première du nucléaire.
01:38 ♪ ♪ ♪
01:41 - L'esprit frais, c'est celui d'aujourd'hui.
01:44 Aujourd'hui, Paella à la Catalan.
01:46 Un plat cuisiné fleurit Michoum, au rayon frais.
01:49 ♪ ♪ ♪
01:54 - Chez Vedette, on sait que pour laver la laine sans l'abîmer,
01:57 il faut la bercer tout doucement.
01:59 C'est une question de bon sens.
02:01 Alors Vedette a inventé le premier lave-linge à programme pendulaire.
02:05 Il berce la laine, comme à la main, en toute confiance.
02:11 Ce lave-linge s'appelle écologie,
02:14 parce qu'en plus, il a le bon sens de consommer très peu d'eau.
02:17 Écologie de Vedette. Vedette mérite votre confiance.
02:21 ♪ ♪ ♪
02:22 - Sous votre peau, la peau dont vous rêvez.
02:25 Découvrez-la avec Fruition, le nouveau soin d'estélaudère.
02:28 Fruition est un complexe exclusif à base de triple acide de fruit
02:32 qui réactive votre peau tout en douceur.
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02:45 Découvrez Fruition, une exclusivité estélodère.
02:49 ♪ ♪ ♪
02:52 - Regardez attentivement.
02:55 Vous allez assister à quelque chose qui ne se produit que rarement.
02:59 ♪ ♪ ♪
03:12 (explosion)
03:15 Nouvelle Rover série 600.
03:17 Combien de voitures aussi bien conçues?
03:20 Rover série 600, avant tout, c'est une rover.
03:23 ♪ ♪ ♪
03:26 - Du désert australien à la grande muraille de Chine.
03:30 ♪ ♪ ♪
03:33 Des neiges du Fujiyama aux grandes étendues du Far West.
03:38 Chaque jour, plus de 500 avions United Airlines
03:43 relient pour vous les cinq continents.
03:45 De Paris à Washington, Los Angeles, Chicago et San Francisco sans escale.
03:51 Chaque jour, envolez-vous en grande compagnie.
03:54 ♪ ♪ ♪
04:00 United Airlines. Le monde est à vous.
04:06 René Château Vidéo, la mémoire du cinéma français vous présente.
04:10 ♪ ♪ ♪
04:12 Edith Piaf.
04:14 ♪ ♪ ♪
04:17 Tino Rossi.
04:19 ♪ ♪ ♪
04:21 Luis Mariano.
04:23 ♪ ♪ ♪
04:26 Une exclusivité René Château Vidéo, la mémoire du cinéma français.
04:31 - Écoutez, c'est horripilant.
04:35 Pourquoi ces gens dont la parole est la fonction,
04:40 pourquoi ces gens, quand on leur donne un micro, ils ne disent plus rien?
04:45 Mais pourquoi?
04:47 - Dans "Mon oeil", avec Jean-Luc Delarue,
04:49 les gens de la télé ne font pas le voyage pour rien.
04:52 "Mon oeil", 8h40, 9h.
04:54 ♪ ♪ ♪
04:57 ♪ This is the man ♪
05:00 - "Sweet Soul and Blues Ballad".
05:02 ♪ ♪ ♪
05:03 Une sélection des plus grands titres de la musique anglo-saxonne.
05:06 ♪ ♪ ♪
05:07 "Sweet Soul and Blues Ballad".
05:09 20 artistes légendaires pour une compilation indispensable.
05:13 - Vous savez utiliser un simple laplinge.
05:16 Alors vous savez utiliser un micro-ordinateur aussi puissant et performant qu'un Compaq.
05:22 Un, il suffit de choisir un programme.
05:24 Deux, vous appuyez sur le bouton.
05:27 Trois, la machine travaille toute seule.
05:31 Avec Compaq, vous avez un résultat impeccable.
05:35 On ne fait pas plus facile.
05:37 Et votre Compaq vient à bout de toutes les tâches, tout en douceur.
05:41 Compaq, à suivre.
05:44 ♪ ♪ ♪
05:50 ♪ ♪ ♪
05:54 - Mystère de la vie, mystère de la naissance.
05:59 Comment l'extraordinaire machine humaine se développe-t-elle durant neuf mois,
06:02 passant de quelques millimètres à plusieurs dizaines de centimètres ?
06:06 À quel moment ?
06:07 Comment se forment le cœur, les yeux, les membres, le sexe, le cerveau du futur bébé ?
06:11 Comment aujourd'hui peut-on déceler une anomalie dès les premières semaines ?
06:14 Mieux, comment opère-t-on ce qui n'a encore qu'un embryon ?
06:17 Autant de sujets que Jean-Marie Cavada traitera avec les meilleurs spécialistes du moment
06:21 dans "La Marche du Siècle", mercredi 13 octobre, 20h50, sur France 3.
06:27 ♪ ♪ ♪
06:31 - Journée de grève demain dans plusieurs services publics,
06:35 à l'appel de forces ouvrières et de la CGT,
06:37 auxquelles se joindront par endroits la CFDT et d'autres syndicats.
06:41 Perturbations à la SNCF, à la RATP, à Air France, à La Poste et à France Télécom.
06:46 C'est le premier mouvement social important depuis le changement de majorité.
06:51 Jusqu'à quel point peut-il servir de test aux syndicats comme au gouvernement ?
06:55 Peut-il illustrer l'émergence d'un front syndical,
06:58 ou au contraire en traduire l'éparpillement ?
07:01 L'analyse croisée de Marc Blondel, secrétaire général de Forces Ouvrières,
07:05 et de Pierre Rosanvalon, professeur en sciences sociales à l'École des Hautes Études.
07:10 Bonsoir, pas de répit pour Bernard Tapie, son bras droit,
07:14 Elie Fellous, le patron de Bernard Tapie Finance et de Testu,
07:18 et ce soir en prison près de Saint-Omer.
07:21 Deux juges d'instruction de Bétune ont demandé sa mise en détention provisoire,
07:25 malgré les réticences du parquet.
07:27 Ils ont fait incarcérer aussi un conseiller juridique de BTF.
07:31 Vendredi dernier déjà, ils avaient demandé la levée de l'immunité parlementaire
07:35 du député des Bouches-du-Rhône, Xavier Bodin-Hulin.
07:39 Elie Fellous dort donc ce soir en prison.
07:44 PDG de Bernard Tapie Finance, il était aussi jusqu'à ce week-end PDG de Testu,
07:48 filiale du groupe.
07:49 Il a été mis en examen en août pour faux usage de faux et pour abus de biens sociaux.
07:54 Les deux juges d'instruction chargés de l'affaire sont persuadés
07:57 qu'il y a eu gestion frauduleuse de Testu depuis le sommet du groupe Tapie.
08:01 Prêts, rachats et contrats de gérance auraient, selon la justice,
08:04 servi à financer l'OM ou la campagne électorale de Léon Schwarzenberg
08:08 sur la liste Énergie Sud.
08:10 Elie Fellous est donc en détention provisoire ainsi qu'un conseiller juridique de BTF,
08:14 Bernard Gachet, qu'on voit ici dans les couloirs du palais de justice de Bétune.
08:18 Les avocats ont décidé de faire appel de la décision.
08:22 - Elle touche un homme de 58 ans, au passé irréprochable,
08:27 qui clame son innocence avec force et dont l'honnêteté et la fidélité
08:33 au service de Testu ne peuvent être mises en doute par quiconque.
08:37 - Les avocats constatent aussi que le procureur n'avait pas réclamé la mise en détention.
08:42 Pour eux, cette sanction est une opération.
08:45 Opération contre Bernard Tapie, peut-être.
08:47 Hier, il réitérait sa confiance à Elie Fellous et affirmait qu'il allait verser 240 millions pour sauver Testu.
08:53 Depuis vendredi, les deux mêmes juges d'instruction chargés de l'affaire demandent la levée de son immunité parlementaire.
09:01 - Par ailleurs, dans une autre affaire, l'affaire Péchinet, jugée fin septembre,
09:05 le parquet de Paris a décidé aujourd'hui de faire appel.
09:08 Cette procédure vise tous les prévus.
09:11 Après un week-end bien difficile, la situation s'est améliorée aujourd'hui dans le sud-est du pays.
09:17 Le Rhône est partout en décru, mais l'état d'alerte est maintenu cette nuit.
09:22 Isabelle Billet, Xavier Baudin-Hulin.
09:25 - L'amélioration est nette dans tout le sud-est de la France.
09:29 Décru du Rhône, à Avignon par exemple, le niveau du fleuve a baissé en 24 heures de plus d'un mètre.
09:35 Même évolution dans le Vaucluse.
09:37 La Saône, elle, reste à une cote élevée mais stationnaire.
09:40 Amélioration donc, mais crainte aussi, un nouveau bulletin d'alarme a été diffusé par Météo France.
09:46 Des pluies à caractère orageux sont prévues cette nuit dans le sud de la vallée du Rhône,
09:50 le Languedoc et la Provence.
09:52 Elles vont remonter rapidement vers le nord pour toucher la Franche-Comté.
09:56 - Les précipitations atteindront demain matin l'est du Rhône ainsi que la Corse.
09:59 L'alarme météo est donc en place pour au moins 24 heures.
10:02 - Trois blessés, deux disparus, c'est le bilan encore provisoire de l'explosion d'un immeuble de 4 étages dans le centre de Rouen.
10:09 Les sauveteurs ont réussi à dégager une femme gravement blessée,
10:13 mais ils ignorent toujours ce soir si d'autres personnes se trouvent sous les décombres.
10:17 - La déflagration s'est produite en fin de journée.
10:19 Selon toute vraisemblance, elle serait due au gaz.
10:22 - La démonstration de force du pouvoir algérien après l'assassinat hier d'un médecin et d'un haut fonctionnaire du ministère de la Justice.
10:30 Le gouvernement a fait exécuter ce matin 13 islamistes, tous condamnés à mort pour terrorisme et subversion.
10:36 - Depuis le début de l'été, les violences politiques auraient déjà coûté la vie à 370 personnes en Algérie.
10:42 - Un attentat contre l'éditeur norvégien de Salman Rushdie.
10:46 Il avait publié en 89 les versets sataniques.
10:49 Ce matin, il a été blessé devant son domicile.
10:52 Trois balles tirées dans le dos, son état de santé est ce soir jugé critique.
10:56 L'attaque n'a pas été revendiquée, mais à Oslo, les enquêteurs n'excluent pas une action des islamistes iraniens.
11:04 - Ils sont deux, l'un est américain, l'autre est anglais et ils ont reçu ce matin le prix Nobel de médecine.
11:09 Les professeurs Robert et Sharps sont généticiens.
11:12 Ils ont été récompensés pour la découverte des gènes à structure discontinue.
11:17 - Leurs recherches ont notamment servi à mettre au point de nouveaux traitements pour certaines maladies héréditaires.
11:22 - Ayrton Senna au volant d'une Williams Renault la saison prochaine, aux côtés de Damon Hill.
11:28 C'est officiel depuis ce matin.
11:30 - Le pilote brésilien remplacera Alain Prost qui arrête la compétition.
11:33 Senna quitte McLaren et n'utilisera donc pas le moteur Peugeot qui équipera désormais les Curie britanniques.
11:39 - Pour la première fois depuis la mise en place du gouvernement Balladur, les syndicats vont tenter demain de tester leurs forces
11:47 et aussi la grogne de leurs adhérents, en tout cas dans le secteur public.
11:51 Force ouvrière et la CGT ont appelé parallèlement à la mobilisation.
11:55 La CFDT fait bande à part mais se joindra par endroit et selon les secteurs au mouvement de grève avant d'organiser sa propre manifestation vendredi prochain à Paris.
12:04 Ce sont surtout les transports qui seront touchés.
12:08 Prenez vos précautions, surtout en Ile-de-France.
12:10 Le métro et le RER risquent de très mal circuler ainsi que la SNCF.
12:14 Quant à Air France, la moitié des moyens courriers seulement sera assurée.
12:19 Inquiétude face à la récession, hostilité face à la politique gouvernementale.
12:24 Réformes spécifiques prévues dans telle ou telle entreprise.
12:28 Les syndicats qui organisent le mouvement veulent en faire un premier coup de semence au gouvernement
12:34 sans pour autant masquer leur désunion ou leurs différentes analyses.
12:38 A la différence des années 70, l'unité syndicale n'est plus de mise.
12:42 Agnès Melinier.
12:44 1977, tous les syndicats manifestent contre la politique de Raymond Barre.
12:53 A l'époque, la CGT et la CFDT se battent toujours côte à côte.
12:56 Et EFV se veut l'interlocuteur privilégié des patrons et du gouvernement.
13:00 Des images passées.
13:02 16 ans plus tard, ce n'est plus dans la rue que les secrétaires généraux des grandes centrales se retrouvent ensemble,
13:07 mais dans des colloques.
13:09 Comme ici à Paris samedi, ils sont invités par le journal La Croix à débattre de l'emploi.
13:14 La CGT et la CFDT se retrouvent fortuitement côte à côte.
13:17 Et même si le 30 septembre, Nicole Nota et Louis Vianney ont petit déjeuner ensemble,
13:21 ils sont loin de s'être entendus.
13:24 J'entends seulement la CGT parler de refus de la loi,
13:28 parler de refus d'un tas d'autres choses,
13:31 mais je ne sais pas véritablement les solutions qu'ils proposent
13:34 en tenant compte de la situation réelle,
13:37 pour qu'effectivement il y ait moins de chômeurs et moins d'exclusions dans ce pays.
13:41 C'est justement un même refus du plan emploi qui conduit la CGT et Forces Ouvrières
13:45 à se retrouver dans des actions communes.
13:47 Comme en 1991, lors d'une tentative de grève générale,
13:50 demain, ils appellent à des débrayages et des manifestations.
13:53 Alliance objective donc pour ces deux frères ennemis
13:56 dont les relations sont faites d'unification et de séparation.
14:00 Pour la CGT, ce n'est pas un face-à-face, mais le début d'un plus large mouvement.
14:05 Non seulement nous sommes ensemble,
14:09 mais nous sommes aussi avec de nombreuses organisations, CFDT, CFTC, CGC.
14:13 Tout le monde dit ce qui est en train de grandir dans ce pays,
14:16 c'est un courant unitaire extrêmement fort,
14:19 que nous avons l'intention de faire grandir encore.
14:22 La CFDT fait pour l'instant cavalier seul en lançant dès aujourd'hui une semaine d'action.
14:27 Mais certains de ces militants seront dans la rue demain avec les autres,
14:30 comme à Lyon, le 29 septembre,
14:32 où toutes les organisations ont manifesté pour l'emploi.
14:35 Les actions unitaires se multiplient, à la base dans les entreprises,
14:39 comme à la SNCF mercredi dernier.
14:42 Ce mouvement est très sensible, mais sera-t-il plus fort que les différences d'analyse des leaders
14:47 pour faire avancer la machine syndicale ?
14:50 - Marc Londel, bonsoir, vous êtes le secrétaire général de Force Ouvrière.
14:57 A votre avis, le mouvement demain sera un test de l'émergence de cette unité syndicale,
15:04 ou au contraire, ce qui va prévaloir,
15:07 ce sont les différences, je dirais, de mode d'action et aussi d'analyse.
15:12 - Je veux préciser qu'à l'origine, l'initiative de Force Ouvrière,
15:16 c'était de demander à ces organisations dans les départements
15:21 à faire des manifestations, des rassemblements,
15:24 avec comme objectif la lutte contre le chômage,
15:27 et puis d'autres, bien entendu, d'autres vendications.
15:30 La CGT a répondu en disant "nous vous suivons".
15:33 - Oui. - Je suis fort satisfait.
15:35 La CFDT, partiellement, il y a à peu près une vingtaine d'unions départementales
15:40 qui ont déclaré "nous vous suivrons".
15:42 Eh bien, j'en suis fort satisfait aussi.
15:44 Alors, je juge, moi, cette action comme une tentative d'éveil.
15:49 Nous voulons essayer de voir si les gens ont enfin compris
15:54 qu'il fallait réagir et ne plus subir.
15:57 En définitive, c'est ça l'élément test.
15:59 - Mais vous n'avez pas eu de contact officiel avec la CGT ?
16:01 - Non, je n'ai pas eu de contact officiel avec Vianney,
16:04 je n'ai pas pris de petit déjeuner avec lui.
16:06 - Et pourquoi ?
16:07 - Tout simplement parce que ça n'est pas dans la pratique de force ouvrière.
16:11 Vous savez que nous avons un différent qui est quasi historique
16:14 et que le fait de rencontrer Vianney aurait une signification politique
16:18 à laquelle je ne veux pas donner à ce mouvement.
16:20 Il faut bien qu'on se comprenne.
16:22 Ceci étant, il est clair qu'il n'y a plus en France une organisation syndicale
16:26 capable de mobiliser l'ensemble des salariés.
16:29 Toutes les organisations syndicales ont une zone d'influence,
16:32 mais celle-ci n'est pas suffisante pour lancer un mouvement tout seul.
16:36 Je suis donc réaliste et je n'ai pas fermé les portes
16:39 lorsque j'ai pris l'initiative du 12 octobre.
16:42 - Mais si je comprends bien, M. Blondel,
16:43 vous voulez faire un mouvement aussi unitaire que possible,
16:46 mais sans lui donner pourtant la signification politique
16:50 qui paraît dans la logique de l'action de demain.
16:53 - Non, madame, un mouvement unitaire, c'est un mouvement
16:56 qui serait fait à l'appel des organisations,
16:59 et un appel unitaire.
17:01 Dans les faits, là, au niveau des confédérations,
17:05 il n'y a pas d'appel unitaire.
17:07 Il y a appel unitaire au PTT parce que nos camarades veulent défendre,
17:11 lutter contre la privatisation.
17:13 Et là, au niveau de cette branche, c'est parti.
17:15 Il y a appel unitaire ou quasi-unitaire à la SNCF
17:20 parce qu'il y a des problèmes particuliers.
17:22 D'ailleurs, au passage, il est peut-être bon de noter,
17:24 en 10 ans, on a perdu 80 000 emplois à la SNCF.
17:27 Donc ça explique un petit peu notre démarche
17:30 quand on parle de lutte contre le chômage.
17:33 Là, il y a appel unitaire sur le plan sectoriel,
17:36 mais sur le plan confédéral, il n'y a pas d'appel unitaire.
17:39 - Voilà qui est dit.
17:41 Pierre-Rose Envalon, bonsoir.
17:42 Vous êtes, vous, professeur aux hautes études,
17:44 spécialiste en sciences sociales.
17:46 Est-ce que les manifestations de demain
17:50 vous paraissent très différentes
17:53 de ce qu'a pu être le mode d'action syndical
17:56 au cours des 15 ou 20 dernières années ?
17:59 - Eh bien, la notion même de journée nationale d'action
18:02 a presque un petit air rétro.
18:04 On se trouve un peu soudainement replongé dans les années 70,
18:07 et le petit reportage montrait les grandes manifestations
18:10 de l'automne 1977.
18:12 Pendant toutes les années 70, en effet,
18:14 à l'automne et au printemps généralement,
18:16 il y a eu des grandes journées nationales d'action.
18:18 Mais l'idée de journée nationale d'action dans ces années 70
18:21 était centrée sur une mobilisation de nature presque politique.
18:25 D'ailleurs, vous avez bien vu, dans le défilé 1977,
18:28 au côte-à-côte, vous aviez les leaders syndicaux
18:30 et les leaders politiques.
18:31 C'est d'ailleurs pourquoi Eiffel, à l'époque,
18:33 ne participait pas à ces journées-là,
18:35 critiquant leur politisation.
18:37 Aujourd'hui, il me semble frappant de constater
18:40 qu'il y a une sorte de décalage entre l'idée de mobilisation
18:44 et celle d'action pertinente pour traiter les questions de l'emploi.
18:48 - C'est-à-dire ?
18:49 - Qu'il faille mobiliser la société, oui.
18:51 Que la société ne soit pas les bras ballants,
18:54 ne soit pas inerte face aux difficultés actuelles,
18:57 c'est tout à fait positif et souhaitable.
18:59 Mais est-ce que c'est une journée nationale d'action
19:01 qui permettra de gérer ces questions ?
19:03 Non, on voit aujourd'hui que c'est davantage,
19:05 dans chaque entreprise, presque dans chaque service,
19:08 dans chaque établissement,
19:09 que se jouent les questions de partage du travail,
19:13 de réorganisation du travail.
19:15 Il y a, en quelque sorte, un décalage
19:17 entre les problèmes d'emploi tels qu'ils se posent,
19:21 qui ne sont pas des problèmes simplement de politique générale,
19:24 mais qui sont des problèmes d'entreprise, d'organisation du travail,
19:27 de gestion sociale,
19:29 et puis une méthode, disons, qui reste considérée
19:32 comme tout à fait au sommet,
19:34 orientée vers la mobilisation politique,
19:37 orientée vers la loi, alors que c'est davantage.
19:39 - Et qui ne concerne que le secteur public, en tout cas pour demain.
19:42 - Alors là, il y a une différence fondamentale
19:44 avec les années 70.
19:45 Dans les années 70, bien sûr,
19:47 les gros bataillons du secteur public étaient toujours en avant,
19:51 mais derrière, il y avait aussi l'action du secteur privé.
19:55 Et là, on a le sentiment d'une sorte de décalage.
19:58 Ce sont pratiquement ceux qui ont relativement le moins de problèmes
20:02 qui vont demain se lancer dans l'action,
20:05 alors que ceux qu'il y a besoin de mobiliser,
20:07 eh bien, sont un peu les oubliés de la mobilisation.
20:10 - M. Vendée. - Il me semble-t-il, au moins, une question à discuter.
20:12 - Pardonnez-moi, je ne sais pas si c'est le genre de l'émission,
20:16 mais ça va devenir un véritable débat. Je me trompe, là.
20:18 - Mais pourquoi pas ?
20:19 - Je me trompe. M. Pierre-François Vallon est en train de prendre la parole
20:22 à la place de Nicole Notta. Il faut quand même être clair.
20:25 - Pas du tout. Là, c'est l'observateur qui parle.
20:27 - Non, soyons très clairs.
20:28 D'abord, ça va peut-être être une petite révélation,
20:31 mais moi, j'ai donné consigne à l'ensemble des organisations EFOR
20:34 d'écarter toute présence d'hommes politiques à l'intérieur des manifestations.
20:39 - Pourquoi ? Vous ne voulez pas politiser, donc, votre message à l'endroit du gouvernement ?
20:44 - Ce que je souhaite, c'est faire infléchir la politique du gouvernement,
20:48 la politique économique. Et en particulier, je ne crois pas au partage du travail.
20:54 C'est donc clair, il faut qu'on relance la mécanique économique.
20:58 Et c'est ce que nous revendiquons pour régler le problème du chômage,
21:01 non pas du tout le partage de ceux qui ont des emplois ou bénéfices.
21:05 Faire la charité pour donner une partie de nos emplois, ça ne changera rigoureusement rien.
21:10 Il faut une relance économique. Alors, on peut y croire ou ne pas y croire.
21:13 On peut être partisan de la croissance ou ne pas être partisan de la croissance,
21:16 mais on ne peut pas me faire remarquer que demain, nous lançons les gens dans l'action
21:21 parce qu'ils sont dans le secteur public. Je viens de vous dire, madame,
21:24 que j'ai demandé à toutes les unions départementales interprofessionnellement
21:30 de lancer un rassemblement et des manifestations demain en fin de journée.
21:35 C'est ensuite que d'autres organisations et des organisations FO ont lancé un mouvement
21:41 parce qu'ils avaient des problèmes et que ces problèmes pouvaient s'assimiler aux nôtres.
21:45 Mais la démarche, c'est justement pour tester, pour voir si les gens considèrent
21:50 que le chômage est inéluctable ou s'ils vont rompre avec leurs peurs et se faire entendre.
21:55 Permettez-moi de faire remarquer que nonobstant ce fait, le fait que les gens du service public,
22:00 qui ont le droit de faire grève, qui peuvent faire grève sans risque excessif,
22:04 encore que, on m'a dit qu'il y avait des réquisitions déjà pour les PTT.
22:08 Mais ceci étant, eh bien, ça prouve un geste de solidarité parce qu'ils luttent, eux aussi,
22:13 contre le chômage et qu'ils sont demandeurs à la fois de traiter les problèmes des salaires,
22:18 parce qu'il faut une relance par la demande, et à la fois de sauvegarder et le service public
22:23 et les régimes de protection sociale pour éviter les exclusions d'ailleurs.
22:26 - Mais, M. Blandel, d'une certaine manière, M. Balladur, qui se souvient lui aussi des années 70,
22:32 puisqu'il était activement mêlé à l'époque aux négociations salariales avec les syndicats,
22:37 est-ce que M. Balladur vous a, en quelque sorte, réhabilité ?
22:40 Il a eu pris grand soin, tout au long de l'été, de mener avec vous et avec vos collègues, si j'ose dire,
22:46 de longues négociations. Est-ce que vous ne pensez pas que les syndicats, malgré tout,
22:51 de plus en plus, représentent finalement bien davantage ceux qui ont encore un emploi
22:58 que ceux qui, malheureusement, n'en ont plus ?
23:00 - Ah ben, ça, c'est une évidence. C'est une tradition en France...
23:03 - Mais c'est un problème pour les syndicats.
23:05 - Non, mais c'est une tradition en France, quand on est chômeur, on n'appartient plus à l'organisation syndicale.
23:09 C'est quasiment impossible à les maintenir dans l'organisation syndicale.
23:12 - Mais c'est pas un problème, ça, de représentativité et de légitimité pour les syndicats ?
23:16 - Ecoutez, Madame, ça ne veut pas dire pour autant que nous ne défendons pas leurs intérêts.
23:19 Quand je me bagarre pour maintenir le régime unédit et que je le fais financer,
23:23 y compris par une augmentation des cotisations sociales pour les salariés,
23:27 c'est pas en faveur des chômeurs, c'est un geste de solidarité, pas des moindres.
23:31 Alors, je crois qu'il faut éviter de couper l'organisation syndicale en morceaux de cette façon.
23:35 Ça n'est pas, à mon avis, la bonne approche.
23:37 Par contre, où je vous donne acte, c'est que M. Balladur a réussi à nous remettre en place d'interlocuteur.
23:43 Et ça, c'est bien. - Ça, c'est un bon point pour lui.
23:45 - Parce que depuis quelques années, on était plutôt confinés dans une place de partenaire ou d'associé.
23:52 Moi, j'aime mieux être un interlocuteur parce que je défends les intérêts des salariés.
23:56 Et je dis bien, l'appel que j'ai lancé, c'est pour les chômeurs, les retraités et les salariés en activité, public et privé.
24:03 - M. Rojanvalon, d'un mot encore, est-ce que vous pensez que la représentativité des grandes centrales syndicales va être, en quelque sorte, observée de près demain ?
24:13 - Bien sûr, mais ça n'est pas simplement sur le terrain des bataillons mis dans la rue que se joue cette représentativité.
24:19 On sait, hélas, je dis hélas parce que c'est quelque chose de grave pour la société française,
24:23 qu'en une quinzaine d'années, à peu près la moitié des effectifs syndicaux ont fondu à peu près de moitié.
24:28 La question fondamentale est de savoir si aujourd'hui, c'est véritablement à travers le fantasme d'une sorte de nouveau Grenelle que les choses progresseront socialement en France.
24:38 Et là, il y a peut-être une équivoque dans l'attitude du Premier ministre, parce qu'il était très positif de requalifier les syndicats comme interlocuteurs valables.
24:46 Ça, c'est quelque chose qui me semble très important.
24:48 Mais en les requalifiant, la façon dont ça s'est passé cet été a peut-être donné l'illusion que c'était à nouveau des discussions de sommet qui allaient pouvoir régler les problèmes sociaux.
24:57 Or, il me semble qu'il y a une différence de nature fondamentale entre la façon dont les problèmes sociaux se posent aujourd'hui et la manière dont les problèmes sociaux se posaient dans les années 70.
25:07 Dans les années 70, c'était la globalisation. C'était grâce à la croissance à travers la loi des mesures générales qu'on pouvait progresser.
25:14 Aujourd'hui, le progrès social, il se fait au coup par coup, de façon décentralisée, disséminée, si vous voulez.
25:21 C'est une différence de méthode. Et il me semble que les syndicats retrouveront véritablement le sens de l'idée même de mobilisation, qui est très positive,
25:30 s'ils s'adaptent à cette nouvelle donne de la mobilisation sociale, à cette nouvelle donne, disons, de la décentralisation des problèmes sociaux.
25:40 Et il ne faut pas simplement rêver de globalisation, même si c'est plus facile, évidemment.
25:44 — M. Ranzerwallon, M. Blondel, je vous remercie. Je vous rappelle donc demain, journée d'action syndicale à l'appel de Forces ouvrières et de la CGT.
25:53 Place maintenant à une nouvelle rubrique dans ce journal. Guy Lagas, je vous propose de temps en temps de décrypter l'actualité, d'y déceler les tendances,
26:04 les idées, les modes, les innovations qui, par petites touches ou par grandes embardées, vont changer notre vie quotidienne.
26:11 Ce soir, à suivre le streetball, comme on dit en américain.
26:16 — Vous l'avez remarqué, à chaque coin de rue, on joue au basket. C'est la nouvelle mode.
26:22 Ça s'appelle le streetball, le basket de rue. Et ça vient des États-Unis.
26:25 Une mode ou plutôt une stratégie lancée de toute pièce par les grandes marques de sport américaines.
26:30 Exemple Nike, qui a investi plus de 20 millions de dollars sur la star Michael Jordan pour lancer sa gamme de vêtements.
26:36 Car plus qu'un sport, le streetball, c'est un mouvement, une façon d'être. Et le streetballeur a son style bien défini.
26:41 Les baskets montantes, le T-shirt Jordan et la musique rap.
26:44 — Ça commence par les fringues, les habits, les chaussures. Et puis le basket est arrivé.
26:50 Et il y a eu une sorte de boule médiatique. Et Jordan est venu avec. Et puis on a commencé à le copier.
26:56 Une mode, une stratégie marketing, le streetball est également une manière de prévenir la délinquance, comme ici.
27:01 Chicago, capitale de la célèbre équipe des Bulls et de la violence urbaine.
27:05 Tous les soirs, de minuit à 4 h du matin, ces délinquants suivent un entraînement intensif de basket à la midnight league.
27:11 Ici, le mot d'ordre, la discipline. Les gangs ne s'attendent plus aux coins des rues, mais au centre de terrains de sport.
27:17 En fait, qu'il soit récréatif, éducatif ou même commercial, le streetball déchaîne les passions.
27:23 Un jeu qui s'apparente moins à un sport qu'à un nouveau phénomène de société.
27:28 Et aviez aux amateurs, l'histoire du basket existe en cassette vidéo chez Polygram.
27:33 Tous les grands déparqués et leurs meilleurs moments.
27:36 Voyons encore avec Françoise Laborde l'essentiel de l'actualité économique ce soir.
27:40 Et d'abord, un sondage de l'IFOP sur le moral des petites et moyennes entreprises.
27:46 Immobile, en attente de la reprise, c'est l'attitude qui prévaut chez les petits patrons interrogés par l'IFOP.
27:53 63% ne prévoient aucun investissement dans les prochains mois.
27:58 Et ils sont 43% à avoir réduit leur prix de façon très sensible pour garder leurs clients.
28:03 Conséquence, ils ne voient venir la reprise économique ni d'Allemagne, ni dans les accords du GATT.
28:09 Non, pour 48% des petits patrons, la relance viendra par l'augmentation du pouvoir d'achat, c'est-à-dire par la consommation.
28:16 Mais le plus surprenant dans cette enquête réalisée par la Chambre de commerce et d'industrie,
28:21 c'est l'attitude des petits patrons à l'égard de l'action gouvernementale.
28:24 Ils sont 63% à ne pas avoir cherché à récupérer l'avance de TVA à laquelle ils avaient droit,
28:31 et ils estiment que la loi sur l'emploi n'incite pas encore à embaucher.
28:35 Ainsi donc, sans être critiques à l'égard du gouvernement, les petits patrons apparaissent surtout indifférents,
28:41 comme si face à la crise, ils avaient surtout choisi d'attendre une tendance inquiétante
28:46 quand on sait que les PME sont les premières créatrices d'emplois en France.
28:51 Un coup de cœur pour terminer ce journal, un coup de cœur pour un jeune homme indigné et courageux
29:03 qui veut nous prendre à témoin des ravages de l'indécence et de l'esprit mercantile auprès de ceux qui souffrent.
29:08 Il s'appelle Olivier Bénard Rousseau, il a 30 ans, il est malade du sida, en phase terminale, dit-il.
29:15 Il a acheté aujourd'hui une page entière dans le journal Libération,
29:18 qu'il a apporté avec sa photo, sa maquette, la typographie qu'il avait choisie,
29:22 un vrai travail de pro sur son visage, qui nous regarde en face.
29:27 Il n'y a pas le tatouage qu'un fabricant de pulls au vert a osé photographier sur une fesse ou sur un dos,
29:33 le tatouage est dans un coin en haut à gauche.
29:39 Je trouve que Benetton a oublié une chose très très belle dans sa pub, il a oublié qu'elle serait vue par des malades,
29:45 des mourants, des gens qui souffrent.
29:47 Moi je trouve qu'on ne peut pas vendre en utilisant le calvaire des gens, c'est aussi bête que ça.
29:53 Olivier Bénard Rousseau a payé sa page de pub 79 000 francs, le même tarif que Benetton,
30:01 il a payé comptant 25 000 francs, le reste il veut le payer par traite quand il le pourra.
30:06 à suivre.
30:06 [SILENCE]