France 3, 03/03/1994 :
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00:00 Plus de 12 ans et un sacré culot pour prendre le dernier train du quai Tangard après les soirs 3.
00:06 [Musique]
00:12 Classique, madame va faire ses courses et moi je dois m'occuper des petits monstres.
00:18 A force de leur crier après, j'ai perdu ma voix.
00:21 Heureusement, j'avais mes victor's bleus, les bonbons qui font du bien à la gorge.
00:26 Arthur, je t'ai déjà dit de mettre ton maillot.
00:29 Victor's bleu pour la gorge, extra fort, extra frais.
00:33 Plugins de Brise, branchez-le.
00:35 Hé, ça marche.
00:37 ♪ Branchez-le, branchez-le ♪
00:38 Plugins, c'est facile. Plugins pour 45 jours de fraîcheur parfumée.
00:43 Plugins de Brise, et maintenant une nouvelle forme.
00:46 Brise, changez d'air.
00:49 [Musique]
01:17 [Musique]
01:30 Décidement, il n'y a que la Romandise 9 qui les résiste.
01:34 L'album de Nathalie Fischer.
01:38 [Musique]
01:44 Découvrez le charme d'un piano féminin.
01:47 [Musique]
01:51 Nathalie Fischer, un album disponible en cassette et disque compact.
01:56 [Musique]
02:05 Nathalie Baye et la cute.
02:07 Philippe Léotard, le Mac.
02:09 [Musique]
02:10 C'est parti, Steve.
02:12 [Musique]
02:14 Je te souviens de ma ciné.
02:16 [Musique]
02:18 [Musique]
02:21 Ne balance pas.
02:23 [Musique]
02:24 On parle de vengeance.
02:26 [Musique]
02:30 Joue au calibre, Ricard. Tu pars pour deux piges.
02:34 [Musique]
02:35 Lundi, 20h50, La Balance. Deux poids et deux mesures, sur France 3.
02:39 [Musique]
02:48 Mobilisation aujourd'hui contre le contrat d'insertion professionnelle des jeunes.
02:52 Plus de 10 000 manifestants à Paris.
02:54 Matignon fait quelques concessions au syndicat pour éviter la rupture, sans renoncer au décret.
02:59 Les jeunes diplômés auraient droit à 80% du salaire conventionnel et non plus à 80% du SMIC.
03:05 Face au chômage des jeunes, tous les moyens sont-ils bons ?
03:09 La discrimination salariale en fonction de l'âge est-elle légitime ?
03:13 Le travail compte-t-il plus que son prix ?
03:15 Le dialogue entre un grand patron, Claude Bebert, le président d'AXA, et un jeune étudiant en BTS, Arnaud Dubin.
03:23 Bonsoir. Deux hommes ont été mis en examen aujourd'hui pour l'assassinat du député Yann Pien.
03:29 Les deux exécutants présumés du crime, sans qu'on en sache plus sur ces commanditaires.
03:35 Isabelle Billet, Éric Thibault.
03:37 Âgés de 28 ans, les deux tueurs présumés appartiennent au milieu varroa.
03:41 Le pilote de la moto Epifanio Pericolo tient un bar près de Toulon.
03:45 Il avait déjà été impliqué dans un attentat à l'explosif.
03:48 Le présumé tueur, Denis Labadie, est lui employé municipal à la mairie de Lacroix près d'Yerres.
03:54 Ces deux hommes nient les faits, mais les enquêteurs disposent de plusieurs indices.
03:58 Un témoin les a reconnus, et la blessure du pilote pourrait être la conséquence d'une chute de moto.
04:04 Ils ont été écroués ce soir.
04:06 Les motifs qui ont conduit le juge d'instruction à prendre cette décision, conformément aux réquisitions du parquet,
04:12 sont les nécessités d'éviter toute pression sur les témoins, d'éviter toute concertation avec des co-auteurs ou complices.
04:24 Mais ces deux hommes apparaissent comme des exécutants.
04:27 La justice s'efforce maintenant de démasquer les commanditaires de l'assassinat de Yann Piat.
04:32 Elisabeth Kosboudboul n'est pas à voir de détails quand il s'agit de raconter son enfance.
04:37 En revanche, elle est moins bavarde quand on la questionne sur ses activités professionnelles.
04:42 Avocate, oui, mais sans clients, sans affaires et sans bureau pendant plus de dix ans.
04:47 Ou bien l'argent qui a alimenté ses comptes en Suisse ? Pas de réponse demain, suite du procès devant la cour d'assises de Paris.
04:54 François Mitterrand relève la tête dans les sondages. Plus deux points pour sa côte de confiance.
05:00 C'est le résultat d'un sondage Saufresse, Figaro magazine.
05:03 Edouard Balladur perd sept points. 54% des Français continuent quand même à le plébisciter. Contre 40% pour le président.
05:11 Les cours du poisson sont trop bas. Du coup, les pêcheurs refusent de le vendre à la Rochelle.
05:16 20 tonnes ont été retirées de la criée. Même situation de crise dans les ports bretons.
05:20 Samedi, le comité de survie de la pêche sera reçu par Edouard Balladur à Matignon.
05:25 Les États-Unis pourront prendre des sanctions commerciales contre tout pays qui ne respecte pas les règles de concurrence.
05:33 Bill Clinton vient de signer un décret dans ce sens. Et cette mesure vise tout particulièrement le Japon.
05:38 400 prisonniers palestiniens libérés ce matin par Israël. Un nouveau geste pour calmer les esprits, selon Idza Krabine.
05:48 Par ailleurs, Shimon Peres a engagé aujourd'hui des discussions avec un parti d'extrême droite afin qu'il rejoigne le gouvernement.
05:54 Un moyen pour lui de consolider sa position à la Knesset.
05:58 Cinq députés kurdes retranchés depuis hier dans le Parlement turc à Ankara.
06:03 Ils craignent pour leur vie depuis que le gouvernement a levé leur immunité parlementaire.
06:07 Hier soir, deux d'entre eux ont été arrêtés.
06:10 Accusés de séparatisme, ils sont passifs de la peine de mort.
06:13 Ces parlementaires demandent maintenant l'asile politique.
06:16 Ségolène Royal envoyée en mission en Turquie a passé la nuit dernière à leur compagnie.
06:20 Sa réaction ce soir à son retour à Paris.
06:23 Ce sont des députés qui ont été élus par les Kurdes, qui ont peur, qui ont physiquement peur.
06:30 Moi j'ai assisté à la levée de l'immunité parlementaire dans ce Parlement.
06:34 Ils étaient seuls et leur seul crime, si l'on peut dire,
06:39 c'est d'avoir tenu des discours dans lesquels ils prononçaient le mot "peuple kurde".
06:44 L'attention retrouvée aux Proches-Orient,
06:48 les soubresauts du règlement de la situation en Bosnie,
06:52 deux dossiers clés sur le bureau du secrétaire général des Nations Unies.
06:56 On n'a plus entendu M. Boutros-Ghali depuis l'ultimatum de l'OTAN.
07:00 Il a accepté dans un entretien enregistré cet après-midi de répondre à nos questions.
07:05 Première question, appuie-t-il le général Kott qui a demandé aujourd'hui des renforts d'urgence,
07:11 10 000 hommes de plus sous casque bleu, si l'on veut faire progresser la paix en Bosnie ?
07:17 Oui, c'est une demande que nous avons faite depuis le mois de mai dernier.
07:22 Et nous avons eu des difficultés à obtenir ces casques bleus supplémentaires.
07:27 Certains pays ont mis à notre disposition des troupes, mais elles manquent d'équipement.
07:33 Là, le général Kott demande spécifiquement aux États-Unis d'envoyer des troupes.
07:38 Vous pensez que Washington est prêt ?
07:40 Je ne sais pas, mais effectivement, un des grands problèmes des Nations Unies,
07:45 c'est la fatigue des États membres qui hésitent beaucoup à envoyer des troupes supplémentaires.
07:52 À Moscou, il y aurait eu donc un accord entre la Russie et M. Karachitch
07:58 pour la réouverture de l'aéroport de Tuzla en Bosnie.
08:01 Est-ce que cet accord vous paraît suffisant ou est-ce qu'il faudrait pour bien faire un nouvel ultimatum de l'OTAN ?
08:07 Je ne pense pas qu'on a besoin d'un nouvel ultimatum et que je pense que l'aérodrome sera ouvert
08:13 dans des conditions similaires à l'ouverture de l'aérodrome de Sarajevo.
08:17 Est-ce que vous souhaitez que l'OTAN fasse une nouvelle fois preuve de fermeté ?
08:23 Mais si jamais on a besoin de fermeté, nous n'hésiterons pas à demander à l'OTAN.
08:29 Et on n'en a pas besoin à votre avis ?
08:31 Ça dépend de la conjoncture. Pour le moment, nous n'avons pas eu besoin.
08:36 La France voudrait un administrateur pour Sarajevo,
08:41 mais sa résolution a bien du mal à passer au Conseil de sécurité.
08:44 D'après vous, c'est une bonne idée ?
08:46 Oui, nous avons déjà établi des contacts avec certaines personnalités
08:51 pour gérer et administrer la ville de Sarajevo.
08:54 Qui ça ?
08:55 J'ai rencontré le Premier ministre britannique avant-hier et nous avons discuté
09:01 de la création d'un fonds pour la reconstruction de Sarajevo.
09:07 Et quel genre de personnalité pour administrer Sarajevo ?
09:10 Ce sera une personnalité qui appartient à un État membre et de préférence une personnalité neutre
09:17 qui appartient à un pays nordique.
09:21 Mais rien n'a encore été établi définitivement.
09:26 Alors on voit bien aussi combien c'est difficile en ce moment au Proche-Orient.
09:31 Vous semblez encore une fois en bisbille avec les Américains.
09:35 Vous êtes pour l'envoi d'observateurs de l'ONU dans les territoires occupés, contrairement à Washington ?
09:42 Nous avons déjà des troupes des Nations Unies au golan sur la frontière entre l'Égypte et Israël,
09:53 la frontière entre le Liban et Israël. Nous avons même des observateurs à Jérusalem.
09:57 Il n'y a aucune raison pour ne pas admettre un certain nombre d'observateurs
10:02 dans ces régions qui vont aider, contribuer à créer une nouvelle atmosphère entre Palestiniens et Israéliens.
10:11 Pourtant M. Rabin vient de répéter son hostilité à toute présence internationale de ce type.
10:18 La présence internationale existe effectivement en ce moment.
10:22 Nous avons l'UNRWA, nous avons l'UNICEF, nous avons le UNDP,
10:26 nous avons des centaines de fonctionnaires qui travaillent sur place.
10:29 Mais ils n'ont pas de besoin de sécurité ?
10:31 Ce sont des fonctionnaires internationaux.
10:33 Ce que je suggère, c'est que certains fonctionnaires auraient une mission unique
10:38 qui consisterait à observer, à créer des cordons sanitaires
10:42 pour créer une nouvelle confiance entre les protagonistes de ce conflit.
10:46 Vous pensez que les Palestiniens ont besoin, depuis la tuerie d'Hebron, d'une vraie protection internationale ?
10:53 Je pense que la protection internationale, même si elle est symbolique,
10:57 pourrait contribuer à détendre l'atmosphère et à créer une confiance mutuelle.
11:04 Voilà, c'était donc les premières déclarations du secrétaire général des Nations Unies à Média français
11:10 sur la situation au Proche-Orient et en Bosnie.
11:13 Place maintenant au dossier qui domine aujourd'hui l'actualité et les préoccupations en France,
11:18 le chômage des jeunes, un triste record d'Europe.
11:21 Un jeune Français sur quatre est touché.
11:23 Tout au long de la journée, dans la rue à Paris et à Matignon, entre le Premier ministre et les syndicats,
11:29 un étrange dialogue s'est noué.
11:31 Les jeunes, ce matin, craignaient un SMIC jeune, même pour les jeunes diplômés.
11:35 Ce soir, sans renoncer au décret, le gouvernement apporte des garanties et quelques concessions.
11:42 Marie-Claire Thiers nous explique tout ça.
11:45 Ils étaient environ 10 000 étudiants et lycéens sur le boulevard Saint-Germain à Paris pour crier leur inquiétude.
11:51 Ils ne voient aucune différence entre le contrat d'insertion professionnel, le CIP et un SMIC jeune.
11:57 Et ils refusent d'être payés moins pour le seul prétexte qu'ils ont moins de 26 ans.
12:02 80% du SMIC, ça ne nous intéresse pas du tout.
12:05 Dans un an, on sort de l'école, on fait un BTS, généralement, pour sortir tout de suite dans la vie active,
12:11 et on se retrouve avec rien. 3 700 francs, c'est rien du tout.
12:14 On peut être caissière à un autre prix, comme tout le monde le dit. On gagnera plus.
12:18 Dans ces cas-là, l'école ne sert plus à rien. On est allé dans la rue il y a un mois pour manifester pour l'école publique.
12:23 Apparemment, on n'a pas compris le message à Matignon.
12:25 Il faut bien comprendre que même des étudiants à Bac +5 peuvent bénéficier de ce contrat à 3 700 francs.
12:31 Ça veut dire qu'on va avoir une société égoïste où ça va être la concurrence entre les générations. Et ça, on le refuse.
12:38 Les étudiants manifestaient pendant que les syndicats étaient réunis en table ronde avec le gouvernement à Matignon,
12:44 depuis le matin, pour discuter des modalités d'application du contrat d'insertion professionnelle.
12:49 Toutefois, la CGT claquait la porte à 13 heures.
12:53 La CGT ne peut pas cautionner une discussion qui se limiterait à un simple habillage du décret initial.
13:04 Les autres syndicats ont poursuivi les négociations et obtenu dans l'après-midi que les jeunes diplômés Bac +2 ou +
13:11 soient payés à 80% du salaire conventionné dans la branche et non pas en dessous du SMIC.
13:17 C'est la seule avancée d'une discussion qui a duré 5 heures.
13:20 Nous n'avons rien signé. Il n'y a aucun accord.
13:24 Il y a une proposition de la part du Premier ministre qui renvoie notamment à des débats techniques
13:30 et qui précise très clairement la prorogation des dispositions existantes et une mise en place expérimentale du CIP.
13:39 Le gouvernement cherche à bouger sans bouger.
13:43 Visiblement, le gouvernement a compris qu'il s'était mis dans une impasse avec la création de ce contrat d'insertion professionnelle.
13:50 Je crois qu'aujourd'hui, nous avons avancé.
13:53 Et je tiens à faire observer que finalement, quoiqu'on en ait dit, que la démarche de dialogue engagée par 4 confédérations vaut bien d'autres démarches.
14:02 Demain, les 4 confédérations syndicales se rencontreront pour tenter d'établir une stratégie commune.
14:07 Elles ont un mois pour essayer de convaincre le gouvernement.
14:10 Arnaud Dubin, bonsoir. Vous avez 21 ans. Vous êtes étudiant en BTS, Action commerciale à Paris.
14:18 Vous avez été manifesté aujourd'hui ?
14:20 Non, je n'ai pas été manifesté, mais je suis là ce soir pour accompagner les étudiants à se révolter par rapport à cette mesure.
14:28 Oui, enfin, une mesure qui n'est plus tout à fait celle contre laquelle il protestait tout à l'heure.
14:33 Vous êtes soulagé parce qu'avec votre diplôme bientôt, plus question de SMIC jeune en cas de chômage.
14:39 Non, c'est plus question de SMIC jeune en cas de chômage.
14:42 Ceci dit, les salaires qu'on va avoir vont être basés sur 80% du salaire conventionnel.
14:47 Donc, cela dépend des entreprises.
14:49 Et de plus, cette mesure est inacceptable parce que c'est une dévalorisation totale de notre diplôme.
14:54 Et en plus, si on se compare à un bilan qui est établi pour le Sénat par l'INSEE, si une baisse des charges patronales de -20% était faite, cela créerait 300 000 emplois.
15:06 Je ne vois pas en quoi on dit maintenant aux étudiants on va vous faire un contrat d'administration professionnelle.
15:11 Oui, alors maintenant l'avis d'un patron, Claude Bébéard. Bonsoir.
15:15 Vous êtes l'un des plus grands patrons français, président d'AXA, le premier groupe privé d'assurance.
15:19 Et vous faites partie de ceux qui cherchent des solutions nouvelles et pragmatiques aux problèmes du chômage.
15:25 Vous approuvez le contrat d'insertion professionnelle d'après ce que j'ai pu lire.
15:29 Est-ce que vous regrettez ces concessions du gouvernement cet après-midi ?
15:33 Non, pas du tout. Je crois qu'il faut être très pragmatique dans ces problèmes-là.
15:38 Mettez-vous dans la peau d'une entreprise qui a le choix entre une personne qui est sur le marché du travail à l'heure actuelle et qui est utilisable immédiatement
15:51 et un jeune qui sort de l'école avec un diplôme, un diplôme tout à fait respectable, mais qui a besoin d'une période d'adaptation.
15:58 Si l'entreprise est amenée à payer les deux au même tarif, que fera l'entreprise ?
16:03 Il est évident qu'elle va prendre celui qui est déjà expérimenté et qu'elle ne va pas prendre celui qui est déjà expérimenté.
16:07 C'est ce qu'elle fait déjà jusqu'ici.
16:09 C'est ce qu'elle fait en général jusqu'ici, sauf dans tous les cas où il y a des solutions.
16:14 Parce que n'oubliez pas qu'il y a des solutions d'apprentissage, il y a des solutions de contrat de formation divers et variés qui existent déjà.
16:19 Mais il faut que l'entreprise ait un intérêt à prendre un jeune plutôt que quelqu'un qui est déjà formé et qui est utilisable immédiatement.
16:29 Arnaud Dubin, ça c'est un argument que vous comprenez.
16:32 Oui, je le comprends, mais je ne suis pas forcément d'accord. Parce que là, on remet totalement en cause notre diplôme,
16:38 qui est un diplôme de brevet technicien supérieur, qui à la base nous donne les capacités d'exercer un métier.
16:44 Notre cursus scolaire nous permet d'avoir des stages en entreprise, donc de connaître le milieu d'entreprise et d'avoir une certaine culture d'entreprise.
16:52 Donc on vient nous dire maintenant qu'on ne nous permet pas d'accéder aux entreprises parce que d'autres personnes sont plus formées que nous.
16:59 À ce moment, on rentre dans un cercle vicieux qui permet aux jeunes qui n'ont pas des capacités dans les entreprises et qui n'ont pas cette culture d'entreprise,
17:06 même si elles ont un diplôme, d'accéder à avoir un emploi. Donc je dirais que là, on rentre dans un paradoxe.
17:13 Je crois qu'il ne faut pas tout à fait voir les choses comme celle-là. D'abord, il y a des entreprises qui font des choses qu'elles ne sont pas obligées de faire.
17:22 Par exemple, je peux vous dire que dans notre entreprise à nous, nous embauchons des jeunes, mais que en dehors de cela, je dirais, si vous me permettez cela par esprit civique,
17:31 on embauche un certain nombre de jeunes dont on n'a pas un besoin immédiat parce que notre entreprise peut se le permettre pour les former et pour les aider à avoir
17:40 quelque chose qui leur permettra, s'ils ne restent pas chez nous, de trouver un employeur. Le problème est que la formation scolaire est une chose.
17:51 Les besoins de l'entreprise, c'est autre chose. Et il y a une passerelle à faire de l'un à l'autre.
17:58 Mais la passerelle, vous la faites passer par un tutorat.
18:00 Alors le tutorat, le tutorat, à mon avis, c'est une excellente chose. C'est meilleur que la formation professionnelle.
18:07 Vous savez, c'est parking de formation professionnelle qui existe et qui correspond, qui ressemble étonnamment à une poursuite de la formation scolaire.
18:15 Le tutorat, quand vous avez quelqu'un qui connaît un métier, qui vous prend en charge, qui crée des liens personnels avec vous, et bien ce tuteur, il vous apprendra le métier, d'une part.
18:26 Et si ensuite, il ne peut pas obtenir que vous restiez dans l'entreprise parce que l'entreprise a des difficultés pour telle ou telle autre raison, ce tuteur aura à cœur de vous suivre et d'essayer de vous trouver un job ailleurs.
18:37 C'est ce qui se passe à l'heure actuelle dans une entreprise qui est Schneider, où Schneider a décidé d'embaucher 3500 jeunes comme cela avec un tutorat. Et ça marche remarquablement.
18:46 Oui, mais vous me citez l'exemple de deux entreprises qui, je dirais, en bon cœur. Est-ce que toutes les PME ne vont pas profiter du CIP, comme toute la société, vers des abus ?
18:55 Les bénéficiaires du CIP sont les chefs d'entreprise, notamment des PME. Si on en croit M. Rebuffel, qui est, je dirais, le directeur de la CGPME,
19:05 il pense que le CIP coûte cher à l'entreprise. Et ceci justifie les 80% du SMIC. Alors là, je ne comprends pas. Je dirais que les PME vont profiter du système,
19:17 c'est-à-dire vont employer les étudiants pendant un an, comme elles le font en ce moment avec des stagiaires. Ça ne leur coûte pas cher. Et ensuite, vont apprendre un autre.
19:24 Alors je dirais, quelles sont nos garanties pour rester dans l'entreprise ? Et quel est notre objectif, je dirais, nos garanties sociales ? Et qu'est-ce qu'on va faire plus tard ? On reste dans une impasse.
19:32 D'accord. Alors, je comprends votre souci très très bien. Mais je dirais que s'il y a des entreprises qui se conduisent comme cela... Bon, d'abord, premièrement, aux syndicats faire leur travail.
19:43 Les syndicats sont là pour dénoncer les abus, comme ceux dont vous venez de parler. Aux inspecteurs du travail aussi, à faire leur travail. Les inspecteurs du travail sont là pour dénoncer les abus.
19:55 Et même dans le cas que vous citez, eh bien, si un jeune se présente auprès d'une autre entreprise en disant "j'ai passé un an en entreprise, j'ai pas fait un stage, c'est pas pareil, j'ai travaillé pendant un an en entreprise avec un tuteur qui m'a appris le métier",
20:10 eh bien, le jeune a plus de valeur, c'est moins l'expression, plus de valeur sur le marché du travail que le jeune qui arrive simplement en disant "j'ai un diplôme et j'ai fait des stages".
20:22 D'accord, mais je vous réponds à ça. Pourquoi je fais des études actuellement alors que je pourrais faire un apprentissage, avoir une formation en entreprise et donc être embauché plus tard ?
20:32 Oui, mais si vous êtes apprenti, vous n'allez pas avoir le SMIC non plus. Vous allez avoir quelque chose d'inférieur. Je crois que... Écoutez, ce message est tout simple. Pardonnez-moi de la citation.
20:46 C'est-à-dire, entrez dans l'entreprise. Et une fois que vous êtes dans l'entreprise, à vous de faire votre chemin. Et l'entreprise, l'expérience nous montre, si vous voulez, que les jeunes que nous prenons en entreprise,
20:58 sous n'importe quelle forme que ce soit, on les connaît et avant de les mettre dehors, on réfléchit à deux fois.
21:05 Est-ce que ce soir, vous pouvez me dire "M. Arnaud Dubin, je vous embauche, à combien et pourquoi ?"
21:10 Ah, voilà la bonne question !
21:12 Voilà la bonne question. C'est très bien. Mais écoutez, voulez-vous qu'on en parle tout à l'heure ?
21:15 On peut regarder cela. On peut regarder ce que l'on peut vous proposer.
21:20 Mais je n'accepterais pas les 80% du SMIC.
21:22 Mais on n'en est plus là, hein, aux 80% du SMIC. Donc je rappelle que d'après les négociations d'aujourd'hui, on en est pour des gens comme vous, Arnaud Dubin,
21:31 c'est-à-dire ce qu'on appelle des BAC+2, donc des gens qui ont déjà un diplôme et qui risquent d'être au chômage pendant six mois.
21:42 Cela aurait droit, en fait, à un salaire conventionnel jeune.
21:47 Oui, mais ça ne nous satisfait pas. Nous sommes quand même payés 80%, où sont les 20% ?
21:51 Oui, et il n'y a pas de plus.
21:52 Arnaud, vous avez quel âge ? Vous avez 20 ans ?
21:53 J'ai 21 ans.
21:54 21 ans.
21:55 L'avenir me fait peur. Et je vais dire que les mesures qu'on nous a proposées avant-hier, pour moi, elles peuvent être considérées par un étudiant comme un job estival.
22:04 Je dis bien un job estival. Et ce n'est pas un travail. Quel est notre avenir ? Quelles sont nos garanties ? Pour l'instant, il n'y en a aucune.
22:10 Alors, vous avez à l'actuel 3 millions de personnes qui sont en recherche de travail. Plus de 3 millions de personnes sont en recherche de travail.
22:16 Là-dedans, vous avez des chefs de famille qui ont 30 et quelques années.
22:19 Et c'est dramatique d'être jeune sans emploi, mais c'est peut-être encore plus dramatique d'être un homme de 35 ans avec deux enfants à charge et être non sans emploi.
22:27 Oui, mais là, on parle des étudiants.
22:28 Laissez-moi terminer. Donc, vous dites vous, et vous avez raison de dire, mais enfin, je fais des études, on ne reconnaît pas la valeur de mes études.
22:35 Attendez, vous avez 20 ans, 21 ans, vous avez une longue vie devant vous. Bon, même si vous avez deux ans à passer avec 80 % du SMIC ou 80 % de la branche professionnelle,
22:48 ou chez nous, 80 % de notre salaire minimum qui est au-dessus de tout cela, si vous voulez, situez, essayez de le situer dans une perspective de votre carrière en général.
22:58 Et à ce moment-là, votre problème, je le répète, c'est d'entrer dans l'entreprise. Vous prenez un risque. Vous acceptez quelque chose.
23:03 Tant pis, il vaut mieux être là qu'être au chômage, qu'être dans la rue.
23:06 Et puis après, débrouillez-vous. Battez-vous.
23:09 Vous êtes la livre française parce que vous sortez de Polytechnique.
23:11 Il y a longtemps.
23:12 Il y a longtemps. Mais est-ce que justement, il y a longtemps que vous êtes sorti de Polytechnique, si on vous proposait 80 % du salaire professionnel, est-ce que vous l'auriez accepté ?
23:20 Je peux vous dire qu'en 1929, les polytechniciens qui sortaient – 1929, c'était la crise, vous savez –, les polytechniciens qui sortaient, il y en avait qui étaient au chômage, qui n'avaient rien.
23:29 Et j'ai rencontré un jour un polytechnicien qui était après devenu directeur général d'une entreprise qui m'a dit « J'ai failli me suicider parce que j'avais une femme et deux enfants et je n'avais rien pour vivre ».
23:39 C'est une minorité. Vous n'allez quand même pas dire que les polytechniciens sont au chômage actuellement.
23:43 Il y a des polytechniciens au chômage. Il n'y en a pas beaucoup.
23:45 Il n'y en a pas beaucoup. Tandis que TTS, il va y en avoir beaucoup.
23:47 Une dernière question et pardon d'interrompre votre dialogue. Quand M. Baladur, comme il l'a répété encore une fois ce soir à TF1, dit qu'en France, vraiment, la société est bloquée et que dès qu'on touche à quelque chose, eh bien, il est extrêmement difficile de faire passer le message.
24:03 Est-ce que vous ressentez l'un et l'autre avec les différences qui vous séparent qu'il a raison ? Arnaud, d'abord, brièvement.
24:11 Je pense qu'il touche la déliberté auxquelles il n'a pas le droit de toucher. Je ne suis pas contre le changement, loin de là. Mais nous proposer le CIP, c'est pour nous, je dirais, nous qui avons quand même des objectifs de carrière.
24:22 C'est vrai que ce n'est pas tolérable.
24:24 M. Weber.