Dans son édito du 24/11/2023, Paul Sugy revient sur la thématique de l'immigration à l'échelle européenne.
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00:00 C'est News 7h54.
00:02 On est avec Paul Sujit.
00:04 On va parler immigration.
00:06 Vous vouliez revenir ce matin, Paul, sur la victoire inattendue,
00:09 il faut le dire, du candidat populiste de droite aux Pays-Bas,
00:12 Gerd Wilders.
00:13 On en parlait d'hier matin.
00:14 Comment est-ce que vous expliquez déjà son élection surprise, Paul ?
00:17 A priori, ce qui a vraiment séduit le plus, c'est son programme.
00:19 Il avait un programme qui était très clair Romain sur l'immigration
00:22 et aussi sur la présence d'une immigration musulmane,
00:24 ce qui a vraiment très clairement ciblé l'immigration musulmane
00:27 en disant "je ne veux pas d'une invasion islamique en Occident".
00:31 Il dit "je veux moins d'islam aux Pays-Bas".
00:33 Et pour ça, il faut notamment, dit-il, arrêter le droit d'asile.
00:37 Pas d'école musulmane, dit-il encore, de coran ou de mosquée.
00:40 Ça, c'est son programme politique.
00:42 Et puis, il prévoit même jusqu'à l'interdiction de porter le foulard islamique
00:45 dans les bâtiments gouvernementaux, les bâtiments publics.
00:48 Il veut rétablir le contrôle aux frontières néerlandaises,
00:51 n'accepter plus que des migrants ou des demandeurs d'asile
00:54 en provenance de pays sûrs.
00:56 Et puis arrêter les immigrants illégaux, les expulser,
00:59 notamment même les Syriens, puisque, dit-il,
01:01 une partie de la Syrie maintenant est sûre.
01:03 Donc, c'est vraiment un problème qui est centré sur ces questions-là.
01:06 Et c'est manifestement un signal politique très fort
01:08 qu'envoient sur ces sujets les électeurs néerlandais.
01:11 Et les Pays-Bas ne sont pas le seul pays où l'immigration
01:13 est devenue un sujet politique majeur en Europe ?
01:16 Non, on assiste bien, effectivement, dans tous les pays européens
01:18 concernés par une forte présence migratoire à un resserrement de la vis,
01:22 y compris venant de gouvernements qui ne sont pas à la base élus sur ce mandat
01:25 ou qui ne sont pas des gouvernements populistes.
01:27 C'est ce qui s'est passé en Allemagne, où on a complètement tourné la page Merkel.
01:31 Olaf Scholz, depuis notamment octobre, multiplie les interviews
01:34 où il va sur des sujets qui, jusqu'ici, étaient vraiment réservés à la droite allemande.
01:38 Là, il a dit encore récemment, le 20 octobre, au Spiegel,
01:40 on doit expulser à grande échelle ceux qui n'ont pas le droit de rester en Allemagne.
01:44 On doit expulser plus et plus rapidement.
01:46 Il a encore martelé il y a quelques semaines,
01:48 le nombre de personnes qui viennent actuellement chez nous est beaucoup trop élevé.
01:52 Et puis, en Suède, on l'a vu, il y a eu un gouvernement de coalition
01:55 soutenu, alors il n'y a pas de ministre d'extrême droite, mais soutenu par l'extrême droite.
01:59 Et donc, avec ce mandat qui lui est donné, de réduire fortement l'immigration.
02:05 On a vu pourtant le chef du Parti conservateur,
02:07 plutôt qualifié jusqu'ici de modérer, Ulf Christersen,
02:10 aller très fortement sur cette promesse de réduire l'immigration
02:13 qu'il associe lui-même à l'augmentation de la criminalité.
02:16 C'est une demande très forte des électeurs partout en Europe.
02:19 Oui, en fait, c'est en quelque sorte, j'ai le sentiment que c'est un ultimatum
02:22 qu'il faut adresser aux dirigeants européens, quels qu'ils soient.
02:25 En fait, on assiste à deux scénarios possibles.
02:27 Vous avez des pays comme ceux que je viens de citer en Allemagne, en Suède.
02:30 On pourrait parler aussi du Royaume-Uni, où le Premier ministre Richard Sinak,
02:33 depuis un an, multiplie aussi les fronts sur l'immigration.
02:37 On a des pays où finalement, sont des gouvernements plutôt modérés,
02:39 mais qui vont prendre à bras le corps ce sujet en s'entendant bien
02:41 que c'est leur survie politique qui est en jeu.
02:43 Et puis, il y a d'autres pays qui n'ont peut être pas su ou pas entendu
02:45 suffisamment à temps leur opinion.
02:47 Quand des gouvernements sociaux démocrates ou libéraux
02:49 n'ont pas suffisamment pris le sujet à bras le corps,
02:51 eh bien, ils sont sanctionnés très lourdement.
02:53 C'est ce qui vient de se passer aux Pays-Bas.
02:54 C'est ce qui s'était passé lorsque Giorgia Meloni a été élue aussi en Italie.
02:58 Et la demande constante qu'on voit d'un pays à l'autre
03:01 et qui revient très fréquemment des électeurs, elle se décline en trois points.
03:04 D'abord, il y a une demande de dérogation par rapport aux règles européennes.
03:07 Le droit européen est considéré comme trop en faveur,
03:10 notamment des demandeurs d'asile.
03:12 Et ça, eh bien, une partie non négligeable de l'opinion européenne veut y revenir.
03:17 Restriction du droit d'asile, ça revient donc très souvent.
03:19 Le droit d'asile est considéré aujourd'hui comme dévoyé par de nombreux Européens.
03:22 Et puis, expulsion des clandestins ou des immigrés dangereux,
03:25 c'est-à-dire qu'il y a une tolérance de plus en plus faible à l'égard des immigrés
03:28 qui mettent en péril la sûreté de l'État.
03:31 Voilà ce que demandent les électeurs européens et c'est en quelque sorte un ultimatum.
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