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00:00 - Madeleine et François, les deux personnages principaux du "Temps d'aimer" portent chacun, on l'a dit, un secret et une honte.
00:05 Et pour François, pour votre personnage, en plus, un handicap parce que vous avez une malformation qui est née d'un polio que vous avez contracté, on pense, adolescent ou jeune adulte.
00:19 Madeleine, dès votre première rencontre, vous demande, lui demande de voir sa jambe. Qu'est-ce que cette façon de boiter a apporté à votre personnage ?
00:33 - Oh, je sais pas trop, mais c'est plutôt... En fait, la réalisatrice voulait que je rentre dans le personnage, qu'il ait une forte identité visuelle.
00:41 Donc c'est vrai qu'elle m'a demandé de perdre du poids aussi, donc j'ai perdu quelques kilos. - 10 ? - 10 kilos, ouais. J'ai arrêté de manger, tout simplement. Enfin, j'ai arrêté de manger des féculents et tout ça, et de boire de l'alcool.
00:52 C'est parti vite. Et après, le boitement, je trouve que ça donne... En fait, elle voulait qu'il ait un air un peu maladif, quoi, qu'il ait l'air toujours encombré, emprunté.
01:01 En fait, c'est quand même un grand bourgeois, qu'il ait un côté très fébrile et délicat, quoi. Et je trouve qu'en fait, le fait de travailler comme ça, c'est-à-dire de travailler sur le corps avant de travailler sur la psychologie, entre guillemets, du personnage,
01:13 ça a permis de trouver ça d'une autre manière que j'ai l'habitude de travailler. - Côté proustien. - J'aurais bien été d'habitude, deux fois. - Côté proustien, un peu.
01:24 Vous avez démarré votre carrière, Vincent, en boitant, mais pour de vrai. - Oui, bien sûr. En plus, oui. Du coup, c'était pas compliqué à faire.
01:32 - C'était pour les beaux-gosses ? - Les beaux-gosses, oui, parce que je m'étais cassé le genou avant le tournage. Enfin, je m'étais fait une subluxation de la rotule, c'est-à-dire quand la rotule s'en va, puis revient.