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Intervenant·e·s : Laure de La Raudière (présidente de l’Arcep) ; Lionel Suchet (directeur général délégué du CNES) ; Sylvain Waserman (président de l’ADEME)

Comment conjuguer les savoir-faire de l’Arcep, de l’ADEME et du CNES pour concevoir une régulation pertinente du développement récent des constellations de satellites en orbite basse ? Avec l’expertise de la « finitude » et des études d’impact de l’ADEME, la connaissance fine des technologies spatiales du CNES et le pouvoir de régulation de l’Arcep sur les fréquences attribuées aux satellites, un chemin semble se dessiner… car, comme le dit Laure de La Raudière, présidente de l’Arcep, « pour que l’espace continue de faire rêver, la gestion de cet espace doit être durable ».

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https://www.arcep.fr/la-regulation/grands-dossiers-thematiques-transverses/lempreinte-environnementale-du-numerique/evenement-satellites-et-environnement.html
Transcription
00:00 Et pour la suite, on manquerait à nos obligations
00:03 si on organisait un événement sans un mot d'accueil
00:06 de nos hôtes.
00:08 Et avant de les inviter à me rejoindre,
00:09 je souhaitais souligner un point qui me semble assez important,
00:12 c'est qu'aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir sur scène
00:16 non pas un, deux, mais trois représentants
00:18 d'institutions publiques.
00:20 Et c'est assez rare.
00:21 Et en préparant cet échange, c'est vrai qu'on l'avait évoqué,
00:24 on dit souvent, en tout cas, parfois,
00:27 qu'il est difficile, de temps en temps, d'avoir ces institutions,
00:30 de les faire travailler ensemble.
00:32 Eh bien là, cet événement, justement,
00:34 incarne tout le contraire, on déjoue tous les pronostics.
00:37 Et donc, je suis vraiment ravie de pouvoir,
00:40 pour cet événement impulsé par la CEP
00:42 et coorganisé avec le CNES et l'ADEME,
00:45 accueillir Laure Delarodière, présidente de la RCEP,
00:50 Lionel Suchet, directeur général délégué du CNES,
00:54 et Sylvain Wasermann,
00:55 président et directeur général de l'ADEME.
00:57 Merci.
00:58 On peut les applaudir.
01:00 (Applaudissements)
01:02 (...)
01:14 Je vais rester debout, d'ailleurs.
01:16 Installez-vous.
01:18 Alors, pour cet accueil, on a souhaité un petit peu
01:22 un format un peu différent des discours traditionnels
01:25 où, voyons, on essaie de faire les choses
01:26 un peu différemment aujourd'hui.
01:28 Vous avez accepté de vous prêter au jeu des questions-réponses,
01:31 et donc, déjà, merci pour ça.
01:34 Et pour commencer, je voudrais me tourner vers vous, Laure,
01:37 puisque quand on parle, en fait, de satellite,
01:39 on identifie, ainsi bien, assez rapidement, le CNES.
01:42 Quand on parle d'environnement, c'est la même chose pour l'ADEME,
01:46 mais la RCEP, du coup, peut-être que dans le public,
01:48 on connaît un petit peu moins bien ce que fait la RCEP.
01:51 Et donc, si vous voulez bien commencer par nous rappeler
01:55 ce qu'est la RCEP et ce que vous faites.
01:57 -Merci beaucoup. Bonjour à tous.
01:59 Et moi aussi, je suis très heureuse
02:01 de coorganiser cet événement avec l'ADEME et le CNES.
02:06 La RCEP, c'est un régulateur dans le champ des télécommunications.
02:12 Alors, qu'est-ce que c'est qu'un régulateur ?
02:14 C'est une autorité de l'Etat indépendante
02:18 qui organise un marché, et en l'occurrence,
02:20 qui essaye de concilier des objectifs privés des acteurs
02:24 avec des objectifs publics d'intérêt général.
02:27 Quel est l'intérêt général qu'on poursuit ?
02:29 C'est d'apporter une connectivité très haut débit à tous, partout,
02:34 de qualité, à un prix abordable, qu'il soit fixe et mobile.
02:38 Et donc, avec le plan France Très Haut Débit,
02:41 vous le savez, la France porte l'objectif
02:45 de généralisation de la fibre.
02:47 Et on a, bien sûr, bâti un cadre de régulation
02:52 pour permettre l'atteinte de ces objectifs.
02:55 Mais en attendant, la fibre, dans certains territoires
02:58 et certaines personnes, sont très heureuses aujourd'hui
03:01 de pouvoir bénéficier des services des mégaconstellations
03:05 pour avoir accès à Très Haut Débit à Internet.
03:09 -Alors... -Et juste un mot,
03:14 dans le domaine des satellites, nous sommes chargés...
03:17 On arrive au bout du processus, en fait, à la RCEP,
03:20 c'est-à-dire on est chargé de l'attribution des fréquences
03:25 au niveau de la station terrienne et puis au niveau des terminaux.
03:29 Et on s'est trouvé, face à cette multiplication
03:32 d'annonces des mégaconstellations
03:34 et multiplication des satellites dans le ciel,
03:37 un petit peu démunis, parce qu'on arrive au bout du processus
03:40 et qu'on ne peut pas directement intervenir.
03:43 -Très bien, merci.
03:45 Et on reviendra sur ce sujet des mégaconstellations.
03:48 Avant d'aller justement sur ce sujet,
03:50 je voulais un petit peu revenir sur un travail,
03:52 parce que la RCEP et la DEM,
03:53 c'est pas la 1re fois que vous travaillez ensemble.
03:55 Vous avez d'ores et déjà mené une étude
03:58 sur l'impact environnemental du numérique,
04:01 qui revenait sur les impacts en 2020, si je dis pas de bêtises,
04:03 et qui faisait des projections pour 2030 et 2050.
04:06 Est-ce que peut-être vous pouvez nous en dire un mot,
04:08 pourquoi aujourd'hui c'est important
04:11 de se concentrer sur l'impact du numérique ?
04:15 Comme vous souhaitez.
04:19 -Bonjour à tous. Ravi aussi d'être ici aujourd'hui.
04:24 En fait, on s'est posé des questions assez simples
04:26 sur le numérique.
04:28 Quelle est l'empreinte carbone du numérique ?
04:31 Qu'est-ce qui va se passer si on projette
04:32 les comportements qu'on a aujourd'hui en 2030 ou 2050 ?
04:35 Pourquoi 2030 et 2050 ?
04:37 Parce que ce sont des dates importantes pour le climat.
04:40 2050, on a un objectif de neutralité carbone.
04:44 Et puis 2030, c'est un point de passage,
04:46 juste que vous l'ayez tous peut-être à l'esprit.
04:48 La France, aujourd'hui, c'est 400 millions de tonnes de carbone.
04:51 Pour pouvoir atteindre la neutralité en 2050,
04:53 il y a un point de passage en 2030 à 270 millions de tonnes.
04:56 Donc on a grosso modo 7 ans pour trouver 138 millions de tonnes.
05:01 Pourquoi je vous donne ces chiffres ?
05:02 Parce que ça veut dire qu'on a un objectif.
05:04 Et pour beaucoup, avoir un objectif avec des indicateurs,
05:07 pouvoir le piloter, avoir des plans d'action,
05:09 pouvoir voir chaque projet, chaque programme
05:11 en quoi il contribue à l'objectif, c'est un nouveau monde,
05:14 une nouvelle façon de concevoir la transition écologique.
05:17 Ce qu'on a fait avec l'ARCEP, c'est de se dire,
05:20 finalement, le numérique a une place extrêmement importante
05:22 dans notre vie.
05:23 Quel est son impact ?
05:24 Il n'y avait pas d'étude de référence pour chiffrer l'impact
05:27 et essayer de le projeter.
05:28 Alors, ça donne...
05:30 Le numérique, aujourd'hui, c'est 2,5 % de l'empreinte carbone,
05:32 10 % de la consommation électrique,
05:35 mais une croissance évidemment très rapide,
05:37 prévue à 2030, fois 6 dans les volumes,
05:40 une probablement à peu près 50 % d'augmentation
05:44 de l'impact de carbone.
05:47 Donc, voilà, l'idée, c'était un peu de s'interroger
05:50 et de voir ce que pesaient les technologies de l'information.
05:55 Et puis aussi de voir l'autre côté de la pièce,
05:58 c'est-à-dire ce que ça apporte pour la transition écologique.
06:01 Et on commence cette 2e phase,
06:03 on essaye vraiment de factualiser ce que le numérique peut apporter
06:07 à la transition écologique.
06:09 -En 2019, c'était pas évident, en fait,
06:11 de porter ce sujet avec la casquette de l'ARCEP,
06:15 parce que la plupart des acteurs que nous régulons
06:19 nous disaient que le numérique, c'est la solution.
06:23 C'est la solution, parce qu'avec les innovations numériques,
06:26 on va apporter des solutions au changement climatique.
06:30 Et en fait, on a voulu saisir ce sujet
06:33 assez précurseur, un peu lanceur d'alerte,
06:36 parce que oui, le numérique fait partie de la solution,
06:40 mais avec l'explosion du nombre d'objets connectés,
06:44 avec l'explosion des usages,
06:46 il était hors de question pour nous
06:48 que les acteurs du numérique se sentent exonérés, en fait,
06:51 des efforts à faire sur cet enjeu,
06:54 sur l'impact environnemental du numérique.
06:57 Donc on a voulu...
06:58 D'abord, notre 1re étape sur ce sujet,
07:01 c'est mieux comprendre pour mieux agir.
07:03 Et c'est tout le sens, en fait, du travail
07:05 qu'on a mené avec l'ADEME.
07:08 C'est tout le sens aussi et tout l'objectif
07:11 des données qu'on collecte dans ce domaine-là.
07:15 Il faut d'abord bien comprendre les phénomènes
07:18 pour mieux éclairer le débat public.
07:20 Et c'est un peu ce qu'on veut faire aujourd'hui aussi
07:22 avec cet aménement satellites et environnement.
07:24 C'est dire, dans ce domaine-là,
07:26 l'impact environnemental des satellites,
07:28 on n'a pas beaucoup de données,
07:30 on n'a pas beaucoup de connaissances.
07:31 Et là aussi, on se positionne comme lanceur d'alerte
07:34 pour qu'on puisse avancer sur ce sujet
07:37 et éclairer le débat public
07:39 et les pouvoirs politiques.
07:42 -Oui, parce que sur cette étude, finalement,
07:44 les satellites, vous n'en parlez pas.
07:46 C'est un angle mort.
07:48 -Exactement.
07:49 Il y a 2 parties qu'on n'arrive pas à évaluer aujourd'hui.
07:52 C'est, d'une part, l'impact réseau,
07:54 notamment des réseaux satellitaires.
07:56 Et un autre angle mort,
07:59 c'est les teraoctets qu'on héberge en dehors de France,
08:01 qui reste un sujet compliqué à appréhender.
08:05 Mais du coup, aujourd'hui, on est dans une logique
08:08 sur la conquête spatiale
08:10 et sur notamment les mégaconstellations.
08:13 On est dans une approche où on peut s'interroger.
08:16 On pose des questions, aujourd'hui, mais on peut s'interroger.
08:18 Est-ce qu'il ne serait pas temps d'essayer, d'une part,
08:20 d'évaluer son impact carbone ?
08:22 D'autre part, 2e côté du sujet, évidemment,
08:25 en quoi elles contribuent, en quoi les mégaconstellations,
08:28 en quoi toutes ces technologies permettent d'accélérer aussi,
08:32 de mieux comprendre la transition écologique ?
08:36 -Merci. Lionel, je me tourne vers vous.
08:38 Également, justement, les satellites,
08:41 les mégaconstellations au sein du CNES,
08:44 c'est probablement un peu moins un angle mort.
08:46 Est-ce que vous pouvez nous en dire un mot ?
08:50 -Oui. D'abord, je voudrais remercier Arcep et sa présidente
08:52 d'avoir été à l'initiative de cette journée.
08:54 Je pense aussi que c'est très important
08:55 qu'on puisse travailler tous ensemble
08:56 sur ces sujets très importants.
09:00 Alors, effectivement, comme ça a été fait en 2020,
09:03 le problème, sous l'angle du numérique, le spatial,
09:07 c'est une petite partie et c'est normal que ce soit un angle mort.
09:09 Il y a plein de choses à faire avant de s'occuper du spatial.
09:13 Par contre, nous, c'est notre métier.
09:14 Donc on est très impliqués là-dedans.
09:17 Et pour nous, heureusement, j'ai envie de dire,
09:18 le spatial, c'est pas un angle mort.
09:21 Et on y travaille depuis toujours.
09:23 Le CNES a été créé en 61.
09:26 Et depuis de nombreuses années, on est très impliqués
09:29 dans le domaine, justement, du respect de l'environnement
09:33 avec le spatial et grâce au spatial.
09:35 Je voudrais commencer par dire,
09:37 même si c'est un peu hors-sujet,
09:38 mais il faut le dire quand même aujourd'hui,
09:40 que le spatial est un puissant outil
09:42 de lutte contre le changement climatique
09:45 et pour l'environnement.
09:47 D'abord, parce que ça a été dit par Jean-Pierre Goux,
09:49 c'est un outil qui permet de voir la Terre dans son ensemble.
09:53 Et c'est l'outil qui permet de voir la Terre dans son ensemble,
09:56 alors que pendant des dizaines de milliers d'années,
09:58 on a été le nez sur notre planète.
10:01 Là, on a un outil pour regarder.
10:03 Donc les scientifiques étudient la planète,
10:06 étudient le système Terre,
10:08 les échanges entre l'atmosphère et l'océan,
10:11 les surfaces continentales, enfin,
10:12 toute l'atmosphère est vue comme un seul objet
10:14 et les scientifiques utilisent l'outil spatial
10:16 pour étudier le système Terre.
10:19 Je prends juste un exemple, la montée des océans,
10:24 qui est le facteur qui est mesuré depuis le plus longtemps
10:28 depuis le spatial.
10:29 C'est mesuré grâce à des satellites français
10:32 développés en coopération avec la NASA,
10:34 les satellites Jason, le Maintenance Watt,
10:36 et cette montée moyenne de 3,2 mm par an sur 30 ans,
10:42 ça fait 30 ans qu'on mesure ça,
10:43 aujourd'hui, malheureusement, on est plutôt à 6, 7 mm par an,
10:46 donc on voit l'évolution.
10:48 Elle code directement pour le changement climatique
10:50 parce que cette montée des océans,
10:53 elle est due à 2 facteurs principalement,
10:54 la fonte des glaces polaires et puis la dilatation de l'eau.
10:57 Donc vous codez directement pour le changement climatique.
10:59 Si vous mettez des sondes un peu partout,
11:02 à Brest, à New York, à Shanghai,
11:06 vous n'allez rien comprendre
11:07 parce qu'il y a des endroits où ça monte plus vite,
11:09 des endroits où ça descend.
11:10 Et donc l'outil qui permet de voir ça, c'est l'outil spatial.
11:13 Donc la compréhension du système Terre est très importante
11:16 et le spatial y joue beaucoup.
11:17 Ensuite, on a créé, nous, on a développé
11:19 ce qui s'appelle le SCO, Space Climate Observatory.
11:22 Là, on n'est plus dans la compréhension,
11:23 mais on est dans la démonstration
11:24 grâce à des outils spatiaux et à une approche scientifique
11:28 de l'impact sur notre planète du réchauffement climatique.
11:30 Qu'est-ce qui se passe si on ne fait rien ?
11:32 Qu'est-ce qui se passe si on fait telle action ?
11:34 Et ça, on arrive à simuler,
11:36 non pas juste avec un papier et un crayon,
11:38 mais avec des données spatiales, ce qui va se passer.
11:39 Donc ça, c'est un outil très puissant
11:41 pour expliquer au grand public et aux décideurs
11:45 l'impact du changement climatique.
11:46 Donc le spatial joue un rôle important.
11:48 Alors après, est-ce qu'il y a un problème
11:51 ou des questions liées à l'environnement ?
11:53 Je dirais oui, il y a des questions, et depuis toujours,
11:55 et pas que. On reviendra sur les mégaconstellations,
11:57 mais pas que liées aux mégaconstellations.
11:59 On a des questions sur l'encombrement du spatial.
12:02 Aujourd'hui, Jean-Pierre Goua dit 7 000 satellites,
12:04 on en est à 9 000.
12:05 C'est pas le temps qui parlait que ça a augmenté de 2 000,
12:07 mais c'est que ça change tout le temps,
12:09 et on en en voit tout le temps.
12:10 Donc cette augmentation du nombre de satellites peut poser,
12:12 doit poser question.
12:15 Alors on élimine les satellites, on les fait rentrer,
12:18 ceux qui sont en orbite basse, on les fait rentrer
12:19 dans l'atmosphère.
12:20 Là aussi, il y a des morceaux qui tombent au sol.
12:22 Est-ce que c'est un danger ? Est-ce que ça l'est pas ?
12:24 Est-ce qu'il y a un danger pour l'environnement ou pas ?
12:26 Une grosse partie, pour éviter que ça tombe trop sur la Terre
12:30 et brûlée pendant qu'il rentre dans l'atmosphère,
12:32 est-ce que c'est...
12:33 Le fait que ça brûle dans la haute atmosphère,
12:35 est-ce que c'est un problème lié à l'environnement ou pas ?
12:38 Donc tous ces sujets-là sont des sujets
12:41 qui sont pris en compte par le CNES.
12:43 La France est très impliquée,
12:45 et le CNES est très impliqué sur ces sujets environnement.
12:47 Et oui, il y a des questions,
12:49 et oui, on regarde ça depuis longtemps.
12:51 Donc on a des clés pour étudier ça.
12:53 Mais il faut les partager, évidemment,
12:55 pour prendre en compte ces sujets-là.
12:57 -Et comment expliquez-vous, finalement,
12:58 cette accélération du nombre de satellites qui est envoyé,
13:02 on le disait, justement, en 2 000 de plus,
13:04 extrêmement rapidement ?
13:06 -Oui, alors, c'est pas en quelques minutes,
13:08 mais ça augmente effectivement beaucoup.
13:10 Et 2 choses.
13:12 Je crois qu'un des objectifs de la journée,
13:15 c'est de bien expliquer les choses.
13:16 Il faut bien comprendre de quoi on parle.
13:18 Il y a une augmentation du nombre de satellites.
13:20 Déjà, les satellites, ils sont sur 3 orbites différentes.
13:23 L'orbite basse, les mégaconstellations,
13:25 on va parler de l'orbite basse,
13:26 en dessous de 1 000, 1 500 km, c'est l'orbite basse.
13:30 Une orbite méo-moyenne, c'est les satellites de navigation,
13:34 Galiléo, GPS, c'est plutôt entre 10 000 et 20 000 km.
13:37 Et puis l'orbite géostationnaire qui est à 36 000 km.
13:40 Bon. Il y a ces 3 orbites sur lesquelles on a nos satellites.
13:43 Le nombre de satellites augmente
13:44 parce qu'on mesure de plus en plus de choses depuis l'espace,
13:47 et l'espace est de plus en plus utile aux citoyens
13:50 pour des enjeux économiques, des enjeux sociétaux.
13:53 Je parlais du changement climatique.
13:55 Et donc, on a, sur des petites constellations,
13:58 des satellites unitaires, de plus en plus besoin
14:00 de lancer des satellites pour observer la Terre
14:04 dans toutes ses longueurs d'onde, on l'observe aujourd'hui,
14:06 et pour observer le ciel.
14:07 On a vu de magnifiques photos du cosmos
14:10 et qui sont prises par des satellites aussi.
14:12 Donc on a cette augmentation, ce besoin d'espace
14:16 qui est de plus en plus croissant.
14:18 Ca, c'est de façon générale.
14:20 Et puis, il y a ce sujet des mégaconstellations
14:22 qui est un sujet particulier
14:24 pour lequel certains pensent ou ont décidé de lancer...
14:29 Alors là, on parle de milliers ou de dizaines de milliers
14:33 de satellites en orbite basse.
14:35 Et ça, c'est très particulier.
14:36 Des mégaconstellations, il n'y en a pas partout.
14:40 On n'en a pas forcément besoin.
14:43 On pourra revenir là-dessus.
14:46 Nous, en Europe, typiquement, on a des constellations de satellites,
14:49 mais qui sont des petites constellations.
14:52 Une constellation qu'on est en train de développer au CNES
14:54 qui fait de l'Internet des objets au niveau mondial,
14:57 il y a 25 satellites.
14:59 Sans donner les secrets des propositions
15:02 qui sont en train d'être préparées par les industriels
15:05 pour Iris-Carré, qui est la grande constellation de demain
15:08 pour l'Europe et pour les télécommunications,
15:11 lors de grandeur, c'est une centaine de satellites.
15:13 Donc on voit qu'on n'est pas du tout dans cette logique-là.
15:16 Mais quand vous voulez avoir...
15:18 Alors ces constellations, une centaine de satellites,
15:21 25 satellites, permettent déjà d'avoir une couverture mondiale,
15:24 ce que permettent les mégaconstellations.
15:27 Les mégaconstellations permettent aussi,
15:29 puisqu'elles sont en orbite basse, d'avoir une latence faible.
15:32 C'est-à-dire, pour communiquer,
15:34 entre le moment où vous envoyez votre signal
15:36 et le moment où l'autre le reçoit,
15:37 il y a un temps bien inférieur
15:39 à ce que permettent normalement les géostationnaires,
15:42 c'est-à-dire les satellites qui sont à 36 000 km
15:43 et qu'on utilise pour les télécommunications.
15:45 Ceci étant dit, les géostationnaires
15:47 permettent déjà de faire beaucoup de choses
15:49 dans le spatial et sont utiles.
15:51 On a lancé récemment un satellite qui s'appelle Connect VHTS,
15:54 qui est un gros satellite en géostationnaire
15:56 qui permet de couvrir les zones blanches
15:58 en termes d'Internet au débit.
16:00 Mais ces mégaconstellations, ces constellations en orbite basse,
16:02 permettent d'avoir une couverture mondiale avec faible latence.
16:05 Et donc si vous voulez augmenter ensuite la capacité,
16:08 et si vous voulez, pour des raisons...
16:12 X ou Y, que finalement le maximum de données passe par vous,
16:17 vous allez multiplier le nombre de satellites
16:19 et vous arrivez à ces mégaconstellations
16:20 qui, une fois de plus, ne sont pas la solution et la panacée.
16:24 Mais elles existent, elles se développent,
16:25 et donc il faut savoir quel est l'impact par rapport à ça.
16:29 Et si on veut s'en protéger, comment on fait ?
16:31 -Très bien. Merci beaucoup pour ces éléments qui nous rappellent.
16:34 On a fait un peu de contexte pour cette journée.
16:37 Ma question suivante, elle vous concerne tous les 3.
16:41 On le voit bien, il y a un nouveau paradigme,
16:42 et je me rappelle quand on a commencé à réfléchir à cet événement,
16:45 on disait qu'on a besoin de mettre ce sujet sur la table
16:47 et de l'adresser de manière collective.
16:50 Et donc je suis un petit peu curieuse pour vous,
16:52 pour vos organisations,
16:53 pourquoi il était important aujourd'hui de porter ce sujet
16:58 à la fois pour votre organisation, mais aussi ensemble.
17:01 Je voudrais vous entendre un petit peu là-dessus.
17:02 Et donc peut-être, Sylvain, comme vous voulez.
17:07 Sylvain, ou leur. Sylvain.
17:09 -En fait, ce qui est assez fascinant quand on regarde le sujet
17:12 comme on le présente là aujourd'hui,
17:15 c'est que personnellement, j'ai toujours grandi
17:17 avec l'idée que l'espace, c'était infini,
17:19 il n'y avait pas de limites,
17:20 on était vraiment dans une telle autre dimension.
17:23 Et quand j'ai commencé à entendre parler des embouteillages
17:27 des satellites sur des orbites basses,
17:30 quand on voit les thématiques de gestion des déchets,
17:34 de sobriété matière,
17:37 tous ces concepts-là, en fait,
17:39 ce que je trouve absolument fascinant, c'est de se dire,
17:41 finalement, nous, l'ADEME, on est habitués à gérer
17:43 la finitude des ressources, le respect de ces ressources,
17:46 leur impact, comment est-ce qu'on va agir
17:49 le plus en amont possible ?
17:51 Tout à l'heure, vous disiez, on n'en a pas forcément besoin,
17:54 interroger le besoin.
17:55 Donc toutes ces logiques-là, peut-être que dans une certaine
17:58 mesure, en tout cas, c'est intéressant de le confronter
18:01 avec cette notion d'espace et peut-être de limites
18:05 qui apparaissent sur des thématiques
18:07 comme les embouteillages des satellites
18:09 ou des mégaconstellations.
18:11 Donc nous, le regard qu'on apporte, c'est ça.
18:14 C'est l'expertise de la finitude
18:16 et confronter à quelque chose qui est fascinant.
18:19 Et je crois que là, il y a un croisement des regards.
18:22 Nous, on est très humbles sur le domaine spatial,
18:25 on n'y connaît rien, mais en fait,
18:26 on apporte cette expertise et ce regard-là.
18:29 Et je crois que c'est intéressant de prendre cet objet
18:33 et d'essayer de le regarder avec beaucoup de perspectives
18:35 différentes et de voir ce qu'on peut en apprendre.
18:38 -Merci. Laure.
18:40 -Pour l'ARCEP, en fait, on s'est interrogé
18:46 de l'impact des satellites sur l'environnement
18:49 avec une multiplication des demandes d'attribution
18:53 de fréquences pour des stations terriennes,
18:56 pour les satellites, pour les terminaux.
18:59 Et puis l'annonce de ces mégaconstellations,
19:01 donc naturellement Starlink, mais Cooper, OneWeb,
19:05 Iris Carré, puis il y a aussi des Chinois,
19:07 et puis il y aura d'autres pays,
19:09 il y a Israël aussi, et on s'est dit,
19:11 mais a-t-on besoin d'avoir autant de milliers de satellites
19:16 autour de la Terre pour répondre aux enjeux, en fait,
19:18 d'aménagement numérique du territoire,
19:21 auxquels ils répondent très bien ?
19:23 Mais est-ce que c'est vraiment nécessaire
19:26 d'avoir autant de satellites ?
19:27 Quels sont leurs impacts en matière d'environnement ?
19:30 Et on a vu aussi, au moment de l'attribution de ces fréquences,
19:34 une montée en puissance, en fait, d'une contestation citoyenne
19:38 sur cet enjeu en disant,
19:40 mais réfléchissez un peu à ce que vous faites,
19:44 est-ce que c'est pas un sujet qu'il faut porter,
19:47 exactement comme vous avez porté numérique et environnement
19:50 dans le débat public ?
19:51 Est-ce qu'il ne faut pas porter satellite et environnement
19:54 au-delà, je dirais, de la prise de conscience, bien sûr,
19:57 qui existe dans le domaine spatial,
20:00 mais au-delà de ça, en fait,
20:01 pour la porter dans le débat public
20:03 et pour pousser le fait
20:07 qu'on fasse des études extrêmement poussées
20:09 pour connaître, en fait, l'impact ?
20:11 C'est à deux. Aujourd'hui, et vous l'avez d'ailleurs dit,
20:15 on ne sait pas exactement quel est l'impact
20:18 du fait de faire exploser ces satellites
20:21 dans l'atmosphère.
20:23 Il y a des débits qui arrivent au sol.
20:25 Quel est l'impact en matière d'environnement ?
20:26 Qu'est-ce que ça représente ?
20:28 Quel est l'impact en matière de lancement
20:31 sur l'impact carbone des lancements
20:33 de ces milliers de satellites ?
20:35 Et on trouvait intéressant, en tout cas,
20:37 que nos 3 autorités ou institutions
20:41 qui sont concernées à différents titres sur ce sujet
20:44 travaillent ensemble sur ce sujet.
20:47 -Pourquoi c'est important de mettre le sujet sur la table ?
20:51 Je crois que c'est important pour 2 raisons.
20:52 D'abord, il est de notre responsabilité,
20:54 il me semble, de partager les informations qu'on a
20:57 et l'approche scientifique qu'on peut avoir
20:59 avec le plus grand nombre.
21:01 Le spatial, c'est un endroit de rêve,
21:03 c'est aussi un endroit de fantasme.
21:05 On raconte souvent tout et n'importe quoi sur le spatial,
21:07 et c'est important d'objectiver ça,
21:09 et nos organismes sont là pour ça.
21:12 Ensuite, dire que la France, une fois de plus,
21:16 est très active sur le domaine,
21:17 et on a été un des 1ers pays à avoir une loi
21:20 sur les opérations spatiales en France
21:23 qui régule tout satellite qui est lancé
21:25 depuis le sol français, donc depuis Kourou,
21:28 doit respecter un certain nombre de critères.
21:30 Tout satellite ou toute constellation
21:32 qui est opérée depuis le sol français
21:35 doit suivre un certain nombre de critères.
21:37 Tout ça est inscrit dans la loi française,
21:40 et on est un des seuls pays à avoir ça.
21:42 Par contre, il faut aller plus loin,
21:43 parce que le spatial, on l'a dit,
21:45 c'est quelque chose qui appartient, quelque part,
21:48 à l'humanité toute entière,
21:50 et il faut, pour réguler ce problème-là,
21:52 il faut arriver à avoir des régulations
21:54 qui touchent l'ensemble des pays,
21:55 ce qui est le plus compliqué.
21:57 On y travaille.
21:58 Il y a un groupe qui s'appelle Interagency Debris Committee.
22:02 On a parlé des satellites, les 9 000,
22:03 mais on a 1 million de débris plus gros
22:05 qu'un centimètre dans l'espace.
22:07 Alors l'espace est grand, c'est pas catastrophique,
22:09 on fait pas du Gymkhana pour faire piloter nos satellites,
22:11 mais il faut limiter ce nombre de débris.
22:14 On y travaille au niveau des agences spatiales,
22:16 on y travaille au niveau de l'ONU,
22:17 mais il faut aller plus loin dans ces régulations.
22:19 Et comment on fait ça ? Comment on avance sur ces sujets ?
22:21 C'est des sujets d'actualité
22:24 et qu'il est important de débattre ensemble.
22:27 -Sylvain, vous voulez ajouter un élément ?
22:28 -Oui, juste un mot.
22:30 C'est aussi des sujets extrêmement concrets.
22:32 Vous savez, tout à l'heure, on parlait du numérique,
22:33 on disait, il y a le Green IT, donc le numérique responsable,
22:36 et il y a le IT for Green,
22:37 c'est-à-dire comment le IT contribue
22:40 à la transition écologique.
22:41 Finalement, on est probablement dans la même logique
22:44 pour les données spatiales.
22:47 On a un projet extrêmement concret à Kourou
22:49 sur lequel on produit de l'hydrogène vert
22:52 à la fois pour tout un écosystème autour du site du lanceur
22:56 et à la fois pour le lanceur.
22:58 Je ne sais pas si ce sera la 1re fusée un peu verte
23:01 avec de l'hydrogène vert.
23:02 C'est le projet IGUAN.
23:04 Mais vous voyez, pourquoi je dis ça ?
23:07 Si jamais un jour le législateur...
23:08 Vous laissez interroger, il y a des législateurs dans la salle.
23:10 Bonjour, Cécile.
23:12 Sur quels sont les lanceurs que je privilégie ?
23:16 Peut-être qu'il dira, je privilégie ceux
23:18 qui ont un moindre impact, ou qui mesurent cet impact,
23:20 ou qui font des efforts pour le limiter.
23:22 Et auquel cas, les logiques de verdissement,
23:26 en tout cas de lanceurs plus respectueux,
23:29 c'est peut-être un axe de différenciation
23:32 que le législateur peut choisir.
23:33 Encore faut-il avoir des projets concrets,
23:35 mesurés et pouvoir piloter tout ça.
23:37 Et puis dans la partie...
23:39 Donc ça, c'était la partie "Green space", on peut dire.
23:42 Et dans la partie "Space for green",
23:44 il y a l'observatoire que vous pilotez
23:46 où on fait partie de cet observatoire.
23:50 Un observatoire qui essaye de voir en quoi
23:54 toutes les données qu'on collecte,
23:55 qu'on peut corréler à toutes les bases de données existantes,
23:59 comment est-ce qu'on peut en apprendre
24:00 pour comprendre les phénomènes climatiques.
24:03 Et donc là, on est dans le "Space for green".
24:06 -Très bien. Merci.
24:07 Ma dernière question, un dernier mot très court.
24:10 Que souhaitez-vous...
24:11 Enfin, avec quoi souhaitez-vous que les participants
24:13 qui sont dans la salle aujourd'hui repartent de cette journée ?
24:17 Et je laisse le premier répondre.
24:21 -Moi, comme je l'ai dit, ce qui me semble important,
24:24 c'est que les gens puissent objectiver
24:26 à partir de données réelles et d'experts
24:27 qui vont pouvoir s'exprimer tout au long de la journée
24:30 et des échanges qui peuvent exister.
24:33 Vous avez parlé tout à l'heure de sachants et d'apprenants.
24:35 Il faut effectivement mélanger tout ça,
24:37 si possible du côté des sachants,
24:39 mais pour vraiment que les gens puissent objectiver la question
24:43 "Est-ce qu'il y a une question sur laquelle il faut se pencher ?"
24:46 Oui. "Est-ce que c'est grave, docteur ?"
24:48 Pas forcément. "Est-ce qu'on y travaille ?" Oui.
24:50 Et comment ? C'est vraiment qu'on puisse objectiver
24:52 par rapport à des données réelles
24:54 et éviter de fantasmer sur le sujet. Voilà.
24:57 -Merci.
24:58 -Moi, j'aimerais que, quand on voit la multiplication
25:04 du nombre de satellites, c'est vrai que ça peut faire peur,
25:07 quand même, en se disant "autant de satellites, pourquoi ?
25:10 Pourquoi faire ? Et puis plein de débris."
25:12 Tout ça peut faire peur.
25:13 Et franchement, l'espace, ça m'a toujours fait rêver.
25:15 Moi, je suis de la génération
25:18 dont les parents ont acheté leur première télé
25:20 au moment du premier pas sur la Lune
25:24 avec Nelson Armstrong et Buzz Aldrin.
25:26 Donc voilà. Et j'aimerais que ce soit...
25:28 L'espace continue à vous faire rêver,
25:31 mais que ce soit parce qu'on a confiance
25:33 qu'on pourra avoir un espace durable.
25:36 -Et moi, je dirais en fait que sur les thématiques
25:39 qu'on traite à l'ADEME,
25:41 on n'a pas le droit de ne pas se poser la question.
25:44 On peut faire des choix.
25:45 Il y a des gens... Après, on est chacun à notre juste place.
25:47 Mais on n'a pas le droit de ne pas se poser la question.
25:49 Donc si on peut repartir avec ce regard en se disant
25:53 "Il faut s'interroger, il faut trouver nos réponses",
25:55 mais en tout cas, on ne peut pas occulter le sujet.
25:57 Donc si on met un coup de projecteur,
25:59 ce sera déjà énorme. Merci beaucoup.
26:01 -Merci à vous. Merci beaucoup.
26:03 On peut les applaudir.
26:05 (Applaudissements)
26:07 (...)
26:18 -Avant d'accueillir nos prochains intervenants
26:22 pour cette session qu'on a intitulée
26:23 "Dialogue avec les participants,
26:25 "attente de la journée et identification des enjeux",
26:29 alors ne vous en faites pas, on va vous expliquer
26:30 ce que c'est dans un instant et le format.
26:35 Mais avant ça, je voulais vous parler
26:37 de quelque chose qui a été très important pour nous,
26:40 parce qu'on a grandement essayé, aujourd'hui,
26:45 d'avoir la parité femmes-hommes sur ce programme,
26:49 et on l'a pas complètement.
26:51 Donc voilà, on voulait vous le partager,
26:54 non pas pour se flageoler, mais parce qu'en fait, ça nous tient...
26:57 Pour nous, c'est un sujet qui est extrêmement important.
26:59 Et aujourd'hui, encore trop rares sont les événements
27:03 qui peuvent se targuer d'avoir, en quelque sorte, cette parité.
27:06 Et donc voilà, pour nous, c'était un élément essentiel.
27:08 Et on peut voir...
27:10 On va dire qu'il y a beaucoup de choses, en revanche,
27:12 sur lesquelles on est fiers, sur ce programme.
27:14 C'est notamment la diversité des profils
27:16 que vous pourrez voir venir sur scène
27:18 tout au long de cette journée,
27:20 avec des personnes qui viennent de secteurs différents.
27:23 On a des personnes, donc des industriels, des chercheurs,
27:27 des activistes qui seront là également.
27:29 Voilà, on a essayé vraiment de croiser les regards
27:31 tout au long de cette journée.
27:32 Et au-delà de croiser le regard,
27:34 on a aussi une diversité en termes d'âge pour nos intervenants.
27:37 Et ça tombe bien. Enfin, ça tombe bien, pas forcément.
27:40 Mais en tout cas, nos 2 prochains intervenants
27:43 font un petit peu partie, on peut le dire,
27:44 quand même, de la jeune génération.

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