Les grands groupes peuvent aussi agir pour l'égalité des chances dans l'éducation des jeunes. À travers des stages d'immersion et des ateliers, les jeunes peuvent découvrir des métiers avec les experts eux-mêmes mais aussi des nouvelles activités pour trouver leur passion. D'autres missions sont également proposées par la Fondation Boulanger pour que ces jeunes ne soient plus perdus dans le monde du travail.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Retrouvez le débat de Smart Impact avec Veolia.
00:04 Le Zoom de ce Smart Impact avec Nadejde Elmod.
00:15 Bonjour, bienvenue.
00:16 Bonjour Thomas.
00:17 Vous êtes la présidente de la Fondation Boulanger, vous faites partie de la communauté Les entreprises s'engagent.
00:22 On est partenaire des entreprises s'engage.
00:25 Et on va notamment parler de cette opération 1000 jeunes 1000 stages.
00:28 Mais d'abord, question toute simple, c'est quoi la Fondation Boulanger ? Présentez-nous la Fondation.
00:33 La Fondation Boulanger, c'est une fondation d'entreprise.
00:37 Elle a 26 ans, bientôt.
00:40 La raison d'être de la Fondation Boulanger, c'est d'agir pour l'égalité des chances dans l'éducation des jeunes.
00:47 Une raison d'être qui débouche sur une mission et la mission, elle change en fait, elle évolue.
00:54 Le monde change, il change vite, il veut changer, il doit changer.
00:59 Donc la mission évolue en fonction de ce qu'on regarde sociologiquement.
01:04 Il y a beaucoup de mécénat de compétences, notamment ?
01:07 La fondation est opérante, ça veut dire que la fondation s'appuie sur mes collègues.
01:13 Donc on a à peu près 10 000 collaborateurs chez Boulanger en France, un peu partout en France.
01:18 Et toutes les actions sont menées par mes collègues.
01:21 D'accord, ça veut dire que vous lancez des appels à candidature parmi les salariés de Boulanger, c'est ça ?
01:26 Sur quoi vous seriez d'accord, vous seriez prêt à participer ?
01:30 On a en ce moment deux engagements et donc deux programmes forts.
01:34 Un programme d'accès au numérique dans l'égalité des chances dans les parcours d'éducation ou les parcours d'apprentissage.
01:41 Quand on n'a pas accès au numérique, soit au produit ou soit même à bien utiliser le numérique pour avancer dans ses études.
01:48 Oui, on détaillera ça tout à l'heure.
01:50 On a des gens qui spontanément chez nous ont envie de faire ça.
01:56 Et puis on a un autre programme aussi qui est d'accompagner les jeunes pour trouver leur fibre.
02:01 Et donc on communique très régulièrement.
02:04 La fondation, elle n'est pas à part de l'entreprise et ce n'est pas quelque chose en plus de son travail.
02:10 La fondation, elle fait partie de ce qu'on appelle chez nous les gestes métiers.
02:14 Ça fait partie de ton métier sur ton temps de travail. Tu peux prendre du temps pour aider la fondation et pour aider ces jeunes au travers de la fondation.
02:23 Donc j'ai presque envie de dire, ce n'est pas vraiment un appel, c'est plutôt des gens qui disent, ne s'en faîtes pas, on fait, on part d'où, on va où, on fait comment.
02:30 Et donc, vous êtes venue notamment pour nous parler de ça, cette opération qui est lancée avec les entreprises sans gage.
02:38 1000 jeunes, 1000 stages. À quelle population s'adresse ce dispositif ? Et puis ensuite, on va le détailler.
02:44 1000 jeunes, 1000 stages. Alors déjà, avant d'aller un peu plus dans le détail, des stagiaires, on en accueille pratiquement tous les jours.
02:52 Je pense qu'à date, on est déjà à plus de 1500 stagiaires chez Boulanger.
02:57 On a voulu aller un petit peu plus loin avec une dimension un petit peu plus inclusive.
03:01 Donc pour cette opération-là, et quand je dis "on", c'est la fondation Boulanger associée à Boulanger.
03:07 L'entreprise veut avoir un rôle dans la société, donc la fondation a une raison d'être.
03:12 Mais Boulanger aussi s'inscrit dans ce rôle pour la société.
03:16 Et nous avons, j'ai une collègue qui s'appelle Hélène Véry, qui est leader diversité inclusion, et qui a voulu aller un petit peu plus loin dans des stages plus inclusifs.
03:26 Donc on continue à proposer des stages, mais là en partenariat avec des partenaires nationaux,
03:32 que sont les apprentis d'Auteuil, l'école de la deuxième chance, l'émission locale et l'EPIDE.
03:39 Donc ce sont des jeunes de quel âge ?
03:43 Ce sont des jeunes qui ont en grande majorité entre 16 et 25 ans, qui sont accompagnés par ces structures,
03:51 et qui ont un besoin d'immersion dans l'entreprise.
03:54 Et le besoin d'immersion dans l'entreprise est encore plus fort pour eux, qui peut-être ont moins de chance,
04:01 ou en tout cas sont un peu plus éloignés du monde du travail ou de l'éducation.
04:06 Et on a travaillé ces stages, avec mes collègues ont été formés, pour que non seulement on puisse recevoir ces jeunes,
04:13 mais qu'en plus on puisse leur apprendre au-delà des compétences, au-delà de l'entreprise, peut-être des choses sur eux-mêmes.
04:21 C'est une question que j'allais vous poser en préparant l'émission, j'ai trouvé ce chiffre,
04:25 300 000 jeunes de 16 à 25 ans qui sont sans emploi ni formation.
04:30 De quoi ils ont besoin ? Ils ont besoin de confiance ? De quoi ils ont besoin pour se lancer ?
04:35 C'est ça, on a lancé une étude, à la fondation on a la chance d'avoir pu accompagner 1700 jeunes dans les ateliers qu'on propose,
04:44 et on a envoyé un petit questionnaire en leur demandant "mais t'as appris quoi ?"
04:50 et on en a fait un nuage de mots, et ce qui arrive en premier c'est "merci" et c'est confiance.
04:55 Et c'est vraiment quelque chose qu'on a découvert, parce qu'évidemment on a des indicateurs, on recherche des indicateurs,
05:01 et créer la confiance, et les accueillir, et leur faire confiance, les faire participer, leur montrer ce que c'est que l'entreprise,
05:08 leur dire aussi qu'on a besoin d'eux, qu'on fait pas du social en fait, on a juste besoin de vous,
05:12 venez, venez, on va travailler ensemble. Oui, ils ont besoin de confiance, et il faut pas grand chose pour leur donner confiance.
05:18 Ce sont des stages qui durent combien de temps ?
05:20 C'est vraiment presque du sur-mesure, c'est en fonction du parcours dans lequel sont inscrits ces jeunes,
05:29 par exemple à l'école de la deuxième chance c'est 15 jours en études et 15 jours en stage de façon régulière,
05:35 sur d'autres parcours ça peut être un mois, donc on utilise en fait un outil qui s'appelle "immersion facilité"
05:43 qui nous a été présenté par les entreprises "S'engage" et les jeunes s'inscrivent et surtout sont mis en relation avec des collègues à moi.
05:53 Oui, alors c'est ce que vous disiez, ce que vous décriviez tout à l'heure, et donc ça veut dire quoi ?
05:57 C'est à chaque fois très concret, c'est un collègue, un salarié qui présente son métier, qui aide le jeune à appréhender ce qu'est ce métier ?
06:09 On a à peu près 200 directeurs de magasins qui ont été formés en tant que leader inclusif,
06:16 donc ça veut dire quoi partager inclusif, ça veut dire quoi recevoir inclusif, donc ils ont été formés pour ça.
06:22 Donc sur cette plateforme, ils déposent des offres de stage. Moi j'offre un stage dans tel domaine, pour tel métier, sur telle période ou dans un domaine d'activité.
06:33 Et donc le jeune est mis en relation avec la personne qui propose ça et on a ajouté quelque chose en plus dans ces stages,
06:41 il découvre l'entreprise, il découvre un métier, il découvre un univers, il découvre une activité, mais on a mis des ateliers qu'on appelle "trouve ta fibre"
06:48 Donc "trouvez sa voie" en quelque sorte. C'est ça, et donc on leur propose des ateliers autour de la passion de mes collègues,
06:56 et des ateliers "prendre la parole", "rédiger ton CV", "te préparer à un entretien d'embauche", il y a ce petit truc en plus.
07:04 Est-ce que ça débouche souvent sur un emploi chez Boulanger ?
07:09 Alors ça c'est quand même dingue, mais je ne vais pas parler qu'au nom de Boulanger. Dans le cadre des entreprises "s'engage", on en parle très souvent.
07:18 Je crois qu'il y a 57% des entreprises aujourd'hui qui disent avoir du mal à recruter. Nous sur les métiers de la réparation par exemple, on a du mal à recruter chez Boulanger.
07:28 Et quand on reçoit des jeunes dans les ateliers réparation, parce qu'on leur propose des ateliers réparation, ils disent "mais c'est super, on veut faire ça, comment on fait ?"
07:35 Donc il y a un fossé qu'on essaye de combler dans la connaissance de chacun.
07:41 Des métiers qui ont une plus mauvaise image que d'autres, on ne sait pas pourquoi ?
07:45 Je pense qu'il y a de moins en moins de contacts avec l'entreprise. Avant on entrait dans l'entreprise, maintenant quand même beaucoup moins, donc ces stages d'immersion sont importants.
07:54 Et il y a de fausses idées sur l'entreprise, il y a la peur de franchir la porte parce que je n'ai peut-être pas le bon diplôme, parce que je n'ai peut-être pas le bon âge, parce que j'ai peur aussi.
08:02 Vous l'avez évoqué tout à l'heure, mais je veux bien qu'on rentre dans le détail, la fracture numérique et le fait d'aider un certain nombre de jeunes à pouvoir accéder tout simplement à avoir un ordinateur.
08:14 Il y a une opération qui s'appelle "Un jeune, un ordi". C'est combien de jeunes étudiants par exemple qui n'ont pas d'ordinateur en France aujourd'hui ?
08:20 Parce que c'est des milliers, je n'ai plus de chiffres en tête, j'ai lu 20 000 je crois, mais comment on étudie si on n'a pas d'ordi ?
08:28 On n'a pas trouvé de chiffres exacts à date, il y a une étude qui a été faite qui parle de 20 000 étudiants, je crois que c'est beaucoup plus.
08:39 En plus avec la précarité étudiante, ceux qui avaient un ordinateur encore l'an dernier, en ont peut-être plus cette année, parce que quand on n'a pas d'argent pour manger, on n'a pas d'argent pour faire réparer son ordinateur.
08:49 Ça c'est un vrai drame, c'est un vrai drame. On a demandé à nos clients, chaque citoyen, si vous avez un ordinateur portable dont vous ne vous servez plus, ramenez-le chez Boulanger, il sera reconditionné et offert à un étudiant.
09:03 On a réussi à offrir 2 500 ordinateurs depuis début 2022.
09:07 Ça marche aussi bien, moi j'ai un ordi reconditionné, aucun problème.
09:11 C'est ça, Boulanger travaille aussi avec des marques internationales qui nous permettent d'avoir des opérations commerciales solidaires, c'est un vrai sujet.
09:22 Et puis pas seulement l'accès aux produits, c'est comment ces jeunes qui sont nés avec un téléphone dans la main se servent du numérique aujourd'hui pour trouver du boulot, pour trouver leur métier, ce n'est pas si évident.
09:34 - La précarisation des étudiants, est-ce que c'est aux entreprises de faire ça ? Est-ce que vous n'êtes pas en train de pallier aux carences de l'État d'une certaine façon ?
09:43 - Alors, je pense très sincèrement qu'une entreprise elle va durer si elle a un rôle dans la société. C'est une évidence, celles qui dureront auront un rôle.
09:55 Je pense aussi que chacun dans son champ peut faire des choses et c'est très bien, ce qui est juste génial c'est de créer du lien.
10:03 Le lien qu'on est en train de créer avec les entreprises sans gage, initié par le président de la République.
10:09 Le lien entre les pouvoirs publics, les associations, la société civile, les entreprises, c'est ça en fait qui fait qu'on va pas seulement combler un manque, mais faire changer les choses.
10:22 - Merci beaucoup, merci Nadejde Elmotte et à bientôt sur Bismarck. C'est l'heure de notre rubrique "Startup un café", ça vous dit ?