Ce mardi 21 novembre, Jean-Baptiste Eyraud, l'emblématique porte-parole de l'association Droit au logement, avait donné rendez-vous aux locataires de logements insalubres, à proximité du ministère du Logement. La pluie fine qui s'abat sur le boulevard Saint-Germain n'a pas découragé la trentaine de militants, déterminés à construire une pièce de vie selon les nouvelles normes qui fixent la salubrité des locaux d'habitation.
En effet, le décret du 29 juillet 2023 permet depuis le 1er octobre de louer un logement en sous-sol, de 1,80 m sous plafond, un logement couloir de moins de 2m de large, sans vue horizontale sur l’extérieur, avec une pièce sans autre ventilation que la porte ouverte avec une VMC pour les autres pièces.
L’association a annoncé la saisine du Conseil d’État pour "la suspension et l’annulation" du décret relatif aux règles d’hygiène et de salubrité des locaux d’habitation publié en juillet dernier.
En effet, le décret du 29 juillet 2023 permet depuis le 1er octobre de louer un logement en sous-sol, de 1,80 m sous plafond, un logement couloir de moins de 2m de large, sans vue horizontale sur l’extérieur, avec une pièce sans autre ventilation que la porte ouverte avec une VMC pour les autres pièces.
L’association a annoncé la saisine du Conseil d’État pour "la suspension et l’annulation" du décret relatif aux règles d’hygiène et de salubrité des locaux d’habitation publié en juillet dernier.
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00:00 Ce qui peut être considéré comme un logement d'après-décret,
00:02 c'est un local enterré sans qu'il y ait forcément de lumière directe.
00:07 Sous plafond, ça peut faire 1,80 m minimum,
00:09 alors qu'autrefois c'était 2,20 m et ils peuvent faire également 1,60 m de large.
00:14 Quand on met un lit de 90 m, je vous laisse imaginer la place qui reste sur le côté.
00:17 [Musique]
00:37 Nous, on interroge aujourd'hui le ministre M. Vergriet,
00:41 qui se trouve être le plus grand ministre de son gouvernement puisqu'il fait 2,04 m.
00:46 C'est pour ça qu'on a fait une silhouette de sa personne à sa hauteur, en taille réelle, 2,04 m.
00:53 On l'interroge, monsieur le ministre.
00:54 Devant la loi, aujourd'hui, c'est considéré comme un logement.
00:57 Monsieur le ministre, qu'en pensez-vous ?
01:00 Voilà, pour le trait d'humour.
01:01 Et la seule réponse du gouvernement face à la crise,
01:04 au déséquilibre entre l'offre et la demande de logements bon marché,
01:08 c'est d'abaisser les critères définissant ce qu'est un bon logement.
01:12 Plutôt que de construire, de conserver, de développer des logements sociaux,
01:17 un logement bon marché, pas cher au mètre carré, bien situé, qui permet d'accueillir des familles,
01:21 eh bien, on démolit des logements sociaux pour faire plaisir aux promoteurs.
01:25 Et de l'autre côté, on autorise des petits propriétaires à louer leur cave à des particuliers.
01:30 Voilà l'aberration et vraiment le non-sens dans lequel on se trouve aujourd'hui.
01:35 Bon, Béchut, Boussot, Lever, Darmanin et Dupont-Moretti,
01:41 on n'en veut pas de vos caves au solide.
01:45 Ce décret, c'est juste à légaliser ce qui est en train de se faire actuellement, tout simplement.
01:51 Tous ces marchands de sommeil, ils sont motivés par le système, par l'État.
01:57 Donc, ça fait de nous, en fait, des victimes.
02:02 Voilà, donc on devient les proies faciles pour les marchands de sommeil.
02:08 Pour moi, c'est 18 mètres carrés comme ça.
02:12 On est trois dedans et je dors avec mon enfant et mon mari dans le même lit.
02:18 On a trois enfants qui sont levés, nous, au pays pour nous faire venir.
02:23 Mais si on n'a pas de logement, comment les faire venir ?
02:25 568 euros comme ça pour un petit studio.
02:30 Gardez-les pour vous !
02:33 Et on imagine aussi tous ces petits requins, ces petits vautours qui sont prêts,
02:37 qui vont racheter des caves, qui vont racheter des caves avec une loge,
02:41 une petite loge de concierge au premier étage, de tel sort,
02:44 et qui vont louer ce qu'on appelle des souplexes,
02:46 avec comme pièce de vie, comme pièce principale, une cave aménagée.
02:50 Et ce n'est pas un hasard si ce décret a été signé par Mme Borne, Premier ministre,
02:56 par le ministre des Finances, M. Le Maire,
02:58 par le ministre de l'Intérieur, M. Darmanin,
03:00 par le ministre de la Justice, M. Dupond-Moretti,
03:03 par le ministre de la Santé, M. Rousseau,
03:07 qui remet en cause l'un des fondamentaux de la santé dans le logement,
03:11 et également par M. Béchu, qui est ministre de l'écologie et du logement.
03:16 Voilà où nous en sommes aujourd'hui, c'est inadmissible.
03:19 On veut des logements sociaux, massivement.
03:22 On veut l'arrêt des expulsions.
03:23 On veut la réquisition des logements vacants appartenant à des riches propriétaires.
03:27 On veut le respect et l'application de la loi Dallau.
03:31 On veut le respect du droit à l'hébergement jusqu'au relogement,
03:33 comme c'est prévu également dans la loi.
03:36 Les marchands de santé, les profiteurs et les respecteurs !
03:42 Le juge est beau face !
03:44 Les marchands de santé, les profiteurs !