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L'humoriste Yassine Belattar était l'invité de Benjamin Duhamel ce dimanche soir dans C'est pas tous les jours dimanche, sur BFMTV.

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Transcription
00:00 Je vous dis qu'à un moment, on ne va pas passer toute notre vie les musulmans avec des injonctions à dire "il faut venir".
00:05 Il faut venir et vous allez venir et vous t'aider.
00:08 Pourquoi des injonctions ?
00:08 Parce que ça c'est une injonction.
00:09 Pourquoi est-ce que ce serait vécu comme une injonction le fait d'aller marcher dans la rue pour lutter contre l'oppression ?
00:14 Benjamin, je vous explique de manière concrète en quoi on peut faire.
00:18 Je n'ai pas dit "on ne fera plus".
00:19 Je suis en contact avec des institutions juives.
00:22 On doit faire quelque chose de commun.
00:25 Est-ce que vous comprenez la notion de commun ?
00:26 Le commun, pardon de vous dire si vous me posez la question pourquoi je n'ai pas été à la manif, c'est que je n'ai rien de commun avec l'extrême droite.
00:32 Je ne manifeste pas avec mes bourreaux.
00:36 Je ne marche pas...
00:37 C'est-à-dire vos bourreaux ?
00:38 Les bourreaux, ceux qui passent leur vie à un moment à ostraciser la communauté musulmane qui en parle matin, midi et soir dans ce pays.
00:44 C'est l'extrême droite.
00:45 Et donc vous laissez, au fond, parce qu'il y a des gens qui ne vous conviennent pas dans une marche, vous dites "c'est une bonne raison pour ne pas aller marcher contre l'antisémitisme".
00:52 Mais Benjamin Duhamel, je vous pose une question. Est-ce que vos aïeux ont été jetés dans la Seine par un membre de l'extrême droite ?
00:58 Est-ce que vos aïeux...
00:59 Excusez-moi.
01:00 Ce n'est pas la question que je vous pose Yassine Benatar.
01:02 Non mais ça c'est ma réponse, il faut l'entendre.
01:04 L'extrême droite a fait du mal à la communauté musulmane et en fera encore.
01:08 Et aujourd'hui il est hors de question que moi, Yassine Benatar, j'aille marcher avec des gens qui le lendemain vont venir sur votre plateau pour dire que je suis un français de seconde zone, que je suis ceci ou cela.
01:18 Est-ce que vous pouvez concevoir l'idée ? Parce que je suis juste, je crois, un peu plus âgé que vous. Vous avez 29 ans, j'ai 41 ans.
01:24 Ce n'est pas un sujet d'âge ou quelque chose de ça, il faut que je vous pose des questions. Vous y répondez ou pas d'ailleurs.
01:29 Je n'ai pas dit que vous étiez légitime. Je vous dis juste générationnellement ce que ça représente pour moi, les gens de ma génération. Ce n'est pas les gens de mon culte ou de ma culture.
01:37 Nous, il y a 20 ans, en 2002, on est descendus en masse, en masse dans la rue parce qu'on n'avait pas accepté l'idée que Jean-Marie Le Pen arrive au second tour.
01:45 Il y avait des gens de droite, des gens de gauche, des gens d'extrême gauche. Nous étions tous ensemble pour lutter là-dessus.
01:50 Aujourd'hui, vous m'expliquez que 20 ans après, ce parti parce que la patronne, elle a deux chats et que Jordan Bardella, il arrive à parler un peu en verlan, c'est devenu la hype du moment.
02:00 Et on doit aller marcher avec eux. Eh bien non.

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