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Chaque vendredi, retrouvez le match du soir entre Pablo Pillaud-Vivien et Charles Consigny. Au programme, les "rencontres de Saint-Denis" entre Emmanuel Macron et plusieurs chefs de parti, au cours desquelles le président de la République aurait renoncé à l'idée d'un référendum sur l'immigration.

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Transcription
00:00 Est-ce que là où parfois ça bloque, et on en sait quelque chose dans le climat politique actuel,
00:05 là où ça bloque au Parlement, il n'y a pas une voie de sortie sur certains sujets
00:11 via l'exercice démocratique du référendum, Pablo ?
00:15 Alors la seule chose à laquelle servirait ce potentiel référendum sur l'immigration,
00:20 c'est valider l'agenda politique du Rassemblement national et de l'extrême droite en général.
00:26 C'est ce que redoute la majorité, en l'occurrence, pour ne plus envisager cette idée de référendum sur l'immigration.
00:31 Oui, pour faire plaisir à l'extrême droite et à ce qu'ils imaginent être aujourd'hui l'ambiance du pays
00:38 et la vie des Français et des Françaises. Sauf que ce n'est pas ça, la vie des Françaises et des Françaises.
00:42 Si demain on donne la possibilité aux Français et aux Françaises de choisir des sujets sur lesquels
00:49 ils veulent se prononcer par le biais d'un référendum, non, non, non, pas du tout.
00:54 La première chose qu'ils demanderont, par exemple, c'est la retraite.
00:57 Ça a été demandé par énormément de Français. Toutes les études d'opinion l'ont montré.
01:03 Et là, on n'a pas vu Emmanuel Macron et d'ailleurs la droite très friandes à l'idée qu'il puisse y avoir un référendum sur les retraites.
01:11 De la même manière, laissons les sujets les plus importants pour les Français.
01:16 Aujourd'hui, c'est quoi ? C'est le pouvoir d'achat.
01:18 Donc très bien, faisons rentrer dans le champ du référendum la possibilité, par exemple, d'augmenter de 50 % ou de 100 % le SMIC.
01:29 Sauf que là, ils ne veulent pas. Là, tout d'un coup, ça ne les intéresse pas du tout, alors que ça serait possible de le faire.
01:35 La seule chose qui les intéresse, c'est valider par le biais de ce potentiel référendum qui, de toute façon, a priori, ne verra pas le jour,
01:43 l'agenda du Rassemblement national. C'est excessivement problématique.
01:45 Et il y a une deuxième chose.
01:46 Quand certains sondages, quand certaines études d'opinion sont assez claires sur un sujet, voire de plus en plus claires au fil des mois et des années,
01:57 est-ce que ça ne paraît pas assez naturel finalement de faire valider leur opinion aux Français par un référendum, c'est-à-dire par un vote d'eux-mêmes ?
02:04 Le référendum, c'est vrai que c'est un des outils pour rendre sa souveraineté, enfin plutôt pour faire valoir sa souveraineté au peuple.
02:13 Mais la démocratie, ce n'est pas que des votes.
02:18 Ça ne passe pas que par les votes, non.
02:19 Ça passe aussi par des institutions, ça passe aussi par l'État de droit, ça passe aussi par des droits et des libertés fondamentales qui doivent être garantis.
02:27 Si vous avez 80 % de la population qui décide de massacrer 1 ou 2 % de la population sous prétexte de sa race, de son genre ou de sa sexualité,
02:35 alors ce n'est pas...
02:37 Non, mais c'est un exemple pour montrer que tout ne peut pas passer par ce que voudrait la majorité par un vote.
02:42 Tu ne vas pas nous dire qu'en France, on souffre de trop de démocratie, en l'occurrence.
02:46 Ce n'est pas trop de démocratie.
02:47 On n'est pas un pays...
02:48 Il y a des droits et des libertés fondamentales et l'accueil des migrants fait partie, à mon sens, de ces droits et libertés fondamentales.
02:55 Oui, mais on a une élection importante tous les cinq ans, c'est l'élection présidentielle.
02:59 Moi, je pense quand même que sur la question de l'immigration, les Français, ils en voient depuis maintenant quelques années le message.

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