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Avec Priscillia Ludosky, gilet jaune de la première heure et présidente de la Ligue Citoyenne

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2023-11-17##

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Transcription
00:00 - Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Roger.
00:04 - Sud Radio vous explique 7h46,
00:07 cinq ans après, il y a tout juste cinq ans, les Gilets jaunes, quel héritage pour ce mouvement historique.
00:12 Qu'en reste-t-il, nous sommes avec Priscilla Ludovsky, Gilets jaunes de la première heure et présidente de la Ligue Citoyenne. Bonjour Priscilla Ludovsky.
00:20 - Bonjour, cofondatrice de la Ligue Citoyenne.
00:23 - Pardon ?
00:25 - Cofondatrice de la Ligue Citoyenne.
00:27 - Cofondatrice, voilà c'est ça. Alors, c'est vous qui aviez rédigé un petit texte, une pétition sur la hausse de la taxe sur les carburants, c'est ça.
00:36 C'est ce qui a quasiment allumé la mèche.
00:38 Vous aviez conscience de ça, en écrivant ce texte, qu'il pouvait y avoir un mouvement à l'époque ?
00:45 - Non, non, bien sûr que non, parce que même si je sentais dans l'entourage plus ou moins proche que ces questions sur la taxe carbone et l'augmentation générale,
00:57 et des prix sur à peu près tous les services de première nécessité, font débat.
01:03 Mais de là à imaginer que les gens avaient un ras-le-bol si fort au point d'aller dans la rue, non, pas à ce moment-là.
01:08 - Oui, qu'est-ce qui s'est passé pour que, évidemment qu'il y ait ce rassemblement autour de ça ?
01:14 Vous avez été contacté par des gens que vous ne connaissiez pas auparavant.
01:17 - Ce qui s'est passé c'est qu'il y a quand même eu de l'organisation.
01:20 Même si ce ras-le-bol était plutôt généralisé, il n'y avait pas forcément de canal d'expression pour le faire.
01:27 Donc je pense que la pétition a été un moyen pour les gens de s'exprimer, puisqu'il y a quand même plus d'un million de signatures.
01:34 Et les gens commentaient la pétition, donc ils racontaient leur quotidien et leurs difficultés à journée debout,
01:38 et le fait que le poids du budget carburant était important dans le budget du foyer.
01:45 Donc ça avait permis aux gens de partager leur quotidien, de pouvoir un petit peu dire ce qui n'allait pas à ce niveau-là.
01:54 Et du coup leur proposer un canal, je pense que ça a été le premier point.
01:57 Et ensuite organiser la manifestation, effectivement c'est lorsque, avec Éric Drouet, on a joué à nos forces
02:02 pour faire une mobilisation digitale d'abord et ensuite sur le terrain, dans la rue.
02:06 - Oui, et il n'y avait pas de parti politique, vous pouvez nous le dire, 5 ans après, derrière vous aussi.
02:10 - Ah, pas du tout. Ni organisation syndicale, ni parti politique, non.
02:15 - Oui, c'est ça. Et ce que dit d'ailleurs Maxime Nicolle, alias Fly Rider, on s'en souvient.
02:20 Tiens, on écoute un petit extrait, il était mon invité il y a 3 ans, et il me racontait ça justement,
02:26 que ça allait de droite à gauche le mouvement.
02:29 - Il y a un truc qu'il faut comprendre, c'est que c'est une goutte d'eau qui a fait déborder un vase qui était déjà plein.
02:33 Les gens, qu'ils soient de droite, de gauche, d'extrême droite, d'extrême gauche, ils en ont juste assez de tout ça.
02:38 Assez de voir qu'il y a un mépris de classe, qui s'appliquait avant sur certaines couches,
02:42 et puis que maintenant, les couches se sont complètement explosées.
02:45 Et qu'aujourd'hui, vous avez de la même manière un professeur à Normal Sup,
02:49 qu'un petit patron de PME, qu'une aide-soignante, ou qu'une retraitée qui se retrouve dans la rue.
02:53 - Est-ce que vous êtes toujours en contact avec Jérôme André Guèze, Maxime Nicolle, Éric Drouet,
02:59 l'ensemble des Gilets jaunes de la première heure ? Priscilla Ludovski ?
03:04 - Alors, quelques-uns à la marge, on s'est déjà croisés à plusieurs reprises dans des manifestations
03:08 qui ont eu lieu depuis, mais sur d'autres grandes thématiques.
03:11 Et puis, quelques fois, via les réseaux sociaux, ou très ponctuellement.
03:17 - Est-ce que les Gilets jaunes, c'est vraiment terminé, ou le mouvement pourrait repartir ?
03:21 Parce que finalement, c'était la taxe carbone, les carburants, la vie trop chère, la précarité.
03:28 Cinq ans après, ça n'a pas beaucoup bougé à ce niveau-là.
03:32 - Au moins, ça démontre qu'on n'était pas dans le faux.
03:35 Il y a beaucoup de choses qui ont été dites sur le mouvement des Gilets jaunes,
03:39 mais on ne peut pas dire aujourd'hui qu'on avait tort sur le fond.
03:43 Et non, effectivement, ça n'a pas changé au niveau des politiques publiques
03:47 qui auraient pu être mises en place pour atténuer cette précarité.
03:51 Ça a même augmenté.
03:53 Et j'ai entendu beaucoup de gens dire après coup,
03:56 "Ah, si on avait su, on serait allés manifester avec les Gilets jaunes."
03:58 Mais bon, effectivement, aujourd'hui, ça n'a rien changé.
04:01 Je ne pense pas que sous cette mandature, ça changera,
04:04 puisque c'est de nouveau Emmanuel Macron qui est au commande.
04:06 Et peut-être qu'on devrait rappeler que ce qu'il avait promis la première fois,
04:11 c'était de sortir les gens de la rue.
04:13 Or, il y en a plus. Il y a plus de chômage, il y a plus de précarité.
04:16 Et les gens sont de moins en moins dupes.
04:19 - Merci beaucoup Priscilla Ludovsky d'avoir été avec nous,
04:22 co-fondatrice de la Ligue citoyenne.
04:25 Et je rappelle que ce midi, je le disais tout à l'heure,
04:28 entre 13h et 14h, émission spéciale Gilets jaunes,
04:31 autour d'André Bercoff, avec Géronome Rodriguez,
04:33 Fauzi Lelouch et Maxime Nicolle.
04:35 *Musique*

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