Reconduction pour 10 ans du glyphosate, la France s’est abstenue !

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Jean-François Lamassé, administrateur à l’Association générale des producteurs de blé français

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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2023-11-16##

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Transcript
00:00 Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:04 On attend les derniers éléments de proposition de l'Union Européenne.
00:06 S'il n'y a pas de changement, il n'y a pas de raison que le vote change.
00:08 On a regardé aussi s'il y avait des alternatives.
00:10 On a constaté d'ailleurs qu'il n'y avait pas d'alternative.
00:12 Il n'y a aucun pays européen qui se passe du glyphosate.
00:14 Et par contre, il y a un seul pays européen qui a réduit l'utilisation du glyphosate.
00:16 C'était Marc Fenault, puisque la France, qui pèse lourd au sein des institutions européennes,
00:23 s'est abstenue lors du vote sur l'autorisation du glyphosate jusqu'en 2033,
00:27 et a jugé qu'en sérégène probable par l'OMS, au lieu d'une interdiction,
00:31 Paris plaide pour encadrer plus strictement les usages de cet herbicide.
00:35 Philippe ?
00:36 Et pourquoi la France s'est-elle abstenue au lieu de choisir le oui ou le non ?
00:40 Est-ce que vous pensez qu'il y a une alternative au glyphosate ?
00:43 La France, est-ce qu'elle est ambiguë sur le glyphosate ?
00:45 On a posé la question.
00:47 Est-ce qu'un usage raisonné du glyphosate peut être indolore pour la santé ?
00:52 Vous avez des idées ? Vous utilisez du glyphosate ?
00:54 Venez nous le dire au 0826 300 300.
00:57 Et pour le moment, à cette question sur Twitter,
00:59 "Reconduction pour 10 ans du glyphosate."
01:02 La France s'est abstenue, elle a bien fait pour 16%,
01:05 elle aurait dû voter pour 18%, elle aurait dû voter contre pour 66%.
01:10 Alors forcément, on a un expert sur ce sujet,
01:12 Jean-François Lamassé, qui est avec nous,
01:14 administrateur à l'association générale des producteurs de blé français.
01:17 Vous restez avec nous. Bonsoir Jean-François Lamassé.
01:19 Merci beaucoup d'être avec nous.
01:21 Philippe Bilger, la situation et la position de la France est ambiguë ?
01:26 Oui, le hasard, Cécile Philippe, c'est que ce matin,
01:30 je vais, pardon, ça va être des évidences pour mes amis chroniqueurs,
01:34 mais j'ai écouté un Hugo Clément, que j'ai trouvé limpide et très clair.
01:41 Il a expliqué ce qui est su par beaucoup de gens, mais que j'ignorais,
01:45 c'est que l'Union européenne décide parce qu'elle écoute,
01:51 elle est soumise à la pression d'industriels,
01:55 alors que les experts qui savent, eux n'ont pas voix au chapitre.
02:00 Et ça explique pourquoi parfois des décisions qui sont totalement discutables sont prises,
02:06 puisqu'on écoute les industriels qui sont intéressés à la chose,
02:10 mais on laisse de côté les experts.
02:13 Et je me demande si ça n'est pas l'explication.
02:16 La France, en s'abstenant, n'est pas complètement irrationnelle, au moins.
02:22 Il y a 9000 lobbyistes salariés, accrédités, chaque année, à la Commission européenne.
02:29 - D'accord ? - Ils ont carrément un immeuble.
02:32 Et puis ils viennent, ils sont vraiment salariés, ils sont accrédités,
02:36 donc ils ont table ouverte, il y a des centaines de millions d'euros
02:40 qui sont dépensés en opérations de communication et en opérations de relations publiques là-dessus.
02:46 Bien sûr qu'on ne peut pas en reprendre pour 10 ans,
02:49 et malheureusement on va en reprendre pour 10 ans.
02:51 J'entends à chaque fois qu'on dit "il n'y a pas d'alternative",
02:53 il y a beaucoup d'agriculteurs qui vous expliquent que si,
02:55 d'abord avant le glyphosate, on fonctionnait sans le glyphosate,
02:59 il y a le débroussaillage mécanique, il y a le relais cropping, etc.
03:02 On ne va pas rentrer là-dedans.
03:03 Il reste effectivement des alternatives,
03:05 mais qui ne rentrent pas tout à fait dans le schéma productiviste.
03:09 Voilà, la PAC a été créée pour donner à manger à tout le monde et pour qu'on ait une...
03:12 Mais ça c'est dans les années 60,
03:14 c'est-à-dire qu'on n'a jamais changé ce modèle de productivisme
03:18 qui abîme tout le monde, y compris les agriculteurs.
03:20 Le glyphosate c'est mortel pour les agriculteurs,
03:23 le glyphosate c'est le Roundup qui est de retour dans les jardins,
03:27 qui donne des cancers.
03:29 On ne les écoute pas.
03:30 Et évidemment, comme toujours, la fourberie de ce capin d'Emmanuel Macron,
03:34 le grand, merveilleux, l'homme qui a une colonne vertébrale
03:36 et qui convainc tout le monde et qui est exceptionnel.
03:38 Emmanuel Macron, en 2017, il s'engage à supprimer le glyphosate,
03:42 en 2020, il serait engagé...
03:44 Oh, finalement !
03:45 Oui, oui, alors le jour où...
03:46 Est-ce que quelqu'un parle de Macron ici ?
03:48 Personne, bien sûr.
03:49 Donc il n'est pas fiable, la France n'est pas fiable,
03:51 et pour moi, je trouve ça très dur comme décision.
03:53 Sébastien Ménard.
03:54 Moi, je vais être un petit peu plus terre à terre,
03:55 je ne vais pas parler des lobbyistes,
03:57 je ne vais pas parler d'Emmanuel Macron,
03:58 je vais parler d'un ami au Pays basque,
04:00 dont c'est le métier, s'occuper de la terre.
04:02 Il s'appelle Benyat, il se reconnaîtra, il nous écoute.
04:05 Il m'a enseigné et partagé un certain nombre de choses.
04:08 En fait, la question n'est pas de savoir
04:10 si on peut se passer ou pas du glyphosate.
04:12 Voilà.
04:13 En tout cas, on pourrait en l'utiliser beaucoup moins
04:16 si on avait une utilisation, je dirais,
04:20 et une gestion vertueuse de la biodiversité, je m'explique.
04:23 Vous voyez, par exemple, dans une région comme le Pays basque,
04:25 on a énormément de plantes invasives
04:26 qui viennent d'Amérique latine, etc.
04:29 Alors, on n'est pas capable de les enlever.
04:30 Donc, comme on n'est pas capable de les enlever,
04:33 naturellement, quelque part,
04:34 vous avez tout un microcosme, toute une microbiote, etc.,
04:37 qui ne disparaît pas à cause du glyphosate,
04:40 mais qui disparaît parce que des espèces invasives
04:42 empêchent, je dirais,
04:46 toute cette biodiversité dont parle François,
04:50 ce qui permet, quelque part, une agriculture raisonnée.
04:52 - L'agroécologie, oui.
04:53 - Et l'agriculture raisonnée,
04:56 elle n'est pas nécessairement contre-productiviste.
04:58 Vous voyez ?
04:59 Sauf qu'on va toujours chercher la facilité.
05:01 On va toujours chercher la facilité.
05:03 On va toujours, finalement, quelque part,
05:05 se détourner des vrais problèmes.
05:06 Si on respectait nos écosystèmes,
05:08 si on respectait, je dirais, nos traditions...
05:10 - Vous auriez voté non, si vous étiez parlementaire ?
05:12 - J'aurais voté non.
05:13 - Eh bien, vous, là, vous auriez voté non.
05:16 Si vous étiez parlementaire, voilà.
05:17 - Allez, allez, allez.
05:17 Jean-François Lamassé est avec nous,
05:19 administrateur à l'Association générale
05:21 des producteurs de blé français,
05:22 qui, forcément, a un avis plutôt averti.
05:25 Jean-François Lamassé ?
05:26 - Mais moi, je suis surpris de ce que vous dites,
05:29 parce que c'est des gens...
05:30 Ça, c'est vu de Paris depuis des bureaux, quoi.
05:33 - Mais non !
05:34 - Attends, je vais parler.
05:35 - Assez simplement.
05:36 Non, non, mais moi, je vais vous donner une question très simple.
05:39 Pourquoi, d'après vous, on désherbe ?
05:42 C'est pas pour faire jouir dans le champ.
05:44 Parce qu'à chaque fois, ça nous coûte des grosses sommes.
05:46 Quand on sort un tracteur,
05:47 un tracteur, c'est entre 35 et 40, 45 litres de gazole à l'heure.
05:53 - Oui, le glyphosate, c'est 20 euros.
05:56 - Attendez, laissez-le parler.
05:58 - Non, non, mais Mme Delvoire, je vous écoute souvent,
06:03 mais moi, je vais vous dire quelque chose, Mme Delvoire.
06:04 - On parle de glyphosate.
06:06 - C'est du problème.
06:07 Moi, je vous invite chez moi à venir au moment des fongicides,
06:10 au moment des traitements,
06:12 pour que vous découvriez ce que c'est l'agriculture.
06:14 Parce que vous parlez depuis Paris, là.
06:15 - Ecoutez, je vous arrête.
06:16 Je suis dans les pneus, mais vous ne pouvez pas avoir ce genre d'argument.
06:19 - Au revoir, je vais vous parler.
06:21 - Laissez-moi finir, Mme Delvoire.
06:22 Moi, je vous écoute et laissez-moi finir.
06:23 Je vais vous expliquer quelque chose de très simple.
06:25 Aujourd'hui, pourquoi on désherbe ?
06:28 C'est pour la santé des Français.
06:30 Aujourd'hui, on a des plantes comme l'ambrosie,
06:32 comme le datura, comme le santium,
06:34 qui sont des plantes toxiques qu'on n'arrive plus à tuer.
06:36 Aujourd'hui, avec ce qui est tombé dans les champs, là, chez nous,
06:40 au Pas-de-Calais, je n'imagine même pas.
06:41 Mais déjà, chez nous, on a entre 180 et 230 mm dans les endroits.
06:47 On va tout juste arriver à passer pour semer.
06:50 D'accord ? Tout juste arriver à passer pour semer.
06:52 Les champs qui ont...
06:54 Parce qu'en plus, cette année, on a eu une année très sèche.
06:56 Pendant un moment.
06:57 Donc, les mauvaises herbes n'ont pas germé.
07:00 Donc, il n'y a pas de moyens mécaniques,
07:02 comme vous pensez, là, les binages, les trucs.
07:05 Ça, c'est bon dans le jardin, chez vous.
07:06 - Non, non, il y a des bruxellages mécaniques.
07:08 - Quand tu commences à produire du blé,
07:11 il faut des moyens techniques rapides et efficaces.
07:16 En plus, de nos jours, on a de gros problèmes de météo.
07:19 Donc, aujourd'hui, pour tuer toutes ces plantes hyper toxiques,
07:24 pour donner un exemple, une plante adulte de datura
07:30 peut arriver à tuer une vache.
07:31 Donc, je ne sais pas si vous imaginez le truc.
07:33 Allez en bord de ville,
07:36 et vous allez voir tous les problèmes d'ambroisie.
07:38 Allez dans les hôpitaux,
07:39 allez voir tous les gosses qui ont des problèmes
07:41 à cause du respirateur, à cause de l'ambroisie.
07:43 - Il n'y a pas de problème avec le glyphosate, sérieusement.
07:46 - Nous, les agriculteurs, on est prêts à arrêter le glyphosate.
07:49 Moi, si demain, vous avez un produit de substitution,
07:51 on l'arrête.
07:52 - C'est des méthodes de substitution, monsieur.
07:54 Non, mais moi, j'entends ce que vous dites,
07:55 je connais par cœur cet argument.
07:56 Mais je le connais, cet argument,
07:58 mais je le comprends très bien.
07:59 - Un moment donné, on n'a plus le choix.
08:01 On n'a plus le choix.
08:02 - En matière d'argent.
08:03 - En termes de l'emploi du glyphosate,
08:05 madame, c'est exactement, comment vous dire,
08:07 comme si demain, on vous enlève votre portable.
08:10 Vous allez voir si vous allez réussir à travailler.
08:12 - Mais non, je ne suis pas d'accord du tout avec ça.
08:13 - On a pas d'idée, monsieur.
08:15 - On va voir.
08:16 - Le glyphosate, aujourd'hui, je vais vous faire très simple.
08:19 Aujourd'hui, c'est un peu comme un doliprane.
08:20 Quand on s'est aperçu qu'on ne pouvait plus en avoir,
08:21 tout le monde était bien embêté.
08:22 - Non, c'est pas vrai.
08:23 - Restez avec nous.
08:25 - Les agriculteurs, madame, laissez-moi parler.
08:27 Il ne faut pas que quelqu'un nous bloque la discussion.
08:31 Aujourd'hui, les agriculteurs,
08:32 on n'est pas à 100% sur le glyphosate.
08:35 Nous, si demain, on a un produit pour le remplacer,
08:38 on le remplace.
08:39 - Absolument.
08:40 - Il n'y a pas de souci.
08:41 - Jean-François Lamassé, ça appelle au 0826-300-300,
08:45 c'est un agriculteur d'ailleurs.
08:46 - Jean-Paul, qui nous appelle de Pau.
08:48 Bonsoir Jean-Paul.
08:49 - Bonsoir Jean-Paul.
08:50 - Bonsoir tout le monde.
08:51 - Salut.
08:52 - On vous écoute.
08:53 - Un palois.
08:54 - Donc, c'est un sujet très chaud, je trouve.
08:55 Très très chaud.
08:56 Le glyphosate, pour moi, ce n'est pas le glyphosate le problème.
09:00 Aujourd'hui, si les sols disséléfraquent,
09:03 je vous explique, plus vous travaillez en sol,
09:05 et plus ils disséléfraquent,
09:06 parce que vous mangez de la matière oranique.
09:07 Ce n'est pas le glyphosate le problème.
09:09 Le glyphosate, on en met 500 g/ha,
09:12 c'est-à-dire sur 10 mm²,
09:14 alors qu'on reçoit des produits OGM extérieurs de l'Europe,
09:18 qui eux, prennent 15 litres de roue neuve
09:21 pour finir car on utilise la culture.
09:23 Nous, on met 500 g/10 mm² en interculture,
09:28 c'est-à-dire avant de chener la culture, vous comprenez ?
09:31 - Bien sûr, bien sûr.
09:32 - Et ce glyphosate nous permet de travailler moins les sols,
09:36 donc de les enrichir.
09:37 Parce qu'aujourd'hui, le sol est dégradé
09:39 par le travail du sol, par la perte de la matière oranique,
09:42 et le seul moyen de refaire monter sur tout le matière oranique,
09:45 c'est de mettre des plantes pendant l'hiver
09:47 qui vont décomposter le sol pendant l'hiver
09:50 et qui vont restituer la matière oranique.
09:51 Et pour tuer cette plante qu'on en met pendant l'hiver,
09:55 qu'on appelle les anglomères,
09:57 on est presque obligé de mettre 500 g de glyphosate.
10:01 Mais ce glyphosate, il est avant la culture,
10:03 il n'est pas pendant la culture.
10:05 C'est ça la grotte éthérale, c'est ça.
10:08 Et les sols, aujourd'hui, on est dans un système
10:11 où il faut les travailler le moins possible,
10:13 on appelle ça le "semi-direct",
10:14 c'est-à-dire que vous ne travaillez plus le sol,
10:16 vous ne faites que chemer, soit l'engrais vert,
10:19 soit la culture qu'on va récolter,
10:21 et ça va venir.
10:22 Remettre la matière oranique dans les sols,
10:24 il y aura moins d'érosion,
10:26 il y aura moins de possibilités de boucher,
10:28 des routes inondées quand il y a des grosses pluies.
10:30 - Mais vous croyez ?
10:31 Non, non, on a plus le temps.
10:32 - C'est dommage, je voulais m'interroger sur les nouvelles méthodes.
10:35 - Merci beaucoup Jean-Paul d'avoir été avec nous.
10:38 Merci beaucoup Jean-François Lamassé,
10:39 pardon, on a très peu de temps, mais vous étiez...
10:40 - Je peux vous dire quelque chose vite fait ?
10:41 - Vite, vite.
10:42 - 20 secondes.
10:42 - En France comme ailleurs,
10:45 il y a ce qu'on appelle l'offre et la demande.
10:47 Bon, quand vous avez des industriels d'agroalimentaires
10:52 qui manquent de produits du Canada,
10:54 comme le baie dure,
10:55 qui est hyper glyphosatée,
10:58 quand vous décidez de ne pas te bariller,
11:00 quand bariller en Italie manque de baie,
11:02 vous croyez qu'ils se posent la question ?
11:04 - Oui.
11:05 - Mais si ça !
11:05 - C'est le même débat en Italie aussi.
11:07 - Mais c'est le même débat en Italie aussi.
11:09 - Et on ne pourra pas laver plus blanc que blanc.
11:10 - Merci mille fois Jean-François Lamassé d'avoir été avec nous.

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