[#Exclusif] Interview du randonneur Charlie Uldalh

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00:00 [Musique]

00:08 - Hello !

00:09 - Je vais très bien, merci.

00:11 [Musique]

00:17 Alors l'idée m'est venue lorsque j'ai fait un séjour en Tanzanie.

00:22 J'y travaillais comme volontaire.

00:26 Je travaillais notamment dans un village où les habitants étaient obligés de faire 19 km

00:33 pour arriver jusqu'au puits le plus proche, pour se subvenir en eau.

00:39 Et donc ça me paraissait vraiment une distance considérable.

00:43 Et c'est pour ça que j'ai décidé, lorsque j'étais là-bas,

00:47 que je voulais me lancer dans un projet qui permettrait de rapprocher l'eau de tel village.

00:53 [Musique]

01:01 Alors fondamentalement, je n'ai pas besoin de beaucoup de choses pour me déplacer.

01:06 Les trois outils pour moi qui sont les plus importants sont d'abord d'avoir de bonnes chaussures,

01:11 parce que c'est l'outil principal pour la marche.

01:14 Ensuite, c'est d'avoir un bon hamac.

01:18 Je dors généralement dans un hamac, parfois dans des tentes, mais je préfère le hamac.

01:24 Et enfin, finalement, la troisième chose dont j'ai besoin, c'est juste un téléphone.

01:30 Dès que j'arrive dans un pays, la première chose que je fais, c'est que je prends une carte SIM locale.

01:36 Et puis avec ça, je peux télécharger des cartes, tracer mon itinéraire,

01:42 donner des nouvelles aux amis, à la famille,

01:45 et prendre finalement toutes les informations dont j'ai besoin.

01:48 Ce sont pour moi vraiment les trois outils essentiels, et le reste est accessoire.

01:53 [Musique]

02:00 Donc grâce à ma marche, on a pu financer beaucoup de projets,

02:05 notamment en Sierra Leone, quelques-uns au Ghana, quelques-uns au Nigeria,

02:10 et un en Tanzanie, et également un au Libéria.

02:16 Et en ce moment, on a un projet d'en faire un en Oukanda.

02:19 [Musique]

02:26 Alors l'objectif initial, c'était que j'obtienne un contrat avec une chaîne de télévision

02:33 pour produire au fur et à mesure des reportages.

02:36 À chaque étape de mon voyage, reportages qui m'auraient permis de financer ces projets.

02:42 Mais ça n'a pas pu se conclure.

02:45 Donc aujourd'hui, j'arrive à financer ces projets de deux manières.

02:50 D'abord par des campagnes de collecte de fonds, notamment au Danemark,

02:55 en allant faire des campagnes, des discours dans des écoles

03:02 pour motiver, pour mobiliser les personnes, les Danois.

03:08 Et la deuxième manière, c'est aussi que des personnes qui peuvent me suivre via les réseaux sociaux

03:14 peuvent payer pour chaque kilomètre que je parcours.

03:20 Et pour donner donc un exemple, d'ici Libreville jusqu'à ma prochaine étape,

03:25 qui sera le Congo-Brasaville, je dois à peu près parcourir 1200 kilomètres.

03:30 J'ai quelques personnes qui, pour chaque kilomètre parcouru, me financent.

03:35 Ça peut être par exemple donner 100 francs CFA par kilomètre parcouru.

03:39 Donc ce sont vraiment les deux grandes manières par lesquelles

03:42 j'arrive à financer ces projets de fourrage de puits.

03:46 100 CFA par kilomètre, par exemple.

03:54 Je n'ai pas vraiment regardé dans les villages ici.

04:00 La manière dont ça fonctionne, c'est que nous habituellement nous recevons

04:05 des demandes de communautés qui souhaitent avoir un puits construit chez eux.

04:11 Et pour le moment, au Gabon, nous n'avons pas encore reçu de demandes.

04:16 Et nous accueillerons toutes demandes avec bienveillance.

04:23 Ce qu'il faut faire, c'est se rendre sur notre site web et fournir quelques informations.

04:29 Ce sont des informations très simples qui nous permettent de vérifier

04:33 à quel point la communauté a besoin du puits ou pas.

04:36 Donc c'est par exemple de dire combien de personnes vivent au village,

04:40 à combien de distances se trouve le puits le plus proche,

04:45 et donc pour essayer d'établir leurs besoins.

04:49 À partir de là, ce qu'on fait, c'est que dans chaque pays où nous opérons,

04:54 nous travaillons en partenariat avec une ONG locale

04:58 à qui nous allons donner les fonds une fois qu'ils auront été levés

05:02 et qui se chargera de superviser le chantier et de s'assurer

05:06 que les choses se fassent conformément aux règles locales.

05:11 Donc si jamais il y a soit des communautés intéressées par cette initiative,

05:16 soit des ONG qui sont déjà actives dans le domaine et qui seraient intéressées

05:21 par un partenariat, surtout qu'elles n'hésitent pas à me contacter.

05:24 Et le nom du site c'est walkingforwater.dk

05:29 Donc je suis arrivé de Guinée équatoriale, je suis arrivé à Coco Beach,

05:53 et donc de Coco Beach j'ai marché jusqu'à Libreville.

05:56 Ça m'a pris 4 jours, et donc à raison d'environ 30 km par jour,

06:01 je pense que j'ai parcouru à peu près 120 km.

06:04 Donc depuis que je suis arrivé, j'ai eu l'opportunité d'aller dans un village

06:13 qui s'appelle Benguekat, qui est à proximité de Bifoun,

06:20 c'est un village où est notamment pratiqué le Bwiti,

06:23 et donc j'ai pu assister à quelques cérémonies d'initiation,

06:26 et donc découvrir ce rite ancestral du Gabon que je ne connaissais pas.

06:32 Alors je l'ai apprécié, même si apprécié n'est pas forcément le bon mot,

06:44 parce que c'est une expérience que j'ai trouvé très forte,

06:49 et que c'est une expérience vraiment spirituelle,

06:52 qui n'est pas drôle en tant que telle, mais qui est profonde,

06:56 et donc ça m'a beaucoup marqué.

06:58 Alors depuis que je suis arrivé, j'ai rencontré vraiment plein de gens formidables,

07:11 qui m'ont aidé, qui m'ont appris beaucoup de choses,

07:15 et donc pour ça je remercie vraiment les Gabonaises et les Gabonais que j'ai rencontrés,

07:20 que ce soit au village ou ici à Libreville.

07:23 Et si je peux partager un mot de la fin, c'est partager un message,

07:29 c'est vraiment encourager et peut-être inspirer même certaines personnes

07:34 à combiner une passion personnelle avec quelque chose de plus grand

07:41 qui pourrait servir la communauté.

07:43 Moi j'aime beaucoup marcher, c'est ma passion,

07:46 j'essaye de combiner ma passion avec une cause plus grande,

07:49 qui est la construction de puits,

07:51 mais c'est différent pour chacun d'entre nous,

07:55 pour vous ça pourrait être de chanter par exemple,

07:59 pour l'égalité des hommes et des femmes,

08:01 pour quelqu'un d'autre ça pourrait être de naviguer,

08:04 pour permettre aux orphelins d'être mieux accueillis.

08:09 J'espère vraiment par mon passage au Gabon que je pourrais inspirer quelques personnes.

08:14 Et je vous remercie.

08:15 [Musique]

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