"Grands évènements, nos villes face au terrorisme", c'est le nom d'un essai publié par Lionel Boucher, l'élu stéphanois, chef de file UDI dans le département. Il vient en parler dans 7 Minutes Chrono sur TL7.
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00:00 [Musique]
00:15 Bonjour à tous, bienvenue.
00:16 7 minutes chrono sur TLC, chaque joueur la parole aux personnalités du département de la Loire.
00:21 Alors que la Coupe du monde de rugby vient de se terminer en France,
00:23 alors que les Jeux de Paris 2024 approchent à grands pas,
00:26 je reçois Lionel Boucher aujourd'hui, le président de l'UDI dans la Loire,
00:29 conseiller municipal à Saint-Etienne, conseiller métropolitain à Saint-Etienne-Métropole,
00:33 qui se fend d'un ouvrage, d'un essai intitulé "Grands événements, nos villes face au terrorisme".
00:40 Lionel Boucher, bonjour.
00:41 Bonjour, Cédric.
00:42 Merci de venir nous voir aujourd'hui pour nous présenter cet essai.
00:44 On va revenir sur l'histoire déjà, d'où vient-on, d'où ça part cette idée
00:48 de décrire autour des grands événements et la menace du terrorisme.
00:53 Alors, fin de premier mandat, j'étais en charge des grands événements à la ville de Saint-Etienne
00:57 et allait arriver l'organisation de la Côte du Monde de rugby, les Jeux olympiques.
01:01 Moi, j'avais beaucoup travaillé sur l'Euro 2016.
01:04 Et donc, je me suis dit, alors que j'avais déjà une licence de communication,
01:07 un master à l'independance, qu'il fallait que je me forme pour pouvoir accueillir de bonne manière
01:12 et surtout faire bonne figure par rapport notamment au service de l'État.
01:17 Et donc, j'ai repris les chemins de l'école.
01:19 Je suis allé à l'IEP de Grenoble pour faire un master en sciences politiques
01:23 sur les questions de sûreté et de sécurité.
01:25 Et donc, ça m'a ouvert un certain nombre de regards sur ces événements et sur nos fragilités.
01:31 Et on se rend compte qu'il y a des fragilités aujourd'hui au vu des grands événements.
01:35 Pourtant, on a l'impression qu'on se prépare beaucoup à l'organisation des grands événements.
01:39 On a vu encore une fois à Saint-Etienne pour la Côte du Monde de rugby,
01:42 on sentait qu'il y a un vrai dispositif, qu'il y a un bilan qui a été fait, etc.
01:47 Voilà, quel est le constat que vous faites et quels sont les grands enjeux qui se présentent à nous ?
01:51 La difficulté, c'est que le terroriste a besoin d'avoir une chance une fois.
01:56 Nous, il faut qu'on ait de la chance toutes les fois.
01:58 Alors évidemment, ça ne tient pas qu'à la chance, ça tient aux organisations.
02:01 Et justement, je me suis dit qu'il était temps qu'on réfléchisse
02:05 et parfois qu'on puisse lancer des alertes.
02:07 Alors, je ne me vois pas comme un lanceur d'alerte, soyons sérieux.
02:11 Ce n'est pas d'ailleurs le livre d'un sachant,
02:13 c'est le livre de quelqu'un qui a réfléchi sur la question et qui se dit
02:16 on est extrêmement fragile parce que les guerres que nous vivons partout aujourd'hui
02:23 sur le territoire du monde font qu'on a un accès aux armes.
02:28 Alors, les armes, elles circulent de partout, dans un certain nombre de banlieues.
02:31 Donc là, la difficulté pour s'en procurer, ce n'est pas tellement le sujet.
02:34 En revanche, aujourd'hui, notamment avec la guerre russo-ukrainienne,
02:38 on a des risques qui sont plus importants en termes de nucléaire, de bactériologie,
02:44 ce qu'on appelle les risques énergétiques.
02:47 Et je me suis dit qu'il était peut-être temps aussi d'alerter les parlementaires
02:51 pour leur dire attention, préserver les libertés individuelles,
02:55 c'est évidemment essentiel, mais enfin, on reste quand même une démocratie
02:59 et on devrait pouvoir se prémunir d'un certain nombre de choses.
03:02 Notamment, d'ici aux Jeux olympiques en 2024,
03:05 vous aurez 140 personnes qui vont sortir radicalisées de prison.
03:09 Ces 140 personnes, on les connaît,
03:11 mais l'ACNIL et les parlementaires n'accèdent pas à l'idée
03:15 qu'on puisse les mettre dans un fichier, avec d'autres, par exemple, des fichiers S,
03:20 ou même d'autres fichiers européens,
03:22 qui nous permettent de les identifier dans une foule.
03:25 Ça, on n'a pas le droit de le faire, par exemple.
03:27 Alors qu'aujourd'hui, on a l'intelligence artificielle,
03:29 nous avons des caméras de vidéoprotection qui pourraient travailler
03:33 à faire en sorte de repérer des individus clivants.
03:36 - On nous dit que c'est liberticide.
03:38 - On nous dit que c'est liberticide, sauf que moi, je préfère que mes enfants
03:41 puissent aller sereinement dans un événement plutôt que de savoir
03:44 si vous allez avec quelqu'un d'inapproprié dans une manifestation.
03:47 - Vous faites des recommandations, des préconisations dans cet ouvrage ?
03:49 C'est-à-dire qu'il y a un constat,
03:50 visiblement, on n'utilise pas suffisamment les moyens,
03:53 et vous conseillez des choses ?
03:55 - Non, j'alerte, vraiment, en se disant,
03:58 telles que sont aujourd'hui nos organisations,
03:59 nous sommes extrêmement fragiles.
04:00 C'est-à-dire que vous avez trois périmètres à chaque fois.
04:03 Aujourd'hui, nul besoin, et d'ailleurs, on s'en aperçoit,
04:07 les attentats du 13 novembre au Stade de France.
04:12 On voit bien qu'on était face à des pieds nickelés.
04:14 Ils ont essayé de rentrer dans le stade,
04:17 et les gens dont c'était le métier les ont maintenus à l'extérieur.
04:20 Ils se sont fait exploser, ils étaient pratiquement seuls.
04:23 Imaginez-vous ce qui se serait passé s'ils s'étaient fait exploser avant
04:26 ou après la manifestation en pleine foule.
04:29 Ça aurait été un carnage.
04:31 Aujourd'hui, j'ai commencé à écrire ces mots, cet essai,
04:35 ce modeste essai, au moment de la finale de la coupe de la Ligue des champions,
04:41 où à chaque fois, on s'aperçoit qu'il y a une multiplicité de problèmes
04:47 qui conduisent à un drame, et on a échappé au drame.
04:49 Vous avez trois billets.
04:50 - Avec la gestion de supporters à l'époque.
04:52 - Absolument. Vous avez trois billets qui ont été falsifiés 3 000 fois.
04:56 Ce qui fait que vous avez une accumulation sur votre superpérimètre,
05:00 c'est-à-dire le goulet d'étanglement qui vous amène au stade.
05:04 Aujourd'hui, on sait qu'il y a un risque, évidemment, en cybersécurité,
05:09 notamment des attaques sur les billetteries,
05:12 qui font que vous pouvez vous retrouver avec une accumulation maximum de personnes
05:15 sur ce superpérimètre, c'est-à-dire là où vous n'êtes pas encore fouillé.
05:19 Il suffit d'un tout seul avec un anthrax pour faire 3 000 morts.
05:23 Je voulais simplement attirer l'attention sur ce type de problématique.
05:26 - Qu'est-ce qu'on vous a dit à la réception du bouquin ?
05:28 Qu'avez-vous fait de l'essai ? Vous l'avez envoyé au parlementaire ?
05:31 Quels sont les retours ?
05:32 - On est au début de l'essai puisqu'il est sorti pour la fête de livres à Saint-Etienne.
05:37 - On vous dit, Lionel Boucher, on se fait peur avec vous ?
05:39 - On se fait peur nécessairement parce que ces sujets-là sont inquiétants,
05:43 mais vous savez, on n'a pas attendu mon essai pour se faire peur.
05:46 Rachid Khessi était à Rouen, c'est à 65 km de Saint-Etienne.
05:52 Il était l'heure-gorgeur de Daesh.
05:53 On ne sait pas encore s'il est mort ou pas, d'ailleurs.
05:56 Et c'était une cellule dormante de Daesh qui envoyait des gens en Syrie.
06:00 On n'a pas besoin d'être dans une grande capitale européenne
06:03 pour être confronté au risque terroriste.
06:06 Et ce n'est qu'un risque terroriste parce qu'il y en a d'autres.
06:09 On imagine bien que les Jeux Olympiques seront la focale d'un certain nombre de revendications
06:15 et ça peut passer par ce type d'exercice.
06:17 Donc, il faut qu'on se prépare.
06:18 - Vous sentez qu'il y a quand même une préparation sécuritaire qui se fait autour de cet événement ?
06:22 On a l'impression quand même que les choses s'organisent en vue des Jeux Olympiques ?
06:26 - Oui, bien sûr. De toute façon, personne ne m'a attendu pour penser à ça.
06:29 Gerard Damanin le dit lui aussi.
06:32 - Ce sera un grand défi sécuritaire, on entend bien.
06:34 - Il a vécu une période très difficile, notamment en ayant en même temps
06:39 le roi Charles et le pape en France.
06:45 Je peux vous dire que les forces de l'ordre étaient au maximum de leur attention.
06:49 - On parle d'effectifs, justement, dans votre essai.
06:51 Est-ce qu'on considère qu'on est en sous-effectifs en termes de forces de sécurité ?
06:55 Il nous reste 30 secondes, 20 secondes.
06:56 - Alors, évidemment qu'il y a un problème d'effectifs,
06:59 mais il y a surtout l'obligation d'utiliser les moyens modernes
07:03 et de se donner les moyens législatifs pour utiliser ces moyens modernes.
07:06 - Merci beaucoup Lionel Boucher.
07:07 Évidemment, 7 minutes, c'est bien trop court pour parler de cette thématique.
07:09 Grand événement, nos villes face au terrorisme,
07:13 saigné Lionel Boucher, conseiller municipal et métropolitain à Saint-Etienne-Métropole,
07:17 entre autres, et président de l'UDI dans la Loire.
07:20 Merci de nous avoir suivis.
07:21 On se retrouve demain même heure sur TL7.
07:22 À demain.
07:23 [Musique]