Elisabeth Lévy : "Les images du 7 octobre doivent être montrées endiguer le négationnisme"

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Transcript

00:00 - Les 8h13, Lévi Sans Interdit. Bonjour Elisabeth Lévy.

00:03 - Bonjour Patrick, bonjour à tous.

00:06 - Le film sur les atrocités du Hamas, commise le 7 octobre,

00:11 vont être diffusés cet après-midi à des députés à l'Assemblée nationale.

00:14 Vous l'avez vu hier.

00:16 - Oui, avec une trentaine de confrères, dont il faut le noter plusieurs du service public.

00:22 Alors le plus difficile Patrick, dans ce film, ce ne sont même pas les corps suppliciés et profanés,

00:28 même si la vision fugitive par exemple d'un homme calciné, les mains liées dans le dos, est littéralement insoutenable.

00:34 Le pire, le plus dur, ce sont les vivants.

00:37 Les vivants sont d'abord des victimes terrifiées,

00:39 comme ces deux jeunes garçons dont le père est assassiné sous leurs yeux,

00:43 et ils sont filmés par la vidéo surveillance de leur maison.

00:45 Ou encore ces dizaines de jeunes qui participaient à la rave-partie,

00:49 qui tentent de fuir sous les rafales des terroristes.

00:51 Tous ces humains sont captés alors qu'ils comprennent qu'ils vont mourir.

00:55 Et ce qui est plus terrible encore, c'est la joie de ces tueurs qui se livrent à une orgie de violence anti-juive.

01:02 Leur pose avantageuse devant les GoPros de leurs copains,

01:05 pardon, leurs incessants à la Wachbar, pendant qu'ils commettent leur crime.

01:11 On entend ça au moins 100 fois.

01:13 Et la voix suraiguë de l'homme qui appelle ses parents "J'ai tué 10 juifs, j'ai leur sang sur les mains".

01:18 Alors j'y allais Patrick pour glaner peut-être quelques éléments de compréhension,

01:23 mais je l'avoue, après l'avoir vu, ce que l'homme peut faire à l'homme reste un mystère.

01:28 - Oui, mais alors pourquoi faut-il le montrer ce film ?

01:31 - Pour plusieurs raisons.

01:32 D'abord je dirais pour endiguer le négationnisme qui est déjà en train de faire surface.

01:36 Il y aura toujours bien sûr des gens pour prétendre que ces images sont des faux fabriquées par l'armée israélienne.

01:42 C'est d'ailleurs ce qui se dit beaucoup dans les foules qui manifestent dans le monde arabe.

01:47 Mais malgré tout, elles produisent un effet de vérité.

01:50 Et aussi pour lutter contre le relativisme, parce que plus le 7 octobre s'éloigne,

01:55 plus la réplique israélienne cause de mort civile terrible,

01:58 plus on oublie qu'il s'agit pour Israël d'une question de survie.

02:02 Alors je crois que c'est trop tôt pour montrer ces images au grand public.

02:05 D'abord c'est trop proche, elles sont trop brutes, il n'y a pas de représentation.

02:10 Mais il est très important que des médiateurs puissent témoigner.

02:13 Il y avait des journalistes, des profs comme Yanis Roder,

02:17 vous savez, auteur des "Territoires perdus de la République", hier dans la salle.

02:21 Et il y a donc cette projection. Bienvenue aux députés cet après-midi.

02:25 Je crois que c'est une très bonne initiative.

02:28 Aymeric Caron a annoncé qu'il y serait, et même David Guiraud,

02:31 oui, David Guiraud qui reviendrait trop pédale après ses propos abjects en Tunisie,

02:36 eh bien tant mieux, et je dis ça absolument sans la moindre ironie.

02:40 Je crois que ça peut avoir un effet positif qu'il le voit.

02:46 Parce que moi j'aimerais que les Insoumis comprennent vraiment,

02:50 eux et leurs électeurs d'ailleurs, comprennent que le 7 octobre

02:53 ne relève pas de la guerre et encore moins de la résistance,

02:55 mais d'un crime qui frappe notre humanité à tous.

02:59 Alors vous rappelez qu'il y a quelques années,

03:03 Marine Le Pen avait été condamnée à une expertise psychiatrique

03:06 pour avoir diffusé des images prises par les vidéos de l'État islamique.

03:11 On sait aussi que les images du Bataclan ont été diffusées seulement au procès,

03:16 mais sinon personne ne les a vues en dehors de ce procès.

03:20 Eh bien peut-être, peut-être que cette pudeur qui est tout à fait légitime

03:24 et qui est compréhensible, ça pose des questions,

03:26 peut-être que cette pudeur n'est plus de saison,

03:28 parce que sans doute que pour combattre le mal,

03:31 il faut être capable de le regarder en face.

03:33 Merci Elisabeth Lévy.

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