«Comme par magie» : Christophe Barratier et Kev Adams sont les invités de Culture médias

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Transcript

00:00 -Quand j'étais petit, je rêvais de transformer cette boule en colombe.

00:04 (Applaudissements)

00:05 (Musique d'ambiance)

00:09 -Merci, messieurs-dames !

00:10 (Musique d'ambiance)

00:12 -Comment je vais m'occuper de Lison si on travaille tous les soirs ?

00:14 -Tu feras comme tous les parents seuls qui bossent.

00:16 (Bruit de porte)

00:17 -Si tu demandes à Jacques, je suis sûre qu'il sera ravi de t'aider.

00:19 -Surprise !

00:20 -Les grands-parents, ils s'occupent de leurs petits-enfants.

00:22 C'est courant !

00:23 -Je crois que je préfère encore la nounou.

00:25 -Si je garde ton gosse, il y a moyen que je fasse des snaps avec lui ?

00:27 (Bruit de porte)

00:28 -Le bébé, c'est l'avenir.

00:30 -On peut lui mettre une litière.

00:32 -Wouh !

00:33 -J'ai un vrai savoir-faire avec les enfants.

00:35 (Rires)

00:37 -Mesdames, vous incarnez Victor.

00:39 C'est un jeune magicien dont la femme meurt

00:41 pendant qu'elle donne naissance à leur premier enfant.

00:43 Il va devoir faire face à ce drame, élever son bébé seul

00:47 et en même temps faire décoller sa carrière de magicien qui lui tient à coeur.

00:50 Heureusement, il n'est pas tout seul pour ça.

00:53 Il est quand même aidé.

00:54 Il est bien entouré, notamment par son beau-père Jacques,

00:57 incarné par Gérard Juniau, son ami d'enfance également.

00:59 C'est la première fois, je crois, que vous jouez le rôle d'un père, Kev ?

01:03 -C'est la première fois, oui.

01:04 Complètement, c'est la vraie première fois,

01:06 puisque je ne l'ai même jamais joué dans ma vie.

01:09 -Oui, c'est ça, vous n'êtes pas encore part...

01:11 -Non, pas par ma connaissance, bien sûr.

01:13 (Rires)

01:14 C'est vrai que c'était une expérience folle.

01:17 Franchement, ça m'a appris beaucoup de choses.

01:19 Et puis, je trouve que le film de Christophe est un vrai hommage, justement,

01:22 aussi aux parents, à la parentalité en général.

01:25 On oublie peut-être parfois l'amour et les sacrifices qu'il faut

01:29 pour élever un enfant, surtout au tout début,

01:31 puisqu'après, évidemment, il y a comme une espèce de communication

01:34 qui se met en place, il y a un vrai dialogue assez jeune, d'ailleurs,

01:38 qui arrive, mais nous, ça se passe vraiment de zéro à deux ans,

01:41 deux ans et demi, et de zéro à deux ans et demi,

01:43 c'est vraiment full sacrifice.

01:45 -C'est ça, mais c'était plutôt un avantage pour vous au départ

01:47 de ne pas avoir été papa avant, parce que du coup,

01:50 vous n'aviez pas besoin de faire semblant de mal vous y prendre avec le bébé.

01:53 -C'est vrai !

01:55 -En vous sentant pas à l'aise avec le bébé dans les bras au début.

01:57 -Je ne le suis pas !

01:59 Et ça m'a un peu angoissé, d'ailleurs, au début,

02:03 et puis ensuite, Christophe m'a dit, voilà, c'est le cas,

02:07 les jeunes papas, en général, ne sont pas non plus les hommes

02:10 qui ont le plus de dextérité avec leurs enfants au tout début.

02:13 Et c'était ça aussi qui était intéressant, c'était ce contraste

02:15 entre ce mec qui est magicien et qui, donc, sait extrêmement bien

02:19 se servir de ses mains quand il doit faire des tours

02:21 et impressionner la galerie, mais quand il doit s'occuper de son enfant,

02:24 c'est une autre histoire.

02:26 -Ça y est, tu m'as piqué ma phrase, évidemment !

02:28 Et maintenant, j'ai avec celle-là, mon frère !

02:30 -Qu'est-ce qui a en vous, Christophe ?

02:32 -C'est à un moment donné, on me pose la question, je crois !

02:34 -Vous, vous avez deux enfants, Christophe Baratier,

02:37 on sait bien que les tournages de films, ça peut amener à partir loin

02:40 pendant des semaines, donc j'imagine qu'il y a un petit peu du vécu

02:43 dans ce film.

02:44 -Ah bah, c'est vécu, plus que vécu, puisque moi-même,

02:47 mes parents étaient dans le métier, et par conséquent,

02:49 je pense qu'ils ont dû divorcer dix secondes après ma naissance,

02:51 je les ai jamais connus ensemble, et malheureusement,

02:53 j'ai reproduit le schéma, c'est-à-dire que j'ai eu aussi

02:56 deux petites filles avec lesquelles je n'ai pas vécu avec leur maman.

02:58 Et là, on s'aperçoit vite que les papas théorisent ce qu'on doit faire,

03:03 alors que les mamans le ressentent.

03:04 C'est un peu, peut-être caricatural, mais c'est-à-dire que nous,

03:08 on lit beaucoup ce qu'on doit faire, on est très attentifs,

03:10 mais on reste dans la théorie, évidemment.

03:12 Et tout ce que j'ai pu transmettre à Kev, c'est qu'au fond,

03:15 il y avait, comme il l'a dit, cette part d'illusion,

03:17 c'est d'un illusionniste, mais qui se fait assez peu d'illusions dans la vie,

03:20 et tous les deux, avec son beau-père se retrouvant avec cette petite fille,

03:23 essaient de survivre à ce qui leur est arrivé,

03:26 avec une espèce, justement, de joie de survivre,

03:28 et pour l'autre, plutôt en train de se noyer.

03:30 C'est-à-dire que chacun utilise ce petit bébé comme une bouée de sauvetage,

03:33 pour essayer de passer le trait, accompagné d'une jeune femme clerchuste,

03:37 qui elle-même, d'ailleurs, est née sous X, donc on a beaucoup de déracinés,

03:41 et d'ailleurs, c'est un sujet, j'y pense souvent,

03:43 que c'est après avoir fait un film, comme disait Claude Sautet,

03:46 qu'on arrive peut-être à déterminer le secret pourquoi on l'a fait.

03:49 - Pourquoi j'ai fait le film ? - Et c'est seulement après qu'on arrive à le déterminer,

03:52 parce qu'il ne faut pas le chercher, pendant.

03:53 - Ça s'appelle "Comme par magie", ça sort mercredi,

03:56 Kev Adams, Christophe Baratie, vous êtes nos invités jusqu'à 11h sur Europe 1,

03:59 et dans deux minutes, on va dresser votre portrait sonore.

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