L'ancien Premier ministre, Édouard Philippe, était l'invité de Benjamin Duhamel ce dimanche soir sur BFMTV. Il a notamment réagi au succès de la marche contre l'antisémitisme organisée à l'initiative de Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, et Gérard Larcher, président du Sénat.
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00:00 il essaie de formuler la position française,
00:02 vous appartiendra de lui poser les questions
00:04 pour les aspects que vous avez...
00:05 - En tout cas, vous n'y voyez pas de contradiction ?
00:07 - Non, moi ce qui m'intéresse, c'est la position historique de la France.
00:11 La position historique de la France, c'est d'être un ami d'Israël
00:14 et d'être soucieux de vérifier
00:16 que nous arrivons à trouver une solution politique
00:19 à ce conflit qui dure depuis trop longtemps.
00:21 Et il n'y a pas de double standard.
00:23 Moi, je ne me réjouis jamais quand l'avis d'un civil est tué.
00:27 Quand un civil est tué.
00:29 Personne ne peut s'en réjouir.
00:31 - Vous considérez que...
00:33 La question qui est aussi posée, c'est celle de la proportionnalité
00:36 de la réponse de l'État d'Israël.
00:38 Est-ce que vous considérez que la réponse israélienne est proportionnée
00:41 ou est-ce que vous dites qu'ils enfreignent
00:43 le droit international humanitaire ?
00:45 - Dès qu'il y a eu l'attaque du Hamas,
00:50 ma première réaction, c'était le lendemain,
00:52 c'était de dire que c'était un acte de guerre
00:54 qui avait été lancé par le Hamas.
00:56 Et Israël fait la guerre.
00:59 Il ne faut pas croire qu'on est dans autre chose pour Israël
01:02 qu'une déclaration de guerre que lui a lancée le Hamas.
01:05 C'est une guerre existentielle.
01:07 Ce n'est pas une petite guerre pour avoir un peu plus de territoire.
01:10 C'est une guerre existentielle.
01:12 Donc Israël fait la guerre.
01:15 - Est-ce qu'elle l'a fait dans les règles ?
01:17 - Est-ce que ça veut dire qu'on peut s'affranchir de tout
01:20 quand on fait la guerre ? Non.
01:22 On ne peut pas s'affranchir de tout quand on fait la guerre.
01:24 Mais quand on fait la guerre, et nous le savons,
01:28 car nous l'avons longtemps fait, souvent fait,
01:31 on fait des morts.
01:34 Quand on bombarde, on fait des morts, des civils.
01:36 Je trouve que je suis maire du Havre.
01:38 Il y a eu plus de 5000 civils morts au Havre
01:42 dans un bombardement qui a été fait par les Alliés,
01:45 par les Anglais, en 1944.
01:48 Quand on fait la guerre, on fait des morts.
01:50 C'est le Hamas qui a déclenché cette guerre.
01:52 Et donc il y a des morts.
01:54 Je ne m'en réjouis pas.
01:57 J'espère qu'il y en aura le moins possible,
01:59 surtout le moins possible de civils.
02:01 C'est pour ça que je pense que la solution
02:05 devrait être pour le Hamas de libérer les otages,
02:10 ce qui permettrait, me semble-t-il, plus facilement
02:13 d'obtenir le cessez-le-feu.
02:16 Je ne suis pas sûr que le Hamas ait envie de ça.
02:18 Je pense que le Hamas est lancé dans une logique de guerre
02:20 jusqu'au bout, et jusqu'au dernier des civils palestiniens.
02:23 Donc je ne suis pas sûr que la préoccupation du Hamas
02:26 se soit de les protéger. Je ne crois pas du tout au contraire.
02:28 Donc on est dans une situation de guerre.
02:31 Il est utile de rappeler qu'on en sortira par une solution politique
02:35 et pas par la force, parce que je ne crois pas
02:37 qu'on s'en sortira par la force in fine.
02:39 Et donc je trouve que c'est tout à l'honneur de la France
02:41 d'essayer de promouvoir cette idée que même pendant la guerre,
02:44 il faut promouvoir une solution politique.
02:46 - Mais vous ne considérez pas...
02:48 - Ecoutez, je crois que j'ai été clair.
02:50 Je ne vais pas tourner ça autour de vous.
02:52 - Je ne considérais pas que Israël enfreint le droit international de la guerre.
02:56 - Je ne suis pas sur place.
02:58 Je ne vais pas vous commenter des images, je ne sais pas d'où elles viennent.
03:00 Ce que je sais, c'est que manifestement Israël est en guerre,
03:04 que dans une guerre, il y a des morts.
03:06 La guerre, ce n'est pas un truc où c'est chirurgical,
03:08 il n'y a que des soldats. C'est le Hamas qui l'a déclenché.
03:10 C'est une guerre, c'est une guerre qui est existentielle.
03:13 Et donc c'est une guerre qui va faire des dégâts.
03:16 Notre objectif, c'est de trouver une solution politique.
03:18 Et le préalable, me semble-t-il, pour espérer obtenir un cessez-le-feu,
03:21 qu'on n'obtiendra pas sinon, ce n'est pas en le demandant qu'on l'obtiendra,
03:23 ce serait que le Hamas libère les otages.
03:25 Or, le Hamas n'a manifestement aucune envie de libérer les otages,
03:29 et le Hamas n'a manifestement aucune espèce de problème
03:32 à exposer les populations civiles à des bombardements durables.