La marche contre l'antisémitisme de dimanche divise les partis politiques

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Toute l'actualité de la journée et de la semaine analysée et remise en perspective par Pierre de Vilno, les journalistes de la rédaction d'Europe 1, mais aussi les invités.
Retrouvez "Europe 1 Soir week-end" sur : http://www.europe1.fr/emissions/votre-grand-journal-du-soir-du-week-end
Transcript
00:00 En tout cas, une grande marche contre l'antisémitisme est donc prévue ce dimanche.
00:03 Rendez-vous 15h esplanade des Invalides, direction l'Assemblée nationale et ensuite direction le Sénat.
00:08 Simplement cette marche qu'aurait dû réunir tout le monde en mettant de côté les étiquettes politiques
00:13 a vite été rattrapée par la "pole-pole" comme on l'appelle dans notre jargon journalistique,
00:17 la politique politicienne, celle des partis. On va l'entendre.
00:20 Mise au point mercredi soir sur TF1 par les présidents du Sénat et de l'Assemblée,
00:24 Yael Broun-Pivet s'exprimait aux 20 heures.
00:27 Nous n'avons invité que les citoyens de notre pays.
00:32 Nous parlons au français, c'est une marche civique que nous faisons.
00:36 Ça n'est pas un rassemblement politique, ça n'est pas un meeting, nous n'avons invité aucun parti politique.
00:43 Il n'est pas question de savoir s'ils doivent être les bienvenus, en tout cas ce qui est certain,
00:47 c'est que le président du Sénat et moi-même nous défilerons en tête de ce cortège
00:51 et nous ne défilerons pas à côté du Rassemblement national.
00:54 Voilà, pas à côté du Rassemblement national, oui mais bon, Broun-Pivet et Véran sont dans le même parti,
00:59 c'est la même formation politique, mais pour le porte-parole du gouvernement,
01:03 l'ERN n'a tout simplement pas sa place dans cette marche, Olivier Véran,
01:07 un peu plus tôt, le même jour, en sortie du Conseil des ministres.
01:10 Le Rassemblement national, par la voix de son président Jordan Bardella,
01:13 a eu l'occasion il y a quelques jours de faire le choix.
01:16 Le choix de couper avec son histoire, avec les racines antisémites de ce parti d'extrême droite,
01:21 ou bien le choix de couper avec la République.
01:23 Nous avons entendu ce qu'a dit Jordan Bardella,
01:25 il ne savait pas que Jean-Marie Le Pen était antisémite.
01:28 La justice française a répondu à cette question en condamnant Jean-Marie Le Pen pour antisémitisme.
01:33 De ce fait, en mon sens, le Rassemblement national n'a pas sa place dans cette manifestation.
01:38 Ce qui suscite l'ir de Jordan Bardella, c'était le lendemain dans l'heure des pros sur CNews.
01:43 Qui sont-ils ? Qui est M. Véran pour dire, pour distribuer des brevets de républicanisme ?
01:52 Quels sont leurs faits, leurs bilans ?
01:54 Qui est M. Véran pour dire, un parti qui représente 42% des voix lors de l'élection présidentielle,
01:59 qui a 89 députés et le premier groupe à l'Assemblée,
02:02 et qui est quand même, pardonnez-moi, dans les dix prochaines années,
02:05 donné comme parti pouvant potentiellement être en capacité de gouverner et de rassembler la majorité de Français,
02:09 qui est ce monsieur pour venir dire que nous n'avons pas notre place dans cette manifestation ?
02:14 Quand on fait ça, on fait de la petite politique politicienne, on n'est pas un homme d'État.
02:18 Voilà, et Jordan Bardella qui ce soir-là, dans l'heure des pros, a regretté les propos qu'il a eus à propos de Jean-Marie Le Pen,
02:25 des propos qu'on écoute.
02:26 Jean-Marie Le Pen, il l'est antisémite ?
02:28 Et je ne croit pas, je ne sonde pas les cœurs et les reins, je ne le crois pas.
02:34 Ah vous ne croyez pas que Jean-Marie Le Pen est antisémite ?
02:35 Non, je ne le crois pas.
02:36 Maintenant, je suis né...
02:38 Mais il a quand même été condamné plusieurs fois pour cela.
02:39 Je suis né en 1995, et vous me parlez d'un temps que je n'ai pas connu.
02:43 Aujourd'hui, je peux vous dire qu'il y a...
02:45 Vous ne savez pas de vos élections.
02:46 Vous le savez très bien, il y a beaucoup de Français de confession juive qui comprennent parfaitement le sens de mon message,
02:50 et qui savent aujourd'hui que le Rassemblement National est, à mon sens et au sens de beaucoup,
02:54 un bouclier pour les Juifs de France face à l'antisémitisme.
02:57 Ça fait du bien d'écouter les sons.
02:58 Là, on a Lou Frittel qui découvre que Benjamin Duhamel, lui aussi, est né après 1995.
03:03 Alors, à vérifier quand même, parce que je ne suis pas totalement sûr de ça.
03:07 Au-delà de tout ça, c'est quand même incroyable, Lou Frittel, à quel point, ce que je disais,
03:15 la pole-pole, la politique politicienne rattrape des sujets fondamentaux.
03:19 On est tous là pour se rassembler contre un truc qui est épouvantable et qu'on n'arrive pas à éradiquer,
03:24 qui est l'antisémitisme.
03:25 - Mais d'autant plus que c'est totalement contre-courant,
03:28 enfin plutôt, c'est contre-productif par rapport à ce que cherche à faire la majorité ou la gauche.
03:33 Au contraire, les Juifs de France ne considèrent pas que le RN est un ennemi de leur cause.
03:41 - On va l'entendre dans la boule de Serge Gershwer.
03:42 - Tout à fait.
03:43 Alors, c'est vrai que le CRIF est toujours réticent,
03:46 mais aujourd'hui, il ne le refuse plus dans ses manifestations.
03:49 Il est vrai que pendant cette séquence, qui est très anxiogène pour les Juifs de France,
03:55 l'un des partis qui a été le plus clair sur la situation, c'est quand même le Rassemblement national.
04:00 Il est louable, je rejoins Serge Klarsfeld sur la question,
04:06 il est louable de voir qu'un parti qui a ses racines coupe avec son passé.
04:11 - Et bien, puisque vous parlez de Serge Klarsfeld,
04:13 voilà ce qu'il disait, c'était dans la matinale d'Europe 1 ce matin.
04:16 - La venue d'un parti qui autrefois était antisémite
04:25 et qui ne l'est plus depuis un certain nombre d'années,
04:30 qui rejoint les valeurs républicaines et qui, heureusement, les rejoint ce dimanche.
04:38 Donc, on se passera de l'extrême gauche antisioniste et antisémite
04:46 et on accueillera le Rassemblement national, devenu un parti fréquentable.
04:55 - Commentaire, Jules Thoresse.
04:56 - En fait, toute cette séquence est vraiment pathétique et c'est limite révoltant.
04:59 On va revenir dès le début à cette tribune où il y a une brôle pivée
05:03 et Gérard Larcher dans le Figaro, où pour le coup, là, ils appellent tout le monde,
05:06 ils appellent tous les défenseurs de la République à venir.
05:09 Puis, ils se dédisent sur Gérard Larcher qui fait une communication à l'AFP 24 heures plus tard
05:14 pour dire que le RN, il ne manifestera pas avec.
05:17 On a un Olivier Véran qui monte en épingle cette histoire.
05:20 - Il y a eu une histoire de cordon sanitaire.
05:22 - Olivier Véran qui ensuite monte ça en épingle.
05:25 Mais moi, il y a un truc que je ne comprends pas comment ces gens réfléchissent.
05:29 Ils vont aux rencontres de Saint-Denis, ils invitent Jordan Bardella
05:32 qui est à la table pendant 5 heures avec Emmanuel Macron.
05:35 - Macron appelle directement sur son portable.
05:37 - Macron appelle Jordan Bardella le jeudi précédent.
05:41 Il y a 89 députés au perchoir à l'Assemblée.
05:44 Il y a deux vice-présidents, Hélène Laporte et Sébastien Chenu.
05:47 Donc, à un moment donné, ces gens ne sont pas cohérents.
05:52 Et j'ajoute à cela, en effet, l'EURN depuis le 7 octobre, fait un sans-faute.
05:58 Marine Le Pen a été la première à l'Assemblée nationale à parler de pogroms.
06:03 Elle a fait la rupture politique avec son père en 2015.
06:07 Elle a exclu son propre père de son mouvement politique.
06:10 - Mais pourquoi, diable, est-ce que Jordan Bardella
06:14 commet cette faute de car devant Benjamin Duhamel ?
06:17 - C'est une maladresse qui doit durer.
06:19 - Mais oui, mais ce n'est pas le moment.
06:21 - C'est ce qu'il a reconnu hier en effet sur ces news.
06:23 - Sur la question, apparemment, ce que certains peuvent dire,
06:26 de façon anonyme, c'est que à force d'être encensé,
06:30 Jordan Bardella a pu se croire un peu plus grand qu'il n'était.
06:34 - Tu dis Jordan.
06:35 - Jordan Bardella.
06:36 - Pardonnez-moi, c'est un prénom américain, ce n'est pas un prénom français.
06:39 - On accepte, Lou.
06:42 - Continuez.
06:44 - Quoi qu'il en soit, je vous remercie,
06:46 parce qu'à chaque fois que je fais une intervention,
06:48 vous vous moquez de moi.
06:49 - Moi, c'est français.
06:50 - Mais quoi qu'il en soit, il est vrai que, sans doute,
06:53 il s'est cru un peu plus beau qu'il n'était.
06:55 À force d'être encensé, d'aller aux rencontres de Saint-Denis,
06:57 d'avoir le président de la République qui l'appelle,
06:59 qui essaie de créer de la division entre lui et Marine Le Pen,
07:01 en disant que cet homme est quand même très impressionnant.
07:03 C'est vrai qu'il a 28 ans, il est à tête du principal parti
07:06 après La République En Marche, si on peut dire.
07:09 En tout cas, c'est son parti qui pourrait représenter l'alternance.
07:13 Et à force d'aller sur les plateaux de télé,
07:15 oui, c'est un peu la maison pour lui.
07:18 Il a pu se laisser aller à trop de...
07:23 Oui, il s'est trop laissé aller, je pense.
07:25 - C'est votre plaidoirie envers Jordan Pardella ?
07:28 - Ce n'est pas une plaidoirie, parce que je pense que c'est une faute.
07:32 C'est l'une de ses premières fautes.
07:33 - C'est une faute de caractère, c'est ce que j'ai dit.
07:35 - Non, mais tout à fait, c'est une faute.
07:36 - On fait un slalom spécial et puis on se vote.
07:38 - On se vote à la dernière porte.
07:40 - C'est une faute qui est quand même super savamment relayée,
07:43 y compris par les médias.
07:44 - Ah, mais on le sait ça !
07:45 - Bah oui, mais c'est pas parce qu'on le sait qu'il faut pas s'enigner.
07:47 - Vous êtes plus jeune, vous le savez, vous faites partie de cette génération
07:50 qui est scotché sur son smartphone, vous savez très bien que ça va très vite ensuite.
07:53 - Vous montez en écran cette semaine, vous êtes très bien émue.
07:55 - Juste une question là-dessus.
07:57 Est-ce que la question de Jean-Marie Le Pen n'est pas une question
08:01 auxquelles doivent être habituées, ou au moins se préparer, les cadres du RN ?
08:05 C'est quand même une question qui revient régulièrement.
08:07 - À un moment donné, la rupture politique...
08:08 Non mais je suis désolé, on s'en prend à quelqu'un qui a été condamné des dizaines de fois en effet,
08:13 qui a quitté la vie politique il y a dix ans,
08:15 qui s'est fait exclure de son propre parti, qui a 95 ans
08:18 et qui peut même plus faire d'interview.
08:19 Non mais à un moment donné, on peut s'en prendre à Jordane Bardella,
08:23 on peut s'en prendre à Marine Le Pen,
08:24 mais on n'est pas là pour refaire le procès de Jean-Marie Le Pen.
08:27 Dur à fort crématoire, c'est 1987, à un moment donné, il faut sortir de ça.
08:31 - Arthur Delaborde, un juge de paix s'il vous plaît.
08:33 - Évidemment, Olivier Véran s'est engouffré dans la brèche.
08:35 Je pense aussi que c'est une faute politique de la part de Jordane Bardella.
08:39 Il avait l'occasion quand même de transformer l'essai,
08:43 de concrétiser la rupture politique que Jules évoquait à l'instant de 2015.
08:53 - Ce qu'il fait aussi dans l'interview par ailleurs.
08:55 - Oui, il a rectifié le tir après dans une interview au JDD
08:59 et puis après chez Pascal Praud hier.
09:02 Il aurait pu le faire dès le début.
09:04 Ça a donné en tout cas un angle d'attaque à l'exécutif et à la majorité.
09:10 Je pense que finalement, cette bonne guerre,
09:14 Olivier Véran s'est engouffré dans la brèche.
09:17 Après, on voit bien que la participation du RN à cette marche
09:21 pose un problème à la majorité parce que quelque part,
09:23 il y a l'idée que ça va être finalement l'occasion pour le RN
09:29 de montrer à tout le monde qu'ils ont définitivement tourné la page
09:34 de ce passé antisémite.
09:37 On voit bien toutes les tensions, tous les remous
09:40 que ça a pu provoquer par la suite.
09:42 - J'ai un petit truc.
09:43 Il y a un sondage IFOP qui va être publié ce soir ou demain matin
09:46 et qui est assez clair et qui, à mon avis, tranche le débat.
09:48 C'est que 71-11% des Français sont pour que le RN participe à cette manifestation.
09:53 On est loin des quatre jours qu'on vient de connaître sur tous ces débats-là.
09:57 Les Français, eux, ont tranché ce débat que nous, on a dans les médias
10:00 et ça fait vraiment un peu popole et c'est un peu du nombrilisme.
10:04 - D'ailleurs, il y a eu aussi un sondage dans Le Figaro il y a deux jours
10:07 ou même hier qui disait qu'une majorité de Français
10:11 était quand même scandalisée par la façon dont le RN était mis à l'écart.
10:16 - Et le RN, ce n'est pas le FN.
10:18 En réalité, je tranche le débat aussi sur autre chose.
10:23 Cette hésitation de Jordan Bardalat est assez étonnante
10:28 devant notre confrère Benjamin Duhamel
10:30 puisqu'il suffit franchement de se remettre en mémoire
10:34 quelques punchlines de Jean-Marie Le Pen qui sont totalement abjectes.
10:39 Que ce soit dit.
10:41 - Et puis même il se contredit quand il dit "je ne sonde pas le cœur et les reins"
10:45 - Au-delà de ça, je ne vais pas vous citer parce que ça va pourrir ma bouche.
10:51 - Je ne sais pas. - Mais c'est totalement abject.
10:53 18h18, une première pause dans La Semaine Politique,
10:55 Europe 1, JDD, Paris Match.
10:57 Dans un instant, on revient sur justement la France insoumise
11:00 dont parlait Serge Klarsfeld dans ce sonore.
11:03 A tout de suite sur Europe 1.
11:05 La Semaine Politique, Pierre De Villeneuve sur Europe 1.
11:09 - Avec autour de la table Jules Torres du JDD,
11:11 Arthur Delaborde d'Europe 1 et Lou Fritelle de Paris Match,
11:14 la France insoumise ne participera donc pas à la marche de dimanche.
11:17 Jean-Luc Mélenchon ne veut pas manifester aux côtés de l'extrême droite.
11:20 Cordon sanitaire ou pas, alors que sur les retraites,
11:22 souvenez-vous, il n'y voyait pas d'inconvénients.
11:25 Marche donc organisée samedi pour LFI, lutte contre l'antisémitisme et plus encore.
11:31 Écoutez la sortie du député LFI Antoine Léaumont la nuit dernière,
11:35 nuit je le dis, du 9 au 10 novembre, c'est important avant d'écouter le sonore.
11:39 - Où est la fraternité quand vous êtes incapables de lutter contre le racisme
11:45 qui s'exprime partout dans notre société ?
11:49 Quand vous êtes incapables de le nommer,
11:51 dès lors que celui qui en est responsable porte un uniforme ?
11:54 Quand vous êtes incapables de défendre une laïcité qui soit autre chose
11:58 que l'expression d'une haine de moins en moins voilée contre les musulmans ?
12:02 Quand vous êtes incapables de mettre fin aux actes antisémites
12:06 et d'avoir une parole forte pour faire cesser ce qui ont lieu en ce moment ?
12:09 Quand vous courez après l'extrême droite
12:11 et que vous vous apprêtez à marcher avec elle
12:13 au moment où il faudrait au contraire la combattre
12:16 pour la faire reculer dans la poubelle d'où elle est de nouveau sortie ?
12:19 Je vous dis tout ceci, Madame la Première Ministre,
12:22 un jour pas comme les autres.
12:24 Car nous sommes la nuit du 9 au 10 novembre 2023.
12:28 Car il y a 85 ans, c'était la nuit de cristal dans l'Allemagne nazie.
12:33 Car il y a ce soir, avec nous,
12:36 les fantômes de ceux qui sont morts cette nuit-là parce qu'ils étaient juifs.
12:40 Car pèsent sur nous les 6 millions de regards éteints par Hitler,
12:44 mais dont l'intense lumière transperce encore et à jamais
12:47 la nuit et le brouillard pour arriver jusqu'à nous.
12:50 Je vous le dis, Madame la Première Ministre,
12:53 les yeux dans les yeux.
12:55 Je le dis à tous les républicains qui sont ici,
12:57 les yeux dans les yeux, ne vous trompez pas d'ennemis.
13:00 Ah là là, les yeux dans les yeux, à la Cahuzac.
13:02 Réponse d'Elisabeth Borne.
13:04 Même les mots n'ont plus de sens
13:06 quand l'orateur de la France Insoumise
13:09 oscille entre le ridicule et le dérisoire,
13:12 entre des mots trop grands pour lui
13:14 et des références qui l'écrasent.
13:16 Arthur Delabord, trop grand pour lui ?
13:18 - Je suis assez d'accord avec ce que répond Elisabeth Borne pour le coup.
13:22 On est encore dans une rhétorique assez abjecte
13:26 de la part des Insoumis
13:28 qui font clairement du clientélisme électoral.
13:33 Finalement, ça nous surprend même plus.
13:36 - Clientélisme musulman, on peut le dire ?
13:38 - Oui, exactement. Ils savent que ça va être un discours...
13:40 - L'électorat musulman de l'EFI.
13:42 - En tout cas, ils font le pari que ça va être un discours
13:44 porteur auprès des musulmans
13:46 et que finalement, ça bénéficiera à Jean-Luc Mélenchon
13:51 probablement lors de la prochaine présidentielle.
13:54 - C'est un grand gloobie-boulga quand même,
13:56 parce qu'il y a l'antisémitisme, la nuit de cristal,
13:59 la défense des musulmans, les yeux dans les yeux.
14:04 On a l'impression qu'on a pris le tiroir
14:06 et on a renversé toutes les lettres d'amour
14:08 envoyées par les amants en disant
14:11 "prends-toi ça dans la face, je reprends votre terme d'abject"
14:16 et puis surtout, c'est quand même très trouble.
14:19 - Exactement, je pense que finalement,
14:21 peu importe le mélange des genres qui peuvent opérer,
14:24 ce qui est important pour eux, c'est d'envoyer
14:26 des messages politiques à un électorat ciblé,
14:29 en l'occurrence, les musulmans de France.
14:32 C'est d'ailleurs aussi un peu méprisant,
14:35 je pense, à l'égard d'un certain nombre de musulmans
14:37 qui ne sont évidemment pas tous sur cette ligne
14:43 de confusion des genres.
14:45 - Jules Torres, on a entendu tout à l'heure Serge Klarsfeld
14:48 dire qu'en fait, ce n'est pas le RN,
14:51 mais c'est la France insoumise qui est condamnable.
14:54 Et il a dit "on se passera bien d'eux dans cette marche de dimanche".
14:59 Ils ne veulent pas venir en plus depuis le départ.
15:03 Cette semaine, je fais un petit peu de corporatisme,
15:06 mais on a fait une série en trois temps dans le GDD,
15:10 sur la stratégie électorale de Mélenchon
15:12 et son pari électoral de l'islamo-gauchisme.
15:14 Et on voit très bien que la manne électorale qu'il veut,
15:18 c'est la manne des banlieues.
15:20 On a fait son calcul par rapport au bureau de vote
15:22 de la présidentielle, et il y a des scores
15:25 qui sont ahurissants, c'est-à-dire que dans certains
15:27 bureaux de vote, au Val-Fouret, au Mureau,
15:30 à Mante-la-Jolie, on dépasse les 80%.
15:32 Donc lui est persuadé que ce discours-là
15:35 va l'amener au pouvoir, ou en tout cas
15:38 va l'amener au second tour, ce qu'il ne réussit pas,
15:40 en 2027.
15:42 Et c'est très intéressant de voir que
15:44 toute cette petite clique de la France Insoumise,
15:47 on parlait d'Antoine Léaument,
15:49 on parlait des David Guiraud,
15:51 les jeunes sont complètement en rupture
15:53 avec les Garrido, les Corbières,
15:55 et on voit bien actuellement qu'il y a quand même
15:57 un vrai sujet, désolé de prendre le sujet qui arrive,
16:01 mais il y a vraiment un sujet entre
16:03 l'ancienne génération et la nouvelle,
16:05 et en fait, cette nouvelle génération...
16:07 - Oui mais c'est le même chef, il y a le même chef.
16:09 - Oui, mais alors, on va parler de Garrido,
16:11 mais on a vu ce qu'elle a dit cette semaine,
16:13 je crois que c'est au confrère du Parisien,
16:15 que c'est pas un chef irremplaçable,
16:17 Jean-Luc Mélenchon. Moi je pense qu'elle se trompe,
16:19 parce qu'il n'y a personne qui pourra assurer la suite
16:21 à la France Insoumise.
16:22 - En tout cas, ça s'appellera autrement, certainement.
16:24 Lou Fritel, de Paris Match.
16:25 - Je pense qu'il y a aussi un paramètre
16:27 qui est encore plus dramatique peut-être,
16:29 c'est qu'être de gauche, l'un des marqueurs,
16:31 c'est d'être pro-palestinien.
16:33 Donc ça sous-entend d'être anti-sioniste.
16:35 Aujourd'hui, quand un État d'Israël existe
16:39 depuis 1947, 1948, je me trompe toujours ?
16:41 - Non, 48. - 48, pardon.
16:43 C'est un peu compliqué à entendre.
16:45 - 47. - 47 ?
16:47 - 47, pardon. - Me dit-on, en régie.
16:49 - C'est un peu compliqué à entendre, et honnêtement,
16:51 quand vous allez voir les manifestations pro-palestiniennes,
16:53 ce ne sont pas que des gens de banlieue,
16:57 des Arabes, des Noirs,
16:59 ce sont aussi des Blancs
17:01 venant de quartiers bien bourges,
17:03 ayant fait des études,
17:05 et pour eux, c'est normal
17:07 de manifester pour la paix, mais dans des
17:09 manifestations pro-palestiniennes, où on va entendre
17:11 "juifs = nazis".
17:13 - Alors justement,
17:15 puisqu'on parle du cas Garrido,
17:17 chez LFI, il y a eu effectivement
17:19 cette affaire, quand on n'est pas d'accord
17:21 avec le chef, on en paye les conséquences,
17:23 c'est assez binaire. À la France Insoumise, officiellement,
17:25 le député de Seine-Saint-Denis est écarté pour 4 mois
17:27 pour avoir annui, je cite,
17:29 "au bon fonctionnement collectif du groupe"
17:31 par la diffusion de fausses informations
17:33 dans la presse, ou
17:35 "la mise en cause et le dénigrement
17:37 ad hominem de plusieurs membres du groupe",
17:39 voilà le communiqué de LFI,
17:41 elle considère que c'est tout simplement
17:43 un crime de l'aise-majesté, et que 4 mois,
17:45 c'est une durée qui interpelle.
17:47 On écoute Raquel Garrido.
17:49 - 4 mois, cela vous dit quelque chose ?
17:51 C'est comme Adrien Quatennens.
17:53 "4 mois, je n'ai plus le droit de représenter mon groupe.
17:55 Je suis humiliée,
17:57 je suis en colère."
17:59 - Voilà, c'est un tweet, c'est pour ça qu'on entend le...
18:01 Et je vous propose également d'écouter
18:03 la réaction de Clémentine Autain
18:05 de la France Insoumise.
18:07 - Moi, je suis atterrée.
18:09 Atterrée par cette sanction parce que je pense qu'on ne règle pas
18:11 des divergences politiques
18:13 par des sanctions bureaucratiques.
18:15 Ça, c'est pas possible.
18:17 Et je suis aussi atterrée
18:19 parce que 4 mois, c'est exactement le nombre
18:21 de mois de la sanction
18:23 qui a été ordonnée
18:25 contre notre collègue Adrien Quatennens,
18:27 qui, je le rappelle, a été condamné
18:29 pour violence conjugale.
18:31 Et que dans le même temps, quand d'autres,
18:33 je pense par exemple
18:35 à Daniel Obono, qui a pu tenir des propos
18:37 sur le Hamas, qui ne sont pas
18:39 en correspondance avec la position du groupe.
18:41 Je pense à ce que nous avons pu
18:43 entendre ou lire sur Sofia Chikirou,
18:45 qui méritait,
18:47 me semble-t-il, au moins d'être
18:49 entendue pour qu'elle puisse s'expliquer
18:51 devant nous. Tout cela n'a pas été fait.
18:53 Quand on nous dit en réunion de groupe
18:55 ou sur nos listes "barrez-vous, cassez-vous",
18:57 il n'y a aucun rappel à l'ordre.
18:59 Donc oui, j'estime qu'il y a un deux poids,
19:01 deux mesures qui est absolument injuste.
19:03 - Alors, deux choses.
19:05 La première, c'est qu'honnêtement,
19:07 avec tout ce qui se passe dans le monde
19:09 et ne serait-ce que dans l'hexagone,
19:11 avec le premier sujet qu'on a évoqué
19:13 tout à l'heure, on a envie de dire
19:15 "bon". Et la deuxième chose...
19:17 - Et payer.
19:19 - C'est que
19:21 LFI,
19:23 on le sait, et vous l'avez dit
19:25 à demi-mot, Jules Torres,
19:27 LFI, c'est
19:29 mélangeant. À un moment donné,
19:31 on sait que c'est lui et qu'il ne faut pas
19:33 aller à l'encontre
19:35 du grand magnitou.
19:37 - Si on résume un peu, Clémentine Nottin
19:39 l'a dit,
19:41 ce qu'a fait
19:43 Raquel Garrido, c'était en gros critiquer
19:45 la verticalité
19:47 de la France insoumise, le fait que Jean-Luc Mélenchon
19:49 décide de tout. Et donc, elle est condamnée
19:51 à la même chose que le gars qui a
19:53 mis une torgnole à sa femme et qui a été condamnée pour ça.
19:55 Elle est condamnée davantage
19:57 que Sofia Chikirou,
19:59 qui a eu un reportage,
20:01 un documentaire de complément d'enquête
20:03 ahurissant, où il y avait des propos
20:05 scandaleux. Il y a
20:07 Daniel Obono qui dit quand même que le Hamas
20:09 est un mouvement de résistance. Depuis
20:11 le 7 octobre, le Hamas, ils ont mis des bébés dans des fours,
20:13 ils ont décapité des enfants, ils ont tué
20:15 des vieillards, ils ont tué des femmes,
20:17 des hommes. Donc, Raquel Garrido,
20:19 juste pour avoir remis en cause
20:21 le leadership de Jean-Luc Mélenchon dans ce parti-là,
20:23 a plus de condamnations, ou presque,
20:25 que les trois personnes
20:27 que je viens de nommer.
20:29 - Rassure Delabord. - Oui, elle a franchi
20:31 la ligne rouge, on pourrait appeler ça
20:33 pour les insoumis, c'est s'attaquer à
20:35 Jean-Luc Mélenchon, c'est quelque part
20:37 un crime de laisse-majesté,
20:39 on le comprend bien. Et ce qui est assez intéressant
20:41 quand même, c'est qu'on voit bien
20:43 que ça rejoint un peu ce que disait
20:45 Jules à l'instant, que
20:47 Jean-Luc Mélenchon, qui n'a de cesse d'appeler
20:49 à la 6ème République,
20:51 de critiquer les dérives autoritaires
20:53 de la 5ème République, la verticalité
20:55 du pouvoir, a en fait une conception
20:57 au sein de son parti,
20:59 qui est exactement
21:01 celle qui critique,
21:03 s'agissant de la 5ème,
21:05 on ne peut pas s'attaquer à lui,
21:07 il y a même des fidèles
21:09 de Jean-Luc Mélenchon qui confient
21:11 en off que finalement
21:13 4 mois, c'est pas grand chose,
21:15 et que Raquel Garrido aurait
21:17 mérité plus, une peine plus lourde,
21:19 et voilà,
21:21 finalement, on voit bien que
21:23 c'est quand même
21:25 très compliqué
21:27 pour les...
21:29 - Mais en fait, il y a une
21:31 verticalité semblable
21:33 au château, enfin, à l'Élysée...
21:35 Attendez, quand il y a
21:37 les marcheurs à l'époque,
21:39 enfin, les marcheurs, les frondeurs,
21:41 les frondeurs, merci,
21:43 qui avaient frondé justement contre...
21:45 on ne sait plus ce qu'ils sont devenus,
21:47 c'est pas la prison chinoise,
21:49 mais enfin, ils ne sont plus rien du tout,
21:51 les frondeurs de Macronier,
21:53 de 1er mandat. - Oui, la différence,
21:55 c'est que Jean-Luc Mélenchon, lui, appelle
21:57 un régime parlementaire où tout le monde
21:59 peut s'exprimer librement,
22:01 et on voit que dans sa conception
22:03 du pouvoir interne au sein de son parti...
22:05 - Il y a bien un peu de marketing dans tout ça !
22:07 - Exactement, mais c'est
22:09 quand même révélateur de tout ça, et puis il faut rappeler aussi
22:11 que Raquel Garrido est quand même
22:13 accompagnée, Jean-Luc Mélenchon,
22:15 depuis de nombreuses années,
22:17 au PS, aux partis de gauche,
22:19 c'était fidèle. - Quand vous dites "accompagnée",
22:21 on sent bien que vous avez envie de dire "elle l'a supportée",
22:23 ça, hein ? - Ouais, je pense
22:25 qu'au départ... - Il est prudent,
22:27 Arthur Delavande, il y va pas !
22:29 - Il est prudent, il y va pas !
22:31 - C'était quand même son avocate !
22:33 - C'était son avocate !
22:35 - Du coup, Moretti a été avocate de Balkany,
22:37 il l'a supportée aussi, souvenez-vous du coup
22:39 du cigare dans la poche... - Raquel Garrido n'était pas
22:41 la dernière à défendre Jean-Luc Mélenchon
22:43 bec et ongles. - Faut trouver !
22:45 - Ah oui !
22:47 - Aujourd'hui, non, mais avant, oui !
22:49 - Je suis désolé, mais tout ça est d'une hypocrisie sans nom aussi,
22:51 je ne veux pas me faire le défenseur de Jean-Luc Mélenchon,
22:53 mais à un moment donné... - Oula ! - C'était quoi la phrase
22:55 de chevènement ? Déjà, c'est un ministre,
22:57 ça sautait ou ça dégagit ? - Ou ça dégagitienne !
22:59 - En fait, ils peuvent faire la même chose, vous savez,
23:01 ça fait un an qu'ils se font marcher dessus,
23:03 là on parle de LFI, Raquel Garrido,
23:05 Clémentine Autain, ça fait un an
23:07 que le parti est sclérosé,
23:09 que... - C'est l'occasion jamais ?
23:11 - C'est l'occasion jamais ! - C'est ce qu'elle fait,
23:13 peut-être, Raquel Garrido ?
23:15 - On a aussi discuté d'Olivier Faure,
23:17 et en fait, ces gens sont
23:19 des paillassons, et ils n'osent pas !
23:21 - Olivier, si tu nous écoutes,
23:23 je comprends la punchline de Jean-Christophe
23:25 quand Benélice quittait dans ce studio
23:27 il y a quelques semaines, hein ? Olivier,
23:29 écoute donc ! - Mais, moi, je dirais
23:31 quand même deux choses, déjà, sur la partie
23:33 antidémocratique de LFI,
23:35 on ne peut pas oublier aussi que Jean-Luc Mélenchon,
23:37 quand il quitte le PS, il quitte aussi
23:39 un système fait de congrès et
23:41 de discussions, il ne supporte pas ça,
23:43 il crée le front de gauche autour de sa personne,
23:45 et il crée le moment insoumis
23:47 autour de sa personne, et d'ailleurs,
23:49 c'est plus ou moins inscrit dans les statuts
23:51 que ce moment est structuré
23:53 autour de lui, et de lui seul.
23:55 En ce qui concerne, en revanche, Raquel Garido,
23:57 Alexis Corbière,
23:59 on peut mettre aussi
24:01 Simonet dedans,
24:03 il existe aujourd'hui des frondeurs au sein
24:05 de LFI,
24:07 mettons Clémentine Autain, un peu à part
24:09 qui a souvent, bien avant
24:11 la crise actuelle,
24:13 essayé de faire entendre sa voix pour plus de démocratie
24:15 au sein du mouvement, il n'empêche que
24:17 Garido et Corbière sont des
24:19 fidèles de la première heure,
24:21 n'ont pas levé le petit doigt pendant les
24:23 premières purges qui ont pu exister
24:25 au sein du mouvement auparavant,
24:27 aujourd'hui, on les entend, on entend
24:29 énormément Raquel Garido, mais parce que
24:31 - C'est genre la pésure, rien ! - Non, mais parce qu'il
24:33 se retrouve aussi à la porte,
24:35 à la porte de la direction.
24:37 En revanche, c'est vrai que
24:39 est-ce que c'est un instinct de survie ou
24:41 est-ce que c'est par conviction,
24:43 ils travaillent beaucoup avec leur partenaire de gauche
24:45 qui, de façon à faire
24:47 continuer une union
24:49 - Partout de la borne. C'est vrai que
24:51 le poids politique, je vais pas
24:53 trop évoquer
24:55 le poids politique de Raquel Garido et Alexis Corbière,
24:57 mais il y a quand même une personnalité
24:59 d'ailleurs, on voit qu'elle
25:01 manifestera avec elle
25:03 à Strasbourg
25:05 samedi, donc demain,
25:07 contre l'anti...
25:09 enfin, c'est pas contre, contre l'antisémitisme
25:11 et surtout en faveur
25:13 de la cause palestinienne, c'est
25:15 François Ruffin. - C'est pas pour la masse.
25:17 - Donc on aura Raquel Garido,
25:19 Alexis Corbière et François Ruffin
25:21 qui manifesteront à Strasbourg et en parallèle
25:23 Jean-Luc Mélenchon, lui, sera
25:25 à Paris,
25:27 évidemment, et toute...
25:29 on voit quand même que
25:31 ces frondeurs-là pourraient
25:33 on peut imaginer se structurer
25:35 autour de François Ruffin
25:37 qui a peut-être, lui, une
25:39 personnalité qui est...
25:41 peut représenter un danger
25:43 plus important pour Jean-Luc Mélenchon. - Et encore une fois, la politique politicienne, en l'occurrence
25:45 les boyaux
25:47 internes de LFI
25:49 resurgissent alors qu'on parle d'une
25:51 manifestation
25:53 de cause grave. - C'est là où il est très beau,
25:55 Jean-Luc Mélenchon. Et en fait, on aurait
25:57 mille choses à lui reprocher. Il a fait des tweets dégueulasses
25:59 la semaine dernière, il en a refait là, il y a quelques jours
26:01 et on parle de Raquel Garido
26:03 et du fait qu'elle n'est pas d'accord avec son management.
26:05 Il a réussi, mais c'est comme...
26:07 - Le privilège rouge. - C'est toujours Mélenchon qui finit par gagner.
26:09 - C'est un transkiste, faut pas l'oublier. - On arrête d'en parler.
26:11 On est d'accord, tous les trois.

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