SMART TERRITOIRES - Un exemple de réindustrialisation française

  • l’année dernière
A l'étroit dans son usine de Cestas en Gironde, le parfumeur Adopt' a finalement trouvé un nouveau site industriel dans le Loiret. Une usine à l'abandon depuis plus d'un an, qu'il lui a fallu moderniser, adapter, transformer. Ces lourds investissements ont été financés via une levée de fonds en private-equity.

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Transcript
00:00 Pour terminer cette émission, je suis avec quelqu'un dont on a beaucoup parlé dans les parties précédentes, à savoir Frédéric Stöckl, bonjour.
00:08 Bonjour.
00:09 Vous êtes le président d'Adopt et alors moi je dois dire que j'étais à mille lieux de penser que vous étiez le numéro 1 du parfum en France, mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
00:18 C'est un marché qui évolue beaucoup aujourd'hui en volume, en nombre d'unités vendues. Nous pouvons dire que nous sommes dans les leaders du parfum en France, numéro 1, depuis quelques années maintenant.
00:32 Mais je vous ai entendu tout à l'heure, j'aimerais bien que vous me le redisiez. Vous vendez un parfum toutes les deux secondes ?
00:38 On vend un parfum toutes les deux secondes, tout à fait. On vendait un parfum toutes les cinq secondes l'année dernière et toutes les dix secondes il y a deux ans. Donc il y a une vraie dynamique très forte sur la marque.
00:47 C'est une marque qui monte très forte avec un changement de vision du parfum, ou en tout cas une offre du parfum complètement alternative, une vision du parfum qui est différente.
00:55 On n'a plus un seul parfum, on peut avoir trois, quatre, cinq parfums, changer de parfum, comme d'humeur.
01:01 Et c'est ce qu'on propose, c'est la capacité d'avoir non pas un, mais quatre, cinq parfums et dépenser pour cela un parfum à 10,95€ de très grande qualité.
01:11 C'est cette croissance-là qui vous amène à changer d'outil industriel à un moment dans la vie de l'entreprise ?
01:18 Tout à fait, face à une croissance pareille et un concept qui fonctionne très très bien aujourd'hui, on a des besoins de capacité de production de plus en plus importante.
01:28 On produisait chez nous dans la région Bordelaise, dans un atelier usine, qui nous a permis de monter jusqu'à près de 9 millions de flacons.
01:37 Mais aujourd'hui, on a besoin d'un outil industriel, d'un site industriel. Et ici, nous sommes dans un site industriel qui va nous permettre de produire jusqu'à 50 millions de parfums avec la meilleure qualité.
01:48 Comment vous l'avez trouvé ce site industriel ? Est-ce que j'imagine que vous n'êtes pas levé un matin et vous vous êtes dit "ça y est, je déménage mon entreprise, j'agrandis, je trouve un site, c'est plus compliqué que ça" ?
01:57 Oui, c'est plus compliqué que ça. On travaille déjà sur de la data, sur voir nos évolutions, comment la marque va évoluer, les besoins qu'on va avoir.
02:06 Et puis à un moment donné, on se dit "bon ben, on a besoin d'un outil beaucoup plus large et beaucoup plus important pour soutenir notre croissance".
02:12 Alors on commence à chercher. Et c'est ça la difficulté, c'est se dire "bon, on est en France, c'est un terrain industriel, mais le terrain industriel, il n'est pas si riche que ça et on ne trouve pas des sites si facilement".
02:25 On voulait un site dans la région Aquitaine, d'où on vient, la région bordelaise, et on ne l'a pas trouvé.
02:31 On a cherché pendant plus d'un an un site qui pourrait accueillir nos productions de parfums et on ne l'a pas trouvé.
02:37 Et c'est ici, dans le Loiret, qu'on a enfin trouvé cette usine, qu'on a récupérée d'une autre marque pour pouvoir faire du parfum.
02:44 Alors c'est une usine que vous avez récupérée d'un autre fabricant effectivement de cosmétiques, mais vous l'avez transformée cette outil.
02:52 C'est-à-dire que vous ne pouviez pas dupliquer votre production sur l'outil existant, si j'ai bien compris ?
02:57 Non, on est parti d'un outil qui était très bon, très qualitatif, mais qui faisait de la crème blanche.
03:02 Et nous on fait du parfum, donc de l'alcool.
03:04 Donc il fallait vraiment adapter cet outil pour nos besoins et pour notre production d'alcool.
03:09 Donc c'est un certain nombre d'investissements.
03:12 Grâce au programme Pépites et Territoires et à la levée de fonds qu'on a fait, on a pu financer cette modification du site pour le rendre capable de faire du parfum.
03:23 Mais ça suppose quoi ? Ça suppose des changements en termes de normes de sécurité par exemple ?
03:28 Complètement, ça suppose des changements sur les normes de sécurité.
03:31 On fait de l'alcool, donc c'est explosif, on est en zone ATEX, donc on doit créer une zone ATEX.
03:35 Ça implique aussi dans nos valeurs, comme on reprenait un site qui avait quelques années quand même, qui date des années 70, un travail sur la sécurité,
03:44 on travaille sur l'impact environnemental, la récupération des eaux, l'énergie, on a mis de la géothermie, on va mettre des panneaux photovoltaïques.
03:52 On travaille sur tous ces aspects là pour créer une usine de demain, une usine du futur, en partant d'un site industriel qui date des années 70.
04:00 Donc c'était ça la complexité, on ne construisait pas sur un terrain vierge une usine toute neuve du futur justement, mais avec tout bien fait dès le départ.
04:09 Il faut corriger un certain nombre de choses.
04:11 Mais j'imagine qu'en termes d'investissement, pour le coup, ça doit être colossal.
04:14 Alors c'est un investissement qu'on a pu faire grâce à la levée de fonds. On a eu une levée de fonds de 26 millions, dont on a parlé début 2022.
04:24 Une partie de cet investissement pour cette réhabilitation a été pris sur cette levée de fonds.
04:30 C'est plus de 12 millions d'euros d'investissement pour réhabiliter ce site.
04:34 Le programme Pépites et Territoires vous a apporté une partie de cet argent ?
04:38 Complètement. C'est grâce au programme Pépites et Territoires qu'on a été capable de récupérer ce site et de faire cette transformation qui est en cours.
04:46 Comment vous l'avez connu ce programme ? C'est les équipes d'AXA Next Stage qui vous ont démarché ?
04:53 C'est en travaillant avec Next Stage et AXA qu'on a découvert le programme Pépites et Territoires.
05:00 Aujourd'hui, vous en êtes où de l'avancée de ce projet ?
05:05 Sur l'usine, on est en plein milieu. On a commencé à embouteiller. On embouteille nos flacons ici.
05:14 La fabrication est toujours à Bordeaux et on commencera la fabrication en avril. Le site sera complètement opérationnel à la fin du premier semestre 2024.
05:24 On a parlé avec Grégoire Sentil et Guillaume Bory des transformations auxquelles doit faire face l'industrie française, notamment en matière de RSE.
05:33 Quels sont vos engagements chez ADOPT sur ce plan-là ?
05:36 On a beaucoup d'engagement. On a travaillé sur notre analyse du cycle de vie du produit, notre bilan carbone.
05:42 On a une équipe entière qui travaille là-dessus et qui se transforme en une politique RSE, bien évidemment, et sur l'impact environnemental.
05:50 On est très soucieux de ça. Ça fait partie de nos valeurs.
05:54 Ce site, en le reprenant, on a vraiment voulu réduire au maximum son impact environnemental et énergétique.
06:02 Une partie des investissements est tournée vers ces améliorations. C'est un sujet qui est très fort pour nous.
06:09 On a des programmes pour soutenir les filières de la parfumerie, des matières iconiques de la parfumerie sur la vanille à Madagascar, sur jasmin en Inde, sur l'iris en France, au territoire français.
06:18 Réintroduire l'iris en France en parfumerie. L'iris était partie en Chine et en Italie.
06:23 On réintroduit l'iris en France grâce à un partenariat avec un producteur sur le plateau de Valençols en Provence, de l'iris Padilla.
06:30 Et ça, c'est des engagements très forts de la marque.
06:33 Quelles sont vos ambitions aujourd'hui avec ce nouveau site ?
06:37 Nos ambitions, c'est d'avoir un site qui fonctionne de la meilleure manière, avec la meilleure qualité possible, et d'arriver jusqu'à 50 millions de flacons en internationalisant la marque,
06:49 en la développant non pas uniquement en France, mais dans d'autres pays, en Europe, en Espagne, où nous avons une filiale, au Canada demain, en Belgique et en Chine, et dans un certain nombre d'autres pays.
07:01 Quel est votre roadmap là-dessus, si vous l'avez peut-être un peu en tête, et si vous voulez bien un peu nous la dévoiler ?
07:07 La roadmap du développement international est extrêmement importante pour la marque, puisqu'aujourd'hui on a un modèle qui est très successful en France.
07:16 On le voit, plus de 220 boutiques aujourd'hui qui performent bien sur un concept de boutique.
07:23 On le développe déjà en Espagne, on a déjà une première filiale qui a ouvert l'année dernière, en fin d'année, en début d'année 2023, avec deux boutiques.
07:30 À Madrid et à Barcelone, on va continuer à développer en Europe et en Espagne, on va développer très fortement l'année prochaine en Belgique, on va ouvrir d'autres filiales, probablement le Canada.
07:41 Et on a un partenaire avec qui on travaille en Chine, sur une stratégie digitale.
07:46 Merci beaucoup Frédéric Stöckl, je rappelle que vous êtes le PDG de ADOPT.
07:51 Merci de nous avoir accueillis ici à Châteaurenard, dans le Loiret, au cœur de votre nouveau site industriel, pour cette émission spéciale de Smart Territoires.

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