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En théorie, selon l'article L312-16 du Code de l'éducation, "Une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d'au moins trois séances annuelles et par groupes d'âge homogène." En pratique, la situation est bien différente : rares sont les établissements à se conformer à cette obligation légale.
Partant de ce constat, Marine Gandon, sexothérapeute et vulgarisatrice scientifique, a décidé de mettre au point des ateliers à destination des parents.
A son cabinet et en ligne, la sexothérapeute propose différents ateliers : comment aborder la sexualité avec mon enfant, comprendre le développement psychosexuel de mon enfant, le consentement, l'orientation sexuelle, l'identité de genre... Des ateliers directement inspirés par les questions posées par ses patients : "On m'a déjà interrogée sur comment expliquer les érections matinales à un petit garçon, ou comment réagir quand on découvre que son enfant se masturbe", explique Marine Gandon, qui rappelle : "Il faut expliquer aux enfants que c'est OK de découvrir leur corps, mais dans un lieu intime. Et surtout, il ne faut pas diaboliser leur attitude. Il faut vraiment recontextualiser et rassurer l'enfant."

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Transcription
00:00 Des questions que les parents me posent par rapport à leurs enfants,
00:02 c'est par exemple, mon petit garçon commence à avoir des érections matinales
00:06 et il me dit "Maman, pourquoi j'ai le pénis dur le matin ?"
00:09 Dans ces conditions, il faut expliquer que oui, c'est une érection
00:15 et que ça veut dire que son corps fonctionne parfaitement.
00:18 Et voilà, on n'est pas obligé d'aller plus loin.
00:20 Ce qui suit ce genre de questions, ça va être "Du coup, mon enfant se touche le pénis."
00:25 Ou alors, si c'est une fille, "Ma fille se frotte dans des moments où il ne faut pas le faire."
00:29 Il faut vraiment expliquer aux enfants que c'est ok de faire ça, mais dans un lieu intime.
00:33 Et ne surtout pas diaboliser.
00:35 Il faut vraiment recontextualiser et rassurer l'enfant.
00:38 Une autre question qu'on me pose souvent, c'est par rapport à la première fois.
00:42 À quel âge peut-il autoriser la première fois ?
00:44 Est-ce qu'un parent doit autoriser une première fois ou non ?
00:47 Pourquoi est-ce que le parent se pose cette question ?
00:49 Où est sa crainte en définitif ?
00:50 Et donc l'idée, ça va être de rassurer le parent en lui disant
00:53 qu'il ne faut pas fonctionner avec une interdiction ou une permission,
00:57 mais plutôt d'entrer en échange avec son adolescent.
00:59 Savoir un peu où il en est dans sa vie affective.
01:02 Prendre un peu connaissance des ressentis de l'adolescent.
01:04 Si on est mal à l'aise, déjà, j'invite les parents à se questionner aussi de leur malaise.
01:09 Juste, ça leur fait bizarre.
01:10 Est-ce que c'est une question de "Est-ce que j'ai suffisamment protégé mon enfant ?"
01:13 Et donc, en faisant ce bilan, on peut agir.
01:15 Si c'est en rapport avec la protection, on peut mettre en place,
01:19 de la manière qu'on le souhaite, une réserve de préservatifs dans la maison
01:22 où tout le monde y a accès quand il veut.
01:24 Voilà, c'est des petites choses comme ça.
01:26 Dans les questions qu'on me pose, revient souvent le consentement.
01:29 On en parle beaucoup, mais on le définit assez simplement.
01:33 Et c'est très bien, mais en disant "accord" ou "non",
01:35 je pense, chez les jeunes, il faut aller plus loin.
01:37 Ce n'est pas un simple "oui", c'est aussi de dire "oui"
01:41 et d'avoir conscience des conséquences de cette action.
01:44 Moi, j'ai des parents de jeunes garçons qui me disent
01:46 "Moi, j'espère que mes petits garçons ont bien compris cette notion,
01:49 je n'aimerais pas qu'ils embêtent les filles plus tard."
01:50 Dans un autre cas, c'est les parents qui vont s'inquiéter pour leur fille.
01:53 Est-ce qu'elle va réussir à vraiment assumer ses vraies envies ?
01:57 [Générique]
01:59 Merci.

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