Une décennie. C'est le temps que se donne LCP pour réaliser le portrait de jeunesse d'une génération née en 2008, à raison d'un documentaire par an. Coline, Mohamed, Lilou, Riwan et Maël sont cinq jeunes Rennais. Élèves dans le même collège, ils ont une enfance, des préoccupations et des conditions de vie très différentes. Qui seront-ils à 21 ans ? Leur avenir est-il déjà en partie écrit ? Quelle place occupera cette génération en 2030 ? Suivez-les dans leur vie quotidienne et dans les moments cruciaux de leurs parcours sur dix ans, dans une série qu'il est impossible d'écrire à l'avance. Pour ce troisième épisode, ces cinq jeunes collégiens sont en 4ème. Cette année, chaque personnalité s'affirme et ils font face à leurs premières difficultés de "grands". La question de l'orientation commence à se poser, vécue simplement pour certains, avec insécurité pour d'autres. Leur rapport aux autres et leur vie intime se compliquent aussi. Le mal-être s'installe parfois, renforcé par le manque de confiance en soi ou aggravé par le harcèlement scolaire. Pour l'année de leurs 13 ans, ces jeunes adolescents se confient à la caméra, délivrent leurs vérités et leurs opinions sur la société, l'histoire et la politique. Avec des points de vue tranchés, dont les adultes pourraient s'inspirer.Pour en débattre, Jean-Pierre Gratien reçoit Yaëlle Amsellem-Mainguy, sociologue, chargée de recherche à l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire. François Chevré, réalisateur de la série documentaire. Thierry Vincent, professeur de technologie au collège les Gayeulles.
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00:00:00 Générique
00:00:02 ...
00:00:16 -Bienvenue à tous.
00:00:17 Un débat d'octobre pas tout à fait comme les autres,
00:00:20 avec le 3e épisode d'une série exclusive
00:00:23 initiée par notre chaîne
00:00:25 et intitulée "Génération 2008, qui seront-ils demain ?"
00:00:28 Son réalisateur, François Chevret,
00:00:30 suit le parcours de cinq jeunes issus d'un collège de Rennes.
00:00:34 Ils s'appellent Coline, Lilou, Maël, Mohamed et Riwan.
00:00:38 Il les a rencontrés pour la 1re fois,
00:00:40 voilà maintenant 3 ans,
00:00:41 et il entend les retrouver ainsi chaque année,
00:00:44 pendant une décennie,
00:00:45 histoire de mieux capter l'itinéraire d'une génération.
00:00:49 Nos cinq collégiens entrent ici, vous allez le voir,
00:00:52 en classe de 4e,
00:00:53 souvent présentés comme un tournant dans le cursus scolaire.
00:00:57 Je vous laisse découvrir cette tranche de vie,
00:00:59 puis François Chevret sera sur ce plateau,
00:01:02 en compagnie de l'enseignant Thierry Vincent
00:01:05 et de la sociologue Yaël Mselem-Menghi,
00:01:08 pour parler de l'existence et des attentes
00:01:11 de cette jeunesse âgée aujourd'hui,
00:01:13 de 13 à 14 ans.
00:01:15 Bon doc.
00:01:16 -Le monde dont je rêve serait un monde
00:01:20 où les humains sont tous égaux,
00:01:22 un monde où le réchauffement climatique serait enrayé
00:01:25 et même inversé.
00:01:27 Un monde où les humains seraient capables
00:01:29 de produire la sphère de Dyson.
00:01:32 Pour résumer, c'est une méga-structure hypothétique
00:01:35 qui permet, en entourant le soleil sans cacher la lumière,
00:01:38 de produire une énergie illimitée sans polluer.
00:01:41 Pour de tels projets,
00:01:44 tous les pays doivent être unis, donc pas de guerre.
00:01:48 Des personnes comme Poutine nous en empêchent.
00:01:54 Mon monde idéal serait un monde où tous les humains seraient égaux.
00:01:57 Il n'y aurait pas de discrimination, de racisme,
00:02:00 de sexisme ou d'homophobie.
00:02:02 Ils seront tous libres de leurs actes, sans personne pour les juger,
00:02:06 sur leur façon de penser, d'agir ou sur leur physique.
00:02:10 Durant leur scolarité de 6 à 18 ans,
00:02:13 ils apprendront les bases, lire, écrire, compter
00:02:16 et découvriront des métiers en primaire,
00:02:18 puis se formeront aux métiers qu'ils auront choisis dès le collège.
00:02:22 Ce serait aussi un monde sans pollution,
00:02:25 donc sans réchauffement climatique.
00:02:27 Les plantes, les animaux, la biodiversité seraient abondantes.
00:02:31 Le monde parfait dans lequel je voudrais vivre est le nôtre,
00:02:36 avec moins de défauts,
00:02:37 comme la pollution et les différents types de discrimination.
00:02:41 Je voudrais juste m'amuser sans me demander quel métier faire.
00:02:45 Je n'ai tué personne, je vous récite.
00:02:47 Voilà le monde dans lequel je voudrais vivre.
00:02:51 Mon monde utopique serait un monde
00:02:53 dans lequel il n'y aurait ni de guerre, ni de dictateurs ou d'épidémie.
00:02:57 Ce serait un monde qui ne serait pas recouvert de villes et d'immeubles,
00:03:01 où le vert et le bleu remplaceraient le gris triste et sale.
00:03:05 Il y aurait plein de petites maisons avec des jardins,
00:03:08 de grandes forêts et des lacs,
00:03:10 des mers et des océans propres,
00:03:13 et la faune et la flore auraient encore toute leur place.
00:03:16 Il n'y aurait pas d'espèces de plantes et d'animaux
00:03:19 qui disparaîtraient.
00:03:20 L'habitat et la nourriture seraient disponibles pour tous.
00:03:23 J'aimerais vivre dans un monde où on peut assumer nos différences,
00:03:32 où on ne doit pas devoir ressembler à tout le monde
00:03:35 pour pouvoir être accepté dans la société.
00:03:37 Un monde où la gentillesse est banalisée.
00:03:40 Un monde sans hiérarchie,
00:03:42 sans personnes qu'on doit plus respecter que d'autres.
00:03:45 J'aimerais vivre dans un monde
00:03:47 où la moquerie n'est pas quelque chose de drôle et d'amusant à faire.
00:03:50 Un monde où on respecte la planète, les autres et surtout soi-même.
00:03:56 Lilou, Riwan, Mohamed, Colline, Maël.
00:04:14 Ils sont nés en 2008.
00:04:16 Ils vivent à Rennes et sont dans le même collège.
00:04:19 Nous les suivons dans leur vie sur une décennie,
00:04:21 depuis leur année de sixième.
00:04:23 Avec une idée en tête, quel avenir les attend ?
00:04:26 Qui seront-ils en 2030 ?
00:04:27 Les réponses se dessinent avec le temps,
00:04:31 à travers cette série documentaire
00:04:33 qu'il est impossible d'écrire à l'avance.
00:04:35 Voici quelques moments de vie capturés dans l'année,
00:04:38 celles de leurs 13 ans.
00:04:39 ...
00:04:54 Cette année, nos cinq jeunes comptent parmi les grands du collège.
00:04:58 Ils sont en quatrième.
00:04:59 -Pour aujourd'hui, les dieux et les hommes,
00:05:01 je vais vous rendre vos tests et on va les corriger ensemble.
00:05:05 -Ils sont en option latin.
00:05:06 -Mohamed, c'est très bien.
00:05:08 Lilou, beaucoup de connaissances.
00:05:11 Maël, Pauline.
00:05:15 Riwan, excellent.
00:05:18 -4 sur 4 pour Riwan, la note maximale.
00:05:22 -L'orthographe, ce serait quand même bien de vous prendre garde.
00:05:26 -Les noms propres prennent des majuscules.
00:05:29 Les connaissances, c'est bien.
00:05:30 ...
00:05:32 -Alors, là est le dieu protecteur du foyer.
00:05:36 Le serpent que vous trouvez en bas du larrer,
00:05:38 qui est l'autel domestique,
00:05:40 représente le génie du père de famille, l'ancêtre de la famille.
00:05:43 Je vous rappelle que les hommes sont prédominants
00:05:47 et les femmes comptent pour du beurre, ici.
00:05:50 Quel est le nom du dieu des enfers ?
00:05:52 Oui, Maël. -Adès.
00:05:54 -Et non pas ? -Aris.
00:05:56 -Voilà. Quelle déesse s'oppose à la mission d'aider ?
00:05:59 Riwan, vous vous rappelez ?
00:06:01 -Bah, Génon et Athéna.
00:06:03 -Oui, très bien.
00:06:05 Parce qu'elles n'ont pas été choisies, qui a été choisi ?
00:06:08 -Euh... Aphrodite.
00:06:10 -Que promet chacune d'elles à Paris ? Oui, à moi, Maël.
00:06:13 -Era le promet le plus beau des royaumes.
00:06:16 -Oui.
00:06:17 -Athéna le promet de le rendre invincible au combat
00:06:20 et Aphrodite le promet la main de la plus belle femme du monde.
00:06:23 -Excellent. Je vous félicite.
00:06:25 Donc, je vous retrouve mardi.
00:06:27 ...
00:06:32 -En cours de techno,
00:06:34 Lilou, Riwan et Mohamed voient l'envers du décor.
00:06:37 -Allez, vous installez rapidement.
00:06:39 -Vous allez attaquer directement le travail sur le labyrinthe.
00:06:43 -Ils passent de joueurs à créateurs de jeux vidéo.
00:06:46 -On va s'équiver l'histoire du jeu.
00:06:48 Donc, avec écran d'accueil, règles du jeu,
00:06:52 maniement du jeu... D'accord ?
00:06:55 -Bon, ça va, c'est facile.
00:06:57 -Si tu veux.
00:06:58 -Enfin, en gros, c'est un labyrinthe.
00:07:00 Si tu touches le trait du labyrinthe,
00:07:02 tu retournes au début.
00:07:04 Si tu récupères l'objet, tu gagnes le trait.
00:07:07 C'est écrit "gagné", tu passes au niveau suivant.
00:07:09 -On imagine que forcément,
00:07:11 c'est un personnage qui se déplacera.
00:07:13 Donc, on va dire que c'est ça. Bam, il arrive, il se retire.
00:07:16 Et là, le jeu peut commencer. -Ouais, bah ouais.
00:07:19 -Premier écran, écran d'accueil,
00:07:21 et puis vous allez choisir un nom pour le jeu.
00:07:25 -Indiana Jones. -Juste un nom.
00:07:27 -Euh...
00:07:28 L'Aventurier. Le labyrinthe.
00:07:31 -Le labyrinthe impossible.
00:07:32 -Ouais, mais... Mission impossible ?
00:07:35 -Mission impossible. -Le chemin de l'enfer ?
00:07:37 -Le chemin de l'enfer.
00:07:38 -L'Aventurier de l'extrême.
00:07:40 -Le prof de techno est aussi le prof principal.
00:07:43 -On va prendre un petit temps, là.
00:07:45 Vos camarades délégués ont besoin de...
00:07:48 -A tout moment, il peut lancer un échange sur la vie de classe.
00:07:52 -Qu'est-ce que vous pensez de l'ambiance de classe en général ?
00:07:56 Qu'est-ce qui vous dérange, vous savez ?
00:07:59 -Ouais, elle est pas hyper bien, genre... Je sais pas.
00:08:03 J'aime pas trop l'ambiance, je pense pas...
00:08:06 -Il faudrait un petit peu développer
00:08:08 pour que vos camarades puissent répondre.
00:08:10 Quelle est la critique ?
00:08:12 Qu'est-ce qui fait que vous trouvez que l'ambiance est pas top ?
00:08:15 -En fait, ça dépend des personnes, et surtout, ça dépend de...
00:08:20 Je sais pas trop comment développer ça, mais...
00:08:23 C'est un peu compliqué à en parler, maintenant, mais...
00:08:27 Mais ça reste quand même en grande partie compliqué.
00:08:30 -OK, je vous souhaite une bonne journée !
00:08:35 -Merci. -Hello.
00:08:36 -Bonjour. -On va prendre 5 minutes.
00:08:40 Assieds-toi, je t'en prie.
00:08:42 -Merci.
00:08:43 -Donc, moi, je viens juste d'apprendre ça.
00:08:47 -Alors...
00:08:48 C'est particulièrement en sport et en arts plastiques.
00:08:53 -Ouais ? -Oui, en fait, c'est...
00:08:55 Des fois, elles se moquent de mon discours.
00:08:59 -Ouais ?
00:09:00 Et...
00:09:02 C'est des critiques personnelles ?
00:09:04 -Oui, c'est des moques, soit sur le physique,
00:09:07 ou soit sur...
00:09:08 Juste, elles rigolent en parlant de mon style vestimentaire, etc.
00:09:13 -D'accord. Ah oui ?
00:09:15 -Et...
00:09:16 -Il y en a certaines qui créent des rumeurs.
00:09:19 -Ou soit, elles rigolent en me regardant mal, etc.
00:09:23 Donc, c'est pas hyper sympathique.
00:09:25 -C'est souvent ?
00:09:27 Ca dure depuis un moment ?
00:09:29 -Ca dure depuis à peu près le début de l'année.
00:09:32 Enfin, vers le... Oui.
00:09:33 -D'accord.
00:09:35 Faut pas hésiter, tu sais, Lilou, à venir m'en parler à moi
00:09:38 ou à quelqu'un d'autre.
00:09:40 Faut pas attendre que...
00:09:42 OK.
00:09:43 Est-ce que tu veux que je les rencontre,
00:09:46 ces jeunes filles ?
00:09:47 -Bah, je pense pas. Je pense que pour le...
00:09:51 -On peut pas laisser continuer ça comme ça.
00:09:54 -Euh... Oui, mais...
00:09:57 -Je le vois bien. Je le vois dans tes yeux, là.
00:10:00 C'est pas une situation que tu...
00:10:03 -Oui, mais j'ai pas envie de leur créer de problèmes, etc.
00:10:08 Parce que si...
00:10:09 -Elles te créent des problèmes. D'accord ?
00:10:13 Donc, c'est pas une histoire de leur créer de problèmes.
00:10:16 Tu dois venir au collège en étant sereine
00:10:18 et pas en craignant de te faire moquer par tes camarades.
00:10:23 Donc, il faut qu'on remette ça en place absolument.
00:10:26 Je vais les rencontrer, quand même, je pense.
00:10:29 -D'accord, mais moi, je...
00:10:31 Je sais pas trop.
00:10:33 -Tu veux que ça reste comme ça ?
00:10:35 -Non, mais...
00:10:37 -Donc, faut qu'on trouve une petite solution.
00:10:39 Tout le monde doit être bien, donc y a pas de raison...
00:10:43 Donc, je vais les rencontrer. D'accord ?
00:10:45 -OK.
00:10:48 -Allez, bonne journée. -Bonne journée.
00:10:50 -Oui, bonjour.
00:10:56 -Oui, bonjour. Alors, je tenais à vous appeler
00:10:59 parce que j'ai eu une petite discussion
00:11:02 avec Lilou, aujourd'hui.
00:11:04 Il y a quelques camarades qui se moqueraient un peu d'elle
00:11:08 de temps en temps.
00:11:09 -C'est le cas de nos rencontres.
00:11:11 -Je l'ai vraiment vue atteinte tout à l'heure.
00:11:14 Elle a eu très vite les larmes aux yeux.
00:11:16 Elle a déjà subi... J'ai qualifié du harcèlement l'année dernière.
00:11:20 Le sujet est très sensible.
00:11:21 Elles se sont pas bien dans la classe ou au collège.
00:11:24 -Vous avez utilisé le bon mot.
00:11:26 On est proche du harcèlement, au bout d'un moment.
00:11:29 -Elle est une enfant hyper sensible.
00:11:31 Elle a fait un degré de mal à l'école maternelle.
00:11:35 Donc, voilà, en cours de PS, en tout cas, c'est atrocique.
00:11:38 Elle est raillée par ses camarades.
00:11:40 Elle va en cours de PS avec un bon moment.
00:11:42 Je sais qu'elle nous interdit d'en parler au collège.
00:11:46 C'est le cas émotionnel dans lequel je l'ai trouvée.
00:11:48 Il faut que ça cesse. -Tout à fait.
00:11:50 -Donc, voilà, ma demande aujourd'hui,
00:11:53 c'était que vous puissiez en parler un petit peu avec elle.
00:11:56 -Je vais lui en parler ce soir.
00:11:58 C'est une petite émotion.
00:12:00 ...
00:12:12 ...
00:12:35 -Ouais...
00:12:36 Il faut expérimenter encore un peu.
00:12:39 ...
00:13:08 ...
00:13:13 -Cette année, Maël s'est sérieusement mis aux échecs.
00:13:16 Il s'est même inscrit dans un club.
00:13:19 -J'ai toujours joué depuis que j'étais petite,
00:13:23 mais je me suis vraiment investie là-dedans.
00:13:27 Puis, cette année, ça fait réfléchir.
00:13:30 On a plein de trucs à apprendre,
00:13:35 à faire.
00:13:38 Tout un petit monde sur un échiquier.
00:13:42 -Sinon, Maël dévore toujours des romans et des gros.
00:13:46 Il lit même des pièces de théâtre.
00:13:48 Dans tout ça, il trouve le temps de continuer le piano.
00:13:51 Et en plus, il s'intéresse à l'élection présidentielle 2022.
00:13:56 D'ailleurs, une proposition de réforme l'interpelle.
00:13:59 -Apparemment, ils veulent que tout prof
00:14:03 soit remplacé par un de ses collègues s'il est absent.
00:14:08 Si t'as pas de cours, hop, tu vas remplacer un autre.
00:14:12 Il n'y a pas assez de travail comme ça.
00:14:16 -T'es prof, tu les vois travailler ?
00:14:19 -Oui, moi, je vois ce que c'est comme charge de travail.
00:14:23 Apparemment, il y a pas mal des candidats
00:14:26 qui n'ont pas très bien compris ça.
00:14:29 ...
00:14:33 -Si Maël entend parler politique à la maison,
00:14:36 chacun a sa façon de s'informer.
00:14:38 Les journaux télévisés, la radio ou les réseaux sociaux.
00:14:41 -Il faut-il revenir sur la réforme du BAC ?
00:14:44 -Oui, oui. -La police a-t-elle trop de pouvoir ?
00:14:46 -Oui. -La France doit-elle rester dans l'OTAN ?
00:14:49 -Ca donne des envies de faire un point
00:14:52 sur ce qu'ils savent de l'élection présidentielle.
00:14:55 ...
00:14:59 -On va me demander pour qui je vote ?
00:15:01 -Je connais à peu près tous les candidats.
00:15:04 -La gauche, elle est complètement disloquée.
00:15:06 -La politique, c'est vraiment pas un truc qui m'intéresse.
00:15:09 -Il y a beaucoup de candidats.
00:15:12 ...
00:15:15 -Emmanuel Macron, je crois.
00:15:17 C'est droite, non ? J'ai pas envie de me tromper.
00:15:19 -C'est centre, non ?
00:15:21 -Peut-être un peu sur la droite.
00:15:23 -De droite, quoi, mais pas non plus extrême, quoi.
00:15:26 -C'est droite.
00:15:28 Non, c'est gauche.
00:15:29 C'est les deux.
00:15:30 -Centre. -C'est bien centre.
00:15:32 -Jean-Luc Mélenchon, c'est gauche.
00:15:36 -Lui, on l'entend partout.
00:15:37 -Gauche. -Gauche.
00:15:39 -Il est gauche, bah oui.
00:15:40 -Valéry. -Pécresse.
00:15:42 -Qui est de gauche.
00:15:43 -Droite, je crois.
00:15:45 -Droite. -Je crois que c'est droite.
00:15:47 -Éric Zemmour, qui est de droite.
00:15:49 -Droite-droite.
00:15:50 -Droite ou extrême-droite, je sais pas.
00:15:53 -Extrême-droite.
00:15:54 -Marine Le Pen.
00:15:55 -Il y a droite. -Droite.
00:15:57 -Extrême-droite.
00:15:58 -Euh... Qui d'autre, encore ?
00:16:00 -Il y a pas la...
00:16:02 La maire de Paris ?
00:16:03 -Euh...
00:16:05 -Ça me vient pas, là.
00:16:07 -Anne Hidalgo.
00:16:08 -De gauche, il me semble.
00:16:10 -Plutôt gauche, je crois.
00:16:12 -Yannick Jadot, qui est écologique.
00:16:16 -De gauche, l'UR.
00:16:18 -Qui d'autre, qui d'autre, qui d'autre ?
00:16:20 J'ai plus trop de noms en tête.
00:16:22 -Il y a Poutou.
00:16:23 -Je pense qu'il est de droite.
00:16:25 -Je dirais gauche, mais je connais pas.
00:16:27 -Il y a un mec qui s'appelle Rousseau,
00:16:29 ou entre autres, Roussel, ou...
00:16:31 -Non, ça, ça me dit rien.
00:16:33 -De gauche, non.
00:16:35 -Il est communiste.
00:16:36 C'est gauche ou droite communiste ?
00:16:38 -Droite.
00:16:39 -C'est droite.
00:16:40 -C'est gauche.
00:16:42 -C'est gauche. -Gauche.
00:16:43 -Gauche-gauche.
00:16:44 -Nathalie Arthaud.
00:16:46 -J'ai pas entendu parler...
00:16:48 -Je connais pas.
00:16:50 -Je dirais droite.
00:16:51 -Dupin Aignan.
00:16:52 -Il a un nom qui fait penser à gauche, je pense.
00:16:55 -Gauche, non.
00:16:56 -Il est droite.
00:16:57 -Il en reste un.
00:16:59 -Il est berger.
00:17:00 -Euh...
00:17:01 -Jean Lassallaud.
00:17:02 -Voilà, j'ai cherché son nom.
00:17:04 -J'ai quand même dit
00:17:05 "à personne parle de lui".
00:17:07 -De gauche ?
00:17:08 Non.
00:17:11 -Allez, on monte.
00:17:16 -Dans la vie, il y a un avant et un arrière.
00:17:19 Notamment parce que c'est l'année où sont abordés les sujets
00:17:23 un peu plus pour adultes.
00:17:24 -Donc, nous, aujourd'hui, on va travailler
00:17:27 sur ce qu'on appelle la vie sexuelle et affective.
00:17:29 Je vous présente le premier jeu, c'est le jeu du pili-pili.
00:17:32 Je sais pas si vous savez ce que c'est, le pili-pili,
00:17:35 mais c'est quelque chose d'un peu pimenté.
00:17:38 Si vous n'avez pas envie de répondre,
00:17:40 vous avez le droit de ne pas la faire.
00:17:42 D'accord ? Une main innocente ?
00:17:44 Joanne, ferme-moi les yeux.
00:17:46 -Elle l'a sent.
00:17:47 -Elle l'a sent.
00:17:48 -Elle l'a sent. -Encore une rouge.
00:17:50 -Oh ! -Elle est bien pimentée, celle-là.
00:17:53 La moyenne de la taille du sexe d'un homme en érection en France est...
00:17:57 Entre 18 et 20 cm.
00:17:59 Donc, c'est la réponse A.
00:18:01 La B, entre 12 et 13 cm.
00:18:03 La C, entre 15 et 16 cm.
00:18:08 La D, autre réponse.
00:18:10 T'hésites ?
00:18:11 Alors, c'est très disparate dans la classe, là.
00:18:16 Alors, même si les statistiques, c'est un peu...
00:18:19 Toujours ici, on est plutôt entre 15 et 16 cm.
00:18:23 Donc, la moyenne, c'est la réponse C.
00:18:25 Vous êtes plusieurs à l'avoir surestimée ici.
00:18:27 Vous êtes passés à 18-20 cm.
00:18:30 Si on n'est pas dans la moyenne, on n'est pas anormal.
00:18:33 Il peut y en avoir plus petits, plus grands.
00:18:35 Ça reste une moyenne. Vous savez ce que c'est.
00:18:38 On estime qu'à cause de la pornographie,
00:18:40 on se retrouve avec des idées reçues
00:18:43 sur la taille du sexe, les relations sexuelles,
00:18:46 les actes sexuels, etc.,
00:18:48 qui sont, comment dire, faussées
00:18:50 par la vision de ce qui n'est que du cinéma.
00:18:54 Une autre carte ?
00:18:55 La jalousie. C'est bon pour le couple ?
00:18:57 En interrogation.
00:18:58 Est-ce que la jalousie a sa place dans une relation,
00:19:01 qu'elle soit amicale ou amoureuse ?
00:19:03 J'en vois beaucoup qui hochent la tête.
00:19:06 Vitalia ?
00:19:07 -Pour moi, la jalousie, ça montre qu'on aime la personne,
00:19:11 mais de toute façon, on contrôle pas nos sentiments,
00:19:13 on contrôle pas nos émotions,
00:19:15 c'est pas de notre faute, c'est normal d'être jaloux.
00:19:18 -C'est obligatoire d'avoir de la jalousie dans une relation ?
00:19:21 Y en a d'autres qui font non, qui sont pas d'accord avec toi.
00:19:23 Lucille ?
00:19:25 -Moi, je pense que si on aime quelqu'un, déjà, on veut son bonheur.
00:19:27 -D'accord.
00:19:28 -Si je sors avec quelqu'un
00:19:32 et qu'il a plein d'amis filles, d'accord,
00:19:34 c'est sa vie, je lui fais confiance.
00:19:36 -Mais à partir du moment où tu touches son téléphone,
00:19:38 il commence à bégayer, c'est bizarre.
00:19:40 -D'accord.
00:19:41 -Je trouve qu'être jaloux, c'est un peu contrôler sa vie,
00:19:44 dire "tu fais pas ci, tu fais pas ça",
00:19:47 mais ça se fait pas de faire ça.
00:19:49 -La jalousie, elle va faire qu'on va contrôler la vie de quelqu'un ?
00:19:51 -C'est vraiment possessif.
00:19:53 -Vous avez l'air quand même un peu mitigée, un peu sceptique.
00:19:56 Maëla ?
00:19:57 -Quand on aime une personne, on lui fait confiance,
00:20:00 alors que là, si on met oui, c'est vrai que si on est jaloux,
00:20:04 ça veut dire qu'on aime vraiment la personne,
00:20:07 mais c'est un peu bizarre, puisqu'on lui fait pas confiance.
00:20:10 -On lui fait pas confiance.
00:20:12 -C'est important, la confiance.
00:20:13 -Apprendre à maîtriser ses émotions, c'est quelque chose qui se travaille.
00:20:17 Ca peut être difficile, mais je pense que c'est quelque chose
00:20:20 qui doit aussi être un travail sur soi.
00:20:22 Bon.
00:20:23 C'était intéressant ?
00:20:24 -Ludique.
00:20:25 -Ludique, ça, c'est intéressant.
00:20:27 Par le jeu, ça permet de libérer la parole
00:20:29 et d'apprendre des choses aussi.
00:20:31 Bon, allez, je vous libère.
00:20:33 -Libérez la parole, peut-être,
00:20:35 mais les verrous des garçons n'ont pas complètement sauté.
00:20:38 -On n'est pas habitués à parler de ce genre de sujet.
00:20:40 -C'est pas le genre de truc que tu parles au repas de Noël.
00:20:43 -Un peu gênant.
00:20:45 -Certes.
00:20:46 -Logique.
00:20:47 -Et pourquoi on en parle pas ?
00:20:49 -C'est un peu de la vie privée.
00:20:52 -C'est gênant.
00:20:53 -C'est gênant.
00:20:59 -Quoi ?
00:21:01 -C'est gênant, oui.
00:21:02 -C'est gênant.
00:21:03 Rires
00:21:04 -Vous pensez pas qu'il faudrait ?
00:21:07 -Bah...
00:21:08 Un moment, oui, sans doute, mais...
00:21:10 Pour l'instant, ça m'est jamais arrivé.
00:21:13 ...
00:21:15 -Bonjour à toutes et à tous. -Bonjour.
00:21:18 -Comment allez-vous ?
00:21:19 -Bien.
00:21:20 -Nos collectifs d'assaut travaillent sur les questions
00:21:23 d'égalité fille-garçon.
00:21:24 Donc, je vais vous inviter à aller vous positionner
00:21:27 de ce côté-là de la pièce.
00:21:30 En ligne.
00:21:31 On va vous donner des cartes de personnages.
00:21:34 Il y a quelques traits de caractère là-dessus.
00:21:37 A partir du moment où vous avez une carte dans les mains,
00:21:40 vous êtes ce personnage.
00:21:41 Dans le jeu, vous allez essayer de vous imprégner.
00:21:44 Imaginez que vous êtes cette personne-là.
00:21:47 Si vous pensez pouvoir répondre oui, vous faites un pas en avant.
00:21:50 Les phrases qu'on va vous donner ont un lien avec le consentement
00:21:54 ou avec la relation aux autres.
00:21:56 -Alors, première affirmation.
00:21:58 J'ai beaucoup d'amis.
00:21:59 Si vous pensez que votre personnage que vous incarnez
00:22:02 a beaucoup d'amis, vous avancez d'un pas.
00:22:06 Je suis actif sur les réseaux sociaux.
00:22:12 Je n'ai jamais été l'objet de rumeurs.
00:22:16 -Début sixième, je me suis rendue compte
00:22:21 qu'il y avait beaucoup de filles qui lançaient beaucoup de rumeurs.
00:22:25 Je me suis dit "à quoi ça sert ?"
00:22:27 Les anges de la téléréalité se terrent,
00:22:29 ne pas faire la même chose dans la vraie vie.
00:22:32 -Je n'ai jamais eu peur de venir le matin au collège.
00:22:36 -Du coup, ça pouvait vraiment me blesser.
00:22:40 C'est ça, le problème.
00:22:42 C'est pas... C'est amusant que pour elle, en fait.
00:22:45 -Je n'ai jamais été gênée dans les vestiaires.
00:22:48 Je n'ai jamais subi de moqueries.
00:22:54 Je ne me suis jamais moquée de personne
00:22:57 pour faire comme les autres.
00:22:59 On a toujours respecté mes décisions, mes choix.
00:23:03 -Merci. Restez sur place
00:23:08 et regardez où vous êtes les uns les autres.
00:23:10 -Observez-vous un peu, ouais.
00:23:13 -Est-ce qu'il y a des phrases qui vous ont un peu plus surprise,
00:23:18 choquée, où vous vous êtes dit "mais qu'est-ce que ça fait là ?"
00:23:22 -Par exemple, "je n'ai jamais subi de moqueries",
00:23:24 il y a des personnes qui ont avancé,
00:23:26 alors que, de toute manière, presque tout le monde subit des moqueries,
00:23:30 et c'est pas forcément à cause de certains critères...
00:23:33 C'est mon point de vue, mais certains critères,
00:23:35 et je me suis dit "mais tout le monde subit des moqueries",
00:23:39 donc je comprends pas pourquoi.
00:23:40 -Toi, t'avais avancé sur cette phrase ? -Non.
00:23:43 -Tout le monde a déjà subi des moqueries, peu importe...
00:23:46 -Tout de façon, quelqu'un qui veut se moquer,
00:23:49 il choisit n'importe quel prétexte.
00:23:51 -OK.
00:23:52 -Moi, par exemple, en 6e ou en 5e, j'ai toujours subi des moqueries.
00:23:56 Genre, je stresse beaucoup de mon physique,
00:24:00 de comment je me comporte, comment...
00:24:02 J'ai vraiment...
00:24:03 C'est vraiment compliqué pour moi d'être vraiment moi-même
00:24:07 dans un lieu où t'es moquée pour absolument tout ce que tu fais,
00:24:10 quand t'es trop superficielle, trop naturelle...
00:24:13 Les moqueries, faut essayer de pas les croire,
00:24:15 mais quand on te dit quelque chose de pas sympa,
00:24:18 il faut avoir le réflexe de les croire et de te remettre en question,
00:24:21 au lieu de simplement dire "C'est pas à moi de me remettre en question,
00:24:25 "c'est à toi."
00:24:26 Tu peux pas vraiment changer les gens,
00:24:28 donc faut essayer de laisser glisser,
00:24:30 mais ça, c'est quelque chose que je travaille encore dessus.
00:24:33 Laissez glisser les insultes, les moqueries.
00:24:36 C'est pas parce qu'on t'a insultée, qu'on t'a mal parlé
00:24:38 qu'il faut tout d'un coup s'enfermer aux toilettes
00:24:41 et pleurer comme jamais.
00:24:43 C'est vraiment des fausses croyances, en fait.
00:24:46 Musique douce
00:24:48 -Nous sommes en décembre.
00:24:50 Lilou attend son bulletin de notes.
00:24:53 -Donc là, bulletin de premier trimestre,
00:24:56 de quatrième.
00:24:57 ...
00:25:03 -Brrr.
00:25:05 -Attention, ici, les élèves sont notés sur 4,
00:25:08 et pas sur 20.
00:25:09 -Alors, le bulletin de Lilou.
00:25:13 ...
00:25:19 Que je vous laisse découvrir.
00:25:21 ...
00:25:23 -Il y a beaucoup de 4, beaucoup de vers. C'est bien.
00:25:26 -Il y a beaucoup de 2. -Il y a beaucoup de 2.
00:25:28 Il y a 2-2.
00:25:29 C'est Lilou qui voit toujours le verre à moitié vide.
00:25:32 Rires
00:25:34 Mathématiques, tu t'accroches.
00:25:36 -Alors là, tu vois, les maths, c'est la petite remarque
00:25:39 moins positive.
00:25:41 -Lilou semble souvent ailleurs.
00:25:43 -J'essaie de suivre, mais...
00:25:45 Mais ça m'ennuie.
00:25:47 -Bonsoir.
00:25:48 -Bonsoir.
00:25:49 ...
00:25:51 -Alors, comment ça se passe, Riwan ?
00:25:54 -Globalement, quoi. -Ça va ?
00:25:56 -Est-ce que t'es à l'aise dans toutes les matières ?
00:25:59 -Oui, ça va.
00:26:00 -Y a des matières qui te demandent du travail ?
00:26:03 -Bah, le français, il faut que je travaille l'orthographe.
00:26:07 -Hm.
00:26:08 -Mais sinon, ça va.
00:26:10 -Bon, le bulletin, du coup,
00:26:12 on a du très bon, on n'est pas loin du très très bon,
00:26:15 avec une petite deux qui traîne,
00:26:18 mais avec, voilà, des efforts de fait,
00:26:20 des efforts de noté,
00:26:22 et globalement, on a...
00:26:25 un Riwan qui travaille, qui fait des efforts.
00:26:28 Faudrait apparemment quand même
00:26:30 un petit peu plus de participation orale.
00:26:34 Qu'est-ce que t'en penses ? -Je suis d'accord.
00:26:37 -Haha !
00:26:38 -Et puis, on n'est pas loin du bon, du très très bon.
00:26:41 On enchaîne.
00:26:42 Musique jazz
00:26:43 -Alors, Wamen,
00:26:46 comment ça s'est passé, ce premier trimestre ?
00:26:50 -Je trouve que ça va, j'ai bien,
00:26:52 je trouve que j'ai une bonne classe.
00:26:54 Voilà.
00:26:55 Un peu plus de commentaires.
00:26:57 -Globalement, c'est une classe
00:26:59 qui est ressentie comme sympathique,
00:27:02 dynamique, travailleuse.
00:27:04 -Ca, c'est bien. -C'est vraiment pas mal.
00:27:06 C'est un bon support, effectivement, pour eux tous.
00:27:09 -Hum, hum.
00:27:10 -Et ça, c'est le bulletin de Mohamed.
00:27:13 -OK.
00:27:14 -C'est un bon bulletin,
00:27:17 avec un petit bémol.
00:27:19 On est tous d'accord pour dire que Mohamed,
00:27:21 il a des bonnes capacités, qu'il travaille bien, etc.,
00:27:25 mais pas partout.
00:27:26 Et qu'il pourrait certainement
00:27:29 faire un petit peu plus que ce qu'il fait déjà.
00:27:33 -Oui. -Ca nous suffit pas.
00:27:35 Faut que t'en fasses plus, encore.
00:27:37 -Je me rappelle, depuis l'école primaire,
00:27:40 c'est toujours ça, Mohamed peut faire plus.
00:27:42 Il est capable de faire plus.
00:27:44 C'est toujours des 5 années.
00:27:45 -Voilà, alors il alterne les phases
00:27:49 de "je suis à fond dans le travail,
00:27:52 "je fais les choses", etc.,
00:27:53 et puis, par moments,
00:27:56 "je suis à fond dans la discussion".
00:27:59 Il aime bien rigoler, il est très dynamique,
00:28:01 il a besoin de bouger, etc., etc.,
00:28:04 donc...
00:28:05 Et puis, voilà, c'est ce qu'on te reproche,
00:28:08 le manque de concentration.
00:28:09 -Peut-être que j'ai l'impression
00:28:11 d'avoir plus de difficultés.
00:28:13 Peut-être l'année 4e, c'est plus compliqué.
00:28:16 -Ca vient des cours ou de toi ?
00:28:17 -Peut-être plus de moi, je pense.
00:28:20 Je pense que c'est plus de moi.
00:28:21 Peut-être moins de concentration,
00:28:23 contrairement à l'autre année, je sais pas.
00:28:26 Du coup, il essaie de faire des efforts,
00:28:28 mais des fois, t'as pas envie,
00:28:30 t'as envie de faire autre chose, etc.
00:28:33 -Toutes tes belles capacités
00:28:35 que tu montres en EPS, en histoire, en français, etc.,
00:28:39 il faut le généraliser,
00:28:41 et puis te préparer à une super belle année de 3e.
00:28:44 -Ouais. C'est notre défi, ce que j'en ai à dire.
00:28:48 -Hm.
00:28:49 -Tu sais quoi, après la 3e ?
00:28:51 -Ah, bah, moi, je sais pas, moi !
00:28:53 Ah non, mais moi, je...
00:28:54 -T'es pas fixée sur un métier. -Voilà.
00:28:56 -Super. C'est pas grave.
00:28:58 Quand t'as un bulletin qui t'ouvre toutes les portes,
00:29:02 eh ben, du coup, tu peux choisir
00:29:04 quelle porte tu vas ouvrir pour ta formation,
00:29:07 que ce soit en lycée général, en lycée technologique
00:29:10 ou en lycée professionnel.
00:29:13 Donc là, tu t'ouvres les portes un petit peu
00:29:16 pour aller là où tu as envie d'aller.
00:29:18 -Voilà. -D'accord ?
00:29:20 -On y va. -OK.
00:29:21 -Merci beaucoup.
00:29:22 -C'est moi qui vous remercie. -On va rentrer.
00:29:25 ...
00:29:26 -Merci. -Bonne soirée.
00:29:28 -Au revoir.
00:29:30 -C'est une petite pause pour se préparer à plus travailler ensuite.
00:29:34 Non, parce qu'en soi, on dirait pas comme ça.
00:29:36 Mais attends, je vais devoir aller à l'école pendant 20 ans.
00:29:39 Après, je vais devoir faire des grandes écoles,
00:29:42 pour trouver un métier.
00:29:44 Puis après, je vais devoir travailler jusqu'à, on va dire, 60...
00:29:47 J'ai oublié, c'est quel âge la retraite ?
00:29:50 Je crois qu'il va y avoir une réforme pour les 65 ans.
00:29:53 Mais sinon, après, j'ai oublié.
00:29:55 Bref, on va dire 60 ans.
00:29:57 Et après, enfin, à ce moment-là, je pourrais me reposer.
00:30:00 Du coup, c'est...
00:30:02 Il faut toujours avoir ce petit moment de...
00:30:05 Cette petite pause...
00:30:06 -Tu anticipes la fatigue. -J'anticipe la fatigue,
00:30:09 on sait jamais.
00:30:10 Non, parce qu'à un moment, quand je réveille,
00:30:13 je me dis que j'aurais dû faire une pause en quatrième.
00:30:16 Musique douce
00:30:18 ...
00:30:21 -C'est pas très frais propre.
00:30:24 -C'est pareil.
00:30:25 ...
00:30:27 -C'est ça, le pontéon ? -Non.
00:30:29 -Ca ressemble pas.
00:30:30 -C'est que la pente.
00:30:31 -Quand la mère de Lilou emmène ses filles visiter Paris,
00:30:35 elle sait leur en mettre au plein la vue.
00:30:37 Musique douce
00:30:39 -Waouh ! -Waouh !
00:30:40 -Lilou, regarde.
00:30:41 -Ah oui, la tour Eiffel.
00:30:43 -Là, les Favannis, le Dôme au doré, c'est impressionnant.
00:30:46 Notre-Dame. Tu l'avais vu, depuis l'incendie ?
00:30:49 -Il l'a reconstruite.
00:30:50 J'étais pas allée la voir quand elle a été brûlée.
00:30:53 J'étais en mode "Ah, bah, je la verrai pas."
00:30:55 -Là, c'est la Sorbonne.
00:30:57 Université.
00:30:58 ...
00:30:59 -C'est tellement beau.
00:31:01 -Franchement, ça vaut le coup de monter.
00:31:03 -C'est exceptionnel.
00:31:04 -C'est où qu'on va les tomber ?
00:31:06 Parce que moi, ça m'intéresse pas trop l'architecture.
00:31:09 -Lilou est passionné d'histoire.
00:31:11 Et en venant au panthéon, elle avait une idée en tête.
00:31:14 -Moi, je veux voir Voltaire.
00:31:16 -On va voir ton ami Voltaire.
00:31:18 -C'est pas possible.
00:31:19 -On va voir ton ami Voltaire.
00:31:21 -Du moins, ce qu'il en reste.
00:31:23 -Du moins, ce qu'il en reste.
00:31:24 -C'est où, le truc des tombs ?
00:31:27 -Le crypte.
00:31:28 ...
00:31:30 -Ah, c'est là, en fait. C'est ça, le crypte.
00:31:32 ...
00:31:34 -Où ils se trouvent les cadavres.
00:31:36 -Ah, c'est ça ? -Oui.
00:31:38 C'est le tombeau de Rousseau.
00:31:39 -Ah !
00:31:40 Il est là.
00:31:42 -Rousseau.
00:31:43 ...
00:31:47 C'est hyper beau.
00:31:48 ...
00:31:51 -Pierre Curie, Marie Curie. -Oui, Pierre et Marie Curie.
00:31:54 -C'est quoi, ce cojocadabe bizarre ?
00:31:56 -C'est son nom de fille.
00:31:58 -Marie Curie, Nesclot...
00:32:00 ...
00:32:04 -Ah, Condorcet !
00:32:05 -On l'a vu en histoire, chez moi.
00:32:07 -C'est un révolutionnaire.
00:32:09 -René Cazan, Jean Moulais...
00:32:11 -C'est à toi.
00:32:12 -Jean Moulais, c'est celui qui t'a fait torturer.
00:32:14 -Et André Malraux,
00:32:16 qui était ministre de la Culture.
00:32:18 ...
00:32:21 -Hommage de la nation,
00:32:23 aux justes de France.
00:32:25 Des femmes et des hommes, de toute origine et de toute condition,
00:32:29 ont sauvé des Juifs, des persécutions antisémites
00:32:32 et des camps d'extermination.
00:32:33 -C'est vachement important.
00:32:35 En France, il y a tous ces gens,
00:32:37 qui, anonymes,
00:32:39 qui ont fait juste des petits actes.
00:32:41 Comme mon grand-père, ils étaient dans une ferme,
00:32:44 avec sa vieille soeur,
00:32:45 et ils ont hébergé des compagnies juives,
00:32:48 pour les cacher.
00:32:49 Ils m'ont jamais parlé comme quelque chose d'héroïque.
00:32:52 C'était tout à fait normal.
00:32:54 -Ils auraient dû rester là.
00:32:55 -C'est clair. Après, cette notion de juste,
00:32:58 c'est hyper important.
00:32:59 -D'être juste et d'être tolérant.
00:33:02 -Je veux juste voir Voltaire.
00:33:04 -Je veux juste voir Voltaire.
00:33:05 -Oui, si.
00:33:07 ...
00:33:10 -C'est ça, Voltaire ?
00:33:12 -Ah oui, bien...
00:33:14 Pas mal, hein ?
00:33:15 -Qu'est-ce qu'il a fait ? Dit, Voltaire ?
00:33:17 -Il a dit "J'ai décidé d'être heureux,
00:33:20 "de faire ce bon pour ma santé".
00:33:22 -Eh ben, écoute, il a l'air d'être en bonne santé.
00:33:25 -Il a aussi été avec une femme des Lumières,
00:33:27 Emile Duchâtelet.
00:33:29 Elle, elle a traduit en deux langues,
00:33:31 en italien et en français,
00:33:33 un texte, je sais plus quoi.
00:33:34 -C'était sa femme ?
00:33:36 -Non, en fait, elle était déjà mariée.
00:33:38 Mais là, il y a eu une aventure avec Voltaire.
00:33:41 -Ah ouais ?
00:33:42 ...
00:33:44 -Allez, on va ressortir.
00:33:46 ...
00:33:49 "À la gloire des généraux de la révolution..."
00:33:52 -C'est Bonaparte. T'aimes pas Bonaparte ?
00:33:54 -Je le déteste. Je le déteste.
00:33:56 Au fond de mon être. -Pourquoi ?
00:33:58 -C'est un hypocrite.
00:34:00 Je veux pas en entendre parler, c'est sûr.
00:34:02 -Si Lilou a une dent contre Napoléon Bonaparte...
00:34:05 -Merci beaucoup. Au revoir.
00:34:07 ...
00:34:08 ...c'est qu'elle a quelques bases historiques.
00:34:11 Souvenez-vous, on essaye de comprendre
00:34:14 en quoi les guerres napoléoniennes
00:34:17 et les conquêtes de la France
00:34:19 vont influencer les autres pays d'Europe ou pas.
00:34:22 C'est ce qu'on essaye de comprendre.
00:34:24 La Révolution française, elle arrive dans ces pays,
00:34:27 les révolutionnaires d'abord, puis les armées napoléoniennes,
00:34:31 en apportant avec eux la Déclaration des droits de l'homme,
00:34:34 comment les populations,
00:34:36 par exemple, en Espagne,
00:34:39 dans la partie est de l'Europe, vont réagir ?
00:34:42 Riwan, donnez-moi des exemples.
00:34:45 -Dans le texte du document 2...
00:34:49 -Ouais ? -Il est écrit...
00:34:51 "En octobre 1792,
00:34:54 "les soldats français occupent Mayence, en Rhénanie.
00:34:58 "Les habitants les accueillent avec joie et fondent un club de Jacobins."
00:35:03 -Donc on danse, on chante, on plante des arbres.
00:35:06 -Quelle va devenir l'attitude des populations de ces pays-là
00:35:10 et pourquoi les choses vont changer ?
00:35:12 -Les populations, elles réagissent de manière
00:35:15 à ce que la France les libère, qu'elles aient plus de droits.
00:35:18 -Elles vont être comme ça ? -Non, uniquement au début.
00:35:21 -Ils se comportent comme des envahisseurs.
00:35:24 C'est l'inverse. Oui, Mohamed ?
00:35:26 -Entre le moment où les Français arrivent comme des libérateurs
00:35:30 et le moment où ils les considèrent comme des envahisseurs,
00:35:33 il se passait combien de temps ? -Ca dépend des endroits.
00:35:36 -On verra ça un peu plus tard.
00:35:38 -Quoi de mieux que l'histoire pour se faire une culture politique ?
00:35:41 -Vous avez le document, page 83.
00:35:44 -D'ailleurs, lors de l'élection présidentielle,
00:35:47 nos cinq jeunes ont été marqués par une proposition très médiatisée,
00:35:50 celle d'obliger les gens à donner un prénom dit "français"
00:35:54 à leurs enfants.
00:35:55 -C'est souvent comme ça.
00:35:56 -Je comprends pas où est la logique dans cette phrase.
00:35:59 Genre... C'est pas parce que tu donnes un prénom
00:36:02 de n'importe qui qui n'est pas français à un de tes enfants,
00:36:05 je comprends pas en quoi ça exclue la société française.
00:36:08 Pour moi, ça veut rien dire.
00:36:10 -On a tous des prénoms qui viennent pas forcément
00:36:15 traditionnellement de la France.
00:36:17 -Riwan, Lilou, Louan, Romain.
00:36:19 -Yannis. -Raled aussi.
00:36:22 -Bitania. -Paul, Eliott.
00:36:24 -Adam. -Nassim, Mohamed.
00:36:27 -En soi, il a raison de dire que c'est pas un nom traditionnel français,
00:36:31 mais pour moi, c'est pas une raison pour vouloir le changer.
00:36:35 C'est ça qui fait la beauté de la France.
00:36:37 -J'ai eu la chance d'avoir toujours eu des copains
00:36:40 qui m'ont jamais critiqué pour ça.
00:36:42 -Il nous apporte de la culture et plein de choses.
00:36:45 -Ca reflète notre...
00:36:47 D'où on vient, nos origines.
00:36:51 C'est important.
00:36:53 -La France est telle qu'elle est aujourd'hui.
00:36:57 Faut pas la renvoyer dans un passé.
00:37:01 -Je pensais que la pensée des gens,
00:37:04 ça avait un peu évolué depuis...
00:37:06 Depuis avant, en fait.
00:37:07 -Pour d'autres personnes, je comprends que ce soit pas normal.
00:37:11 Peut-être qu'eux, ils étaient habitués
00:37:13 à avoir différents types de prénoms français
00:37:15 et que du jour au lendemain, ça a commencé à être mixte,
00:37:18 plein d'autres trucs et tout,
00:37:20 et ça a commencé à déstabiliser les choses pour ces personnes-là.
00:37:24 Du coup, de ce point de vue-là, je pourrais comprendre.
00:37:27 -Vous êtes en moto ? -Quoi ?
00:37:28 -En moto ?
00:37:30 -Ce soir, les esprits sont légers.
00:37:32 -Oh !
00:37:33 -Oh, Timothée !
00:37:34 -Je vais mettre la musique.
00:37:36 -Pour les 14 ans de Coline, les garçons mettent la main à la pâte.
00:37:40 -Tu veux quoi, Timothée ?
00:37:41 -Un pêche-poulet. -OK.
00:37:43 -Un pêche-poulet.
00:37:44 -Je vais en prendre un.
00:37:45 -Et ils sont sous le contrôle avisé de la maîtresse des lieux.
00:37:50 -Les gars, votre beurre, il a cramé votre beurre.
00:37:52 -C'est un cochon fou, là, un truc.
00:37:54 -Non, non, non.
00:37:56 -Non, Timothée !
00:37:57 -Non !
00:37:58 -Non !
00:37:59 -Coline, tu vas souder un peu de paprika ?
00:38:02 -Ouais.
00:38:03 -Après, il y a la deuxième...
00:38:05 -On ne dirait pas...
00:38:06 -Il est épuisant, les gars, je vous jure.
00:38:08 -Mais derrière ses airs de patronne,
00:38:11 Coline cache un mal-être qu'elle n'avait jamais dévoilé.
00:38:14 -Des fois, je ne montre pas ce que je ressens
00:38:18 parce que les autres pourraient me juger.
00:38:21 Donc, du coup, je ne le montre pas.
00:38:24 Musique de rock
00:38:27 Je n'aime pas trop me faire remarquer.
00:38:29 J'ai plutôt tendance à m'effacer.
00:38:31 Il y a plutôt des choses où je me dis "ouais, non, ne le fais pas"
00:38:35 ou alors "cache-toi".
00:38:38 J'aimerais être invisible,
00:38:42 mais complètement invisible.
00:38:44 Genre, personne ne me voit.
00:38:47 Ce serait bien.
00:38:49 Musique de rock
00:38:50 -12, 13 et 14.
00:38:52 -Oui, il y en a mis un petit peu.
00:38:54 -Ouais, j'en ai mis trop pour Timothée.
00:38:57 -Vous mettez 7 chacun.
00:38:58 -Oh ouais ! Non.
00:38:59 -Ça fait 14 ans à deux.
00:39:01 -Je veux plein de bougies.
00:39:02 -Personnellement, ça me fait un peu peur d'être jugée par les gens.
00:39:06 J'ai peur de ce qu'ils peuvent penser de moi.
00:39:08 -Pourtant, quand t'es avec tes amis, ça a l'air d'aller.
00:39:11 -Je suis différente avec les gens qu'avec moi-même.
00:39:15 -Alors, on va chanter pour toi !
00:39:17 Encore une bougie de soufflé,
00:39:20 encore une année à passer.
00:39:22 Encore une bougie de soufflé,
00:39:23 encore une année à passer.
00:39:26 Encore une année à passer.
00:39:27 Encore une année à passer.
00:39:29 Encore une année à passer.
00:39:31 Encore une année à passer.
00:39:33 -Mais les gens qui sont proches de moi,
00:39:35 genre mes amis...
00:39:37 ...
00:39:40 Si jamais j'enlève cette espèce de carapace, en fait,
00:39:44 je sais pas ce qu'ils penseront de moi.
00:39:47 Du coup, je le fais pas.
00:39:48 -T'as peur qu'ils t'aiment moins ?
00:39:50 -Ouais.
00:39:52 -Mais les amis,
00:39:54 ça fait pour t'aimer ce que tu es.
00:39:58 -Ouais, mais y a des fois, c'est pas moi.
00:40:02 -Mais du coup, ils t'aiment toi ou ils aiment la fausse colline ?
00:40:06 -Peut-être les deux.
00:40:09 Parce qu'il y a des moments où j'arrive à être moi,
00:40:13 mais c'est pas la majorité du temps.
00:40:16 ...
00:40:24 -Tu penses que si t'étais 100 % toi-même avec eux,
00:40:27 tu ferais le tri entre les amis ?
00:40:29 -Ouais, mais non, j'ai pas envie.
00:40:31 ...
00:40:33 -Un, deux, trois !
00:40:36 -Ouais !
00:40:39 -Bon, bah, salut, coucou ! -Ouais.
00:40:41 -Au revoir.
00:40:42 -Au revoir.
00:40:44 -Bonne soirée. -Au revoir.
00:40:46 -Le moi de moi, quand je suis dans ma chambre,
00:40:48 il est complètement différent de moi à l'extérieur de la maison.
00:40:52 ...
00:40:55 Y a des choses que je laisse dans ma chambre,
00:40:57 des exemples que j'essaie de cacher.
00:40:59 C'est pas tellement que j'assume pas,
00:41:01 mais...
00:41:02 En fait, j'ai toujours, je pense, eu...
00:41:07 ...
00:41:09 deux personnalités un petit peu différentes.
00:41:12 J'ai appris à...
00:41:13 ...
00:41:15 à garder ma personnalité à moi, pour moi,
00:41:17 et à montrer ce que je voulais montrer aux autres.
00:41:21 ...
00:41:23 -Y en a avec qui tu enlèves ce visage-là ?
00:41:26 ...
00:41:29 -Non.
00:41:30 ...
00:41:40 Euh...
00:41:42 J'écoute du Adele, Pink,
00:41:47 Doja Cat, Billie Eilish,
00:41:49 mais principalement Taylor Swift.
00:41:51 Je les ai tous, en fait.
00:41:53 Et du coup, mon préféré,
00:41:55 c'est celui-là, c'est le folklore.
00:41:56 Il est un peu même habillé, mais je l'utilise souvent.
00:41:59 Ça fait vraiment trop bien. J'adore ça.
00:42:01 J'écoute tout le temps.
00:42:03 En ce moment, c'est...
00:42:04 Attends, une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf...
00:42:08 Neuf.
00:42:09 ...
00:42:11 Elle.
00:42:12 La "This is me trying". Voilà.
00:42:14 C'est vraiment...
00:42:16 Ça me remet vraiment le moral d'écouter cette chanson-là.
00:42:19 C'est surtout beaucoup de paroles, à un moment,
00:42:21 qui me marquent énormément.
00:42:23 Et en fait, je sais pas, ça me fait penser à moi.
00:42:26 ...
00:42:28 "They told me all of my cage were mental,
00:42:30 "so I got wasted like all my potential."
00:42:33 C'est un peu, oui...
00:42:35 Ils m'ont dit que, en fait,
00:42:38 tout venait de moi, en fait,
00:42:40 et que j'ai commencé à perdre tout mon potentiel
00:42:42 parce que les personnes, ils me reprochent à des choses,
00:42:45 et que je me suis mise à faire tout pour les gens,
00:42:48 et qu'en fait, j'ai...
00:42:50 Tout mon potentiel s'est mis à se perdre.
00:42:54 En fait, ça parle du fait qu'on a du mal à faire confiance aux gens
00:42:58 et qu'on est un peu brisés.
00:43:00 On essaie de...
00:43:02 ...de continuer à essayer, en fait.
00:43:05 De...
00:43:06 De... Au moins, on essaie et on essaie de faire au mieux.
00:43:10 Pour moi, c'est vraiment une musique
00:43:12 qui me représente, d'une certaine manière,
00:43:14 parce qu'en fait, tous les jours, j'essaie.
00:43:17 -Pour Mohamed ? -OK.
00:43:19 Du coup, on fait le truc de blague test, là ?
00:43:21 -La musique est un peu moins introspective.
00:43:24 -Je commence, là ?
00:43:25 Comme ça, gratuit ?
00:43:27 -J'ai envie de trouver des musiques compliquées, tu vois,
00:43:29 dès le début, tu dois reconnaître.
00:43:31 -Mais non, on peut tomber, on peut reconnaître.
00:43:33 -MD, Niska, Fikse Kola.
00:43:37 -OK. Jamais tu trouves, c'est bon, maintenant.
00:43:39 -Euh...
00:43:41 "Maman ne laissait pas Niska".
00:43:43 -Bien joué.
00:43:44 ...
00:43:52 -Ah, moi.
00:43:53 -OK.
00:43:54 -J'arrive dans 10 minutes, 10 minutes, la sportive Gabrielle.
00:43:57 -Je sens pas ça, tu l'as déjà écoutée ?
00:43:59 -Si, tu l'as déjà écoutée.
00:44:01 Le refrain, là, tu vas reconnaître.
00:44:03 -Gazo, l'autre, je crois pas que je le connais.
00:44:05 -C'est Ishiman.
00:44:06 -Attends, le titre, il est sur le bout de la langue.
00:44:09 -Il est où ?
00:44:10 -Non, moi, je crois que je l'ai vu, le titre.
00:44:12 -Fif, Fif.
00:44:13 -Non, moi, je dis...
00:44:14 -Faut pas faire attention.
00:44:16 -On va juste te montrer le titre.
00:44:17 -On va pas montrer le clip.
00:44:19 -Ils vont voir ce qu'on regarde.
00:44:20 -OK, on en fait un autre, vas-y.
00:44:22 -On en met un peu plus facile, en vrai.
00:44:24 -C'est pas grave.
00:44:26 ...
00:44:29 -Le temps passe.
00:44:30 Nous arrivons au dernier trimestre de l'année
00:44:33 et Riwan a quelques lauriers à récolter.
00:44:36 -C'est avec un immense plaisir que je vous souhaite à tous
00:44:39 la bienvenue au Collège des Gailleules
00:44:42 pour les remises des prix aux gagnants du concours Arela 2022.
00:44:46 Le sujet du concours 2022 était
00:44:50 "Des dieux et des hommes, quand les dieux s'en mêlent".
00:44:53 550 inscrits dans l'Académie de Rennes.
00:44:56 Bravo aux 55 lauréats.
00:44:58 -Et c'est une élève de 4e qui a donc le premier prix.
00:45:02 Applaudissements
00:45:04 ...
00:45:08 Une enceinte connectée.
00:45:10 Félicitations.
00:45:11 ...
00:45:16 13e, Riwan Laroueur.
00:45:18 ...
00:45:22 Élève de Claire Rouget-Urquin,
00:45:25 qui pourra bouffiner sa culture avec Astérix Chénépi.
00:45:30 ...
00:45:33 Donc, félicitations à tous ces lauréats,
00:45:36 à tous les professeurs qui ont su mener leurs élèves à la réussite.
00:45:41 ...
00:45:44 -Je vous remercie d'être venu. -De rien.
00:45:47 ...
00:45:49 Je voulais venir, tu as reçu un prix,
00:45:51 mais pas tous les jours.
00:45:52 -C'est en forme de manga, non ?
00:45:55 -Manga, Billy, ça passe sous la main.
00:45:59 ...
00:46:00 -Vous avez quoi, là ? Le livre qu'il a eu aussi.
00:46:03 -Même les Percy Jackson. -Il les a tous.
00:46:06 -Est-ce que je les ai tous ?
00:46:09 ...
00:46:12 Pour les Percy Jackson, c'est bon.
00:46:15 On peut dire que j'ai tout lu.
00:46:18 C'est du même auteur.
00:46:21 Dans celui-là, on retrouve Percy Jackson,
00:46:25 qui est grec, qui arrive dans un clan romain.
00:46:29 J'adore la lecture.
00:46:31 -Vous avez vu les adaptations aussi ?
00:46:34 -Au cinéma, oui.
00:46:36 -Les films résument trop les livres.
00:46:40 -Trop condensés pour les connaisseurs.
00:46:43 Voilà une perspective.
00:46:45 Vous allez passer au lycée Châteaubriand dans deux ans.
00:46:48 Vous allez faire l'option cinéma audiovisuel.
00:46:51 Dans quelques années, vous nous remontez les Percy Jackson,
00:46:55 comme vous les voulez, avec tous les détails.
00:46:57 Bravo. Félicitations, Riwan.
00:47:00 Au revoir. -Au revoir.
00:47:01 -Benevolez. -Benevolez.
00:47:04 -Bénévolez. -Félicitations.
00:47:06 -13e. -13e.
00:47:08 -C'est bien ?
00:47:09 -Oui.
00:47:10 -Voilà. Sourire.
00:47:12 -Je vois.
00:47:13 -On est fiers de vous.
00:47:15 Bravo.
00:47:16 Applaudissements
00:47:19 ...
00:47:21 -Il était droit, lui.
00:47:23 Musique jazz
00:47:25 -Ouais, ouais.
00:47:26 -Justement, Châteaubriand.
00:47:28 C'est le lycée tout près du collège
00:47:31 et très prisé des bons élèves.
00:47:34 ...
00:47:41 -Mme Lanoue a dit qu'on a les capacités
00:47:45 d'aller chercher du travail en plus
00:47:48 pour combler nos manques,
00:47:50 pour se préparer au lycée.
00:47:52 Au collège, on ne nous apprend pas à bosser.
00:47:54 -Le lycée Châteaubriand.
00:47:57 C'est là que s'imaginent Maël et ses copains.
00:48:00 ...
00:48:04 -Vous allez à Châteaubriand ?
00:48:06 -Apparemment, ils demandent un niveau de ouf.
00:48:09 Des potes ont décroché en seconde trop haut niveau.
00:48:12 -C'est un sacré attente.
00:48:14 -Je me la chète aussi.
00:48:15 Après, il faut me les lire pour la prépa.
00:48:18 -Au lycée, il y a cinéma audiovisuel.
00:48:20 -Je vais prendre euro.
00:48:21 -Ca, c'est sûr.
00:48:23 -Je me demande si je ferais pas russe.
00:48:25 Histoire géographique, géopolitique,
00:48:27 et sciences politiques.
00:48:29 -Ca a l'air trop bien.
00:48:30 -Il faut prendre le plus d'options possibles.
00:48:33 -Il faut pas en prendre trop.
00:48:34 Mon frère en avait trois, cette année.
00:48:37 Il finissait toujours à 18h, sauf le vendredi.
00:48:39 -Il faut prendre des options pour s'habituer à bosser.
00:48:42 En tous les cas, il faut...
00:48:44 Pour après, pour le parcours sup...
00:48:46 Là, il pleut.
00:48:47 Vous voulez pas rentrer ?
00:48:49 -Il pleut, là ? -Ouais, il pleut.
00:48:51 ...
00:49:01 -Pour la mère de Mohamed, avant le lycée,
00:49:04 il y a déjà la 3e et son fameux stage en entreprise.
00:49:07 -Vas-y, ça.
00:49:08 En attendant de chercher,
00:49:10 je vais mettre "les métiers de l'informatique".
00:49:13 -Donc, je mets "les métiers".
00:49:14 -Elle veut lancer les recherches dès maintenant.
00:49:17 ...
00:49:23 -Alors...
00:49:25 -Tu recrutes déjà, donc tu peux cliquer sur celui-là.
00:49:28 -Technicien d'assistante informatique.
00:49:30 -Intégrateur web ou développeur web.
00:49:32 Chargé de CRM, ingénieur de cybersécurité...
00:49:36 OK, donc, dans les métiers que je vois,
00:49:38 il y a technicien pour ordinateur, en gros.
00:49:41 Développeur informatique, bon.
00:49:43 Développeur mobile, pour des applications.
00:49:46 Ingénieur de recherche dans le web.
00:49:48 Je sais pas exactement ce que c'est.
00:49:50 Bah, voilà, quoi.
00:49:51 Mais bon, je suis pas sûre qu'il y a des métiers
00:49:54 d'informatique qui prennent des stages.
00:49:56 Après, peut-être, ouais, je sais pas.
00:49:58 -Si, si.
00:50:00 ...
00:50:02 -Je sais pas, non, mais je trouve que c'est...
00:50:05 Pas que c'est une mauvaise idée, mais...
00:50:07 ...
00:50:10 -Bah, réfléchis sur ce que tu veux faire.
00:50:13 -Je sais, mais voilà. -T'as encore...
00:50:15 -J'ai le temps, je sais.
00:50:16 -T'as quelques...
00:50:18 Normalement, c'est au mois de janvier, le stage.
00:50:22 -Euh, j'ai... -Dans les calendriers.
00:50:24 -J'ai plus, c'est quoi ?
00:50:26 Moi, je veux bien faire au moins pour essayer,
00:50:28 mais ça emballe pas tant que ça, non plus.
00:50:31 ...
00:50:33 -Moi, ça m'inquiète, parce que voilà, il faut...
00:50:36 Il faut trouver quelque chose pour le stage.
00:50:39 -Je fais faute à l'action ? -Ouais.
00:50:41 -C'est d'où est venue l'idée de faire,
00:50:43 enfin, de faire pour moi, un métier dans l'informatique ?
00:50:46 -Euh...
00:50:47 Parce que la première fois que tu me disais ça,
00:50:50 je m'y attendais pas du tout.
00:50:51 -Parce que tu sais pas encore quoi faire.
00:50:54 Je me dis, tu peux tenter ça, et puis voilà, tu verras.
00:50:57 -T'inquiète.
00:50:58 ...
00:51:02 -L'année scolaire est terminée.
00:51:04 Lilou fait le bilan.
00:51:06 Ses problèmes ne se sont pas arrangés.
00:51:09 La quatrième a été rude, alors elle a pris une décision.
00:51:13 -L'année prochaine, je vais changer de collège.
00:51:16 Je quitte les Gailleules
00:51:17 et je vais dans le collège privé juste derrière l'Ascension.
00:51:23 C'est une décision que j'ai prise.
00:51:25 J'espère me faire de nouveaux amis,
00:51:27 pouvoir être dans une classe sans se sentir jugée constamment.
00:51:32 Cette année, ça a été très compliqué.
00:51:36 Je me suis pas sentie à ma place dans l'établissement.
00:51:39 Mais le problème, je pense qu'il vient aussi de moi
00:51:42 et qu'en fait, on peut pas...
00:51:44 Enfin, on peut pas changer non plus
00:51:47 comment les élèves de la classe réagissent,
00:51:51 comment...
00:51:53 comment l'établissement devrait gérer son établissement.
00:51:58 Je peux pas changer ça, en fait.
00:52:00 ...
00:52:02 J'ai énormément de mauvais souvenirs aux Gailleules
00:52:05 et que je me sentais pas bien dans la classe.
00:52:07 C'est pour ça que j'ai envie de reprendre à zéro,
00:52:10 d'une certaine manière.
00:52:12 Je suis contente d'aller de l'avant,
00:52:14 de pouvoir aller dans un complètement autre environnement.
00:52:18 Je serais un peu triste quand même de quitter,
00:52:20 mais bon, je pense que c'est pour le mieux.
00:52:23 Enfin, j'espère.
00:52:24 J'espère que c'est pour le mieux, mais bon, voilà.
00:52:27 Musique jazz
00:52:30 ...
00:52:32 -Au rayon des changements radicaux...
00:52:35 ...
00:52:38 Pauline a aussi quelque chose à annoncer.
00:52:40 ...
00:52:43 -Je m'en vais.
00:52:44 Je pars en Angleterre pendant un an.
00:52:47 -Ses parents ont décidé de partir en famille à Manchester,
00:52:51 avec des objectifs pour les enfants.
00:52:53 Apprendre à s'adapter
00:52:55 et à parler anglais en immersion.
00:52:57 ...
00:53:01 -Ouais, là, y a plus rien.
00:53:02 Là, je vais laisser juste ça.
00:53:06 ...
00:53:08 La lampe et le tabouret.
00:53:10 Et sinon...
00:53:11 ...
00:53:14 -Il ne reste pas ?
00:53:15 -Non, je l'emmène.
00:53:17 ...
00:53:20 Je vais être dans une école anglaise avec des Anglais.
00:53:23 Au début, ça va être un peu galère,
00:53:25 parce que je parle pas anglais couramment.
00:53:27 ...
00:53:30 Moi, je vais comprendre un mot sur dix.
00:53:33 ...
00:53:35 J'ai fini ma chambre.
00:53:36 Je sais pas où je mets les trucs.
00:53:39 -Tu en mets dans la roue ? -Bah oui.
00:53:41 -Faut le mettre dans un sac.
00:53:43 -Amy arrive.
00:53:44 Coucou !
00:53:45 -Bonjour ! -Vous pouvez rentrer.
00:53:47 -Amy, on t'attend. Y a un camion à remplir.
00:53:49 -On s'est dit que tu pouvais voir.
00:53:51 -Avec Amy, comme ça, on sait pas le faire.
00:53:54 ...
00:53:56 -Il faut vider tous les placards de cette cuisine.
00:53:59 ...
00:54:02 -Faut mettre du journal.
00:54:03 ...
00:54:20 -Tu peux faire ça aussi, celui-là.
00:54:22 -Tous les amis vont te manquer ?
00:54:25 -Ils vont me manquer, mais c'est pas grave.
00:54:28 C'est comme ça.
00:54:29 Je vais me sentir seule.
00:54:31 -T'aurais pas envie de les avoir avec toi ?
00:54:34 -Je vais les appeler.
00:54:35 ...
00:54:37 C'est très bien.
00:54:38 On a emballé notre saladier.
00:54:40 Si on le fait tomber...
00:54:41 -T'en essayes.
00:54:42 -Je sais pas !
00:54:44 -Ca va rentrer.
00:54:45 ...
00:54:49 -Comment il va respirer ?
00:54:51 -Il a pas besoin de respirer.
00:54:54 ...
00:54:55 Oh !
00:54:56 ...
00:54:58 Eh ben, ça va aller là.
00:55:01 Je voulais l'avoir avec moi devant.
00:55:03 Bon voyage.
00:55:04 Là, je pars dans une demi-heure.
00:55:06 Je suis même pas en train de réaliser
00:55:08 que je vais partir et que je serai pas là pendant un an.
00:55:12 -Si c'est trop lourd, je vais aller chercher.
00:55:14 -Ca rote pas.
00:55:15 ...
00:55:19 -Oui, là ?
00:55:20 -L'autre plan.
00:55:21 -Je vais nous trouver une adresse de sushis à Ouistreham.
00:55:25 -3, 2, 1...
00:55:28 -3 d'abord.
00:55:29 -Je sais, 3 d'abord.
00:55:30 Je suis pas folle.
00:55:32 -Et c'est parti.
00:55:34 ...
00:55:42 En route, Pauline.
00:55:44 À Manchester.
00:55:45 ...
00:56:09 C'était le 3e épisode d'une série exclusive
00:56:12 initiée par notre chaîne LCP et intitulée "Génération 2008.
00:56:16 Qui seront-ils demain ?"
00:56:18 3e épisode d'une série ambitieuse,
00:56:20 puisque son réalisateur, François Chevret,
00:56:23 entend suivre les cinq jeunes que vous venez de voir
00:56:26 à l'instant, chaque année, pendant 10 ans,
00:56:29 histoire de mieux capter le parcours d'une génération.
00:56:32 Bienvenue dans "Débat d'octobre", François Chevret.
00:56:35 Vous êtes journaliste réalisateur,
00:56:37 et c'est donc à vous que notre chaîne a confié
00:56:40 la réalisation de ce formidable projet.
00:56:42 Ce projet, vous l'avez entamé, voilà,
00:56:45 donc maintenant, 3 ans.
00:56:46 Nos collégiens faisaient alors leur entrée en 6e,
00:56:50 et c'était en pleine crise du Covid, d'ailleurs.
00:56:52 Moment tout à fait particulier
00:56:55 pour ce premier épisode de notre série.
00:56:57 Cette fois, c'était donc la rentrée en 4e
00:57:00 qui était au menu de cette génération 2008.
00:57:03 On va bien sûr en reparler tout de suite ensemble
00:57:06 avec Thierry Vincent.
00:57:07 Nous vous avons vus dans ce documentaire,
00:57:10 et pour cause, vous êtes professeur de technologie
00:57:12 dans ce fameux collège des Gailleules de Rennes,
00:57:15 et vous étiez l'an dernier le professeur principal
00:57:19 de la classe que nous avons suivie.
00:57:22 Merci de votre présence aujourd'hui sur ce plateau de "Débat d'oct".
00:57:26 Yael Mselem Mungui est également avec nous.
00:57:29 Bienvenue.
00:57:30 Vous êtes sociologue,
00:57:31 chargée de recherche à l'Institut national de la jeunesse
00:57:35 et de l'éducation populaire.
00:57:37 Je vous remercie aussi,
00:57:38 parce que vous étiez déjà là l'an dernier
00:57:41 à l'occasion de la rentrée des mêmes enfants en 5e,
00:57:44 et ça nous a permis,
00:57:46 ça va nous permettre d'avoir un suivi avec vous,
00:57:49 avec vos yeux, votre perception de ces cinq élèves
00:57:52 que nous avons suivis dans votre série.
00:57:55 François Chevret, la 4e, c'est souvent présenté,
00:57:58 c'est vrai, comme un tournant
00:58:00 dans le cursus scolaire des jeunes.
00:58:03 Aujourd'hui, vous l'avez perçu,
00:58:05 ce tournant à travers le suivi de ces cinq ados.
00:58:10 Ce sont des adolescents, c'est comme ça qu'il faut les appeler,
00:58:13 depuis maintenant trois ans ?
00:58:15 -Oui, déjà, physiquement, on peut voir qu'ils ont tous grandi.
00:58:19 Rewan, c'est un peu devenu un géant.
00:58:21 Voilà, ils ont tous grandi,
00:58:22 et puis les thématiques ont changé,
00:58:25 à la fois dans leurs discussions,
00:58:26 on parle d'autre chose, c'est un peu moins enfant.
00:58:29 Il y a aussi une perception de soi qui s'est développée,
00:58:32 notamment chez les deux filles.
00:58:35 Elles arrivent à parler d'elles-mêmes,
00:58:37 à se voir et à réussir un peu à s'analyser.
00:58:39 Et puis les sujets en cours.
00:58:42 On a des cours...
00:58:43 -Les filles sont toujours plus matures que les garçons ?
00:58:46 C'est ce que vous nous aviez dit l'année dernière
00:58:49 pour parler du deuxième épisode de cette série.
00:58:51 -En l'occurrence, je crois que ça se voit là.
00:58:54 Ce sont juste cinq jeunes,
00:58:55 on va pas raconter l'histoire de toute une jeunesse
00:58:58 à travers cinq jeunes, mais oui,
00:59:00 clairement, on sent que les mots viennent plus facilement.
00:59:03 On sent qu'elles sont capables de se regarder,
00:59:06 de s'analyser, de parler d'elles-mêmes, c'est ça.
00:59:09 C'est de se poser des questions
00:59:11 et peut-être que les garçons ne sont pas encore là.
00:59:13 -C'est vrai qu'on l'a perçu dans votre film.
00:59:16 On va voir un premier extrait.
00:59:18 Les questions de vous, Thierry Vincent,
00:59:20 et les questions de Lilou.
00:59:22 Lilou, qui vous a confié dans un débat
00:59:26 que vous aviez organisé dans votre classe
00:59:28 pour la température de cette classe,
00:59:32 pour y juger l'ambiance,
00:59:33 et Lilou avait fait part de problèmes de harcèlement.
00:59:37 Vous l'avez prise à part,
00:59:39 on l'a vu dans ce documentaire à la fin de ce cours,
00:59:42 et vous avez décidé d'appeler la mère de Lilou.
00:59:44 C'est cet extrait que nous allons passer.
00:59:47 -Oui, bonjour.
00:59:49 Alors, je tenais à vous appeler
00:59:51 parce que j'ai eu une petite discussion
00:59:53 avec Lilou aujourd'hui.
00:59:55 Il y a quelques camarades
00:59:57 qui se moqueraient un peu d'elle de temps en temps.
01:00:00 C'est ce qu'elle nous remonte.
01:00:02 -Je l'ai vraiment vue atteinte tout à l'heure.
01:00:05 Elle a eu très vite les larmes aux yeux.
01:00:07 -Elle a déjà subi,
01:00:08 j'ai qualifié de harcèlement l'année dernière.
01:00:11 Le sujet est très sensible.
01:00:12 Elles ne se sont pas bien dans la classe.
01:00:15 Je vais arrêter de la dire.
01:00:16 -Vous avez utilisé le bon mot.
01:00:18 On est proche du harcèlement.
01:00:20 -Elle est une enfant hyper sensible.
01:00:22 Elle a fait un examen avec un maternesseur,
01:00:26 en cours d'EPS, en cas de catastrophe,
01:00:29 elle est raillée par ses camarades.
01:00:31 Elle va au concours d'EPS avec la boule au ventre.
01:00:34 Je sais qu'elle nous interdit d'en parler au collège.
01:00:37 -Lilou, qui dit souffrir d'une forme de harcèlement,
01:00:40 nous appelons donc sa mère, c'est l'extrême que nous venons de voir.
01:00:43 On connaît la fin.
01:00:45 Malheureusement, Lilou va quitter le collège
01:00:48 pour rejoindre un établissement privé.
01:00:50 Ce qu'on ne sait pas, c'est la suite que vous avez donnée
01:00:53 à cet entretien avec la mère de Lilou et à cette demande.
01:00:57 Cet appel, ce SOS peut-être de Lilou,
01:01:00 quelle est la suite de cet entretien téléphonique
01:01:03 avec sa mère ?
01:01:04 -Alors, on a...
01:01:05 Déjà, je voudrais remercier les camarades,
01:01:07 parce que Lilou s'est confiée sur son maître dans la classe,
01:01:11 mais ce sont vraiment des camarades qui sont venus me parler
01:01:14 du harcèlement dont elle était la cause.
01:01:17 Je voudrais les remercier et les encourager à continuer.
01:01:20 On a eu la discussion avec Lilou.
01:01:22 Elle voulait, elle, absolument ne pas en parler,
01:01:25 ne pas... que je n'ai pas de discussion
01:01:27 avec les auteurs du harcèlement.
01:01:30 Il a fallu que je discute beaucoup avec elle.
01:01:35 On voit un cours extrême, et ça a duré un bon moment,
01:01:38 pour qu'elle m'autorise aussi à appeler sa maman.
01:01:40 Et voilà, donc elle m'a autorisé, finalement,
01:01:43 à discuter avec les camarades,
01:01:45 afin que je puisse leur faire prendre compte, à elle aussi,
01:01:49 quel était leur rôle dans le mal-être de Lilou
01:01:53 et de faire avancer les choses.
01:01:55 -Comment on peut le décrire,
01:01:57 cette forme de harcèlement dont elle disait souffrir ?
01:02:00 -Alors, c'était des moqueries, des moqueries à répétition,
01:02:04 ce qu'elle dit sur le physique, sur sa façon de s'habiller,
01:02:07 sur sa façon de dessiner en cours d'art plastique.
01:02:11 Voilà, globalement, c'était beaucoup de moqueries, oui.
01:02:15 -Il y avait un suivi tout au long de l'année.
01:02:18 Et comment Lilou en est arrivé à vouloir quitter cet établissement
01:02:23 à la fin de cette année de quatrième ?
01:02:25 Vous l'analysez comment ?
01:02:26 -Alors, je vais pas... Lilou l'analyse bien.
01:02:29 -Oui. -Donc je vais...
01:02:31 Je vais la laisser avec son analyse
01:02:35 qui, je trouve, est bonne.
01:02:38 Je crois qu'elle a besoin de changer d'air.
01:02:41 -Oui.
01:02:42 -Moi et le collège, on considère pas comme un échec.
01:02:47 Au contraire, j'ai l'impression que Lilou a énormément mûri
01:02:51 entre le moment où je l'ai vue dans cet entretien
01:02:54 et le moment où elle discute en face à face avec François.
01:02:58 Et...
01:02:59 Et on voit qu'elle a vraiment pris une décision qui la libère.
01:03:04 -Est-ce que c'était la première fois
01:03:06 que vous étiez confronté à un cas dit de harcèlement scolaire ?
01:03:10 Euh...
01:03:11 Est-ce que, dans le corps enseignant,
01:03:14 aujourd'hui, dans cet établissement,
01:03:16 dans ce collège des Gailleul, vous en discutez ?
01:03:19 Et vous discutez de la manière d'appréhender
01:03:22 ce type de problème remonté par les élèves ?
01:03:24 -Le harcèlement, non, c'était pas la première fois.
01:03:27 Malheureusement, il y avait un précédent dans la même classe,
01:03:31 mais qui avait été pris beaucoup plus tôt,
01:03:33 qui avait été annoncé aussi et repéré
01:03:36 par les mêmes camarades qui sont venus m'alerter,
01:03:39 donc qui a pu être traité d'une façon beaucoup plus rapide.
01:03:43 Euh... Voilà.
01:03:45 Donc il y a eu moins de conséquences
01:03:48 au niveau des élèves, de l'élève qui était ciblé.
01:03:51 -La prise en compte du harcèlement scolaire,
01:03:54 c'est relativement récent.
01:03:56 Il y a une loi très récente qui en fait un délit.
01:03:59 Elle date du 2 mars dernier, 2 mars 2022.
01:04:03 C'est donc un délit à part entière.
01:04:05 On risque jusqu'à 10 ans de prison
01:04:07 si la victime a tenté de se suicider
01:04:10 ou été amenée à passer à l'acte.
01:04:12 Qu'est-ce qu'on peut en dire, aujourd'hui,
01:04:14 de cette prise en compte du harcèlement scolaire
01:04:17 dans un établissement comme celui qu'on a vu,
01:04:20 le collège des Gailleuls à Rennes ?
01:04:22 -Ce qui est intéressant, dans la manière dont Lilou va s'exprimer
01:04:25 devant toute la classe, y compris peut-être devant des élèves
01:04:29 qui vont participer à la situation de harcèlement,
01:04:32 c'est qu'elle reconnaît l'institution scolaire
01:04:35 comme étant capable d'entendre son problème.
01:04:37 Elle va pas forcément parler de harcèlement,
01:04:40 d'ailleurs, elle va dire des moqueries, des insultes,
01:04:43 des réflexions qui lui vont pas,
01:04:45 c'est pas les mêmes enjeux, les enjeux autour du corps,
01:04:48 de la mise en scène du corps, mais par contre,
01:04:51 la force qu'elle a de le dire devant tout le monde,
01:04:53 devant une caméra, devant un moment particulier,
01:04:56 elle va profiter du documentaire pour mettre les pieds dans le plat
01:05:00 sur quelque chose qui était latent, qui commençait,
01:05:03 on sent bien, à être repéré, sur lequel elle commençait...
01:05:06 -C'est ce que dit sa mère, d'ailleurs.
01:05:08 -C'était pas nouveau dans son parcours,
01:05:10 mais elle se saisit d'un moment au sein de l'école
01:05:13 et de la situation de violence qu'elle subit à l'école.
01:05:16 Ce qui est intéressant, c'est que, par là,
01:05:19 elle rejoint un certain nombre d'élèves
01:05:21 qui vont aussi se sentir légitimes à parler de situations de violence
01:05:25 dans l'école faites à l'école, ce qui est relativement nouveau,
01:05:29 puisque jusqu'à, finalement, qu'on parle vraiment
01:05:32 de la question du harcèlement, la question des violences
01:05:35 à l'école, elles étaient vraiment mises dans les familles,
01:05:38 à côté, "oui, mais c'est un problème,
01:05:41 "mais on va se débrouiller pour pas causer de problèmes".
01:05:44 Mais elle fait pas des problèmes à dénoncer de la violence.
01:05:47 C'est bien ça, la difficulté qu'il y a avec les adolescentes
01:05:50 et les adolescents, c'est que tu es concerné
01:05:52 par des actes de violence, c'est pas parce que tu les dénonces
01:05:56 que tu vas produire un problème.
01:05:58 Maintenant, il va falloir trouver les adultes,
01:06:00 du côté des profs, du côté de tes parents,
01:06:03 pour trouver une solution.
01:06:04 Je trouve qu'elle a une force particulière.
01:06:07 -Le harcèlement scolaire commence dès la primaire,
01:06:10 mais c'est sans doute au collège, les études le corroborent,
01:06:13 où le phénomène est le plus fort, le plus présent.
01:06:16 -Il y a même des situations de harcèlement,
01:06:19 de tension, de violence, dès la maternelle.
01:06:21 Mais l'école primaire, c'est un espace social
01:06:24 où beaucoup de gens se connaissent,
01:06:26 où il y a moins de brassages du nombre d'élèves,
01:06:28 du nombre de familles.
01:06:30 Les enseignantes sont présentes au quotidien avec les enfants.
01:06:33 Le collège, c'est un moment où on a plus de temps,
01:06:36 où vont arriver les téléphones portables,
01:06:38 qui vont participer à cloisonner plein d'espaces de vie différents.
01:06:42 Et donc, c'est aussi un moment où on va plus avoir d'autres amis,
01:06:46 qu'on connaît moins, les parents se connaissent moins entre eux.
01:06:49 S'il y a une tension, un problème, c'est moins facile de s'appeler
01:06:53 pour faire de la prévention, pour border son ado.
01:06:55 Il y a beaucoup de choses qu'on met sur le dos.
01:06:58 C'est des ados, il ou elle est différent,
01:07:00 il va pas bien, c'est normal, c'est l'adolescence.
01:07:03 -C'est un phénomène nouveau aussi concernant le harcèlement scolaire.
01:07:07 Il se poursuit en dehors de l'établissement scolaire,
01:07:10 grâce aux réseaux sociaux.
01:07:12 Chez les jeunes, c'est souvent Instagram, TikTok, aujourd'hui.
01:07:16 Ca a été le cas pour Lilou,
01:07:17 concernant ce harcèlement dont elle souffrait ?
01:07:21 -Lilou ne m'a pas parlé d'un harcèlement
01:07:23 dont elle serait victime sur les réseaux sociaux.
01:07:26 Par contre, elle en a vu.
01:07:27 C'est pour ça qu'elle a une vraie capacité à voir
01:07:30 ce qui se passe sur les réseaux sociaux.
01:07:32 Elle voit des harcèlements, des moqueries,
01:07:35 elle trouve ça affreux.
01:07:36 Et en fait, elle se retrouve des fois à installer une application,
01:07:40 et après, à la remettre.
01:07:41 Elle a du mal à supporter les moqueries.
01:07:44 Elle voit ça comme une zone de non-droit,
01:07:46 une zone sans adulte où n'importe quel enfant
01:07:48 peut dire ce qu'il veut, sans avoir de contrôle derrière des parents.
01:07:52 -Le chef de l'Etat, Emmanuel Macron,
01:07:54 estimait le nombre d'enfants victimes de harcèlement scolaire
01:07:58 à environ un million aujourd'hui en France,
01:08:01 à l'occasion de la dernière rentrée scolaire.
01:08:03 Et je l'ai dit, c'est un délit, aujourd'hui.
01:08:06 C'est une loi qui date du 2 mars
01:08:09 dernier. On va voir un deuxième extrait.
01:08:11 Cette fois, il est question de politique.
01:08:14 Vous tourniez ce film dans des conditions particulières.
01:08:17 C'était l'année d'une élection présidentielle
01:08:20 et des élections législatives.
01:08:22 Voilà le petit quiz que vous avez donné
01:08:24 aux enfants dans votre documentaire.
01:08:27 François Chevreuil.
01:08:28 -Emmanuel Macron, je crois que c'est droite, non ?
01:08:33 J'ai pas envie de me tromper. -C'est centre, non ?
01:08:36 -Peut-être un peu sur la droite.
01:08:38 -De droite, quoi, mais pas non plus extrême, quoi.
01:08:42 -C'est droite.
01:08:43 -Non, c'est gauche.
01:08:45 -C'est les deux. -Centre.
01:08:47 -C'est bien centre.
01:08:48 -Jean-Luc Mélenchon, c'est gauche.
01:08:51 -Lui, on l'entend partout. -Gauche.
01:08:53 -Gauche. -Il est gauche, bah oui.
01:08:56 -Valéry. -Pécresse.
01:08:57 -Qui est de gauche.
01:08:59 -Droite, je crois.
01:09:00 -Comment ils l'ont vécu, cette élection présidentielle ?
01:09:03 Est-ce qu'ils en ont beaucoup parlé ?
01:09:06 Est-ce que ça les intéressait ?
01:09:08 -La politique. -Ça les a un peu intéressés.
01:09:11 Je trouve qu'ils s'y connaissent pas trop mal.
01:09:13 On a mis le côté marrant, mais ils avaient des choses à dire dessus.
01:09:17 Ils s'y sont intéressés de façon relative, on va dire.
01:09:20 Voilà, on voit que gauche-droite,
01:09:22 c'est pas forcément très clair tout le temps.
01:09:25 -Ils ont regretté de ne pas pouvoir voter ?
01:09:27 -Non, c'est une question.
01:09:28 Je leur ai demandé s'ils pensaient pas
01:09:31 que les adultes décidaient pour eux.
01:09:33 Ils se disent que non, parce qu'ils sont un peu jeunes,
01:09:36 qu'ils ont 13-14 ans, donc c'est peut-être pas le moment
01:09:39 où on se pose ce genre de questions.
01:09:41 Ils auront bien le temps, ils aimeraient voter en conscience,
01:09:44 donc il faudrait s'y intéresser davantage
01:09:47 et pas mettre un bulletin comme ça dans une urne.
01:09:50 Non, ils sont pas là-dedans.
01:09:51 -Vous avez ressenti la même chose auprès de cette classe
01:09:54 en tant que professeur principal ?
01:09:56 Peu d'appétence pour la vie politique,
01:09:59 et pourtant, l'actualité était assez riche.
01:10:01 -Alors, ils aiment bien en parler,
01:10:03 mais effectivement, alors moi, dans mon cours,
01:10:07 c'est plus compliqué, mais on arrive toujours
01:10:10 à avoir des débats, quand même.
01:10:11 Mais c'est toujours d'un point de vue...
01:10:14 Voilà ce dont on entend parler.
01:10:17 Plus que vraiment, j'ai des décisions.
01:10:20 Après, ils réfléchissent, ils entendent des choses,
01:10:23 ils sont capables d'en reparler et puis d'avoir bien compris.
01:10:27 On le voit dans le doct, de toute façon.
01:10:30 Ils ont quand même des bonnes analyses
01:10:32 sur ce qu'ils entendent autour.
01:10:34 -Il existe, bien sûr, les cours d'éducation morale et civique.
01:10:37 C'est valable, je crois, dès l'école primaire
01:10:40 jusqu'au lycée, à raison de 18 heures par an
01:10:43 et par classe, soit une heure toutes les deux semaines.
01:10:47 Ca fait débat au sein des enseignants.
01:10:50 Est-ce que ce type de cours, voilà,
01:10:53 provoque débat, même entre enseignants,
01:10:56 sur les valeurs qu'il faut faire passer
01:10:58 à travers ces fameux cours d'éducation morale et civique ?
01:11:01 -Ca ne provoque pas débat,
01:11:03 car je pense qu'on est tous à peu près d'accord sur la finalité.
01:11:06 L'objectif, c'est de développer
01:11:09 leur sensibilité à la démocratie,
01:11:12 au monde qui les entoure.
01:11:15 L'objectif, c'est aussi de développer
01:11:18 leur sens critique face aux médias, aux communications.
01:11:21 On le fait, ça. Chaque prof apporte sa pierre
01:11:24 à l'édifice, même si le MC est plutôt dévolu
01:11:28 aux professeurs d'histoire-géo.
01:11:31 Par contre, on partage tous, on y apporte tous quelque chose.
01:11:34 -La conscience politique,
01:11:35 est-ce qu'elle commence, pour ces jeunes,
01:11:38 qui ont 13, 14 ans,
01:11:40 dans une année comme on a vécu ici,
01:11:42 où, bon, c'est pas, comme le disait François Chevret,
01:11:45 ça semble pas une provocation très importante
01:11:48 dans leur tête ?
01:11:49 -Je pense qu'elle a commencé bien avant,
01:11:52 quand on voit au début du documentaire
01:11:54 comment ils aspirent à demain, sur la lutte contre les inégalités,
01:11:58 la discrimination, les enjeux sur l'écologie,
01:12:00 le réchauffement climatique, tous ces enjeux de société
01:12:03 et qui sont politiques, ils parlent de politique.
01:12:06 C'est pas forcément, quand on leur demande "et la politique ?"
01:12:09 les réponses qu'ils vont donner.
01:12:11 Mais sur leurs aspirations à la vie demain,
01:12:14 ils ont un discours extrêmement politique.
01:12:16 Après, les partis politiques, c'est pas évident,
01:12:19 pas que pour les plus adolescents.
01:12:21 Pour les adultes, c'était pas évident de s'en sortir.
01:12:24 Ce qui est intéressant, c'est que les gros candidats,
01:12:27 à les situer, à se rappeler,
01:12:29 on voit bien que c'est des noms qui leur évoquaient des choses
01:12:32 et que les candidats moins médiatisés
01:12:34 ou moins grandes heures d'écoute,
01:12:36 et/ou de passage télé, vidéo, c'était plus laborieux.
01:12:40 Mais malgré tout, ils ont un propos,
01:12:42 ils envoient pas François sur les roses, en disant
01:12:45 "non, ça m'intéresse pas, ça me concerne pas".
01:12:48 Ils se sentent concernés, pas forcément hyper légitimes
01:12:51 pour parler à la télé de politique,
01:12:53 puisque la preuve, je crois que c'est Colline qui dit
01:12:56 qu'il faut se tromper, mais en vrai,
01:12:58 c'est pas grave de se tromper sur les chiquiers politiques.
01:13:02 Ce qui aurait été intéressant de savoir,
01:13:04 mais qui est compliqué, c'est qu'est-ce qu'est la gauche,
01:13:07 qu'est-ce qu'est la droite pour eux ?
01:13:10 Je pense qu'ils ont, y compris dans leurs pratiques quotidiennes,
01:13:13 y compris dans leurs débats entre eux,
01:13:16 quand il y a le débat sur les classes prépa,
01:13:18 c'est pareil, ils parlent de politique.
01:13:21 -On y reviendra, sur ce débat sur les classes préparatoires,
01:13:24 vous avez choisi de filmer et de mettre dans votre film
01:13:28 un cours de vie sexuelle et affective.
01:13:31 D'ailleurs, le collège Les Gailleuls est un bon élève,
01:13:35 parce qu'il n'y a que 15 % seulement des établissements
01:13:38 en France aujourd'hui qui se plient à cette obligation.
01:13:42 Qu'est-ce que vous en avez tiré de cette séquence,
01:13:46 de ce tournage, du ressenti des élèves
01:13:48 par rapport à l'enseignement qu'il aurait fourni
01:13:51 en matière d'éducation sexuelle et affective ?
01:13:54 -Euh...
01:13:55 Alors, moi, j'avais choisi de suivre ce cours-là
01:13:58 avec la classe de Colline et Maël.
01:14:00 Colline n'a pas pu être là ce jour-là,
01:14:03 donc j'ai eu que Maël, donc je me suis concentré sur lui.
01:14:06 On voyait que ça l'intéressait, qu'il était attentif.
01:14:09 Après, il n'était pas forcément prêt à parler de ces choses-là
01:14:13 maintenant, c'est les discussions qu'on a eues après.
01:14:16 C'est qu'à la fois, il faut bien en parler,
01:14:18 et à la fois, c'était un peu tôt pour lui.
01:14:21 C'est un peu ce que j'ai ressenti
01:14:23 avec ses copains autour, ils étaient d'accord,
01:14:25 et surtout, en parler dans une classe avec une prof
01:14:28 et d'autres élèves qui ne sont pas forcément des proches,
01:14:31 c'était pas facile pour eux. -Papin Ndiaye,
01:14:33 le tout nouveau ministre de l'Education nationale,
01:14:36 faisait ce même constat.
01:14:38 Seulement 15 % des établissements
01:14:40 se plient à cette obligation de donner des cours,
01:14:44 à raison de trois séances par an seulement,
01:14:47 par classe, et il a eu ce mot.
01:14:49 "La conséquence de cette inaction collective,
01:14:52 "dit-il, nous la connaissons tous,
01:14:54 "l'éducation sexuelle d'un nombre croissant de jeunes
01:14:57 "se fait par le biais d'Internet, voire de la pornographie.
01:15:00 "Cela ne fait qu'accentuer les comportements virilistes,
01:15:03 "déjà trop présents chez nos élèves,
01:15:05 "qui nourrissent à la fois les phénomènes de harcèlement
01:15:09 "et les violences sexistes et sexuelles."
01:15:13 Je l'ai dit, les Gaillols sont de bons élèves en la matière.
01:15:17 Ca vous paraît indispensable de procurer ces cours,
01:15:20 vous voyez d'ailleurs le programme.
01:15:22 -Ca fait partie de tout ce qu'ils représentent
01:15:27 quand on les entend parler.
01:15:29 C'est des gamins qui prennent tout ce qui passe autour.
01:15:33 C'est un sujet qui est compliqué à évoquer avec des quatrièmes,
01:15:37 parce qu'ils arrivent dans une phase
01:15:40 où ils ont beaucoup de questions sur eux-mêmes et sur les autres.
01:15:43 Ils changent.
01:15:45 Donc c'est compliqué d'aborder le sujet avec eux,
01:15:48 mais ils l'abordent cependant avec des craintes
01:15:53 et surtout avec beaucoup de curiosité.
01:15:56 Donc oui, on est contents, aux Gaillols,
01:15:59 d'avoir des élèves qui ont de l'appétence pour ça,
01:16:03 qui sont réceptifs.
01:16:05 -Il va y avoir une réforme du collège.
01:16:08 Le ministre actuel semble vouloir augmenter
01:16:11 ses heures de cours de vie sexuelle et affective
01:16:14 pour les raisons que j'ai indiquées,
01:16:16 notamment avec ce qu'il a dit dans cette interview de Loves.
01:16:19 Il y a quelques jours, c'était ce mois de novembre,
01:16:22 qu'en pensez-vous ?
01:16:24 -Ce qui est intéressant, c'est quand ils disent
01:16:26 "c'est gênant d'en parler maintenant, j'étais pas prêt".
01:16:29 Ce qu'on voit bien dans le projet de loi et dans la loi
01:16:33 qui est passée dans les années 2000,
01:16:35 sur l'éducation de la sexualité,
01:16:37 c'est que l'objectif, c'était un parcours,
01:16:39 de commencer dès le début de l'instruction obligatoire
01:16:42 et de poursuivre jusqu'à la fin du lycée.
01:16:46 Donc, qu'il n'y ait pas le moment où je ne suis pas prêt,
01:16:49 ce n'est pas le bon moment, puisque c'est progressif.
01:16:52 La difficulté, c'est que c'est pas mis en place
01:16:55 dans tous les établissements.
01:16:57 -85 % des établissements... -On est peu en élémentaire.
01:17:00 Ca arrive souvent, en classe de 4e et de 3e,
01:17:02 au moment où on n'est pas forcément à l'aise
01:17:05 pour en parler et au moment où il y a beaucoup de questions
01:17:08 et il va falloir quand même entendre des choses.
01:17:11 C'est là où on voit, et malgré tout, on le voit bien,
01:17:14 ils sont très alertes sur ce qui se dit dans la classe.
01:17:17 Ils ont la chance d'avoir ces séances d'éducation.
01:17:20 Même s'ils sont gênés,
01:17:22 ils ne ratent pas une miette de l'information.
01:17:24 Et pour avoir pas mal travaillé
01:17:26 sur l'éducation de la sexualité en milieu scolaire,
01:17:29 on voit bien que ça fait partie des attentes des jeunes
01:17:32 et que l'école, le collège, le lycée,
01:17:35 font partie des institutions qui sont reconnues
01:17:37 comme étant légitimes du point de vue des ados
01:17:40 pour donner de l'information
01:17:42 sur les relations affectives, la construction du corps,
01:17:45 la construction de l'orientation sexuelle,
01:17:48 de l'identité de genre.
01:17:49 -Est-ce qu'il y a déjà une auto-éducation
01:17:52 de ces enfants via, notamment, c'est vrai,
01:17:55 des sites pornographiques, par exemple ?
01:17:58 Est-ce que c'est le cas dans cette génération ?
01:18:00 Est-ce qu'ils s'auto-éduquent en la matière ?
01:18:03 Peut-être de la plus mauvaise des manières
01:18:06 en regardant des sites pornographiques ?
01:18:08 -Dans une enquête sur les usages d'Internet
01:18:11 avec la sexualité, on voit qu'Internet, en général,
01:18:13 est mobilisé pour s'informer, se questionner,
01:18:16 pour découvrir des choses sur la sexualité.
01:18:19 Dans Internet, il y a la pornographie,
01:18:21 mais pas exclusivement que de la pornographie.
01:18:23 Parmi les ressources qui, elles, vont mobiliser,
01:18:26 il y a de la pornographie,
01:18:28 mais parmi toute une palette de ressources,
01:18:30 d'outils, de contenus en ligne, en ligne, vidéo, photo...
01:18:34 Il y a de plus en plus de ressources pédagogiques
01:18:36 qui sont développées par des influenceurs,
01:18:39 Instagrammeuses, Youtubeuses, Youtubers,
01:18:42 qui vont participer à produire un discours réflexif,
01:18:45 un discours d'information, d'accompagnement.
01:18:47 -Un discours à même d'être compris et entendu
01:18:50 par ces jeunes, car ils sont formulés
01:18:52 par des jeunes aussi, une génération
01:18:54 qui est capable de leur transmettre ces valeurs.
01:18:57 -Et par des gens qui ont entendu les questions
01:19:00 à longueur de journée, car il y en a beaucoup
01:19:02 qui font de l'intervention en milieu scolaire.
01:19:05 Ils saisissent ce qu'on attend quand on est en troisième,
01:19:08 et aujourd'hui, en France, malgré ce qu'on a l'impression,
01:19:11 l'âge à la première fois ne bouge pas.
01:19:14 On est toujours autour de 17 ans pour les filles et les garçons.
01:19:17 -Dernier extrait du documentaire,
01:19:19 de cet épisode, épisode numéro 3, François Chevret.
01:19:22 C'est la maman de Mohamed,
01:19:25 qui s'intéresse et qui s'inquiète déjà
01:19:28 de l'avenir de son fils, avec le fameux stage de troisième,
01:19:31 qui va arriver, évidemment, dans quelques mois.
01:19:34 Regardez.
01:19:38 -Réfléchis sur ce que tu veux faire.
01:19:40 -Je sais, mais... -T'as encore...
01:19:42 -J'ai l'espoir, je sais.
01:19:43 -T'as quelques...
01:19:45 Normalement, c'est au mois de janvier, le stage.
01:19:49 -Oui, j'ai... -Dans les calendriers.
01:19:51 -J'ai plus d'essais, quoi.
01:19:52 Moi, je veux bien y faire au moins pour essayer,
01:19:55 mais ça m'emballe pas tant que ça non plus.
01:19:58 -Moi, ça m'inquiète, parce que, voilà, il faut...
01:20:03 Il faut trouver quelque chose pour le stage.
01:20:06 -Je peux poser une question.
01:20:08 D'où est venue l'idée de faire, pour moi,
01:20:11 un métier dans l'informatique ?
01:20:13 -Euh...
01:20:14 -La première fois que tu me disais ça,
01:20:16 je m'y attendais pas du tout.
01:20:18 -Parce que tu sais pas encore quoi faire.
01:20:20 Je me dis que tu peux tenter ça, et voilà, tu verras.
01:20:23 -Alors, Mohamed est en quatrième.
01:20:25 Sa mère s'inquiète déjà du fameux stage d'observation,
01:20:29 qui dure une semaine, qui est prévue dans le cursus de la troisième.
01:20:33 -Un an et demi plus tard, en fait.
01:20:35 -Et ça, Mohamed, il a du mal.
01:20:38 Il a du mal, parce que lui, ce qu'il veut pas,
01:20:41 c'est qu'on lui demande ce qu'il veut faire par la suite.
01:20:44 Peut-être que cette angoisse que lui transmet sa mère,
01:20:47 c'est comme ça que vous l'avez ressenti ?
01:20:49 -Moi, ce que je ressens, c'est que sa mère veut lui préparer
01:20:53 un bon avenir, qu'elle fait tout pour l'aider.
01:20:57 Lui a autre chose à penser en ce moment.
01:21:00 Il est dans un âge où il a envie de profiter de la vie.
01:21:03 -Un gamer, il aime le rap, on a découvert tout ça.
01:21:06 -Et surtout, il adore ses amis, il adore rigoler, en fait.
01:21:09 Et voilà, donc...
01:21:11 Pour tout vous dire, cette séquence-là,
01:21:14 ça a été compliqué de la faire, car Mohamed n'avait pas envie.
01:21:18 Il en entend assez parler, de cette histoire-là.
01:21:21 Il n'en avait pas envie.
01:21:22 On a réussi à faire quelque chose, mais il aime pas ça.
01:21:25 Mais c'est aussi parce que sa mère est inquiète,
01:21:28 c'est un peu une mère courage, cette femme,
01:21:30 qui donne beaucoup pour Mohamed,
01:21:32 qui, elle, n'a pas fait de grandes études,
01:21:37 n'a pas un métier qui lui rapporte des mille et des cents,
01:21:40 mais qui veut que son fils s'en sorte.
01:21:42 Il faut lui trouver un métier où il y a de l'emploi.
01:21:45 -On entend aussi Maël, par exemple,
01:21:48 discuter avec certains amis, déjà, de parcours sup.
01:21:51 Alors là, on est à la fin de la terminale.
01:21:54 Est-ce qu'il y a une angoisse de l'après,
01:21:57 du cursus professionnel vers lequel il pourrait aller par la suite,
01:22:02 déjà, dans la tête de ces enfants que vous suivez ?
01:22:05 On a parlé du cas de Mohamed.
01:22:07 Cette angoisse de l'après, de la suite, de la vraie vie,
01:22:11 vous l'avez perçue, déjà ?
01:22:13 -Non. Non, pour le moment, non.
01:22:15 Ils sont pas encore là. Et vous ?
01:22:17 -Alors, on a, entre Maël et Mohamed,
01:22:21 effectivement, deux exemples.
01:22:23 Maël, qui se trace une route, qui sait où il va,
01:22:26 et Mohamed, qui veut surtout pas se tracer de route,
01:22:29 qui y verra.
01:22:30 Ce sont deux élèves qui auront les moyens
01:22:33 de choisir, un peu plus tard,
01:22:35 assez facilement, on le voit dans le reportage,
01:22:38 euh...
01:22:39 -Et d'aller au lycée Châteaubriand,
01:22:42 qui est, évidemment, la référence qu'ils ont tous en tête,
01:22:46 visiblement. -Ah oui.
01:22:47 -Lycée Châteaubriand, à Rennes,
01:22:49 où il y a des classes préparatoires.
01:22:51 -Voilà. -Pour les études supérieures.
01:22:54 Il y a une angoisse, tout de même, chez ces jeunes,
01:22:56 sur l'avenir, aujourd'hui, leur avenir professionnel,
01:23:00 ou cette éternelle question qu'on leur pose,
01:23:02 "Qu'est-ce que tu vas faire plus tard ?"
01:23:04 -Alors, l'angoisse, on l'entend souvent
01:23:07 dans la voix des parents.
01:23:08 Les élèves, voilà, il y a ceux qui ont décidé
01:23:13 de ce qu'ils voulaient faire et qui ne sont plus angoissés.
01:23:16 Il y a ceux qui ne sont pas angoissés
01:23:18 parce qu'ils le savent pas et ça les préoccupe pas.
01:23:21 Puis il y a une troisième catégorie,
01:23:23 qui est peut-être la plus délicate,
01:23:26 c'est ceux qui sont en difficulté
01:23:29 et qui ne savent pas, du coup,
01:23:31 qui ont des envies et qui savent pas.
01:23:34 C'est ceux-là qu'il va falloir vraiment guider
01:23:36 et à qui il va falloir apporter beaucoup d'aide
01:23:40 pour justement faire de bons choix.
01:23:42 On leur demande de faire des choix de plus en plus tôt.
01:23:45 -Cette angoisse, est-ce que c'est pas un peu les parents
01:23:48 qui transmettent ça à leurs enfants,
01:23:51 qui ont l'image, évidemment,
01:23:53 avec plein de bonnes arrière-pensées
01:23:56 pour un fils ?
01:23:58 Je parle de la mère de Mohamed, par exemple.
01:24:01 -On va voir... -Il y a souvent un stress,
01:24:03 une pression sur les élèves ?
01:24:05 -Oui, on va voir aussi les effets des classes sociales
01:24:08 et des professions des parents.
01:24:10 Maël est enfant de prof,
01:24:11 donc il va avoir une socialisation aussi
01:24:13 à l'univers scolaire, aux enjeux de l'orientation scolaire.
01:24:17 Il connaît déjà Parcoursup,
01:24:19 il a compris les enjeux derrière Parcoursup,
01:24:21 comment il faut se placer, pourquoi la prépa,
01:24:23 c'est maintenant qu'une partie des choses vont se jouer.
01:24:27 Il a un coup d'avance, il joue aux échecs,
01:24:29 mais il a un coup d'avance sur beaucoup d'autres,
01:24:32 sur comment avoir les outils pour comprendre
01:24:34 ce qui se passe à l'école avec ces réformes.
01:24:37 Des parents sont aussi perdus pour accompagner leurs enfants.
01:24:40 Derrière le stress qu'on peut entendre sur l'orientation,
01:24:43 il y a aussi être perdu face à une institution
01:24:46 qui se renouvelle régulièrement.
01:24:48 C'est le contre-exemple de Mohamed,
01:24:50 où la maman va chercher un métier pour son fils,
01:24:53 un métier où il y a du recrutement,
01:24:55 parce que l'objectif, c'est de trouver un travail.
01:24:57 On le retrouve aussi dans des propos.
01:25:00 Lidou dit "moi, dans le monde, plus tard,
01:25:02 "je voudrais une école qui forme à des métiers".
01:25:05 Derrière, on entend répondre à la question
01:25:07 "qu'est-ce que tu veux faire plus tard ?"
01:25:09 Quand on a 13 ans, c'est légitime de dire
01:25:11 "je veux changer le monde sans savoir comment faire",
01:25:14 ou "je veux faire ma vie, mais qu'on m'embête pas".
01:25:17 C'est-à-dire "et toi, tu veux faire quoi ?"
01:25:20 C'est extrêmement difficile, mais extrêmement normatif aussi,
01:25:23 et c'est s'exposer aux violences liées au fait
01:25:26 qu'on n'a pas le niveau d'autodiscrimination,
01:25:29 d'autolimitation dans les aspirations
01:25:32 qu'on peut avoir quand on a 13 ans.
01:25:34 -Ce sera le mot de la fin.
01:25:35 Un grand merci à tous les trois.
01:25:37 François Chevret, vous allez l'année prochaine,
01:25:40 on l'a compris, à Manchester, entre autres,
01:25:43 pour continuer à suivre Colline,
01:25:45 puisque c'est le choix de ses parents.
01:25:47 Ils vont partir un an sur place en Grande-Bretagne.
01:25:50 On verra tout ça et on découvrira tout ça
01:25:53 dans l'épisode 4 de cette série "Génération 2008".
01:25:57 Qui se font-ils demain ? Un grand merci à tous les deux.
01:26:01 Peut-être nous retrouvons-nous l'année prochaine
01:26:03 pour voir ce que sont devenus ces enfants.
01:26:06 Vos réactions, ça sera sur #DébatDoc, sur Twitter.
01:26:09 Je vous donne un prochain rendez-vous avec DébatDoc,
01:26:12 et ça sera, bien sûr, avec son documentaire et son débat.
01:26:15 A très bientôt.
01:26:16 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
01:26:19 Générique
01:26:21 ...
01:26:32 Merci.