La communauté juive de France doit-elle avoir peur face à la montée de l'antisémitisme ?

  • l’année dernière

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent des craintes de la communauté juive de France face à la montée de l'antisémitisme.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline
Transcript
00:00 - Frantz Fanon avait une phrase formidable, il dit "Quand j'entends parler des juifs, je tends l'oreille"
00:04 parce que ça veut dire qu'on parle de l'humanité.
00:06 - Exactement.
00:06 - Qui disait ça ?
00:07 - Frantz Fanon.
00:07 - Frantz Fanon.
00:08 - Alors, Vincent Herouet, sur le danger mondial de l'islamisme.
00:13 - Non, ce qui est très frappant, c'est que vous parliez de la peur qu'il peut saisir la communauté juive,
00:17 c'est qu'il y a un contraste incroyable entre ce qui se passe ici, sur l'émotion qui est ressassée,
00:23 sur la douleur aussi, et puis le climat qui règne en Israël, où après 9-10 mois d'une crise permanente,
00:32 avec une empoignade, un rassemblement entre religieux, laïcs, droite, gauche, etc.
00:37 et Netanyahou au milieu, donc il y a des manifs permanentes, avec des manifestants qui arrivaient des kibbous du sud d'ailleurs.
00:43 C'était les gros bataillons des manifestants contre lui, Netanyahou, c'était ceux qui vivaient dans le sud.
00:49 Et bien, il y a aujourd'hui une espèce d'union sacrée, ils ont tous pris conscience effectivement qu'ils étaient dans le même bateau,
00:54 qu'ils ne pouvaient compter que sur eux-mêmes, et ils y vont, on réglera les comptes plus tard.
01:00 Il y a vraiment une espèce de vitalité et une espèce d'approche extraordinairement positive du combat.
01:05 Il y a d'abord une épreuve morale, et l'épreuve morale, ils l'assument, la guerre, ils la feront,
01:10 avec son tempo, ils iront jusqu'au bout, et ils ont conscience qu'ils se battent...
01:17 - Pour leur survie. - ...plus qu'ils reviennent dans la mer.
01:19 Et vous avez ici, vous avez une espèce de déprime invraisemblable,
01:22 une espèce de... effectivement, de sentiments de dépossession, de menaces constantes.
01:31 Et franchement, il y a deux atmosphères très troublantes.
01:35 C'est vrai que l'année dernière, encore, à Thériault, ils ont constaté ça,
01:38 c'est vrai qu'il y a cette mombisation, au niveau militaire, mais de la société civile dans son ensemble.
01:41 Les gens qui étaient des ennemis, il y a encore un mois ou deux, dans des familles,
01:45 vous savez, il y a des gens qui étaient séparés, qui ne se parlaient plus,
01:47 à cause des comportements ou des opinions par rapport à la réforme de la Cour constitutionnelle en Israël.
01:55 Tout à coup, ils ont tout oublié. Ils sont côte à côte, ils sont totalement solidaires.
01:58 Et c'est clair que, je veux dire, sincèrement, quand on y a été, c'était pour les soutenir aussi.
02:02 Et en fait, à l'inverse, ce qui s'est passé, c'est qu'en repartant, ils nous ont dit,
02:05 "Vous savez, on vous soutient, on est à fond avec vous,
02:07 parce que quand vous allez rentrer en Europe, ça va être compliqué pour vous."
02:10 - Vous avez cette magnifique image. - Je l'aimerais.
02:13 Parce que contrairement à ce qu'on raconte, il y a 2 millions d'Arabes israéliens
02:18 qui ont des députés, qui s'expriment.
02:21 Et vous savez, c'est des députés Arabes israéliens qui ont été assistés aux images.
02:26 - Regardez. - Alors, moi, je ne voudrais pas basculer dans un monde de bisounours,
02:30 mais je vois un point commun très fort entre ce que le Hamas fait subir aux Palestiniens
02:34 en le prenant en otage dans les territoires, et ce qui se passe en France.
02:38 Julien Drey a raison, il faut quand même qu'on prenne conscience.
02:40 Il faut le rappeler, il faut le marteler, qu'en fait, c'est une lutte quand même
02:43 de l'Occident judéo-chrétien face à l'islamisme politique,
02:48 dans le monde entier, Daesh, l'État islamique, etc.
02:51 Mais moi, ce que j'aimerais, parce que parfois, je rêve, je fais des rêves,
02:55 je me dis, ce qui serait fort, c'est qu'aujourd'hui, l'islam politique
03:00 prend en otage les musulmans tranquilles de ce pays.
03:04 Et ce qui serait très fort, bah oui, ils les prennent en otage,
03:06 parce qu'à la fois, on ne peut pas dire, quand on est musulman,
03:09 ne nous mettez pas dans le même panier, mais ne pas participer
03:12 à des grandes marches, à des grands mouvements,
03:14 lorsqu'il s'agit de sauvegarder l'unité de la République.
03:16 J'emploie des grands mots et je bascule dans un monde de bisounours.
03:19 Et ça, ce serait très fort.
03:21 Alors, je ne sais pas si Julien Drey ou nos amis ici partagent ce point,
03:25 mais les associations qui manquaient des quartiers lors de
03:29 "Je suis Charlie", de la manifestation, est-ce que dimanche, tiens,
03:32 est-ce que dimanche, on pourrait... Non mais, je pose la question...
03:35 - Mais vous rêvez, vous rêvez, Eric. - Eh ben oui, à la fin de l'année.
03:38 Julien Drey, et après, je vous pose une question.
03:40 Je pense que ce n'est pas que l'Occident chrétien,
03:42 parce qu'il y a toute une partie du monde arabe qui se bat aujourd'hui
03:45 contre l'islamisme politique.
03:47 Je vais prendre un exemple, le Darfour, en ce moment même, au Darfour.
03:51 Vous avez vu les images ? Personne ne les montre.
03:53 C'est des milices qui sont proches du Hamas,
03:57 qui assassinent des centaines de Noirs, dans des conditions sordides,
04:01 et personne ne dit rien.
04:02 Et pourtant, ces gens-là sont nos alliés.
04:04 De la même manière, à Téhéran, vous savez, le...
04:07 Je pense que, d'ailleurs, des gens vont prendre la parole dans pas longtemps.
04:10 Le peuple iranien, il attend qu'une chose,
04:12 c'est qu'on lui donne un petit coup de main pour virer les ayatollahs.
04:14 - Oh là là ! - Je sais, gros, quoi !
04:16 - Là, Vincent Erwouet, vous dites que ce n'est pas possible ?
04:19 - Non, je veux dire que le régime iranien se sait profondément impopulaire.
04:24 Il y a une vidéo extraordinaire, là, dans le stade de Téhéran,
04:27 où on commence à brandir des drameaux palestiniens.
04:30 Les gens, donc, au service du régime,
04:32 mettent en avant la cause palestinienne, et ils se font huer.
04:36 - Le stade entier, eux ? - Le stade !
04:39 Là, vous touchez du doigt l'impopularité incroyable du régime.
04:43 C'est un pays qui est affaibli, c'est vrai,
04:45 les sanctions, la corruption, l'économie est complètement à plat,
04:49 les gens en ont par-dessus la tête depuis un an.
04:51 Mais le régime, qui a une force de répression incroyable,
04:56 n'a aucun scrupule, il nous fait chanter, nous autres Français, avec des otages.
04:59 On a quelques otages.
05:01 Ça, c'est une chose qui, moi, me paraît très curieuse dans la situation actuelle,
05:04 c'est que les otages sont passés par profils des pertes.
05:06 Donc nous avons des otages aux mains des Iraniens,
05:08 nous avons 9 otages français aux mains du Hamas,
05:11 mais alors, vraiment, il n'y a pas la petite...
05:14 On n'allume pas de chandelles le soir aux 20h.
05:16 - On l'a bien noté. - Il n'y a pas un mot.
05:17 - Ils sont vraiment... - On l'a tous très bien noté.
05:19 Il y a une discrétion par rapport aux sortes désespérées de ces gens-là.
05:23 On passe beaucoup de temps à discuter avec le Qatar.

Recommandée