Faut-il politiser la marche contre l’antisémitisme ?

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Olivier Dartigolles, Sophie Gaugain et Iannis Roder, Professeur d’histoire-géographie en Seine Saint-Denis, Directeur de l'Observatoire de l’éducation à la Fondation Jean Jaurès.

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos des Vraies Voix : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRB7z8JrbG9LyNtTmhxaU-a

##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2023-11-08##

Category

🗞
News
Transcript
00:00 débat du jour.
00:02 Une marche à Paris dimanche contre l'antisémitisme.
00:05 Alors je pense que c'est une bonne initiative.
00:07 C'est un appel au rassemblement de tous les français.
00:10 Il est stupéfiant d'entendre le silence, si vous me permettez cette expression,
00:14 étourdissant face à plus de 1000 actes antisémites depuis le 7 octobre.
00:18 La première ministre participera à la manifestation.
00:21 J'y participerai, Jordan Bardel aillera, l'ensemble de nos éluissants.
00:24 Marcher aux côtés de l'extrême droite pour moi c'est quelque chose qui est rédhibitoire.
00:28 Elle est en train de faire un progrès en quelque sorte en direction de l'humanisme.
00:31 Je ne vais quand même pas me plaindre de ça.
00:33 En revanche non, le tweet de Jean-Luc Mélenchon pour moi est très problématique.
00:36 On doit pouvoir parler de l'antisémitisme dans le pays
00:38 sans faire aucun lien avec ce qui se passe au Proche-Orient.
00:41 Et hier Gérard Larcher et Yale Brune-Pivet ont donc appelé tous ceux
00:45 qui se reconnaissent dans les valeurs de la République à participer à cette marche dimanche.
00:48 Grande marche civique contre l'antisémitisme, une proposition qui divise forcément la classe politique.
00:53 La France Insoumise a annoncé qu'elle n'y participerait pas, Philippe.
00:56 Oui, alors que les actes antisémites se sont malheureusement multipliés
01:00 depuis les attaques du Hamas le 7 octobre dernier, saluez-vous cette initiative.
01:04 À l'heure où Yale Brune-Pivet et Gérard Larcher, la présidente de l'Assemblée Nationale
01:08 et le président du Sénat, appellent à l'unité, la position de LFI vous pose-t-elle problème ?
01:12 Faut-il continuer à marginaliser le Rassemblement National ?
01:15 Est-ce une marche contre l'antisémitisme ou contre le terrorisme ou les deux ?
01:19 Est-ce que pour vous ça devrait être une marche d'union nationale ?
01:22 Vous allez aller manifester, vous n'irez pas ? Appelez-nous au 0826 300 300.
01:27 Et pour le moment à cette question, faut-il politiser la marche contre l'antisémitisme ?
01:31 Vous dites non à 89% sur Twitter.
01:34 Et notre expert aujourd'hui, Yanis Roder, est avec nous, professeur d'histoire-géographie de Seine-Saint-Denis
01:38 et directeur de l'Observatoire de l'Éducation à la Fondation Jean Jaurès.
01:42 Merci en tout cas d'être avec nous en direct sur Sud Radio.
01:44 Philippe Bilger, forcément, pendant tout un temps, c'était plutôt assez politisé.
01:49 Certains ont reculé, comme le PC, en disant finalement qu'il participerait à cette marche
01:55 alors qu'il ne voulait pas être lié au Rassemblement National.
01:59 C'est sûr, en même temps, comment dire, j'ai l'impression qu'on regrette la politisation d'antan.
02:07 Et pour ma part, je trouve encore qu'elle est dans les réactions
02:12 concernant cette manifestation dimanche prochain, qui est pour la République et contre l'antisémitisme.
02:20 Au fond, cette manière de dire, par exemple, que le Rassemblement National,
02:25 qui est sous l'influence de Marine Le Pen, totalement, quasiment en voie de dédiabolisation,
02:32 n'aurait pas le droit d'y participer, c'est une manière de laisser croire
02:37 qu'en réalité, le poison de l'antisémitisme ne pourrait être véritablement combattu
02:44 que par ceux qui s'auto-proclameraient humanistes.
02:48 Olivier Véran vient dire que le Rassemblement National n'a pas à y être.
02:53 À quel titre ? De quel chef ? Quelle est sa légitimité supérieure ?
02:58 Donc malheureusement, elle est déjà un peu politisée,
03:02 alors qu'il aurait fallu que tout le monde, sans exception, sans polémique, puisse y aller s'il en a envie.
03:10 Sophie Gauguin.
03:11 Oui, il était nécessaire cet appel, je pense, de Gérard Larcher et Yael Braune-Pivet,
03:16 attendu par beaucoup de concitoyens, effectivement, qui savent encore faire la part des choses.
03:22 Après, dans le sens qu'on donne à la politique, c'est-à-dire avoir des convictions et agir,
03:27 je pense que chacun est libre aussi de s'exprimer sur ce qu'il ressent.
03:32 Et puis, le fait d'appeler à cette manifestation fait aussi tomber les masques.
03:37 Jean-Luc Mélenchon s'est complètement fourvoyé dernière semaine de façon outrancière.
03:41 Moi, j'attendrai encore plus de réactions.
03:44 Mais il faut distinguer le fait de s'exprimer politiquement sur des comportements et des expressions politiques
03:49 qui ne sont pas tolérables sur des sujets comme celui-là,
03:54 et un mouvement sur des valeurs, des valeurs de la République, qui doit fédérer tout le monde.
03:59 Après l'appréciation de courant politique, chacun pense ce qu'il veut,
04:04 mais on est dans un moment où il faut avoir un sursaut par rapport à ce qui est en train de se passer dans l'histoire du pays.
04:09 C'est insupportable, César, anti-sémite, depuis Mireille Knoll.
04:15 On avait déjà alerté, il est temps d'avoir un peu plus de concorde et d'autorité aussi,
04:22 parce qu'on attend des sanctions par rapport à ces actes.
04:25 La question de dimanche n'est pas celle du Rassemblement national.
04:30 Quand bien même les dernières déclarations de Jordane Bardella sur l'anti-sémitisme de Jean-Marie Le Pen ont pu poser question,
04:39 là n'est pas le sujet de dimanche.
04:41 Dimanche, on souhaite tous une véritable déferlante populaire, citoyenne,
04:47 pour que notre pays ait en effet, chaque jour de trop, et de plus c'est un jour de trop,
04:51 moi j'attendais une prise d'initiative.
04:53 Elle aurait pu venir de l'exécutif, ce n'est pas venu de l'exécutif.
04:56 Donc heureusement que la présidente de l'Assemblée et le président du Sénat ont pris cette initiative.
05:01 Il se trouve que l'ensemble des forces politiques, sauf les insoumis, y participeront.
05:05 Mais plus on va arriver vers l'échéance de dimanche, et j'ai envie de croire, d'espérer,
05:11 que moins tout cela, les chicayas politiques s'arrêteront, et on aura une journée forte.
05:16 La vie politique aura le temps de reprendre dès lundi matin.
05:20 Yannis Roder, je rappelle que vous êtes professeur d'histoire-géographie en Seine-Saint-Denis,
05:24 et directeur de l'Observatoire de l'éducation à la Fondation Jean Jaurès.
05:27 Que voulez-vous répondre aux vrais voix ?
05:29 Écoutez, moi je pense que ce que j'ai entendu me semble assez juste,
05:34 c'est-à-dire qu'il y a une question de fond qui est la question de la concorde républicaine,
05:40 et de la sauvegarde de la République en fait.
05:42 Et que derrière la question de l'antisémitisme, il y a la République,
05:46 et ce qu'elle signifie dans ses valeurs et dans son fonctionnement profond.
05:51 Les questions d'ordre politique ou politicienne,
05:55 me semblent ne pas avoir à prendre place dans ce qui est en train de se jouer aujourd'hui.
06:02 Je pense d'ailleurs que les partis politiques qui vont aller manifester,
06:06 ne doivent pas ou ne devraient pas apparaître en tant que tels,
06:10 puisque c'est la nation qui doit manifester dimanche pour dire à la France de l'opposition...
06:14 Mais en tant que citoyen ?
06:15 Oui exactement, en tant que citoyen.
06:17 Pour dire, chacun d'entre nous, pour dire notre opposition à la haine,
06:21 antisémite en l'occurrence, mais aussi pour la République.
06:25 Et ça c'est Philippe Bilger qui l'a dit, et je le remercie d'avoir dit cela,
06:28 c'est pour la République qu'il faut aller manifester,
06:30 et bien sûr quand on manifeste pour la République, on manifeste contre l'antisémitisme.
06:34 Est-ce qu'on manifeste contre l'antisémitisme, et aussi contre le terrorisme ?
06:40 Est-ce que certains sont l'amalgame des deux ?
06:43 Non, je crois que ce sont deux sujets différents.
06:47 L'antisémitisme, il touche profondément aux valeurs de la République,
06:52 et à ce que signifie la République française.
06:55 Il a été question, j'ai entendu, de la Concorde,
06:58 on a une grande place qui s'appelle comme ça,
06:59 je suis sûr que beaucoup de gens ne savent plus ce que c'est que la Concorde.
07:01 Or la Concorde c'est une valeur cardinale de la République,
07:04 c'est-à-dire la paix sociale.
07:06 L'antisémitisme, comme le racisme ou autre chose,
07:09 ce sont des atteintes à la paix sociale, ce sont des atteintes à la Concorde.
07:12 Donc il faut très clairement dire contre quoi on manifeste.
07:16 On manifeste pour la République, contre l'antisémitisme.
07:18 Le terrorisme c'est quelque chose qui ne vient pas fracturer la République,
07:24 le terrorisme c'est quelque chose qui vient frapper la République à un moment donné,
07:28 dans un but bien sûr de provoquer des fractures,
07:31 mais c'est autre chose, c'est d'une autre nature.
07:34 - Yanis Roder, comment expliquez-vous ce que j'appellerais cette dérive française
07:42 qui à mon sens commence heureusement à s'apaiser,
07:46 qui fait qu'à propos de causes qui devraient être universelles,
07:51 la volonté des partis est moins d'en être que d'interdire à certains d'y participer.
07:59 Est-ce que vous ne trouvez pas que c'est navrant, cette sorte de syndrome d'exclusion systématique
08:07 qu'il y a parfois dans la République française, comme si l'universel ne devait pas devenir ?
08:14 - Je comprends ce que vous dites Philippe Bilger,
08:17 et vous faites référence je crois au rassemblement et à la présence annoncée du Rassemblement National dimanche.
08:24 Je vous rejoindrai sur le fond, mais néanmoins, la question qui est posée dimanche,
08:33 on va dire qu'elle est légitime, la présence du Rassemblement National,
08:39 au regard de l'histoire même de ce parti,
08:41 qui a été fondé par parmi eux d'anciens Waffen-SS,
08:47 ou des gens qui ont participé au régime de Vichy, sur des fonds antisémites.
08:51 Donc vous comprenez bien qu'il y a là une question de fond qui se pose.
08:55 Alors vous l'avez dit, Marine Le Pen n'est sûrement pas son père,
08:58 mais bon j'ai quand même entendu Jordan Bardella dire que Jean-Marie Le Pen n'était pas antisémite,
09:02 il a été condamné plusieurs fois en justice pour antisémitisme.
09:05 Donc il y a là, si vous voulez, quelque chose qui pose question,
09:10 c'est-à-dire que est-ce que le Rassemblement National ne profite pas de cette situation
09:15 pour, on va dire, se blanchir sur la question de l'antisémitisme,
09:18 se donner une nouvelle virginité, alors qu'il a lui-même été fondé à l'époque Front National,
09:24 certes il y a 50 ans, et on a le droit d'évoluer,
09:27 mais quand même sur des bases qui étaient au départ des bases antisémites.
09:30 Sophie Gouguin ?
09:32 Oui, comment vous dire ?
09:38 Je suis assez stupéfaite de la façon dont aujourd'hui,
09:42 médiatiquement et là encore aujourd'hui, les choses sont traitées.
09:47 Il y a des valeurs intangibles.
09:50 Après, les commentaires sur les partis politiques,
09:53 le Rassemblement National, Jean-Marie Le Pen, il a eu des propos disqualifiants,
09:58 enfin je veux dire, il a été antisémite, il a remis en question des pans entiers de l'histoire.
10:06 Mais aujourd'hui, s'il n'y a pas de sursaut, et qu'on n'est pas capable
10:10 de considérer la gravité de ce qui se passe dans le pays,
10:14 sans rentrer encore une fois dans ces batailles politiques,
10:20 il sera temps après, peut-être dimanche, de revenir là-dessus.
10:23 Mais moi je dis que c'est grave, parce que ça se passe dans tous les pays en ce moment,
10:27 si vous regardez l'actualité, il y a des personnes juives,
10:30 parce qu'elles sont juives, qui se font attaquer partout.
10:33 Ça se passe...
10:34 Pas qu'en France, bien sûr, vous l'avez rappelé justement,
10:36 même à Sydney, à Berlin, à Londres, à New York.
10:39 À Paris, et ça se passe dans nos campagnes.
10:42 Je le vis chez moi, donc il est temps de réagir collectivement.
10:45 Il y aura le temps du commentaire, mais ce que je veux dire,
10:47 c'est que là, c'est l'unité qu'il nous faut.
10:50 – Quand on lit les tweets de Jean-Luc Mélenchon, qui dit
10:54 "les amis du soutien inconditionnel au massacre ont leur rendez-vous",
10:57 Olivier d'Artigolle, est-ce qu'on a dépassé l'outrance ?
11:01 – C'est une abomination.
11:03 Mais depuis le 7 octobre, avant, mais l'accélération chez Jean-Luc Mélenchon,
11:14 de ce que je pensais être au début une ambiguïté,
11:18 est aujourd'hui une véritable dérive.
11:21 Et le constat est dur pour les insoumis.
11:26 Quand bien même ils auraient souhaité être présents dimanche,
11:30 est-ce que les conditions auraient été réunies pour eux,
11:33 au regard de ce qu'ils ont dit, et surtout aussi de ce qu'ils n'ont pas dit,
11:37 depuis le 7 octobre, notamment sur la qualification des crimes odieux du Hamas ?
11:42 – Vous voulez réagir ?
11:43 – Oui, Sophie Gauguin avant Frédéric Darcassion qui veut réagir aussi.
11:47 Sophie ?
11:48 – Ah pardon.
11:49 – Oui ?
11:50 – Non, non, Jean-Luc Mélenchon devrait être sanctionné.
11:53 Je ne sais pas, cher Philippe, comment, mais on...
11:56 – Il n'est plus parlementaire, donc il n'y a plus que les tribunaux.
11:59 – Oui, voilà, mais je pense que ça fait aussi partie du laxisme global auquel on assiste.
12:06 Ce n'est pas possible d'avoir des responsabilités politiques
12:09 et de tenir deux propos aussi outrageants et insultants vis-à-vis de la population.
12:16 Je ne comprends pas.
12:17 – Là, les 0,826, 300, 300, Frédéric Darcassion,
12:20 une réaction avant de revenir à Yanis Roder ?
12:24 – Oui, si vous voulez, il y a une chose qui m'a quand même plus qu'interpellé,
12:28 c'est en quelques semaines, comment a-t-il été possible en France,
12:32 médiatiquement et tout, une telle montée de l'antisémitisme.
12:36 Ce n'est pas très vieux, il y a encore quelques mois,
12:38 le moindre propos, le moindre mouvement antisémite,
12:42 il y avait la DICRA, le MRAP, tout le monde tombait dessus.
12:45 Là, ces gens-là, on ne les a pratiquement pas entendus.
12:47 Et on arrive à une montée de l'antisémitisme, alors qu'il était certainement larvé,
12:51 moi qui me stupéfais, et je vois quand même que le gouvernement français
12:56 est d'une frilosité inimaginable pour réagir par rapport à ça,
13:01 alors qu'il y a encore quelques mois, ça aurait été intolérable.
13:04 Et je trouve ça très grave, je vous dis très grave,
13:07 quand on en arrive à pouvoir, parce que dans un pays comme la France,
13:10 il puisse exister un tel mouvement antisémite, je trouve ça très grave.
13:14 – Yanis Roder, pour reprendre sur ce qu'a dit Frédéric Darcassion,
13:18 on a un peu le sentiment, je vais le décrypter, je pense,
13:20 qu'il y a un mauvais antisémitisme qui était l'antisémitisme d'extrême droite,
13:28 et un antisémitisme acceptable, celui qui vient des banlieues.
13:32 Est-ce que finalement, ce deux poids deux mesures,
13:34 ce n'est pas ce que décrit Frédéric ?
13:36 – Écoutez, alors avant de répondre à votre question,
13:39 mon propos tout à l'heure sur le Rassemblement National n'était pas d'interdire,
13:41 de dire qu'il fallait interdire la présence du Rassemblement National,
13:44 je dis simplement, voilà, il faut garder cela en tête,
13:47 l'histoire du Rassemblement National.
13:48 Sur la question que vous venez de me poser,
13:50 ce qui est très intéressant quand on regarde l'histoire récente de l'antisémitisme,
13:53 c'est-à-dire ces dernières 25 années, vous aviez traditionnellement,
13:57 et on l'a vu au moment de Carpentras en 1990, du cimetière de Carpentras,
14:02 traditionnellement c'est la gauche, la gauche antiraciste,
14:05 qui descendait dans les rues pour lutter contre l'antisémitisme,
14:09 parce que l'antisémitisme, effectivement vous avez raison,
14:11 venait d'un endroit bien identifié, l'extrême droite.
14:15 À partir du moment où l'antisémitisme au début des années 2000
14:18 a été véhiculé par des gens qui se réclamaient de l'islam
14:23 tout en étant islamistes, en réalité, dans leur vision du monde,
14:28 on a senti une vraie gêne dans des organisations plutôt marquées à gauche,
14:33 dans certaines organisations plutôt marquées à gauche,
14:35 qui gênées par la vision de ces gens comme étant des victimes post-coloniales
14:40 et puis également des victimes sociales,
14:42 n'ont pas accepté même l'idée que des victimes,
14:45 des gens qu'ils voyaient comme victimes, puissent être des bourreaux,
14:48 c'est-à-dire des gens méchants et des gens racistes,
14:50 en l'occurrence antisémites.
14:51 Et donc là il y a une fracture qui s'est créée,
14:53 ce qui fait que par exemple en 2012, en 2006 pour Hila Nalimi,
14:57 2012 pour les assassinats perpétrés par Mohamed Merah,
15:00 les juifs se sont retrouvés seuls dans la rue,
15:02 puisque les organisations ou les gens de gauche
15:05 qui avaient l'habitude de manifester contre le retour de la bête immonde,
15:08 je mets entre guillemets,
15:10 et bien là n'étaient plus là,
15:11 parce qu'effectivement ce n'était pas le même antisémitisme,
15:13 c'est-à-dire que ce n'était pas la même source de l'antisémitisme.
15:16 - Oui, Olivier Lachaud.
15:17 - Je suis totalement d'accord avec cette analyse,
15:19 je compléterai par un propos un peu provocateur,
15:22 mais au cours des 20 dernières années,
15:24 la gauche a oublié de travailler,
15:26 de travailler un nouvel imaginaire.
15:28 Et la manière de combattre idéologiquement et politiquement
15:33 le nouveau Rassemblement National,
15:35 uniquement sur le thème du "No pas saran" alto-fascisme,
15:39 alors qu'il y avait un corpus idéologique à renouveler
15:43 pour s'attaquer plus fortement dans la bataille idéologique,
15:46 n'a pas été fait, n'a pas été travaillé.
15:48 - Vous êtes d'accord avec ça Yanis Roder ?
15:50 Vous êtes à la Fondation Jean Jaurès,
15:51 directeur de l'Observatoire de l'Éducation.
15:53 - Et la Fondation Jean Jaurès produit des choses passionnantes.
15:55 - Oui, et qui cultue la Fondation de Gauche.
15:56 Vous êtes d'accord avec Olivier d'Artigolle ?
15:58 - Oui, je suis d'accord, même si effectivement,
16:00 je vous remercie de me rappeler qu'à la Fondation Jean Jaurès,
16:02 nous travaillons et nous essayons de réfléchir à ces questions.
16:05 - Comme un sailing !
16:07 - On a produit beaucoup de choses,
16:09 mais c'est vrai qu'on a produit beaucoup de choses
16:11 un peu dans un... pas dans un désert,
16:13 mais enfin on a eu l'impression un peu de prêcher dans un désert.
16:15 On essaye de produire, on essaye de...
16:17 Mais effectivement, ça ne percole pas, comme on dit.
16:19 Et effectivement, je suis assez d'accord avec cette analyse,
16:22 que la gauche s'est réfugiée,
16:24 et on le voit très très bien avec la France Insoumise,
16:27 dans des schémas préétablis très simplistes, en réalité,
16:31 dont certains nous viennent des Etats-Unis,
16:33 et qui se limitent à dominer, dominant, opprimer, oppresseur,
16:36 gentil, méchant, pour aller vite,
16:38 et colonisateur, colonisé, etc.
16:40 Donc des schémas préétablis,
16:42 et qui ne sortent pas, en fait,
16:44 qui chassent toute complexité
16:46 et toute capacité à avoir une réflexion construite.
16:49 - Merci beaucoup pour cet éclairage, Yanis Roder,
16:52 d'avoir été avec nous, professeur d'Histoire-Géographie de Seine-Saint-Denis.
16:57 Vous êtes président pour moi maintenant,
16:59 directeur de l'Observatoire d'Education à la Fondation Jean Jaurès.
17:04 Allez, vous restez avec nous, dans quelques instants,
17:06 on va jouer au "Qui c'est qui qui l'a dit".
17:09 J'espère que vous avez bien révisé vos tablettes,
17:11 bien écouté nos politiques ces 24 dernières heures.
17:14 On joue dans un instant.
17:16 Allez, à tout de suite.

Recommandée