Je suis médecin associé dans un cabinet, je ne m’entends plus avec mon confrère et j’ai décidé d’exercer seul. Est-ce que je peux me réinstaller dans le même immeuble ou sur le même trottoir ? Dois-je changer de quartier ? De ville ? Attendre un an ? Maitre Dominique Decamps-Mini, avocate du Cabinet Theis 360 spécialisé dans les professions médicales, vous explique cette semaine la clause de non-réinstallation ou de non-concurrence.
Une clause de non-réinstallation ou de non-concurrence ?
D'abord, est ce que c'est la même chose ?
Oui, ça correspond à une même réalité : l'interdiction de faire concurrence à son contractant, soit la personne avec qui on a signé un contrat.
C’est une une clause post contractuelle, qui s'applique donc à l'expiration du contrat.
Les contours de la clause
La clause doit être limitée dans le temps et dans l'espace. Elle doit être proportionnée aux intérêts en présence. Et ces conditions sont cumulatives.
Limiter dans le temps
Dans le contrat il faut définir la durée pendant laquelle la clause va s'appliquer.
Limiter dans l'espace
C'est la zone géographique qui va être appliquée pendant cette durée.
Ce qui me permet de vous alerter de nouveau sur la qualité de rédaction des contrats.
Et aussi pensez bien à lire systématiquement tous les contrats que vous signez.
Une clause proportionnée
Bien sûr la clause doit aussi être proportionnée aux intérêts légitimes en présence.
Tout va dépendre de la zone dans laquelle cette clause doit s'adapter et de la spécialité dans laquelle cette clause doit s'adapter.
Par exemple, s'installer à 10 kilomètres de son ancien cabinet à Rodez ou à Paris, ce n'est pas du tout la même réalité.
Donc le contexte est vraiment très important pour l'appréciation de la validité d'une clause de non-concurrence.
Particularité pour les remplaçants
Petite particularité pour la clause de non-concurrence dans le contrat de remplacement : ‘il n'y a aucune mention de clause de non-concurrence ou non réinstallation dans le contrat de remplacement, l’article 86 du code de déontologie va s'appliquer. Cet article stipule que si le remplaçant a effectué plus de 90 jours auprès d'un praticien ou d'un cabinet, il est soumis automatiquement à une clause de non-concurrence.
Donc si vous ne souhaitez pas appliquer cette clause, vous devez le mentionner dans votre contrat de remplacement.
Une clause aussi pour les PH
Vous savez que les praticiens hospitaliers peuvent avoir une activité libérale à hauteur de 20% de la durée totale de leur service hospitalier.
Le code de la santé publique prévoit une clause de non-concurrence obligatoire dans le contrat des PH.
La durée de la clause peut aller de 6 à 24 mois et il y a forcément une indemnité qui est prévue en cas de non-respect de cette clause.
Que risque-t-on pour non-respect de la clause ?
Le conseil de l'Ordre peut vous sanctionner pour violation
Une clause de non-réinstallation ou de non-concurrence ?
D'abord, est ce que c'est la même chose ?
Oui, ça correspond à une même réalité : l'interdiction de faire concurrence à son contractant, soit la personne avec qui on a signé un contrat.
C’est une une clause post contractuelle, qui s'applique donc à l'expiration du contrat.
Les contours de la clause
La clause doit être limitée dans le temps et dans l'espace. Elle doit être proportionnée aux intérêts en présence. Et ces conditions sont cumulatives.
Limiter dans le temps
Dans le contrat il faut définir la durée pendant laquelle la clause va s'appliquer.
Limiter dans l'espace
C'est la zone géographique qui va être appliquée pendant cette durée.
Ce qui me permet de vous alerter de nouveau sur la qualité de rédaction des contrats.
Et aussi pensez bien à lire systématiquement tous les contrats que vous signez.
Une clause proportionnée
Bien sûr la clause doit aussi être proportionnée aux intérêts légitimes en présence.
Tout va dépendre de la zone dans laquelle cette clause doit s'adapter et de la spécialité dans laquelle cette clause doit s'adapter.
Par exemple, s'installer à 10 kilomètres de son ancien cabinet à Rodez ou à Paris, ce n'est pas du tout la même réalité.
Donc le contexte est vraiment très important pour l'appréciation de la validité d'une clause de non-concurrence.
Particularité pour les remplaçants
Petite particularité pour la clause de non-concurrence dans le contrat de remplacement : ‘il n'y a aucune mention de clause de non-concurrence ou non réinstallation dans le contrat de remplacement, l’article 86 du code de déontologie va s'appliquer. Cet article stipule que si le remplaçant a effectué plus de 90 jours auprès d'un praticien ou d'un cabinet, il est soumis automatiquement à une clause de non-concurrence.
Donc si vous ne souhaitez pas appliquer cette clause, vous devez le mentionner dans votre contrat de remplacement.
Une clause aussi pour les PH
Vous savez que les praticiens hospitaliers peuvent avoir une activité libérale à hauteur de 20% de la durée totale de leur service hospitalier.
Le code de la santé publique prévoit une clause de non-concurrence obligatoire dans le contrat des PH.
La durée de la clause peut aller de 6 à 24 mois et il y a forcément une indemnité qui est prévue en cas de non-respect de cette clause.
Que risque-t-on pour non-respect de la clause ?
Le conseil de l'Ordre peut vous sanctionner pour violation
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Sharon est médecin à Dijon, installée avec son compagnon.
00:04 Malheureusement, ils viennent de se séparer
00:06 et Sharon veut quitter le cabinet pour s'installer en face.
00:10 Est-elle soumise à une clause de non-réinstallation ou de non-concurrence ?
00:15 D'abord, est-ce que c'est la même chose ?
00:28 La clause de non-réinstallation ou la clause de non-concurrence ?
00:31 Oui, ça correspond à une même réalité,
00:34 l'interdiction de faire concurrence à son contractant,
00:37 à la personne avec qui on a signé un contrat.
00:39 On appelle cela une clause post-contractuelle,
00:42 c'est-à-dire qui s'applique à l'expiration du contrat, à la fin du contrat.
00:46 Il va falloir en déterminer les contours,
00:53 notamment, elle doit être limitée dans le temps et dans l'espace
00:57 et elle doit aussi être proportionnée aux intérêts en présence
01:02 et ce sont des conditions cumulatives.
01:05 Limité dans le temps, ça veut dire que l'on doit définir dans le contrat
01:15 la durée pendant laquelle la clause va s'appliquer.
01:19 Limité dans l'espace, c'est la zone géographique
01:23 qui va être appliquée pendant cette durée.
01:26 Par exemple, sur le type de clause qui est rédigée,
01:30 vous imaginez bien qu'un périmètre ou un rayon de 15 km,
01:34 ce n'est pas du tout la même clause.
01:36 Ce qui me permet de vous alerter de nouveau
01:39 sur la qualité de rédaction des contrats
01:42 et aussi, pensez bien à lire systématiquement tous les contrats que vous signez.
01:52 Elle doit aussi être proportionnée aux intérêts légitimes en présence.
01:57 Tout va dépendre de la zone dans laquelle cette clause doit s'adapter,
02:01 de la spécialité dans laquelle cette clause doit s'adapter.
02:05 S'installer à 10 km à Rodez ou à Paris, ce n'est pas du tout la même réalité.
02:10 Le contexte est vraiment très important
02:12 pour l'appréciation de la validité d'une clause de non-concurrence.
02:19 Petite particularité pour la clause de non-concurrence dans le contrat de remplacement.
02:24 Lorsqu'il n'y a aucune mention de clause de non-concurrence
02:27 ou non-réinstallation dans le contrat de remplacement,
02:30 c'est l'article 86 du Code de déontologie qui va s'appliquer
02:33 et qui indique que si le remplaçant a effectué plus de 90 jours de remplacement
02:38 auprès d'un praticien ou d'un cabinet,
02:41 il est soumis automatiquement à une clause de non-concurrence.
02:44 Il n'y a pas d'indication pendant lesquelles ces 90 jours
02:48 doivent être réalisés.
02:50 Donc attention, on vous invite à inscrire dans le contrat de remplacement
02:56 la clause de non-concurrence qui doit être éventuellement appliquée.
03:00 Et si vous ne souhaitez pas en appliquer une,
03:03 mettez bien dans le contrat que la clause de non-réinstallation
03:07 ne s'appliquera pas à la fin du remplacement.
03:13 Vous savez que le praticien hospitalier peut avoir une activité libérale
03:18 à hauteur de 20% de la durée totale de service hospitalier par semaine.
03:24 Le Code de la santé publique prévoit une clause de non-concurrence obligatoire
03:29 dans le contrat du praticien hospitalier.
03:31 La durée de la clause peut aller de 6 mois à 24 mois
03:35 et il y a forcément une indemnité qui est prévue
03:38 en cas de non-respect de cette clause.
03:41 Cette indemnité est prévue dans le Code de la santé publique.
03:44 Le conseil de l'ordre peut vous sanctionner
03:51 pour violation du devoir de confraternité
03:53 avec des sanctions qui vont de l'avertissement au blâme
03:56 mais très rarement dans ce cas-là à l'interdiction temporaire ou définitive d'exercer.
04:01 Il peut aussi s'agir de sanctions civiles
04:04 puisque le praticien peut invoquer un préjudice
04:08 qu'il fera réparer par le tribunal
04:11 par l'octroi de dommages et intérêts.
04:13 En résumé, Sharon,
04:14 relie bien ton contrat et la clause de non-concurrence la façon dont elle est rédigée.
04:18 Si tu es dans une spécialité ou une zone en tension,
04:21 elle pourrait ne pas s'appliquer.
04:24 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
04:27 "La vie est une aventure" - Albert Einstein
04:30 ♪ ♪ ♪
04:32 [Musique]