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Il est de plus en plus courant qu’un patient prenne un second avis après une proposition thérapeutique, surtout lorsqu’il s’agit d’une chirurgie lourde. Mais quels en sont les bénéfices ?

Le Pr Allain s’est posé la question dans une étude qu'il a menée. Elle portait sur l'impact d'un second avis sur la prise en charge des pathologies lombaires à travers la plateforme deuxiemeavis.fr. Divergences et convergences entre les avis, conséquence sur l’économie de santé ou sur les patients, il explique ses conclusions.

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Transcription
00:00Dans 69%, on est d'accord avec le premier avis.
00:03Dans 31% des cas, on propose une alternative thérapeutique
00:06et que ça aboutit, dans ces cas divergents, à une économie de santé de 1 500 euros par patient.
00:20Nous avons lancé une étude sur la pathologie lombaire dégénérative,
00:24dont le traitement peut être multiple,
00:26qui avait comme but d'analyser les éventuelles divergences et convergences
00:32entre le premier et le deuxième avis,
00:34l'impact sur l'économie de santé
00:37et l'impact sur les patients,
00:38leur satisfaction ou non, leur ressenti par rapport à l'intérêt de ce deuxième avis.
00:47On a étudié 309 dossiers,
00:49qui sont donc des patients qui sont venus réclamer un deuxième avis
00:53sur le site du même nom
00:55pour avoir le retour d'un médecin, chirurgien en l'occurrence.
01:03C'est d'obtenir, sur une plateforme spécialisée,
01:08l'avis d'un médecin qui est considéré comme expert dans sa discipline,
01:12la cardiologie, la neurologie, la chirurgie de la colonne vertébrale en l'occurrence.
01:17Le patient a la possibilité de déposer sa demande
01:21qui, si on parle du sujet de l'étude en question,
01:25porte par exemple sur 68 questions qui lui sont posées.
01:29Et en dehors de ce questionnaire,
01:31il va déposer sur la plateforme
01:33un nombre d'examens illimités de son parcours,
01:37qui comportent des radiographies, des IRM, des scanners,
01:41mais aussi les avis médicaux, les compte-rendus de consultation
01:46que va analyser le médecin expert
01:50pour pouvoir donner son avis sur le cas qui est posé,
01:54en sachant qu'on lui demande le plus souvent
01:56est-ce qu'il est d'accord avec le premier avis,
01:58est-ce qu'il y a d'autres options,
02:00et donc lui va être amené à confirmer
02:04ou parfois à infirmer ce qui a été dit précédemment.
02:11Sur ces 309 dossiers,
02:13dans 69% des cas, les avis étaient convergents
02:17et donc confortaient le patient dans sa décision.
02:20Et parfois même, c'était très intéressant,
02:23parce qu'il m'est arrivé personnellement,
02:25d'appeler au téléphone le patient pour lui dire
02:27allez vous faire opérer et très vite.
02:29Et puis néanmoins, dans 31% des cas,
02:32on a proposé des alternatives thérapeutiques
02:34qui, dans la grande majorité des dossiers,
02:38va vers moins de chirurgie.
02:40Ça ne veut pas dire que les patients vont suivre cet avis,
02:44même si c'est le cas à 88%,
02:47parce qu'on a fait une étude,
02:48et que ça aboutit dans ces cas divergents
02:50à une économie de santé de 1 500 euros
02:52par patient, assurance complémentaire
02:55et assurance sécurité sociale compris.
03:01Le premier élément, c'est que les patients disent
03:03qu'ils ont mieux compris.
03:04Les consultations de chirurgie,
03:05c'est souvent des consultations très denses
03:08et malheureusement, les chirurgiens
03:10ne prennent pas toujours suffisamment de temps
03:11pour expliquer aux patients
03:13les tenants et aboutissants d'une intervention.
03:15Et du coup, nous, on a beaucoup plus de temps
03:18pour un dossier, c'est-à-dire qu'on n'est pas limité
03:19dans le temps.
03:20On a tout le temps de leur expliquer.
03:21J'ai tout un tas comme ça de documents
03:24sur chaque solution.
03:26Et puis je les envoie, par exemple,
03:27sur le site de la Société française
03:29de chirurgie rachidienne.
03:31Les patients nous disent,
03:32c'est leur premier retour,
03:33j'ai beaucoup mieux compris,
03:35j'ai compris ma pathologie,
03:37j'ai compris les différentes alternatives thérapeutiques
03:40et puis j'ai compris ce que c'est
03:41que les différents traitements.
03:42Et ils disent aussi très souvent
03:44un avantage énorme que j'ai trouvé,
03:45c'est d'avoir un avis très rapide et gratuit.
03:49Et puis même si le patient,
03:50il a une complication après l'intervention,
03:54nous, c'est un document écrit qu'on fait.
03:56Et ce document écrit,
03:58il peut être utilisé par le médecin
04:00qui l'a soigné comme par le malade.
04:02On nous reproche le plus
04:03quand il y a un problème post-opératoire,
04:05c'est le défaut d'information.
04:06Mais justement, ça, c'est des documents
04:08qui vont dans ce sens-là.
04:09C'est gratuit, c'est dans la semaine
04:11qu'il suit le dépôt du dossier,
04:12c'est fait par un expert.
04:13On n'est pas étonnés que 95% des gens
04:15nous disent « moi, je suis d'accord ».
04:20Je dois faire à peu près
04:22une centaine de dossiers par an.
04:26Ce deuxième avis a tout comme but
04:29sauf de recruter des patients.
04:30La finalité, c'est vraiment d'informer le patient,
04:32de lui dire « oui, oui, ne traînez pas, allez-y ».
04:35Et puis, on pourrait quand même
04:37proposer une autre solution.
04:39Voici les alternatives possibles,
04:40les avantages et les inconvénients.
04:42On a tous, dans notre parcours,
04:43vécu à l'hôpital public.
04:45On a été formés, on a assisté au staff,
04:47ces réunions où il y a 5, 10, 15, 20 médecins
04:50qui sont là, qui discutent des dossiers.
04:52Et on discute, et des fois, on s'engueule,
04:53on n'est pas d'accord, on dit « non,
04:55moi, je crois qu'il ne faut pas l'opérer »
04:57ou « non, je devrais plutôt l'opérer comme ça ».
04:59On s'interroge les uns les autres.
05:00Moi, je conseille souvent mes patients,
05:02un deuxième avis, sur les dossiers
05:03un peu compliqués où je sens
05:04que les patients sont inquiets,
05:05que je n'ai pas réussi à bien faire passer
05:07tous mes messages.
05:08On est tous hyper spécialisés

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