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Samuel Sandler, père et grand-père de trois victimes assassinées par Mohammed Merah, répond aux questions de Dimitri Pavlenko. Ensemble, ils reviennent sur l'attaque du Hamas qui a bouleversé la vie de tous les Israéliens et de tous les Juifs du monde entier.
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Transcription
00:00 Il est 7h12 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin Samuel Sandler.
00:04 - Bonjour Samuel Sandler. - Bonjour.
00:06 - Bienvenue sur Europe 1, vous êtes le père, le grand-père de trois des quatre victimes
00:10 assassinées par un Mohamed Merah dans les Colosara Tora à Toulouse en 2012.
00:14 Hier soir, Israël a commémoré les massacres du 7 octobre à Paris.
00:18 Il y avait 240 personnes rassemblées également au Trocadéro.
00:21 Une par personne, une par otage détenue par le Hamas pour réclamer leur libération.
00:27 Comment vous avez vécu Samuel Sandler ce mois qui a bouleversé la vie de tous les Israéliens,
00:33 mais pas seulement, de tous les Juifs du monde entier ?
00:36 - C'était une période qui était particulièrement dure, surtout en particulier les premiers jours
00:44 parce qu'on ne comprenait pas.
00:46 En écoutant les nouvelles, c'était une attaque, on ne connaissait pas l'ampleur.
00:52 Et au fur et à mesure, ce qui m'a beaucoup sensibilisé, c'était particulièrement les otages.
00:57 Parce que les otages, ils ne savent pas ce qu'ils vont devenir dans la minute qui suit.
01:04 C'est donc une attente effroyable.
01:06 Et j'avais toujours...
01:08 Je pensais au sang qui était déporté.
01:11 Les gens qui ont été dans les vacances à bestiaux, etc., qui ne savaient pas où aller.
01:16 Ils ne savaient pas... C'était la même chose.
01:18 Ils ne savaient pas ce qu'allait devenir les minutes qui suivent.
01:21 Donc c'est ce parallèle que je faisais.
01:23 La déportation, les trains et les otages.
01:26 - Ça vous a rappelé ça.
01:27 C'est vrai que votre histoire personnelle, Samuel Sandler, accompagne la grande histoire.
01:32 Parce que vos parents avaient fui le sud de l'Allemagne pour venir se réfugier en France.
01:38 2012, Mohamed Merah, vous avez perdu votre fils et deux de vos petits-enfants.
01:44 Et vous me racontiez à l'instant qu'en 2015, votre fille,
01:47 elle est à quelques mètres seulement de l'endroit où Amédie Coulibaly abat cette policière.
01:52 - Oui, à Montrouge.
01:54 Elle a entendu les coups de feu.
01:56 Elle m'a immédiatement appelée.
01:58 Elle m'a dit "écoute papa, on part".
02:00 Elle voulait surtout s'écruser ses enfants.
02:03 Alors le paradoxe, c'est que maintenant, elle est à Jérusalem.
02:08 Et ils sont obligés de descendre aux abris.
02:11 - Oui.
02:12 Il y a beaucoup de Juifs de France.
02:13 Alors ça paraît étonnant d'entendre cela.
02:17 Mais peut-être que vous allez pouvoir nous expliquer.
02:18 Par crainte de la situation française, ils partent en Israël.
02:22 C'est-à-dire qu'Israël en guerre, leur paraît,
02:25 paraît à certains Français de confession juive,
02:28 un endroit plus sûr que la France en ce moment.
02:30 Samuel Sandler.
02:32 - Oui.
02:35 Je ne sais pas trop comment vous répondre,
02:40 mais c'est presque instinctif.
02:41 C'est-à-dire que...
02:43 Alors je vais vous faire un tout petit parallèle.
02:46 Vous avez cité, pendant la guerre,
02:50 ma sœur était à Limoges.
02:52 Elle était née en Allemagne, était à Limoges.
02:54 Et elle raconte, elle avait écrit ce jour-là,
02:57 elle achetait un journal pour enfants,
03:00 où il y avait l'histoire des trois mousquetaires.
03:02 Et en lisant cette histoire, elle était dans la rue,
03:05 et elle dit "mais j'entendais des mots bizarres à la maison,
03:08 comme le mot rafle".
03:11 Et elle continue à écrire, et elle dit notamment,
03:14 c'est à ce moment-là, dans la rue, à Limoges,
03:16 "mais est-ce qu'il y a un endroit sur Terre
03:18 où on pourrait nous laisser vivre tranquillement ?"
03:21 Et le premier jour de sa retraite,
03:23 elle est partie s'installer à Jérusalem.
03:25 Je crois que c'est un peu comme ça,
03:26 c'était en recherche d'un endroit où...
03:29 Quand vous répondez un tout petit peu différemment,
03:33 c'était en 2004, il y avait eu un rapport
03:35 qui était sous la demande de M. De Villepin,
03:38 c'est Jean-Christophe Ruffin,
03:40 qui a écrit un rapport sur l'antisémitisme.
03:42 Je l'ai encore relu hier,
03:43 vous n'avez pas une virgule à changer.
03:46 Et il dit particulièrement
03:48 "ne laissez pas la communauté juive seule dans son côté".
03:52 - Alors à propos de l'antisémitisme,
03:55 le président du Sénat, Gérard Larcher,
03:57 Yael Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale,
03:59 appelle conjointement à une grande marche,
04:02 dimanche, une marche citoyenne,
04:03 pour dire que la France n'accepte pas l'antisémitisme.
04:06 Vous vous dites quoi, Samuel Sandor ?
04:09 Il était temps ?
04:10 - Malheureusement, oui.
04:13 Il est temps parce que...
04:15 - Parce que ça fait un mois quand même.
04:17 - Pardon ?
04:18 - Ça fait un mois.
04:19 - D'une part ça fait un mois,
04:20 mais d'abord c'était un peu focalisé sur Israël,
04:27 et là actuellement on voit bien, il y a une réaction.
04:29 Vous avez le nombre d'actes antisémites
04:31 qui est croissant, qui est pratiquement exponentiel.
04:34 Et donc c'est une manière de lutter contre l'antisémitisme,
04:41 parce qu'il y a beaucoup de confusion actuellement
04:45 dans tous les actes antisémites.
04:48 Et donc c'est une manière, je l'espère...
04:51 Écoutez, encore une fois, un parallèle,
04:55 c'était suite à l'attentat,
04:57 je crois que c'était un professeur de Toulouse
05:01 qui allait faire une conférence dans une école de Marseille Nord.
05:06 Il parlait des attentats.
05:08 Et un élève a demandé "mais de quels attentats vous parlez ?"
05:10 Lorsqu'il a expliqué que c'était l'attentat de Toulouse,
05:13 ça n'intéressait plus personne.
05:16 Et ce professeur, quand il m'a raconté ce fait-là,
05:18 il avait les larmes aux yeux.
05:20 - Vous avez dit ce week-end, Samuel Sandor,
05:22 et vous, quand vous l'avez prononcé cette phrase,
05:25 ça a laissé un blanc.
05:26 Vous avez dit que l'assassinat d'enfants juifs n'émeut personne.
05:30 - Oui.
05:31 Oui, parce que...
05:34 à la demande de madame Valérie Pécresse,
05:38 j'avais accepté d'aller témoigner dans les lycées.
05:42 Et il y a un service à la région qui s'occupe de cela.
05:47 Quand je fais à peu près en moyenne un lycée par an,
05:52 c'est bien le bout du monde.
05:54 Ça n'intéresse pas les jeunes.
05:57 - Alors que Latifa Ibn Ziyadène...
05:59 - Elle fait beaucoup de lycées.
06:01 - Voilà. Donc je rappelle, c'est la maman d'un militaire
06:04 qui a été tué par un mauvais demer également.
06:06 Elle a rencontré un grand succès.
06:08 - Oui, parce que nous étions ensemble lorsqu'on avait été reçus à la région.
06:12 Et après, au bout d'un an ou deux,
06:14 je discute avec elle,
06:16 "Vous faites des lycées ?"
06:17 Elle me dit "Oui, je fais trois lycées par semaine."
06:19 Et moi, rien.
06:20 - Et vous, on ne vous demande pas.
06:21 - Rien.
06:22 - Pourquoi ça gêne ?
06:23 - Je crois que ça n'intéresse pas.
06:25 C'est ce que j'ai dit.
06:26 La vie des enfants en juif, ça n'intéresse pas.
06:28 - L'ambassade d'Israël, Samuel Sandler,
06:32 a projeté hier, l'ambassade d'Israël en France, à Paris,
06:35 à une cinquantaine de journalistes,
06:37 le montage, vous savez, le fameux montage des vidéos
06:40 de l'attaque du 7 octobre qui a été présenté
06:42 à la presse internationale en Israël il y a quelques semaines.
06:45 Ils l'ont montré aux États-Unis, ils le montrent aujourd'hui à Paris.
06:48 C'est nécessaire de voir les images, Samuel Sandler ?
06:51 - Je rappelle que Mohamed Merah, le tueur de votre fils, il avait fait pareil.
06:55 - Il avait fait pareil, en fait.
06:56 Il avait une caméra GoPro, en plus il avait fait un montage,
06:59 il avait fait un montage, identifié les personnes qui l'assassinaient.
07:03 Souvent je dis, mais écoutez, pendant la guerre,
07:05 enfin les nazis, après, ils ont essayé de cacher leur crime.
07:08 Et au contraire, là, puisque c'est exactement la même chose,
07:11 puisque lors de l'attaque du 7 octobre,
07:14 les attaquants avaient des caméras GoPro,
07:17 et ils filmaient.
07:18 Alors peut-être qu'ils n'ont pas eu le temps de faire des montages,
07:20 mais c'était bien exactement le même parallèle.
07:23 C'est effroyable.
07:24 - Mais il faut montrer...
07:25 - On est fiers de ces crimes.
07:26 - Oui, mais c'est Israël qui les montre,
07:28 parce qu'aujourd'hui, il y a du relativisme qui s'installe.
07:31 Peut-être avez-vous entendu le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah,
07:35 dire "non, non, mais les 1400 civils de juifs morts,
07:38 c'est l'armée israélienne, ce sont des balles perdues, des Israéliens".
07:41 On entend ça aujourd'hui.
07:43 - Oui.
07:45 Écoutez, il a eu d'autres propos qui sont terribles,
07:47 c'est-à-dire, moi j'ai été très choqué lorsqu'il a dit
07:50 que les juifs n'ont aucune raison d'être dans cette région-là.
07:54 C'est vraiment...
07:55 C'est toute la civilisation judéo-chrétienne qui est remise en cause.
08:00 Si on creuse, s'il y avait des...
08:03 Et il y en a, hein.
08:04 Si on fait des recherches archéologiques, on ne trouve que de l'hébreu.
08:09 On ne trouve rien d'autre.
08:10 - Merci Samuel Sandler d'être venu ce matin sur Europe 1.
08:15 - Je vous en prie. Merci de m'avoir accueilli.
08:16 - Bienvenue, bonne journée à vous.

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