Du lundi au jeudi, Laurent Ruquier présente dans "le 20H de Ruquier" le trombinoscope des personnalités qui ont marqué l'actualité.
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00:00 Faites un gros plan sur lui, le prochain visage de notre trombinoscope, c'est Frédéric Beigbeder.
00:04 - Ah merci ! Ça, ça lui fait plaisir.
00:07 - Parce que vous parlez d'amour sur scène.
00:09 Ça, alors, je n'imaginais pas qu'un jour, vous alliez monter sur scène pendant une heure et quart.
00:14 - Oui. - Puisque l'amour dure une heure et quart.
00:16 C'est une référence évidemment à votre livre et film "L'amour dure trois ans".
00:20 Bon, là, c'est un peu plus court, mais vous avez choisi des textes,
00:23 non seulement des textes littéraires, mais des textes de chansons
00:27 qui font référence à l'amour et à l'évolution de l'amour à travers les siècles.
00:30 - Oui, bien sûr. Ça part du "Quantique des quantiques", "Le conte des mille et une nuits",
00:36 puis après il y a "Roméo et Juliette", "Tristan et Iseult" et jusqu'à récemment "Maria Pourchet".
00:41 Et puis moi-même, parce que je n'hésite pas à lire des extraits de mes propres oeuvres.
00:44 - Mais jamais, aussi bien c'est remarquable.
00:46 - Puis alors dans la lignée du "Quantique des quantiques"...
00:48 - Oui. - Non mais c'est vrai que j'avais...
00:50 - Vous iriez voir Frédéric Beigbeder au théâtre Edouard VII ?
00:53 - Euh... - Oh !
00:55 - Je sais pas ! - Qu'est-ce que vous avez contre Beigbeder ?
01:00 - Non mais... Mais j'ai rien contre Beigbeder. D'abord je ne connais pas.
01:03 - C'est à 22h, c'est un horaire parfait.
01:05 - À 22h, c'est ça ? - Oui.
01:07 - C'est pratique. - À 22h, c'est le meilleur.
01:09 - Voilà. - Exactement. - 22h sur scène pendant une heure et quart.
01:11 - Au départ j'avais fait un choix de texte qui faisait 3h30 et puis j'ai réduit à 1h15.
01:16 C'est pour rassurer les jeunes.
01:18 - Ah donc c'était la murde de 3h30 au départ.
01:20 - Vous iriez, Blanche ? - Moi j'irais.
01:22 - C'est assez salutaire et courageux aussi dans le fait de consacrer aujourd'hui à la lecture à voix haute,
01:26 comme ça, une heure et quart, un spectacle.
01:28 Il y en a d'autres qui l'avaient fait avant vous.
01:30 - Bien sûr. - Mais je trouve que...
01:32 Aujourd'hui c'est une preuve de courage.
01:34 Moi je voudrais vous dire aussi à Télepersonnel
01:36 que je voudrais vous remercier,
01:38 parce que moi, adolescente, à 14-15 ans,
01:40 à un âge, à l'adolescence, où la lecture entre plutôt en disgrâce,
01:44 lire les romans de Beigbeder à cet âge-là,
01:46 lire 99 Rangs, lire L'Amour dure 3 ans,
01:48 c'était un exercice un petit peu transgressif.
01:50 Il faut le reconnaître, un petit peu sulfureux.
01:52 Et donc ça a encouragé les adolescents qui voulaient être cool à lire.
01:56 Et moi je sais qu'à cet âge-là, où j'aurais pu perdre l'envie et le désir de lire,
01:59 j'ai continué à le faire.
02:01 Et je ne suis pas la seule. Il y a toute une génération, je crois,
02:03 et vous n'écriviez pas des livres d'adolescents pour autant,
02:05 c'est des livres que lisaient mes parents, qu'ils aimaient bien aussi.
02:07 Et donc plutôt que de lire Gossip Girl à cet âge-là,
02:09 moi j'ai lu vos romans et je sais...
02:11 - C'est un bon compliment ! - Et que ça m'a aussi...
02:13 - Et voilà le résultat ! - Et que ça m'a aussi...
02:15 - ...permis d'apprécier la littérature contemporaine. - Merci beaucoup.
02:17 - Et je trouve, pardon je finis le rang, très salutaire aussi.
02:20 Que vous ne soyez pas dans le déclinisme ambiant sur l'état de notre scène littéraire française.
02:24 - Ah non ! - Et que vous reconnaissez qu'aujourd'hui,
02:26 il y a des choses très très riches. Vous avez cité Maria Pourcher,
02:28 vous citez Pierre Michon, vous citez Aurélien Bélanger,
02:30 je vais dire la parole tant que j'ai le tête. - Oui, bien sûr !
02:32 - Et ce sont des écrivains absolument remarquables,
02:34 et donc ils ne doivent pas nous faire sombrer dans une espèce de mystification.
02:37 - Fred et Hermel, vous avez 40 secondes ! - Elle m'a compris !
02:40 - 40 secondes, moi je vais y aller, parce que je pense, attention,
02:44 que vous êtes une sorte d'Alfred de Musset de notre époque.
02:46 - Bon alors c'est le bisou. - Oui, non ?
02:49 - Mais pour le talent, mais aussi pour cette vision finalement amoureuse,
02:53 mais crue, de ce que sont les hommes, de ce que sont les femmes.
02:56 - C'est très héritier. - Quand je vous lis,
02:58 dans la manière de regarder ce monde, de regarder les gens qui le font,
03:03 pour moi il y a du "on ne bannit pas avec l'amour",
03:05 mais il y a au monde une chose sainte et sublime.
03:08 - Vous avez lu les confessions d'un hétérosexuel ?
03:11 - Oui, bien sûr, mais je vais simplement terminer la citation de Musset.
03:15 - "Si imparfait, si affreux". - Je trouve que j'aime ça,
03:19 et dans les confessions d'un jeune homme du siècle, comme de Musset,
03:23 il y a ce regard camussé aussi sur ces deux êtres qui sont moches,
03:27 les hommes et les femmes, mais dès qu'ils s'unissent,
03:29 ils deviennent merveilleux, et ça j'adore.
03:31 - Fred, c'est fini parce que c'est l'heure de la pub sur RMC !
03:34 - Vous savez très bien RMC !
03:36 - Vous savez bien que ça m'arrive un jour, mais oui c'est à cause de vous !
03:39 Si vous travaillez sur RMC avec Estelle Denis, il faut le rappeler,
03:42 elle vous prête à nous de temps en temps Estelle Denis,
03:45 et on la remercie sur RMC.