Du lundi au jeudi, Laurent Ruquier présente dans "le 20H de Ruquier" le trombinoscope des personnalités qui ont marqué l'actualité.
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00:00 Deuxième visage du trombinoscope après Narjes Mohammadi, prix Nobel du courage.
00:04 Et on ne l'attendait pas là, Kylian Mbappé.
00:06 Alors vous allez dire, qu'est-ce qu'il vient faire dans ce conflit, dans ces événements
00:12 dramatiques que nous sommes en train de vivre ?
00:13 Tout simplement, il y a en ce moment sur les réseaux sociaux, et je suis sûr que ça
00:18 va parler à Elie Chouraki, beaucoup de voix qui s'élèvent, qui disent « mais que font
00:22 les vedettes ? », « que font ces personnalités qui d'habitude s'expriment ? ».
00:26 Oui, mais c'est vrai que Kylian Mbappé en est un peu le symbole.
00:30 Je voudrais lire le tweet de Stéphane Lerudulier, qui est député LR, je crois.
00:36 Aujourd'hui, il a publié « face à la pire attaque terroriste de l'Occident, je suis
00:40 triste de l'absence des réactions de célébrités comme Omar Sy ou Kylian Mbappé, toujours
00:46 pronts à défendre la banlieue ou les Ouïghours.
00:48 Les 40 bébés décapités par le Hamas ne sont pas des petits anges comme le jeune
00:52 Nahel ? ».
00:53 Quelle est votre réaction là-dessus, Pablo ?
00:56 Alors moi, vous savez, ce qui se passe dans la tête des célébrités, ce pourquoi en
01:01 fait ils se mobilisent pour certaines causes et pas pour d'autres, j'ai toujours eu
01:05 un peu de mal à comprendre.
01:08 On va dire qu'en plus ce serait compliqué pour Kylian Mbappé vu qu'il appartient
01:11 à un club qui lui-même appartient au Qatar.
01:13 J'imagine qu'on n'est pas prêt d'avoir une réaction.
01:16 On imagine toujours en fait que derrière, il y a des histoires de grossoups premièrement
01:19 et de communication et que tout ça est hyper savamment piloté.
01:24 Peut-être aussi qu'il faut leur laisser le temps parce qu'il y a quand même l'assidération
01:30 de ce qui s'est passé.
01:31 Je veux dire, on est encore en train d'accepter les images.
01:35 4 jours pour poster un tweet, c'est vrai que c'est…
01:37 Raphaël, vous voulez répondre à Pablo ?
01:39 Les tweets, en général, c'est arrêté.
01:41 Quand on voit publier une story sur Instagram, ça va quand même assez vite.
01:44 Alors je crois qu'il y a le footballeur Nabil Fekir, champion du monde, qui a publié
01:47 une story Instagram mais pour soutenir le peuple palestinien, pas pour parler des victimes
01:52 israéliennes, mais c'est vrai que sur les plateformes, on n'a rien vu.
01:55 C'est vrai que c'est le grand vide.
01:56 Après, est-ce qu'il y a eu des consignes passées, mais ça c'est spécifique au PSG
01:59 sur le Qatar, est-ce qu'il y a eu des consignes passées aux joueurs ?
02:01 À mon avis, s'il y en a eu, on le saura assez rapidement.
02:03 Elie Chouraki, là-dessus ?
02:04 Je suis fasciné, je suis ahuri.
02:05 Vous savez, il y a cette phrase qui ne dit mot qu'on sent.
02:07 J'espère que ce n'est pas ça parce que si c'est ça, c'est dramatique.
02:11 C'est-à-dire que les exemples que suit notre jeunesse, surtout une jeunesse qui aime
02:16 le foot, c'est-à-dire aussi une jeunesse de banlieue, une jeunesse qui a les mêmes
02:21 origines que Mbappé, que Marssi et que beaucoup d'autres, et que Cade, etc.
02:26 Cade et le Malais, tous ces gens-là sont influencés par ces jeunes gens qui sont leurs
02:32 héros et je trouve dramatique que ce type ne bouge pas.
02:35 L'animateur Arthur, notre confrère, lui aussi s'est exprimé sur ce sujet.
02:39 Il a publié un texte où il dit à mes amis artistes, comédiens, chanteurs, humoristes,
02:44 sportifs, regardez bien ces visages.
02:47 Il a publié la photo d'une famille israélienne.
02:49 Regardez cette famille entière massacrée par ces terroristes barbares.
02:53 Ils sont 700 autres à avoir perdu la vie.
02:55 Depuis, on sait qu'il y en a même plus de 1200 parce que juifs et 2000 autres gravement
02:59 blessés.
03:00 Ne restez pas silencieux.
03:01 Arrêtez d'avoir peur.
03:03 Il est temps de montrer votre humanité, votre soutien.
03:05 Votre silence les tue une seconde fois.
03:09 C'était le texte d'Arthur.
03:10 C'est parfait ce qu'a dit Arthur parce que c'est vrai que moi qui vis en Israël une
03:17 grande partie du temps, entre la France et Israël, je vois la douleur des familles.
03:22 Je vois la douleur de mes amis qui ont des gosses qui partent à l'armée.
03:25 Quand je dis des gosses, c'est des gosses qui ont 18 ans, 20 ans.
03:28 Je vois l'incompréhension qu'ils ont de cette absence de réaction parce que pour eux
03:35 aussi, en tout cas les Français, les Franco-Israéliens qui vivent en Israël, qu'il y a même Bapé,
03:40 Marcy, sont aussi des héros pour eux.
03:43 Donc c'est vrai que c'est tragique pour eux de ne pas avoir ce soutien-là.
03:46 Il y a quand même eu quelques personnalités.
03:48 D'ailleurs ce sera, j'imagine, publié dans l'hebdomadaire Le Point demain.
03:51 C'est sorti hier.
03:52 Une liste de personnalités qui ont signé un appel, libéré les otages.
03:57 A propos de ces otages retenus par le Hamas, je ne vais pas tous les citer, mais ça va
04:03 d'Alain Chanfort à Yvan Attal en passant par Carla Bruni, Charlotte Gainsbourg, Yoann
04:07 Sarmiosek, Olivier Rollin.
04:10 Il y a quand même quelques personnalités qui sont manifestées.
04:13 C'est ceux en fait qui ne s'adressent pas directement aux populations dont on parle.
04:18 C'est-à-dire aux populations arabo-musulmanes ou héritiers, descendants de ces populations
04:25 et qui sont français bien sûr.
04:26 Donc c'est vrai que c'est encore plus inquiétant parce qu'on se demande pourquoi ils ne réagissent
04:31 pas parce que c'est eux qui ont le plus de responsabilités.
04:34 C'est eux qui devraient dire aux gosses qui les aiment d'origine maghrébie qu'ils devraient
04:39 dire ne confondez pas tout.
04:42 Vous disiez Carla Bruni, Carla Bruni qui a participé à cette marche.
04:45 Il y avait 16 000 personnes dans le 16e.
04:48 J'y étais oui.
04:49 Vous y étiez.
04:50 Raphaël Ntoven y était également.
04:52 Il s'est dit très étonné qu'il n'y ait pas plus de monde.
04:54 Est-ce que c'est le sentiment que vous avez eu aussi ?
04:57 Oui, moi je pensais qu'il y aurait 70 millions de personnes.
05:00 Je pensais que toute la France serait dans la rue.
05:02 Je pensais que tous les Français, quels qu'ils soient, quelles que soient leurs origines,
05:06 juifs, musulmanes, leurs religions chrétiennes, je pensais que tous, on serait là dans une
05:10 communion pour dire non, ça, ce n'est pas possible.
05:12 Il faut arrêter ça.
05:13 Un dernier mot avant le dernier visage.
05:14 Louis Morin.
05:15 La réalité, c'est qu'il y a aussi une partie de clientélisme, tout simplement.
05:18 C'est-à-dire qu'on a des sportifs, des chanteurs, des artistes qui ont un public qu'ils ont peur
05:25 de décevoir.
05:26 Voilà.
05:27 Et c'est une réalité aujourd'hui.
05:28 C'est une réalité.
05:29 Et c'est une réalité.
05:30 Ils ont peur de se séparer d'une partie de leur public si aujourd'hui, ils rendent hommage
05:33 aux victimes d'Israël.
05:35 Et c'est là où ça pose une véritable question.
05:37 Et il faut la pointer du doigt.
05:39 C'est une question relative au séparatisme, tout simplement.
05:41 Ce n'est pas forcément par clientélisme.
05:43 J'ai vu sur Instagram des gens qui ne sont suivis pas forcément des gros stars, mais
05:46 qui sont suivis par 20 000, 30 000 personnes, qui ont publié des hommages aux victimes
05:49 israéliennes et qui ont ensuite publié des capteurs d'écran, des messages qu'ils avaient
05:52 reçus.
05:53 Alors c'est ça, le souci.
05:54 Et des messages d'insultes.
05:55 Vous avez raison.
05:56 J'ai vu aujourd'hui quelqu'un qui disait « mais pourquoi avant, les stars se mouillaient
06:01 plus qu'aujourd'hui ? » Et quelqu'un a répondu « oui, mais avant, il n'y avait
06:06 pas les réseaux sociaux ».
06:07 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, quand on s'exprime, en retour, il y a parfois des
06:11 retraits.
06:12 Oui, et alors ?
06:13 Et alors ? Moi aussi, je me fais condamner à mort.
06:16 Vous êtes plus courageux que ça.
06:18 Voilà, je parle parce que c'est important que nous parlions.
06:22 Si à chaque fois qu'un type dit que je suis un salaud sur les réseaux sociaux, je m'arrête
06:27 de parler, je n'ai plus de voix et je ne peux pas défendre mon principe.
06:30 Non mais quand Omar Sy dénonce le racisme dont certains sont victimes, il reçoit aussi
06:36 des insultes racistes en retour.
06:38 Et il les dénonce, ces insultes racistes qu'il reçoit.
06:41 Et ça marche très bien.
06:42 Et là, on pourrait imaginer tout à fait la même chose.
06:44 Donc ce n'est pas du tout une excuse recevable.