DOCUMENT BFMTV - Nos envoyés spéciaux ont pu s'entretenir avec Bassem Naim, responsable des relations extérieures du Hamas. Une interview dont nous diffusons quelques extraits, en mettant en perspective la propagande du mouvement terroriste avec la réalité des faits.
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00:00 7h46, retour sur le plateau de première édition.
00:02 Nous accueillons Ulysse Gosset.
00:04 Bonjour Ulysse, merci d'être avec nous.
00:06 Avec ce matin, un document BFM TV.
00:08 Quasiment un mois jour pour jour après les attaques terroristes du Hamas en Israël.
00:12 Nos envoyés spéciaux sur place, Igor Sari et Domiti Berthoud,
00:15 ont pu interviewer par Skype l'un des responsables du Hamas.
00:19 Il s'appelle Bassem Naïm Ulysse.
00:23 Pourquoi avoir choisi d'interroger un membre du Hamas ?
00:26 Eh bien parce que c'est notre rôle de chaîne d'info de présenter
00:28 la réalité des faits sous tous ses aspects,
00:31 en prenant garde évidemment à toute tentative de propagande
00:34 et surtout lorsqu'on est face à un groupe terroriste.
00:36 Alors nous, diffusons ce document,
00:38 mais il s'agit bien de confronter les faits à la propagande,
00:42 en posant les questions directement au Hamas, sans intermédiaire,
00:45 et en rappelant bien sûr le contexte de la tragédie du 7 octobre.
00:48 Il s'agit d'un document, ce n'est pas un témoignage, ce n'est pas une tribune,
00:52 et en tout cas il ne s'agit certainement pas de permettre de réécrire l'histoire,
00:57 et encore moins de justifier les crimes du 7 octobre.
00:59 Alors premier extrait, dans lequel cet homme
01:02 parle des attaques terroristes du 7 octobre.
01:05 Je réfute catégoriquement votre qualification d'attaque terroriste
01:10 par rapport à notre acte de défense.
01:12 En tant que peuple vivant sous occupation,
01:14 nous avons toujours le droit de nous défendre,
01:16 de quelque manière que ce soit, y compris par la résistance armée.
01:20 Les Palestiniens ont le droit de frapper à la porte de leur prison
01:24 et d'essayer de se débarrasser des murs de cette prison.
01:27 Il s'agissait donc d'un acte défensif, d'un simple acte de défense.
01:32 Ce dont je suis sûr, c'est que le commandement des brigades Al-Qassam
01:37 a donné l'instruction claire aux soldats de ne pas faire de mal aux civils,
01:41 de ne pas attaquer les civils.
01:45 Ulysse, acte défensif.
01:47 C'est choquant, c'est inacceptable,
01:49 parce que le porte-parole affirme que ce n'est pas du terrorisme.
01:52 Il affirme que le commandant des brigades Al-Qassam,
01:56 les branches armées du Hamas,
01:58 avait donné pour consigne de ne pas s'en prendre aux civils.
02:00 Comment le croire ?
02:01 On voit bien que dans les faits,
02:02 ce qui s'est passé le 7 octobre est en totale contradiction,
02:05 en décalage total avec les propos du porte-parole.
02:09 Je rappelle qu'il y a eu 1 400 morts le 7 octobre.
02:11 Un massacre effrayant.
02:12 Il faut le rappeler chaque jour.
02:13 Des civils, des adultes, mais aussi des femmes et des enfants
02:16 qui ont subi des tortures et des actes de barbarie
02:19 inqualifiables qui constituent des crimes contre l'humanité.
02:21 Les terroristes ont aussi enlevé plus de 240 personnes,
02:24 dont des enfants et des Français.
02:26 Il s'agit donc bien d'une attaque terroriste,
02:28 contrairement à ce que dit le porte-parole.
02:30 Et si la branche politique affirme ne pas avoir donné l'ordre,
02:32 alors pourquoi la branche politique du Hamas,
02:34 qui se trouve à Doha au Qatar, il faut le rappeler,
02:37 pourquoi elle ne condamne pas les atrocités du 7 octobre ?
02:40 S'il n'y a pas condamnation,
02:41 on reste face à une tentative de réécriture de la tragédie
02:44 et d'une tentative de manipulation mensongère.
02:47 Sur le thème "nous n'avons pas donné d'ordre",
02:49 en fait le refus de toute condamnation revient,
02:51 pour ce porte-parole, à justifier les massacres
02:53 et c'est évidemment inacceptable.
02:55 On va écouter un deuxième extrait où justement
02:57 Sem Naim évoque les otages et leur sort.
03:01 Ces otages sont à différents endroits,
03:06 avec des personnes et des groupes différents.
03:08 Mais nous avons déclaré dès le départ que nous étions prêts
03:11 à libérer immédiatement tous les otages civils,
03:13 si les conditions nécessaires sont réunies.
03:17 Au moins, un cessez-le-feu pour nous permettre
03:19 de récolter des informations sur ces personnes.
03:22 Où sont-elles ?
03:28 La semaine dernière, le porte-parole des brigades Al-Qassam
03:30 a déclaré qu'une cinquantaine de ces otages ont été tués
03:33 avec nos familles sous les bombardements israéliens.
03:40 Donc après une semaine supplémentaire,
03:42 je ne sais pas combien d'entre eux sont encore en vie
03:44 et combien ont été tués par Netanyahou
03:46 et son régime d'apartheid.
03:53 Enfin, il y a deux jours, nous avons proposé
03:55 la libération de huit civils en échange d'un cessez-le-feu
03:58 d'une durée de six heures,
03:59 ce qui nous aurait permis de rassembler ces otages.
04:04 Mais Israël a refusé cette offre.
04:10 C'est vérifiable ça ?
04:11 Le porte-parole affirme ne pas savoir où sont les otages
04:13 et même combien ils sont et qui sont-ils précisément.
04:16 C'est probable car il n'y a pas de liaison directe.
04:19 Et en même temps, cette ambiguïté qui est permanente
04:22 entre la branche politique du Hamas,
04:24 le mouvement politique et la branche militaire,
04:26 ceux qui ont attaqué Israël le 7 octobre,
04:29 est absolument insupportable.
04:30 Il faut prendre ses responsabilités,
04:32 on a envie de le dire au porte-parole.
04:33 Néanmoins, il confirme bien qu'il y a des otages,
04:37 qu'il y a une volonté possible de négociation
04:40 et peut-être de libération.
04:41 C'est un signe d'espoir dont il faut tenir compte.
04:43 C'est vrai que les tractations continuent.
04:45 C'est vrai aussi qu'Israël refuse jusqu'à présent
04:48 toute libération d'otages tant qu'il n'y aura pas véritablement...
04:52 Pardon, tout cesser le feu tant qu'il n'y aura pas de libération d'otages.
04:55 Et on comprend effectivement cette position.
04:57 Dans les jours qui viennent,
04:58 il y aura certainement de nouvelles tractations
05:00 et peut-être de bonnes nouvelles à annoncer,
05:02 notamment pour les Français,
05:03 mais ce n'est pas encore le moment.
05:05 Merci beaucoup Ulysse.
05:06 Donc témoignages recueillis par les envoyés spéciaux de BFM TV,
05:10 Igor Seyri et Domiti Berto.