Nicolas Coadou et Hugo Dorsemaine, journalistes BFMTV de retour d'Israël, réagissent aux images des massacres du Hamas, communiquées par l'armée israélienne, qu'ils ont pu consulter.
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00:00 Le contrat avec TSAAL c'était "on peut les regarder, on va les raconter"
00:03 mais en fait elles sont pas diffusables, on peut pas les montrer au grand public
00:06 parce qu'il y a des choses qui sont tout bonnement horribles à l'intérieur.
00:08 Ça c'est le seul extrait qui nous a été communiqué qu'on peut diffuser
00:12 et c'est des images qui sont terribles à regarder
00:14 mais c'est peut-être les images les moins terribles de ces 43 minutes.
00:17 En fait ce qu'on a vu sur cette vidéo c'est une GoPro, une dashcam plus précisément,
00:22 ces caméras vous savez qui sont embarquées dans les voitures,
00:24 qui filment en continu d'un civil israélien proche de la bande de Gaza
00:27 qui croise en début de matinée le 7 octobre les terroristes du Hamas
00:31 qui donc lui tirent dessus.
00:33 Vous aviez évidemment le choix de refuser j'imagine.
00:36 On hésite à voir ces images quand on est journaliste, reporter ?
00:39 On hésite, on hésite et après on se dit que c'est des images pour l'histoire
00:43 et en fait nous si on est ici en tant que journaliste
00:45 on a aussi une certaine responsabilité de voir ces images,
00:47 ces images qui peuvent pas être diffusées au grand public.
00:49 Pour autant on a pu voir depuis deux semaines que chez certaines personnes
00:53 il y avait des doutes sur la véracité de ces massacres,
00:57 de plusieurs choses qui ont pu être racontées.
00:59 Je pense que l'intérêt de l'armée israélienne et des journalistes
01:01 en fait c'était de montrer ces images pour que nous on puisse les raconter
01:04 et notre parole ensuite elle compte quand on peut raconter,
01:08 un peu décrire ce qu'on a vu même s'il y a certaines choses
01:10 qui sont difficilement descriptibles.
01:12 Difficilement descriptibles et puis vous avez pu entendre aussi
01:14 ce que disaient les membres du Hamas, les terroristes du Hamas
01:18 devant des corps déformés "papa, maman, soyez fiers de moi,
01:21 j'espère que dans la maison tout le monde,
01:25 j'ai liquidé ces dix juifs moi-même et j'en suis très fière, pardonnez-moi".
01:28 Ce sont les terroristes qui disent ça.
01:30 Vous avez pu les entendre et les voir directement à l'œuvre ?
01:34 Oui totalement, on voit une certaine fierté en fait,
01:37 on les sent exaltés par ce qu'ils ont fait.
01:40 Ils répètent plusieurs fois que c'est un jour de gloire,
01:42 notamment on les voit sur leur pick-up
01:44 quand ils ramènent les otages dans la bombe de Gaza,
01:46 ils sont heureux, ils sont exaltés,
01:48 ils disent "c'est un grand jour, c'est un grand jour"
01:50 et il y a effectivement cet extrait WhatsApp
01:52 où un terroriste appelle son père ou sa mère dans la bombe de Gaza
01:55 et lui dit "regarde WhatsApp, je t'ai envoyé des photos,
01:57 regarde j'ai tué dix juifs de mes mains, tu te rends compte ?"
01:59 et ouais c'est quelque chose qui est extrêmement marquant,
02:01 un son qu'on n'est pas prêt d'oublier.
02:03 Ils se sert du téléphone de la victime pour appeler ses parents,
02:06 ils ont fait ça, ils ont envoyé des vidéos,
02:08 ils ont contacté les familles avec les téléphones des victimes.
02:11 Le but c'est évidemment, au-delà des 1000 victimes
02:15 qu'il y a eu là-bas le 7 octobre dernier,
02:17 c'est de toucher le plus grand nombre
02:18 et de faire peur au plus grand nombre, on l'imagine bien.
02:21 Et quant au but de ça, de montrer ces images aux journalistes,
02:25 c'est évidemment pour répondre à peut-être une campagne d'intoxication
02:28 qui a lieu et sur les réseaux sociaux et dans certaines rédactions même,
02:32 parfois, qui se font piéger,
02:34 particulièrement depuis l'histoire de l'hôpital à Gaza, j'imagine.
02:36 Absolument, en fait, pour tout vous dire,
02:38 cette séance de cinéma, donc oui je dis séance de cinéma
02:40 parce que ça peut paraître terrible de le dire,
02:42 mais c'est à ça que ça ressemblait,
02:43 c'est on arrive dans cette carte de presse,
02:45 il y a comme une ouvreuse avec une arme quand même,
02:48 une arme en bandoulière,
02:49 qui échange les cartes de presse contre un bracelet jaune
02:51 et tout le monde s'installe, son camarade,
02:53 et on assiste à cette séance.
02:55 Et ce qu'ils nous disent eux directement,
02:56 c'est on a hésité pendant plusieurs semaines,
02:59 plusieurs jours, deux semaines à vous montrer ces images,
03:01 mais on a décidé de le faire pour montrer qu'on se bat contre eux,
03:05 pas contre des humains et que c'est un combat,
03:06 selon eux, pour reprendre leur terme, un combat de civilisation,
03:09 de la lumière un petit peu contre l'obscurité.