Faustine Bollaert était l’invitée d’Anne-Elisabeth Lemoine dans C à vous sur France 5. L’occasion pour l’animatrice, mère de deux enfants, d’évoquer son combat contre le harcèlement scolaire et son émission consacrée à ce fléau.
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00:00 mais même sur le carnet de cette petite Camille.
00:02 Vous savez, ce sont des biques bleu turquoise, rose, c'est un carnet Mickey.
00:07 On a du mal à saisir le décalage entre ces mots d'une violence inouïe
00:10 et les actes de ces enfants.
00:12 Gabriel, qui a 13 ans, me raconte ce petit bonhomme qui est harcelé en ce moment même.
00:16 Comment il a fini par vouloir s'ouvrir les veines tellement il ne supportait plus ses insultes quotidiennes.
00:23 C'est un petit garçon qu'on traite de bamboula, de singe.
00:26 On jette ses affaires scolaires à la poubelle.
00:29 C'est absolument insupportable pour la mère que je suis, mais surtout pour la citoyenne.
00:36 C'est une parole très rare d'avoir des enfants qui sont harcelés en ce moment même.
00:39 Et surtout de cet âge-là, quel courage de leur part de venir parler.
00:42 C'est difficile pour ces enfants de parler, parce que c'est difficile pour eux de se considérer comme des victimes.
00:48 Parce que souvent, ils ne savent pas qu'ils sont victimes de harcèlement.
00:52 Ils ont du mal à mettre des mots sur les faits.
00:55 Bien souvent, ils ignorent d'ailleurs que c'est un délit.
00:58 Exactement, et c'est pour ça aussi que c'est important de mettre en lumière et de décortiquer un peu le mécanisme du harcèlement.
01:05 Et eux-mêmes, ils se disent "Est-ce que c'est des brimades ? Est-ce que c'est moi qui suis une chuchote pour utiliser leurs termes ?"
01:10 En plus, ils ne sont pas entendus, parce que souvent les professeurs leur disent "Il faut que tu t'armes un petit peu plus."
01:14 Ils disent aux parents "Il faut que tu t'endurcisses."
01:17 Ils disent aux parents "Peut-être qu'il a attiré l'attention un peu trop, votre enfant."
01:20 Et j'ai des enfants, ce petit Gabriel encore, qui me dit "Mais moi, quand je parle à mes parents, il ne se passe rien.
01:25 Quand je parle à l'école, il ne se passe rien. Quand je parle à la police, il ne se passe rien."
01:29 Qu'est-ce qu'il leur reste de s'attaquer eux-mêmes ? Ils n'en peuvent plus de souffrir au quotidien.