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NewsTranscription
00:00 M. Bonsoir, bienvenue dans ce numéro du Club de la presse.
00:06 La succession du président Eric Cornau en Bédié est ouverte.
00:10 On pédissait hier d'ailleurs un congrès extraordinaire se tient le 16 décembre.
00:13 Nous parlerons des enjeux de cette rencontre.
00:15 Le PPACI aussi se réorganise.
00:17 Un vent à souffler dans les organes du parti.
00:19 Plusieurs responsables ont changé de poste.
00:21 Et pour commenter et comprendre tous ces sujets, nous avons le plaisir de recevoir Sainte-Claver Oula,
00:26 qui est journaliste, analyste politique, juste après lui.
00:29 L'enciné Bakayoko est avec nous ce soir.
00:32 Nous avons le plaisir de vous recevoir comme le plaisir de recevoir également professeur Simplice Dion,
00:37 qui est professeur de philosophie politique à l'université.
00:39 Docteur Sylvain Nguessin est là également ce soir.
00:42 Messieurs, bonsoir, je vous souhaite la bienvenue.
00:45 Bienvenue dans le Club de la presse.
00:48 [Musique]
01:16 Le PDC-IRDA se retrouve le 16 décembre à un congrès extraordinaire
01:20 pour choisir le nouveau président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire.
01:24 Voici d'abord les enjeux avec Sierre Cacone et on se retrouve.
01:27 Le congrès extraordinaire du PDC-IRDA prévu le 16 décembre sera marqué par l'élection du nouveau président du parti.
01:35 Ce dernier va succéder à Henri Coulombédier, celui-là même qui a présidé au destiné du PDC-IRDA durant 30 ans.
01:42 Des visages et de noms bien connus se signalent depuis l'annonce des conditions d'éligibilité au poste vacant.
01:48 Le congrès extraordinaire électif du samedi 16 décembre prochain s'annonce déterminant pour le PDC-IRDA et ses militants.
01:59 Orphelin depuis le décès de celui affectueusement surnommé par la classe politique ivoirienne, le Sphinx de Daokou.
02:09 Alors messieurs, en attente des dates des obsèques du président Henri Coulombédier, le PDC-IRDA se réorganise.
02:15 Le 16 décembre, un rendez-vous est pris, un rendez-vous important pour le Parti démocratique de Côte d'Ivoire.
02:20 Professeur Simplice Dion, quels sont les enjeux, surtout après les élections locales ?
02:25 Alors le Sphinx est parti, mais évidemment comme c'est un Sphinx, il nous a laissé encore une fois une énigme,
02:32 une dernière en partant, l'énigme de sa succession, alors qu'il n'avait absolument rien dit là-dessus.
02:39 Silencieux et mûr comme d'habitude, il a laissé le PDC-IRDA, le cadre du PDC-IRDA, prendre leurs responsabilités pour saisir les enjeux,
02:47 saisir le contexte, les perspectives, les défis, les challenges.
02:54 Tout ça résume ce qu'on attend du PDC-IRDA. Dans quelques semaines, le PDC-IRDA va à un congrès pour désigner son président.
03:05 Désigner son président signifie réorganisation de la machine, signifie aussi capacité de préparer l'élection à venir qui est en 2025.
03:15 Donc ce sont de grands enjeux politiques, stratégiques, ce sont des enjeux électoraux.
03:23 C'est tout ça qui est contenu dans la rencontre qui va avoir lieu et dans tout ce qui est en train de se jouer, de se tramer actuellement.
03:31 Beaucoup de choses justement se trament puisqu'il y a un seul point à l'heure du jour, l'élection du nouveau président.
03:37 Et en pareille circonstance, les jeux sont très clairs avant l'élection.
03:41 Dr Sylvain Nguessant, l'ambiance déjà autour sur cet enjeu qui est important pour le parti ?
03:47 Oui, ce qu'il a donné d'entendre ici et là, c'est qu'il y a plusieurs vérités des cas de nature.
03:52 Bon, c'est de bonne guerre, maintenant, depuis le 16 décembre, peut-être qu'il y aura consensus de compromis politiques sur une certaine candidature qui pourrait se dégager.
04:03 Donc, heureux de répéter ce que le professeur Dion a dit, c'est des enjeux opérationnels, des enjeux stratégiques.
04:09 S'organiser maintenant, ils auront deux ans pour essayer de corriger, arrondir cet élan.
04:15 Et puis, essayer d'avoir la meilleure posture possible pour la présidentielle de 2025 parce que l'accord d'ivoire, c'est sans doute du battement.
04:23 Ça fait quand même beaucoup de sélection pour un parti politique comme le PDCI-RDA.
04:27 Donc, il faut bien s'organiser pratiquement deux ans avant la future présidentielle en espérant qu'il n'y aura pas de rupture à l'issue de cette élection.
04:37 Seng Klaver.
04:39 Ce que moi, je pourrais dire, c'est que le PDCI, c'est le premier parti ivoirien, le parti qui a conduit ce pays à l'indépendance.
04:46 Donc, au-delà même des militants du PDCI, il faut dire que c'est les Ivoiriens qui ont beaucoup d'attentes vis-à-vis de ce parti.
04:55 Et donc, je pense que le PDCI ne doit pas dérober à sa valeur de paix, de cohésion.
05:08 Et donc, c'est vrai que dans toute famille politique, il y a des grincements des dents, il y a des velléités et autres.
05:16 Et moi, je fonde l'espoir que le PDCI réussira à surmonter toutes ces velléités et autres et se donner un président à la dimension des autres présidents qui sont passés à la tête de ce parti-là.
05:30 L'enseigné Bakary Kourou, le professeur Dion l'a dit, c'est un tournant, c'est un virage que le Parti démocratique de Côte d'Ivoire doit pouvoir bien négocier.
05:39 Effectivement, le PDCI a un tournant décisif de son histoire.
05:44 C'est vrai que c'est un parti qui a toujours évolué par consensus, même si c'est souvent des consensus à marge forcée.
05:51 Mais il me semble que cette année, les jeux vont être ouverts. Et ça, ce sera quand même une première.
05:56 Alors, ce parti joue sa survie également parce que 2025 a été posé par la plupart des cadres comme, en tout cas, l'ultime échéance pour que le PDCI puisse revenir au pouvoir 25 ans après son départ forcé.
06:13 Alors, donc, je me dis, il doit pouvoir négocier, en tout cas avec dextérité, ce tournant-là, parce que ce ne sont pas les personnalités d'envergure qui manquent dans le parti.
06:28 Et il y a aussi des cèdres concentriques aussi qui sont dans le parti. Il y a des classiques, il y a des doyens, il y a des vétérans.
06:37 Donc, c'est tout ça qu'il va falloir concilier pour pouvoir dégager un consensus ou tout au moins pouvoir limiter la casse.
06:46 Et je pense qu'aujourd'hui, le PDCI a son propre destin en main. Il devra s'aligner dans la droite ligne du père fondateur Félix Feuillboni, un parti de paix, et pouvoir maintenir.
06:58 Parce que le défi, c'est le défi de l'unité et de la cohésion du parti. N'oubliez pas que le RHDP rôde autour, qui pourrait cristalliser certaines rancœurs et pouvoir profiter des fissures qui peuvent intervenir.
07:15 Si ce tournant est mal négocié, ça pourrait profiter au RHDP, qui lui aussi affûte ses armes pour pouvoir assurer sa perpétuité au niveau de l'État ivoirien.
07:27 Donc je pense qu'aujourd'hui, le PDCI a un virage, un virage on va dire dangereux, mais qu'il peut négocier parce que le PDCI a l'habitude de lutter.
07:39 Et souvent, c'est quand on pense que le PDCI est mort qu'il surgit de nulle part.
07:45 Alors messieurs, que savez-vous des potentiels candidats, procédons.
07:50 Il y en a beaucoup, tout le monde. Si vous êtes à jour, évidemment, de vos cotisations, si vous avez été membre du bureau politique pendant, je crois, 10 ans, donc il y a des textes.
08:00 Mais je veux dire, quand vous remplissez ces conditions de base, vous pouvez être candidat.
08:04 Il y a des noms qu'on avance depuis un moment, il y a des visages qu'on voit, il y en a qui se sont annoncés.
08:11 Vous voulez parler de qui ?
08:12 De Bion, de Banjo, de Gikawé, en tout cas, c'est ce qu'on lit ici et là dans les journaux, de Thiam et de tout le reste.
08:19 Donc il y a un bon nombre de candidats, mais on est au PDCI à la recherche d'un leadership.
08:29 Et moi, quand on me demande toujours de parler de leadership, je me réfère au mythe de la conquête de la Toison d'or.
08:39 Lorsque les grands héros grecs vont à la conquête de la Toison d'or, qui est leur but, tous les grands héros de la Grèce sont présents.
08:46 C'est-à-dire que tout le monde peut être le leader parce qu'il s'agit de choisir celui qui dirige les troupes.
08:51 Héraclès, qu'on appelle Hercule, que vous connaissez, qui dit-on est l'homme le plus fort de la Terre, est là.
08:57 Et quand on dit choisissons un chef, lui, il pense qu'il est naturellement le chef parce qu'il est l'homme le plus fort de la Terre.
09:03 Mais vous savez ce que les autres héros lui ont dit ? Là où on va, on a besoin d'un leader qui n'est pas forcément l'homme le plus fort.
09:12 On a besoin d'un diplomate et d'un homme qui est capable de finesse.
09:17 L'idée ici, c'est quoi ? L'idée, c'est que pour diriger un parti comme le PDCI, en l'état actuel des choses, pour aller à la conquête du pouvoir,
09:25 il faut trouver un leader qui est un diplomate, qui est pénétré des enjeux actuels, qui a du soutien, qui a du relationnel, qui a des réseaux, bref, qui a un certain nombre de qualités.
09:38 Et je pense que si chacun d'entre en soi, il save le profil, il save qui peut diriger.
09:46 Il ne s'agit pas de dire je dois diriger parce que j'ai été secrétaire exécutif pendant 10 ans, parce que j'ai souffert, parce que j'ai donné de l'argent pendant 15 ans.
09:55 On n'est plus à ce niveau là. Quand on va à un combat, on analyse stratégiquement et rationnellement les choses et on se dit pour ce combat là, nous pensons que c'est tel profil qui nous convient.
10:07 Mais après, vous aurez à dépaisser l'éléphant et à en faire ce que vous voulez. Mais l'objectif, c'est le meilleur chasseur et le meilleur leader qui vous conduit.
10:16 Voilà un peu le défi qui se pose au PDCI RDA. Bien sûr, il y aura des frustrés. Quel que soit celui qui va remporter l'élection, il y aura des frustrés.
10:24 Maintenant, ce sera à eux, comme il a dit, défi de l'unité, de montrer leur capacité à faire équipe autour du leader pour atteindre l'objectif.
10:36 Et l'après BDC décide ainsi. Docteur Sylvain Nguessant, il y a effectivement beaucoup de potentiels candidats, beaucoup de voix que l'on entend.
10:46 Pour vous, ce serait qui ? Difficile d'avancer, non. C'est dur quand on n'a pas de la magie.
10:53 Mais je pense que le PDCI est obligé de définir sa stratégie par rapport à son principal adversaire aujourd'hui, qui est le RHDP.
11:00 Quel est le candidat à l'intérieur du PDCI qui peut porter le toit du PDCI vis-à-vis du RHDP ? Je pense que la question va se poser à ce niveau.
11:13 Aujourd'hui, le PDCI ne se compare plus forcément au PPACI, mais c'est comment trouver à l'intérieur un leader qui puisse arracher le feu des dieux au RHDP.
11:23 Donc je pense que ça va se jouer là. Qui pourrait compéter face au président Ouattara ?
11:28 Ce n'est pas le président Ouattara l'un de ses friots, de ses proches collaborateurs.
11:32 Vous parlez de 2025 ?
11:33 Voilà. Qui au PDCI aujourd'hui a l'aura qu'il faut pour pouvoir compéter face à la machine du RHDP ? Je pense que l'équation qui se pose au PDCI trouverait sa réponse là.
11:44 - M. Nansiné, vous voulez réagir ?
11:46 - Oui, moi je pense que le procès Dion et subitement le Dr Nguessan ont dressé une sorte de portrait robot du potentiel ou bien du futur candidat.
11:59 Mais il y a un paramètre qu'ils n'ont pas pris en compte, c'est le paramètre financier.
12:03 Pour conduire le PDCI, il faut avoir de l'argent, pour parler trivialement.
12:07 Vous savez, si le président Bédiais, c'est vrai qu'il avait une légitimité historique, mais s'il a pu tenir la barre jusqu'à aujourd'hui, c'est parce qu'en réalité il avait de l'argent et il était généreux vis-à-vis du parti.
12:19 Alors aujourd'hui, c'est l'équation qui se pose au PDCI RDA. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui, indépendamment des conditions édictées par le professeur Dion, peut être aussi généreux, peut être aussi débonnaire vis-à-vis du parti ?
12:35 Ça, c'est une équation difficile.
12:37 - Ça peut être aussi une autre orientation que le parti se donne, c'est-à-dire vivre quand même des cotisations de ses membres.
12:43 - Non, ce n'est pas plausible, s'il te plaît. Ce n'est pas plausible. Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, quand vous regardez, il y a un tiers des délégués qui cotisent au PDCI, un tiers des délégués qui cotisent et un quart des membres du bureau politique qui cotisent.
12:56 Donc, vous voyez bien que la cotisation n'est pas la chose la mieux partagée au sein des partis, pas seulement au PDCI, dans l'ensemble des partis.
13:05 Je ne parle pas du RHDP qui est en position de pouvoir et donc qu'on peut juger difficilement.
13:09 Mais je pense que c'est la même équation qui s'opposerait au RHDP s'il n'était pas en position de pouvoir.
13:15 Donc, l'équation argent est extrêmement importante ici.
13:18 Qui est le dirigeant qui peut avoir un leadership incontesté, incontesté parfois à match forcé, je répète le mot parce qu'il a de l'argent ?
13:30 Je pense que ça, c'est le principal enjeu aujourd'hui, le principal challenge qui s'oppose au PDCI et ça, ce match-là n'est pas gagné d'avance.
13:39 Moi, je vais reprendre tous mes prédécesseurs pour dire que je suis entièrement d'accord avec ce qu'ils ont dit.
13:46 Le professeur Ndiaye Ndiaye, lui-même récemment, il a adressé le portrait de celui qui peut être le président et doit être le président du PDCI.
13:57 Il a dit que ce PDCI-là, celui qui va le prendre est celui qui pourra faire face au RHDP et qui pourra porter le parti au devant de la scène
14:12 et lui permettre de revenir au pouvoir.
14:15 Et celui qui va diriger le PDCI est celui qui doit avoir du relationnel.
14:21 Parce qu'aujourd'hui, c'est quoi ? Les enjeux, c'est le retour du PDCI au pouvoir en 2025.
14:28 Et qui peut être capable d'amener le PDCI au pouvoir en 2025 ?
14:34 C'est cette personnalité-là qu'il faut trouver aujourd'hui au PDCI,
14:37 cette personnalité qui, à travers ses réseaux, à travers son charisme, à travers sa conduite des troupes, pourra déboulonner le RHDP.
14:49 Donc, je pense que les militants du PDCI doivent mettre de côté leur ego et trouver cette personnalité-là.
14:59 Et une fois qu'elle est trouvée, rentrer dans les rangs pour essayer d'entamer une marche vers la conquête du pouvoir.
15:08 Alors, Monsieur, il y a quand même un nom qui revient. Je pense qu'il faut qu'on en parle.
15:12 Et d'ailleurs, un député à l'Assemblée nationale avait rendu publique sa position.
15:18 Il y a des membres du bureau politique également, donc sur la place publique, qui donnent leur position.
15:23 Je parlais de Thidiane Thiam, qui est aujourd'hui présenté comme celui qu'il faut pour le PDCI et RDA. Quel est votre avis pour ça ?
15:35 Je pense que j'ai été l'un des premiers à dire, pendant que le président Bédié était encore là,
15:41 que M. Thiam était le meilleur profil pour succéder au président Bédié, qui était encore vivant.
15:49 Je souhaitais même que le président Bédié porte sa candidature. La nature a fait son oeuvre. Le président Bédié n'est pas là.
15:55 Je reste cohérent. Je ne suis pas le PDCI. Ma voix vaut ce qu'elle vaut.
16:02 Mais je pense que le départ du président Bédié me conforte dans ma position.
16:09 J'essaie d'imaginer ça souvent en disant que le médicament dont le président Ouattara s'est servi pour venir conquérir la Côte d'Ivoire,
16:20 séduire la Côte d'Ivoire et diriger la Côte d'Ivoire aujourd'hui, Thidiane Thiam a une partie de ce médicament.
16:26 Chacun comprendra comme il peut. Il a une partie de ce médicament.
16:31 On a parlé de relationnel, on a parlé de capacité financière, on a parlé d'attitude d'humilité, on a parlé de positionnement à équidistance des chapelles politiques du parti.
16:44 On parle d'un homme nouveau, d'un homme qui n'est pas trempé dans les combines et les combinaisons du PDCI.
16:50 Je connais bien ma maison. Le PDCI, c'est les combines et c'est matriciel. C'est comme ça que ça fonctionne.
16:57 Est-ce que vous êtes membre du bureau politique ?
16:59 J'ai fait le PDCI pendant combien d'années ? Je connais un peu la maison.
17:02 Je pense qu'en termes d'élection présidentielle pour 2025, le candidat qui peut inquiéter le RHDP dans sa configuration actuelle, c'est Thidiane Thiam.
17:14 Et si on pense que c'est Thidiane Thiam qui doit être ou qui peut être candidat à l'élection de 2025,
17:20 il est souhaitable qu'on lui remette le parti maintenant pour qu'il ait ses deux années pour asseoir ses troupes, organiser son parti, arranger les choses autour de lui pour qu'il soit fort en y allant.
17:32 Et si ça doit provoquer des grincements des dents, d'un point de vue un peu cynique, mais c'est la politique,
17:38 il est préférable que ceux qui ne sont pas contents et qui veulent parti partent maintenant à deux ans de l'élection présidentielle
17:44 au lieu de faire croire que quelqu'un peut prendre le parti, être fort sous la base du parti et puis à six mois d'une élection,
17:52 proposer un autre comme candidat à la présidence. Je ne crois pas à cette version idyllique.
17:57 De toute façon, il y a la convention qui désigne le candidat. C'est pareil pour le PDCI.
18:02 D'ailleurs, Dr Sylvain Ndiessan ?
18:04 Oui, bon, vous savez, le taux de participation aux élections après 2010, c'est tombé autour de 30 %, alors qu'en 2010, on avait dépassé 80 %.
18:12 C'est-à-dire qu'il n'y a pas eu grand challenge sur la scène politique depuis cette époque-là,
18:17 depuis le second tournant présidentiel, même quand la grande commune de Yopougon,
18:22 les dernières élections, c'était 30 %, je pense, le taux de participation.
18:26 Donc, quand on écoute les gens du PDCI aujourd'hui, quand on écoute certains,
18:31 je ne vais pas dire que j'ai écouté tous les Ivoiriens, mais on se dit que quand même,
18:35 avec l'arrivée de M. Tidjane Thiam, il y aurait un challenge nouveau sur la scène politique.
18:38 Les gens seront obligés de rêver à long terme, que ce soit au sein du RHDP, que ce soit au sein du PDCI,
18:44 que ce soit au sein de toute l'opposition. Il pourrait porter un certain rêve auquel certains croiraient.
18:50 Donc, je me dis que le meilleur cheval aujourd'hui du PDCI, ça pourrait être M. Tidjane Thiam.
18:56 Bon, donc, qu'en sorte, l'argument de la sociologie politique ivoirienne, qu'il est parti depuis 24 ans,
19:02 je ne connaîtrais pas assez la corde ivoire pour pouvoir diriger. Je ne pense pas que ça puisse trop peser.
19:09 En tout cas, à mon avis, à mon humble avis, actuellement, le meilleur cheval du PDCI pour la présidentielle 2025, c'est M. Tidjane Thiam.
19:15 - Mais il n'y a pas que lui, l'enseigné Bakayoko, il y a des noms qui reviennent aussi, Gikawé, Benjo, etc.
19:22 Qu'est-ce que vous en pensez ?
19:24 - D'abord, je voudrais expliquer, du point de vue de la question de Tidjane Thiam.
19:29 Je pense que pour être président de la République en Côte d'Ivoire, il faut avoir un nom.
19:35 Il faut avoir un parti fort, mais il faut avoir aussi un nom.
19:39 Quand je dis un nom, ce n'est pas simplement un nom à l'État civil.
19:44 Il faut avoir un nom qui, sociologiquement, est fortement pénétré dans les sphères les plus réduites de l'État, du pays.
19:53 C'est-à-dire que Tidjane Thiam, nous, ici, on le connaît, mais sociologiquement, personne ne le connaît.
20:01 En tout cas, dans la grande majorité des Ivoiriens, personne ne le connaît.
20:05 Bon, sans doute, il pourra bénéficier, il pourra se mettre sur la locomotive PDCI,
20:10 qui pourra faire... il va vendre le nom du PDCI, mais il n'a pas de nom.
20:15 Ça dit que, sociologiquement, il n'a pas de nom.
20:18 - Vous pouvez dire comme si Ben Dessens, qu'il a été longtemps hors de pays ?
20:22 - Il a été longtemps hors du pays.
20:24 Et aujourd'hui, si tu vas dans l'arrière-pays, tu dis Tidjane Thiam, ce nom ne correspond à rien.
20:29 Bon, on peut faire des analogies avec le président Alassane Ouattara,
20:32 mais Alassane Ouattara est resté, suivant les Chiquiers, de 1994,
20:38 jusqu'à ce qu'il ait été Premier ministre.
20:41 Et quand il était Premier ministre, ce n'était pas une sinecure, puisqu'il avait fortement alimenté la vie politique, la vie publique.
20:47 Je pense à 1992, je pense même à 1990.
20:50 Il avait un ancrage sociologique fort, même si chacun peut l'apprécier à l'aune de sa propre vision.
20:58 Mais Tidjane Thiam est parti, il n'était pas au premier plan, même quand il était au gouvernement.
21:03 C'est vrai qu'il était ministre du plan, mais il n'était pas au premier plan.
21:06 Ce n'était pas un homme du serage, même en ce moment.
21:09 On le voyait comme un jeune qui avait réussi, qui avait pu se tirer, qui avait un bon parcours académique,
21:15 mais ce n'était pas un homme du serage.
21:18 Donc, je veux dire que sa force au plus, il peut être aussi son talent d'achille.
21:23 C'est-à-dire, le fait qu'il soit resté longtemps dehors, on peut le considérer comme quelqu'un qui n'a pas une empathie réelle
21:31 vis-à-vis de la Côte d'Ivoire.
21:33 Et ça, c'est quelque chose qu'il doit pouvoir démontrer.
21:36 Maintenant, vous me parlez de Maurice Kaku Dikawé et de Noël Akosi Benyot.
21:41 Oui, ce sont les aristocrates du PDCI-RDI.
21:44 Ça dit qu'ils ont la légitimité.
21:47 C'est le socle granitique même du PDCI-RDI, ceux-là.
21:50 Donc, je pense qu'eux, ils peuvent postuler, mais ils sont déjà empêtrés dans des affaires qui font qu'ils ne sont pas des personnes neuves.
22:03 Ça, ça peut jouer contre eux.
22:04 Donc, je pense que le PDCI doit encore chercher.
22:07 Doit encore chercher parce que Tidjane Tiam, certes, aujourd'hui, c'est la Tidjamania, mais je pense qu'il y a d'autres candidatures qui peuvent aller chercher en leur propre sein
22:17 et qui peuvent faire de l'unanimité au sein du PDCI.
22:20 Senglavaïa.
22:21 À suivre mon confrère Bakayoko, je pense qu'il n'y a personne, malgré les noms qui ont été évoqués, personne aujourd'hui ne peut faire l'affaire au PDCI en 2025.
22:33 Non, mais moi, je pense que lui-même, il a si bien dit, il faut avoir un nom.
22:38 Tidjane Tiam, il a un nom.
22:40 Et Tidjane Tiam, s'il est choisi à la tête du PDCI, il sera…
22:44 Je ne parle pas d'un nom scientifique.
22:45 Oui.
22:46 Il a un nom scientifique, il a un nom managériel, il a un nom à l'international, mais il n'a pas un nom.
22:49 Ça ne correspond à rien.
22:51 Oui, mais au moins, s'il a un nom scientifique, il a un nom managériel.
22:55 Laisse-moi, attention, je ne suis pas dans les idiomes communautaires.
22:59 Entendons-nous bien, je ne parle pas des idiomes communautaires.
23:02 Quand je dis qu'il n'a pas de nom, que son nom ne correspond à rien en Côte d'Ivoire, excusez-moi, je ne suis pas en train de dire, ce ne sont pas les idiomes communautaires que je convoque là.
23:10 Mais je dis qu'il y a tellement longtemps qu'il a quitté ce pays et qu'aujourd'hui, quand on dit Tiam en Côte d'Ivoire, on ne sait pas c'est qui.
23:17 C'est cette précision que je veux apporter.
23:19 Oui, mais laissez aller au bout de mon idée. Moi, je pense que le professeur St-Price Dion a été assez clair.
23:25 Il a dit, puisque le congrès, c'est le 16 décembre prochain, il faut maintenant, si au PDCI, on s'accorde que c'est Tidiane Tiam qui doit être président de ce parti et candidat de ce parti en 2025,
23:39 il faut maintenant lui donner le parti afin qu'il puisse asseoir ce nom-là pour que les choses se précisent jusqu'en 2025.
23:48 Pourquoi j'ai l'impression que vous faites le congrès, la convention en même temps ?
23:51 Non, non, non, c'est pas la même chose.
23:55 Parce que vous êtes à l'élection du président du parti, après, vous parlez de 2025.
23:58 Oui, mais l'objectif final, c'est 2025, l'objectif final.
24:02 Aujourd'hui, au PDCI, c'est vrai que les militants parlent de celui qui va prendre ce parti, mais au-delà, ils regardent déjà 2025. Ils regardent déjà la présidentielle.
24:13 Donc, du coup, si quelqu'un devait être élu aujourd'hui à la tête de ce parti, c'est ce que cette personnalité-là devra apporter avec ce parti en 2025.
24:27 Et aujourd'hui, les enjeux majeurs de ce parti, c'est de faire en sorte qu'il ne soit pas être rélégué au rang des vestiges au nord et des reliques au sud,
24:38 comme le président Guény-Kobina, il l'a dit en 1994.
24:43 C'est de faire en sorte que le PDCI se repositionne, remobilise ses militants et devienne ce parti-là qu'on a connu.
24:52 C'est ça aussi l'enjeu. Et la finalité, c'est la présidentielle de 2025.
24:58 Justement, sur cet enjeu, je pense que les candidatures, sinon les potentiels candidats, plus ou moins, sont déjà dans l'ambiance électorale.
25:06 Mais comment on sort d'une telle élection, surtout avec ce changement de cap, parce que le président Bédié n'est plus, comment on sort de là unis ?
25:15 C'est aussi un autre enjeu, je pense, important.
25:17 Docteur Sylvain.
25:18 Monsieur Diop parlait tantôt d'un président qui puisse être diplomate.
25:23 Je pense qu'en Côte d'Ivoire, la règle politique offre assez d'opportunités.
25:27 Donc si le futur président du PDCI veut rassembler du monde autour de lui, il aurait des arguments pour pouvoir rassembler.
25:36 Déjà, le challenge majeur pour le PDCI, c'est des réunions au pouvoir.
25:40 Parce qu'une autre opposition à partir de 2025, ça pourrait fragiliser davantage le PDCI.
25:47 Est-ce que ceux des cadres qui sont restés loyaux depuis 2018 ne vont pas tenter une aventure ailleurs si perdant 2025 ?
25:55 Donc je pense que l'enjeu majeur, pour le moment, c'est d'être rassemblés autour du poste du président de la République.
26:01 Maintenant, il y a de quoi pouvoir satisfaire les compétences des uns et des autres dans diverses institutions.
26:07 Pour revenir à la question dont parlait le collègue tout à l'heure, à savoir que M. Thigane tient parti depuis longtemps et n'est pas connu.
26:13 C'est vrai. Nous sommes en 2023 et en Côte d'Ivoire aujourd'hui.
26:17 Ce n'est pas si compliqué de se faire connaître, contrairement aux années 80.
26:21 Nous avons pratiquement dans tout le monde de la télévision, des gens qui sont connectés dans toutes les plantations.
26:28 Le taux de population ivoirienne connectée, c'est autour de 40%.
26:33 Donc il y a quand même certains moyens, pendant deux ans, si le monsieur aspire vraiment à la présidence,
26:38 il a le temps de se donner des chances pour pouvoir glaner le cœur et les esprits de certains Ivoiriens.
26:45 Sans oublier les sections de son parti politique, la famille dont il a issu, la famille Ofoué, etc.
26:52 Je pense qu'en deux ans, ce serait suffisant quand même.
26:55 Quand on sait que l'électorat de la Côte d'Ivoire est à plus de 30%, à autour de 30% au sein de, plus de 30% de le Grand-Bijan,
27:03 je pense que ça pourrait se faire assez facilement.
27:08 - Professeur Dion ? - À notre époque, surtout à l'époque des réseaux sociaux et de la communication à grande vitesse,
27:15 on ne va pas se faire un nom. Votre nom s'impose aux gens, même quand ils ne sortent pas de leur maison.
27:21 Professeur Dion n'a pas fait tout le tour de la Côte d'Ivoire, mais je suis presque sûr qu'il y a des gens qui me connaissent.
27:27 Parfois il y en a qui me reconnaissent dans la ville, le professeur Dion, parce qu'il me voit sur leur écran.
27:32 Donc le nom aujourd'hui, en dehors des voyages, des meetings, des campagnes, parfois le nom lui-même s'impose à vous,
27:39 à travers votre activité, du point de vue de la communication moderne.
27:43 Donc, Tidantiam, il a un nom. Il a un nom, comme Sonko a un nom, comme tous les autres leaders, tous ceux qui communiquent ont un nom.
27:50 Quand le président Ouattara venait en 99, 90, il n'y avait pas les réseaux sociaux.
27:56 Il a dû se faire un nom à travers le travail.
27:58 Ça a été difficile pour les classiques du PDCI de l'accepter, parce que justement, il disait au président Foubrahim, il n'a pas de nom.
28:04 Qui sait ?
28:05 Ça a été toute la difficulté de cet homme qui ensuite a travaillé, travaillé, il s'est battu, mais il a dû créer son parti pour se faire connaître.
28:14 Tidantiam vient, il n'a pas à créer son parti pour se faire connaître.
28:18 Il y a une machine qui l'attend déjà, qui est disposée à faire en sorte de l'accompagner, pour parler aux Ivoiriens dans les hameaux les plus réculés.
28:27 Donc, ça ne peut pas être une difficulté pour lui.
28:29 La difficulté pour lui, c'est ce que vous soulignez.
28:32 Quand il prend le parti, je suis sûr qu'il va prendre le parti.
28:35 C'est ma conviction, parce que je vois un peu tout ce qui se trame au PDCI et tout ce qui est en train de se faire.
28:41 Quand il prend le parti, la difficulté, c'est comment il maintient les uns et les autres.
28:46 Comment il met en valeur ceux qui étaient là et qui ont été comme les gardiens du temple.
28:51 Comment il réorganise la machine pour en faire une véritable équipe.
28:56 C'est ça qui est son vrai défi.
28:58 Une dernière réaction sur le sujet.
29:00 Je voudrais dire, quand je parle de nom, je parle aussi, le nom ce n'est pas quelque chose de virtuel.
29:09 Oh, le nom sur les réseaux, c'est un nom virtuel.
29:12 C'est-à-dire qu'il faut avoir un nom qu'on nous a baptisé par rapport à nos luttes personnelles.
29:19 Tidiantiam n'a été dans aucun combat.
29:22 Si c'était la boxe, même le premier round, il ne l'a pas fait.
29:26 Alassane Ouattara, avant d'être président, a mené des luttes politiques des plus féroces.
29:32 Laurent Babo, avant d'être chef...
29:34 Si le PDCI lui avait ouvert les bras quand il est arrivé, aurait-il mené ces luttes féroces ?
29:38 Oui, s'il vous plaît.
29:40 Laurent Babo a mené des luttes vraiment...
29:42 Mais toutes les présidents n'ont pas la même trajectoire.
29:44 Toutes les présidents n'ont pas la même trajectoire.
29:46 Je pense peut-être à Emmanuel Macron, mais la Côte d'Ivoire, ce n'est pas la France.
29:49 Mais la Côte d'Ivoire peut vivre une situation pareille à la France.
29:52 Tidiantiam n'a mené aucune lutte qui devait forger sa légitimité.
29:56 Donc je pense qu'aujourd'hui, il a ce défi-là.
30:00 Il a ce défi. Il ne s'agira pas simplement de se faire adouber, président.
30:04 Il termine rapidement en question.
30:06 Il ne s'agira pas simplement de se faire adouber par des manœuvres de loisirs.
30:10 Vous avez parlé de connaître le PDCI en interne...
30:13 Les mots sont forts.
30:15 Oui, s'il vous plaît. Il a parlé de magouilles.
30:17 Il faut être sûr.
30:19 Non, il a dit qu'au sein du PDCI, il y avait fortement des intrigues.
30:25 Pour être pudiquement...
30:27 Bon, ça n'a rien de loisir. La politique est intrigue.
30:29 Pour être pudique, je parle d'intrigue.
30:31 Mais en réalité, ce sont des magouilles et des manœuvres de loisirs.
30:34 Mais la PS ne peut plus s'accommoder de ça.
30:36 Les mots ont un sens.
30:37 Tidiantiam va être imposé.
30:39 Si c'était des magouilles, j'aurais dit des magouilles.
30:41 J'ai dit des intrigues et la politique, c'est l'intrigue.
30:44 L'intrigue est consubstantielle à la politique.
30:46 Mais la magouille, ça a une autre connotation.
30:48 Vous le voyez, les gens, vous le voyez, la démarche.
30:50 Et que tel que ça s'en va, là, Tidiantiam sera, je vais être trivial, imposé.
30:55 Donc je dis, mais ça ne peut pas fonctionner comme ça en 2023.
30:59 J'ai dit imposé.
31:00 Non, on ne va pas revenir.
31:02 On a connu, on a vu différentes positions.
31:05 On ne revient pas dessus.
31:06 Quelle est votre posture, Sainte-Claverie ?
31:08 Non, non, je pense qu'on parle de Tidiantiam.
31:11 On s'apprésentait sur Tidiantiam.
31:14 Je pense que c'est les lieutenants aussi qui font le leader.
31:17 Et tout à l'heure, le professeur, il a dit quelque chose.
31:20 Il faut faire attention à ce sujet.
31:23 Il a dit, c'est son équipe qu'il va nommer.
31:27 Ça dit, c'est des lieutenants qui iront sur le terrain,
31:30 qui vont aller dans les hameaux, dans les villages et autres,
31:35 pour vendre le produit Tidiantiam.
31:37 Et cet aspect-là, il ne faut pas l'ignorer aussi.
31:39 C'est vrai que Tidiantiam, il vient avec son nom,
31:41 mais il a ses hommes et il y a l'appareil du parti
31:45 qui va faire le travail de terrain aussi.
31:47 - Docteur Sylvain ?
31:48 - Oui, j'allais dire que la légitimité, ça accueille de différentes manières.
31:51 Il n'y a pas que le parcours que vous avez cité qui me fasse...
31:55 Non, non, on peut accueillir la légitimité de plusieurs façons.
31:57 En Côte d'Ivoire, ça peut être par les combats politiques dont vous parlez.
32:01 Ça peut être même par la simple famille.
32:03 La famille peut conférer une légitimité dans une localité donnée.
32:06 Parce que vous avez telle famille dans telle localité,
32:08 vous êtes au devant de la scène.
32:10 Parce que vous avez telle famille, vous êtes le malvenu dans la localité.
32:12 Ça aussi, ce sont des réalités ivoiriennes.
32:14 Il y a tout ce qu'on a dit après.
32:16 Le fait même qu'il soit à équidistance des différents partis politiques.
32:20 Qu'on ne puisse pas lui reprocher grand-chose de tout ce que nous avons vécu depuis 99,
32:23 ça peut lui conférer aussi une légitimité.
32:25 Donc je pense que ça sert aux soldats Tidiantiam
32:28 de pouvoir transformer toute cette aura dont il bénéficie aujourd'hui
32:31 en une lecture rationnelle à la légitimité.
32:33 Il peut l'acquérir de diverses manières.
32:35 - On termine la réponse.
32:36 - On termine la réponse à la question.
32:38 Vous l'avez dit tout à l'heure, une reprécision peut-être.
32:42 - Ah non, oui, je n'ai pas parlé d'imposer Tidiantiam.
32:46 J'ai dit pour ce que je vois, pour les activités qui se mènent,
32:49 pour l'organisation qui est en place,
32:51 moi je peux risquer de dire que les choses sont en train d'être faites
32:56 pour que Tidiantiam prenne le parti.
32:58 Pas parce que c'est le meilleur, forcément,
33:01 mais parce qu'en lui donnant le parti,
33:03 il sera préparé véritablement à, comme il a dit,
33:07 à soi cette présence, de telle sorte que pour la présidentielle de 2025,
33:13 il soit plus apte à affronter le RHDP.
33:16 - Et après le PDCI, il y a des anciens intérêts au PAP,
33:19 où tout change, plusieurs responsables changent de poste.
33:22 Siaka Kone nous en parle et on se retrouve juste après.
33:25 - Le président du parti des peuples africains Côte d'Ivoire,
33:29 Laurent Mbambo, a effectué ce lundi 23 octobre
33:32 des changements au sein de son parti.
33:34 La présidence du parti, le conseil stratégique et politique,
33:38 le secrétariat général, les organes et commissions et le porte-parole.
33:42 Cette recomposition vise à repositionner le PPACI.
33:46 Hubei Oulahi, Adia Damana Picas et Katina Kone ont changé de portefeuille.
33:51 Aswadou et Hubei Oulahi sont respectivement
33:54 vice-président en charge de la ligne de la politique générale du parti
33:58 et deuxième vice-président en charge de la vie du parti.
34:01 Le conseil stratégique et politique du parti, CSP,
34:05 regroupe plusieurs membres à qui il a été confié des missions déterminantes.
34:09 À moins de deux ans de la présidentielle et au lendemain des consultations locales,
34:13 quelles sont les motivations de ces changements ?
34:16 - Justement, je renvoie cette question à Seng Klaver.
34:19 Pourquoi ces changements ?
34:21 - Je pense que c'est tout à fait logique.
34:24 Quand on sort de telles chances électorales,
34:28 régionales, municipales,
34:32 et qu'on a des résultats qui ne satisfont pas les attentes,
34:40 il faut s'asseoir, il faut faire une remise en cause.
34:45 Et puis si besoin est, opérer à des changements.
34:48 Je pense que c'est ce que le président Laurent Gbabou a fait.
34:51 Il a mené des séances d'écoute,
34:53 il a rencontré un certain nombre de personnalités et autres,
34:56 même les candidats aux régionales et aux municipales.
35:00 Il a demandé à chacun de lui faire un rapport,
35:03 de faire un rapport par rapport à leur collaboration
35:06 avec les responsables sur place et autres.
35:09 Il a même rencontré le conseil politique permanent,
35:12 il a rencontré le comité de contrôle,
35:14 il a rencontré vraiment un peu tout le monde.
35:17 Et il les a écoutés, il a demandé à chacun,
35:19 comme je le disais tantôt, de faire un rapport
35:21 et de chercher à savoir ce qui n'a pas marché sur le terrain.
35:24 Et c'est à la suite de cela qu'il a décidé de faire un réaménagement.
35:29 Donc je pense que c'est tout à fait logique.
35:31 Moi je ne suis pas surpris et je m'étonne des tollés qui s'élèvent ici et là.
35:35 Et puis, attendez, quand il met au secrétariat général Jean-Gervais Kéidé,
35:41 qui est un nom bien connu de l'appareil politique,
35:46 Jean-Gervais Kéidé, c'est quand même quelqu'un de dynamique,
35:51 c'est quelqu'un qui est bien connu,
35:54 qui a mobilisé au niveau national pour le FPI à l'époque,
35:58 et qui est député de sa circonscription dans le Cavalier.
36:02 C'est un nom connu.
36:05 Le ministre Sébastien Danon-Diédié,
36:08 qu'il nomme à la présidence exécutive,
36:11 qu'on appelle Monsieur Cohésion,
36:13 et qui a occupé le poste en charge de la Cohésion et de la réconciliation sous son magistère,
36:18 c'est un monsieur connu pour être bon dans le rapprochement des tendances,
36:27 des personnalités au FPI à l'époque et au PPI-CI actuellement.
36:33 Donc, quand il nomme cette personnalité,
36:35 cela voudrait dire que quelque part, il y a quelque chose qui n'allait pas
36:38 et qu'il cherche à ramener tout le monde sur la même table
36:43 et puis relancer l'appareil.
36:45 Parce qu'il y a eu des problèmes effectivement au PPI-CI
36:49 et ces problèmes-là sont apparus sur la place publique,
36:53 au régional, au municipal.
36:55 - Dites donc.
36:56 - Oui, mais par exemple, quand je prends le cas du Guément,
37:00 que moi je connais bien.
37:02 Dans le Guément, il y a eu deux candidats et non des moindres de ce parti-là
37:07 qui se sont retrouvés aux élections au conseil régional.
37:10 Et ça, ça a fragilisé, ça a considérablement fragilisé
37:14 l'appareil de ce parti-là au niveau des régionales.
37:18 - Lansini Bakayoko.
37:20 - Moi, ma satisfaction aujourd'hui, c'est le retour à la lucidité du PPI-CI.
37:27 Le PPI-CI est redevenu lucide.
37:30 Parce que le PPI-CI avait tenté de faire croire que c'est la fraude
37:34 qui avait remporté les élections régionales et municipales dernières.
37:41 En réalité, nous avons claironné partout pour leur dire que c'était une débâcle léterale,
37:46 qu'ils avaient été largués par les populations.
37:49 Mais ils nous ont rétorqué que c'est la fraude qui avait remporté.
37:53 Michel Bago a même dit qu'il n'a pas gagné,
37:57 il n'a pas eu la victoire, mais il a gagné les résultats.
38:00 Pour dire que c'est la fraude qui avait fait qu'il avait perdu les élections.
38:05 Maintenant, le président Laurent Babaud, en prenant la décision de réorganiser son parti,
38:10 confirme qu'effectivement le PPI-CI a été largué et que c'était une défaite électorale.
38:16 Mais moi, ce qui me réjouit, c'est que j'ai l'impression que le message que nous lançons chaque fois est un peu entendu.
38:24 Nous disons que le PPI-CI, l'extrémisme, l'outrance, la violence
38:31 qui sont incarnés par le secrétariat général sortant et le porte-parole là,
38:38 aujourd'hui, il y a des personnes beaucoup plus conciliantes qui sont venues.
38:42 Jean Thierry D, ce n'est pas quelqu'un qui est réputé belliqueux.
38:47 Sébastien Danon-Diéguet également, c'est quelqu'un, en tout cas le Sébastien Diéguet que moi je connais,
38:54 c'est quelqu'un qui a toujours été un homme de consensus, qui a parfois été assimilé à de l'indolence.
39:00 Donc, je pense qu'aujourd'hui, le PPI-CI revient dans le jeu normalement,
39:07 en tout cas, mais ça ne sera pas suffisant.
39:10 On parlera du futur tout à l'heure.
39:13 Procédurant, ce qui aurait été étonnant, c'est que ce réaménagement ne fut pas fait.
39:21 Vous sortez d'une compétition, vous voyez les résultats qui ne sont pas favorables,
39:26 vous réajustez la chose simplement, vous tirez des leçons.
39:30 Un chef tire des leçons à chaque étape de son avancée.
39:36 Je crois que c'est ce qu'il a fait.
39:37 J'ai donné une interview à une radio de notre pays, c'était un lundi matin,
39:41 c'est passé un lundi matin, où je souhaitais que le président Babou réorganise le PPI-CI.
39:46 Je crois que c'est le soir que j'ai lu le communiqué, j'en ai été très heureux.
39:50 J'ai lu le communiqué disant qu'il y a eu des changements qui avaient été faits.
39:52 C'est une corrélation que je fais pour dire, comme lui, qu'il y a des choses que nous disons
39:57 qui peuvent paraître inutiles ou bien des choses offensantes pour le militant Landat,
40:03 mais que les leaders peuvent entendre.
40:04 Il est le leader de son parti, il réorganise les choses, il redispose les troupes,
40:09 parce qu'il est allé à cette élection pour voir qui vaut quoi.
40:13 Parce que même s'il n'y était pas allé, il y a certains de ses lieutenants qui lui auraient dit
40:17 « si on était allé, j'aurais pris le guémon, si on était allé, j'aurais pris le cavalier ».
40:21 Il a laissé tout le monde partir et chacun a vu ce qu'il vaut.
40:26 Sur cette base, il réajuste les choses et il se prépare à un autre combat.
40:31 Et ça, ça me paraît important.
40:34 Maintenant, peut-être qu'on en parlera, ce qui reste, c'est comment on oriente la suite du combat
40:39 en termes de discours et de méthodes.
40:41 - Docteur Asif Ndiaye, c'est lié aux élections dernières ?
40:43 - Oui, mais bon, il y a une culture du résultat.
40:46 Pour dire que l'équipe ancienne n'a pas remporté, donc il faut essayer de susciter une nouvelle dynamique interne.
40:52 Maintenant, la question que je me pose, est-ce que ces mutations qui ont eu lieu
40:55 permettent de susciter une nouvelle dynamique interne ?
40:58 Est-ce que M. Guigui a les jambes parcourues à la Côte d'Ivoire pour asseoir un parti naissant ?
41:03 - Ce sont les questions que nous nous posons également.
41:05 - Est-ce que M. Jean Gervais a aidé à la capacité d'asseoir une autorité nationale ?
41:11 Leader régional, local, oui, mais leader local, ce n'est pas un leader national.
41:15 Je me demande, bon, on voit que ceux qui sont restés au pays, au début du PPSCI,
41:21 c'est ceux qui étaient en exil, qui ont duré en exil, qui ont été promus.
41:24 Donc Hubert Oulaye, Katina et Damana Picas.
41:29 Maintenant, ceux qui sont promus, c'est ceux qui sont restés sur le terrain.
41:32 En se disant que peut-être qu'ils ont plus d'accompagnement avec l'électorat,
41:35 ils ont vécu certaines choses avec la base, donc ils pourraient mieux faire entendre le message du parti,
41:40 mais pour moi, c'est changer pour ne pas changer.
41:42 C'est comme si le PPSCI avait peur de se réinventer.
41:45 On maintient les mêmes visages qu'on connaît depuis 30 ans.
41:50 C'est pas ce changement que j'attendais du PPSCI.
41:54 J'attendais un centre nouveau qui allait à soi des basses 5-10 ans, pour un PPSCI assez fort,
41:59 à partir de 2033-2035. C'est pas ce PPSCI.
42:02 Donc vous pensez que la nouvelle équipe ne peut pas relever les défis ?
42:04 Ce jeu n'a plus la jambe des années 90, c'est clair.
42:08 Ce qui est arrivé avec l'IDE, ce n'est pas un jeu non plus, il n'a plus la jambe des années 90.
42:12 A soi et à tout. Hubert Oulaye.
42:15 Mais vous diront que la jeune équipe, oui, parce que Damana Picas, Justin Katina, quand même,
42:20 c'était relativement plus jeune, mais ça n'a pas donné le résultat qu'il fallait.
42:24 Damana Picas était ministre de l'Autorité publique, il n'avait pas d'argent pour tourner.
42:28 Damana restait dans son bureau ici, il s'est changé, il a organisé des semaines de meetings,
42:31 pourquoi il n'avait pas de moyens ?
42:33 C'est une question de fond aussi au PPSCI aujourd'hui.
42:35 Dalang Ndiyeui, oui, Jean Gervais Tchéhidé, oui.
42:38 Mais il dispose de quels moyens aujourd'hui, là où Damana Picas n'avait pratiquement rien eu ?
42:41 Parce que ce n'est pas le maire de Ouragayo et le maire de Mbato qui vont financer le PPSCI.
42:46 Bon, on espère qu'ils ont trouvé des solutions à l'interne,
42:51 que l'équipe sera plus dynamique, mais vraiment, ce n'est pas ce changement que j'attendais.
42:56 - Seng Klaveola, la nouvelle équipe, qu'est-ce qu'il faut attendre de la nouvelle équipe ?
42:59 Parce qu'aujourd'hui, finalement, tout le monde s'y organise, mais avec un point de 2025.
43:03 - Oui, il faut attendre que la nouvelle équipe aille sur le terrain.
43:10 Il faut attendre que la nouvelle équipe s'entoure de nouveaux lieutenants
43:17 qui sont en contact avec la base et qui amènent les autres à s'impliquer,
43:25 c'est-à-dire les autres militants à s'impliquer dans la politique du PPSCI.
43:30 Parce qu'il ne s'agit pas de sortir du salon feutré à Abidjan ici
43:35 et puis aller jouer les doublons de ceux qui sont sur le terrain.
43:39 Il faut permettre à tout un chacun de travailler, d'être très actif sur le terrain.
43:43 Et c'est aussi le défi que le PPSCI doit relever aujourd'hui.
43:49 Parce qu'il faut avoir un autre discours.
43:52 Vous voyez, le discours qui consiste à dire "Bagbo, Bagbo, Bagbo",
43:56 chanter à tout vent le nom de Bagbo, ce discours-là, c'est vrai qu'il faut le tenir,
44:02 mais il ne doit pas être tenu à profusion aux oreilles des populations sur le terrain.
44:08 Parce que nous sommes d'accord que ceux qui avaient 5 ans,
44:11 quand on est vincé avec Bagbo du pouvoir en 2010, aujourd'hui ont 18 ans.
44:17 Ceux qui avaient entre 5 et 10 ans, ils ont entre 18 et plus de 20 ans.
44:23 Et c'est ceux-là qui constituent aujourd'hui le vivier électoral.
44:27 C'est ceux-là qui sont très actifs sur le terrain, qui peuvent implanter le parti.
44:32 Donc vis-à-vis de ceux-là, il faut avoir un discours pédagogique,
44:36 il faut arriver à déceler les failles dans la gestion du pouvoir en place
44:42 et puis les amener à faire bloc derrière le PPACI.
44:52 Est-ce que vous voyez ?
44:54 Parce que à ceux-là, quand vous parlez de la lutte de Bagbo de 2002 à 2010,
45:02 certains pratiquement vous regardent alors qu'il y a des problèmes existentiels qui sont là.
45:08 Il y a la cherté de la vie, il y a la question de l'éducation,
45:11 il y a beaucoup de questions auxquelles les populations font face aujourd'hui.
45:16 Mais quand vous ne vous appropriez pas ces questions-là
45:20 et que vous venez chanter la lutte de Bagbo,
45:25 je pense que ça devait être relégué au second plan
45:30 et puis mettre en avant les problèmes qui assaillent de plus en plus les populations.
45:35 Et c'est ce que le PPACI doit comprendre aujourd'hui.
45:38 Certes, ils ont des lutteurs, ils ont des combattants,
45:43 mais ces combattants-là, il faut qu'ils arrivent à réorienter leur lutte sur le terrain.
45:49 - Le Dr Nancini Bakayoko, pour la suite ?
45:52 - Bon, pour la suite, moi je n'attends pas à grand-chose, comme le docteur l'a dit,
45:57 de ce changement intervenu à la tête du PPACI.
46:01 Je pense que c'est toute la matrice existentielle du PPACI qu'il faut reformer.
46:05 C'est tout son logiciel qu'il faut reformater.
46:08 C'est son ADN qu'il faut reconstituer.
46:10 Vous voyez, le PPACI ne met jamais...
46:14 J'entends très rarement le PPACI faire des propositions liées à la vie sociale.
46:20 Ce que j'entends n'est plus conforme à la sociologie ivoirienne.
46:24 C'est nous les propriétaires de la Côte d'Ivoire,
46:27 et les autres, on cherche le village des uns et des autres.
46:30 Il faut qu'on aille... Nous sommes un monde d'ouverture.
46:34 Les invectives, je suis à Tourémadou, c'est son village, son papa.
46:39 Je cherche le village de la moitié de tel ou de tel.
46:43 Il faut que le pays revienne à nous, les propriétaires exclusifs de la Côte d'Ivoire.
46:47 Bien sûr, il ne faut pas me soupçonner d'être peut-être le partisan de ceux qui sont venus ailleurs.
46:53 Moi, je suis de Touba, avec un fort ancrage à Ganois, donc je n'ai pas ce problème.
46:57 Je ne suis pas en train de dire que ce n'est pas corporatisme,
47:00 ou bien pas, ce que je suis en train de parler de cette manière.
47:03 Mais je dis que le PPACI doit reformater l'ensemble de son discours.
47:07 Aujourd'hui, on ne peut plus s'accommoder des discours de réplique,
47:11 des discours d'exclusion, des discours de violence, des discours de revanche.
47:16 Regardez, même hier samedi, j'ai vu des manifestations à La Haye,
47:22 où des militants du PPACI vont demander que ceux qui sont au pouvoir aujourd'hui soient arrêtés
47:29 pour subir le même sort que le président Laurent Bobo a subi.
47:34 Ça dit qu'au lieu de faire des propositions sur la vie sociale, on parle de vengeance.
47:41 Ce discours ne peut plus prospérer.
47:43 C'est parce que nous pensons que le PPACI est une vraie alternative au RHDP
47:49 pour gouverner la Côte d'Ivoire.
47:52 C'est parce que nous aimons le PPACI.
47:53 Nous voulons que le PPACI aussi soit une alternative pour gouverner.
47:57 Mais ce n'est pas avec ce discours-là.
47:59 Ça ne peut plus conformer à la sociologie ivoirienne.
48:03 Avec des populations imbriquées durant des décennies,
48:07 ce n'est pas en ce moment-là qu'on cherche les villages des gens.
48:11 Ça ne peut plus prospérer.
48:12 Donc si le PPACI ne reformate pas son logiciel et qu'il reste dans cette même direction,
48:17 je ne suis pas sûr que le résultat ne soit le même.
48:19 Il y a eu ce changement en post-Séan Dion, forcément pour repositionner le PPACI.
48:24 Mais comment, à votre avis ?
48:26 Je pense qu'on ne change pas les hommes juste parce qu'on a envie de faire partir des gens.
48:31 On remplace les hommes par d'autres hommes parce qu'on pense que ces hommes viennent avec une vision
48:37 à qui on va donner une feuille de route.
48:39 Donc je pense qu'on ne peut pas préjuger que le PPACI va continuer de faire ce qu'il a toujours fait.
48:45 C'est un signal qu'il nous donne.
48:46 J'espère que ça va leur permettre de travailler sur beaucoup de choses
48:50 parce qu'il y a beaucoup de travail à faire.
48:52 Je prends à mon compte tout ce qui a été dit ici.
48:55 Mais ce sont des gens qui sont traumatisés.
48:57 On n'aime pas beaucoup le terme, on trouve que c'est un peu…
49:00 Mais c'est ce qu'on appelle un traumatisme.
49:02 Le traumatisme de la perte du pouvoir,
49:04 le traumatisme de l'emprisonnement de votre leader pendant dix ans loin de vous,
49:08 le traumatisme de son retour qui n'a pas été très bien réussi avec le départ de ses fidèles parmi les fidèles.
49:15 Donc les gens sont désemparés.
49:17 Donc quand le PPACI se retrouve dans cette situation-là, qu'est-ce qu'il y a d'étonnant ?
49:22 Le plus difficile maintenant, au moment où ils sont par terre,
49:25 c'est comment ils s'en relèvent progressivement.
49:29 Et c'est petit à petit, à tâtons, mais en même temps de façon rationnelle,
49:34 qu'ils doivent asseoir le nouveau discours.
49:37 Quel est aujourd'hui l'argument clé de vente du PPACI ?
49:43 Quel est son ACV ?
49:45 Le panafricanisme, ça ne veut rien dire.
49:48 Tous les arguments avancés par les uns et par les autres, est-ce que c'est actuel ?
49:53 Non, il faut redimensionner le discours.
49:56 Il faut montrer un autre horizon aux gens.
50:00 Il faut leur dire ce que vous pouvez apporter.
50:02 Il faut qu'ils rêvent.
50:03 Le nom de Bagbo seul ne suffit plus.
50:07 Surtout qu'une certaine communication, pendant des années, a travaillé à salir ce nom,
50:14 à détruire ce nom.
50:15 C'est normal, on est en politique.
50:17 On détruit le nom avant de détruire la personne.
50:19 Mais comment on reconstitue le PPACI ?
50:22 Autour d'un idéal.
50:23 Bagbo a fait rêver beaucoup d'ivoiriens parce qu'il leur proposait un idéal de société.
50:28 Qu'il ait réussi, qu'il n'ait pas réussi, ce n'est pas le débat.
50:30 Mais à eux, de proposer un idéal aux Ivoiriens.
50:33 Et je termine sur les nouvelles générations.
50:36 Damana Picas est de quelle génération ?
50:40 Ça doit être la génération de Sylvain.
50:42 Quand Laurent Bagbo vous donne le secrétariat général d'un parti,
50:46 alors que vous avez Maurice Gakou Gikawé qui est notre aîné de combien d'années,
50:49 secrétaire exécutif du PDCI,
50:51 alors qu'au RHDP vous avez Big Togo ou bien vous avez Bakongo,
50:55 mais il vous donne de la valeur.
50:57 J'ai applaudi la nomination de Picas, je ne le connais pas.
51:00 Mais je dis voilà un jeune qu'on dépose dans l'arène,
51:03 qui peut aller parler d'égal à égal avec ses aînés,
51:07 parce qu'il est jeune et parce qu'il peut proposer quelque chose.
51:09 Malheureusement, il a changé les invités.
51:11 Sylvain Bagbo le déplace, c'est que Bagbo s'est rendu compte que
51:14 il n'a pas fait ce qu'il attendait vraiment de lui.
51:17 Donc j'en appelle à la responsabilité des jeunes générations.
51:20 Picas, Michel, Stéphane Kipré et autres.
51:23 Mais les plateaux sont là pour qu'ils viennent parler,
51:26 pour qu'ils viennent vendre l'idéal qu'ils proposent à la Côte d'Ivoire.
51:29 - Dr Sylvain, une décision peut-être un peu plus largement,
51:32 c'est une gauche qui se cherche encore ?
51:34 - Oui, mais ils sont un peu pressés.
51:36 Moi, je pense que le PASI doit faire son deuil,
51:39 comprendre que la réponse du pouvoir ne se fera pas maintenant.
51:42 Donc nommer des gens qu'il faut, qui sont prêts à parcourir la Côte d'Ivoire,
51:46 sur 3 ans, 5 ans, voire 8 ans, 10 ans.
51:49 Donc il faut qu'ils se mènent dans cet esprit-là.
51:51 Donc ça demande des jeunes qui n'ont pas forcément de l'expérience,
51:54 mais à qui il faut laisser se frotter au terrain,
51:56 qu'au fur et à mesure ils puissent avoir leur marque,
51:59 retrouver leur marque et puis s'imposer aux nouvelles générations
52:02 comme des leaders nouveaux.
52:04 Donc chercher le pouvoir en 2025, 2030,
52:06 et faire la mutation qui va avec, c'est une paire d'états.
52:09 - Dr Sylvain, peut-être que vous voulez réagir ?
52:11 - Oui, moi, je pense que le PASI peut redevenir un grand parti.
52:17 Parce que moi, je n'arrive pas à dissocier le PASI du FPI.
52:21 Je me dis que c'est une sorte d'écroissance du FPI,
52:27 mais en plus en puissance.
52:29 Et moi, je crois au PASI.
52:31 Je pense que ce parti, je l'ai dit, peut devenir une alternative.
52:34 Parce que c'est un parti de gouvernement, et il l'a déjà démontré.
52:37 C'est un parti de masse, et il l'a déjà démontré.
52:40 Mais le problème, c'est qu'aujourd'hui, le PASI n'arrive pas
52:42 à capter de nouveaux militants, de nouveaux électeurs.
52:45 Le PASI n'arrive pas, puisqu'il est dans l'exclusion permanente.
52:49 Vous voyez, nos enfants qui sont là aujourd'hui,
52:51 la plupart viennent de l'Europe, ils ont l'esprit ouvert.
52:55 Ils ne sont pas dans les idiomes communautaires,
52:57 ils ne sont pas dans les batailles de clochers.
53:01 Non, lui, il cherche des opportunités,
53:03 peu importe d'où ça vient.
53:05 Or, jusqu'à aujourd'hui, ce n'est pas ce discours que le PASI développe.
53:08 Le PASI dit qu'il est le détenteur exclusif,
53:11 et j'exagère un peu, de la Côte d'Ivoire.
53:14 Et que ce n'est que lui.
53:16 Et si vous voyez, tout l'empressement, au lieu d'asseoir,
53:19 de faire l'implantation du parti, en faire une priorité,
53:22 l'empressement de vouloir prendre le pouvoir à tout prix maintenant,
53:25 c'est un désir de vengeance, ça transparaît.
53:28 Ça transparaît. Et donc, moi, je pense que le PASI a une carte à jouer.
53:32 Il faut redistribuer, en tout cas, les rôles, les cartes,
53:35 et voir sur le long terme.
53:37 Parce que le PASI, que ce soit en combinaison avec le PSI-RDA,
53:41 ou lui-même, ils peuvent prendre le pouvoir, un jour.
53:44 Mais ça, ça se prépare, et ça, ça demande un réformatage
53:48 de l'ensemble du discours de l'environnement politique.
53:51 Et je pense que le PASI doit pouvoir nous entendre,
53:54 parce que nous croyons au PASI, et le PASI doit exister,
53:57 pour que la vie politique soit convenablement animée.
54:00 – En 30 secondes, au-delà des discours, Sainte-Lavella, au-delà des discours.
54:03 – Oui, moi, je pense qu'avec les réaménagements qui sont faits,
54:08 les premiers réaménagements, et avec ce qui va arriver,
54:11 les réaménagements en cours, je pense que le PASI peut arriver à quelque chose.
54:19 Et je suis convaincu, pourvu que les uns et les autres se mettent au travail,
54:23 et qu'ils rentrent dans les rangs, et qu'ils laissent la machine aller.
54:29 – D'accord. Merci Sainte-Lavella Lansiné, Bakayoko, Professeur Dion,
54:33 Dr Sylvain Guessant, qui est d'ailleurs auteur d'un ouvrage,
54:36 "La sécurité économique de la Côte d'Ivoire,
54:38 face à la menace terroriste dans l'Afrique du l'Ouest",
54:41 un ouvrage qui vient de paraître. – Très beau livre.
54:44 – Félicitations, merci. – Je l'ai lu déjà.
54:47 – Félicitations. – Et nous le souhaitons un très bon parcours.
54:50 Merci à vous messieurs. Cette émission est réalisée par Alain Poca,
54:54 la chef d'édition Astro Touré d'Añogo, toutes les équipes techniques autour.
54:57 Merci, à tout de suite pour le journal, à dimanche pour un autre numéro du Club de presse.
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