Avec Jean-Victor Clerico (Directeur général du Moulin Rouge à Paris), Mathilde Tutiaux (Danseuse dans le corps de ballet du Moulin
Rouge depuis 10 ans), Joseph Bouglione (Directeur du Cirque d’Hiver à Paris), Walter Butler (Producteur de spectacle et propriétaire du Paradis
Latin) et Delphine Mendes (meneuse de revue au Paradis Latin)
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##LA_FRANCE_A_DECOUVRIR-2023-10-28##
Rouge depuis 10 ans), Joseph Bouglione (Directeur du Cirque d’Hiver à Paris), Walter Butler (Producteur de spectacle et propriétaire du Paradis
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00:00 Sud Radio, le monde à découvrir, Christophe Gickel
00:04 Ah, chers amis de Sud Radio, on n'a jamais autant besoin de s'évader qu'en ce moment.
00:07 Pour ça, la potion magique dans cette émission, vous le savez, c'est celle du voyage et de l'escapade.
00:11 Et bien, il y en a une autre, celle du spectacle et de sa féerie.
00:14 Celle-ci est tonique et énergique.
00:16 Aujourd'hui, c'est bien simple, je vous invite dans trois lieux iconiques du Music Hall, du cabaret et du spectacle vivant parisien.
00:22 Une invitation à découvrir ou redécouvrir, c'est trois lieux, que dis-je,
00:25 ces écrins sublimes, historiques, où tous les soirs, une magie se renouvelle, opère
00:30 et laisse le spectateur rebooster par la joie d'avoir partagé avec une troupe d'artistes exceptionnelles des prestations d'excellence.
00:36 Oui, c'est au Moulin Rouge, au Cirque d'Hiver et au Paradis Latin,
00:39 en ces trois chaudrons à la renommée mondiale, que bouillonne la créativité, le peps,
00:44 l'élégance du spectacle à la française que je vous emmène.
00:47 Oui, car je vous le disais, les artistes, danseurs, magiciens, costumiers, chanteurs, acrobates,
00:51 le gars des lumières, celui du son, l'ouvreuse, le serveur, tous n'ont qu'une idée en tête,
00:56 voir à la fin du spectacle vos yeux briller des étoiles qui n'ont cessé de faire scintiller devant vous sur scène.
01:01 C'est pas compliqué ! Du costume de dingue, des levées de jambes mythiques, de la magie stupéfiante,
01:06 des effets spéciaux, d'étonnants, du cartoon, des tableaux féeriques, de l'humour, de la danse et surtout du rythme.
01:11 Voilà ce que vous allez vivre en écoutant cette émission, avec, c'est mon pari,
01:14 l'envie irrépressible d'aller sur place les découvrir sur scène.
01:18 Sud Radio, la France à découvrir, Christophe Gickel.
01:21 Et pour cette émission, on vous a réuni autour de cette table, la fine fleur du spectacle,
01:25 le parisien Jean-Victor Clerico, directeur général du Moulin Rouge à Paris, dans le 18ème, pour le spectacle Ferry.
01:30 Bonjour Jean-Victor. Bonjour.
01:32 Il est accompagné de Mathilde Tutio, il ne se déplace jamais sans Mathilde Tutio. Je confirme.
01:36 Danseuse dans le corps du ballet du Moulin Rouge. Bonsoir, bonjour Mathilde. Bonjour.
01:40 A vos côtés, Joseph Bouglione, directeur artistique du Cirque d'Hiver à Paris, pour le spectacle Délire.
01:46 Rapprochez-vous Joseph. Oui. On ne vous entend pas sinon. Je suis là.
01:50 Joseph est là. Walter Butler, producteur de spectacle et propriétaire du Paradis Latin pour le spectacle L'Oiseau du Paradis.
01:57 Et pas seulement, un nouveau spectacle pour enfants. Oui, mon premier cabaret.
02:02 Mon premier cabaret. Et vous êtes accompagné aussi, vous, de Delphine Mendes, qui est la meneuse de la toute nouvelle revue.
02:07 Bonjour Delphine. Bonjour.
02:09 On va commencer avec le Paradis Latin, c'est le doyen originaire en 1802.
02:13 Cirque d'Hiver, lui, date de 1852 et le Moulin Rouge, dans le quartier de Montmartre, le cabaret iconique, 1889.
02:19 On commence avec le plus ancien, le Paradis Latin. Walter Butler, producteur de spectacle, propriétaire du Paradis Latin.
02:26 C'est 600 places, dîner avec Guy Savoie. Oui. Patisserie de Pierre Hermé. Oui.
02:32 C'est le doyen des cabarets. Il a été lancé par Napoléon Bonaparte, c'est bien ça. Oui.
02:37 32 personnes, 22 danseurs, 16 tableaux différents et ça enchaîne. Racontez-nous déjà, vous avez un point commun en tous les cas, pour Troyes, c'est le lieu.
02:47 À chaque fois qu'on rentre, ou au Cirque d'Hiver, ou au Moulin Rouge, ou au Paradis Latin, l'effet "Wahou" du lieu.
02:53 Est-ce qu'il est quand même important pour la réussite du spectacle ?
02:56 Oui, il est très important. C'est un lieu, comme vous l'avez dit, historique, très ancien, créé par Napoléon.
03:02 Il s'appelait le Théâtre Latin et il est très discret, il a une entrée très discrète et effectivement, elle est assez petite sur la rue.
03:09 Quand on débauche. Et on voit cette salle très importante, très belle, faite par Napoléon et ensuite reconstruite par Gustave Eiffel.
03:17 Et avec cette magnifique coupole, il y a cet effet "Wahou", comme vous dites.
03:22 Absolument. Cirque d'Hiver 1852, José Bouglion, pareil pour vous. Est-ce que le lieu, cet écran, est important pour le spectacle ?
03:30 Absolument. C'est le premier effet.
03:33 Oui, c'est le premier effet. C'était construit par Napoléon III en 1852 et mon grand-père l'a acheté en 1934.
03:39 Mais c'est vrai que le lieu est très important.
03:41 Donc il est chez les Boulguins depuis plus de 75 ans maintenant ?
03:44 Voilà, depuis 1934.
03:46 Et quand on rentre, combien de places ?
03:47 1600.
03:48 Au Paradis Latin ?
03:49 600.
03:50 Et au Moulin Rouge, pareil, il y a un effet "Wahou" quand on rentre, parce que c'est une salle mythique, le Moulin Rouge, pour plein de raisons.
03:57 Il y a effectivement un effet "Wahou". La salle est primordiale, en tout cas dans la soirée que passent nos spectateurs, ça les met dans l'ambiance.
04:06 Nous, notre salle, elle date des années 60. Mon arrière-grand-père a racheté le Moulin Rouge en 55 et on a refait la salle à cette époque-là par un architecte de renom de l'époque qui s'appelait Henri Maé,
04:16 qui avait refait déjà pas mal de cabarets à l'époque. Et donc c'est une salle belle époque. Donc on met le spectateur dans un cocon, une parenthèse du quotidien vraiment, et on le met en condition pour la suite.
04:29 Aujourd'hui, on parle de spectacle immersif, mais en fait on avait déjà ce type de phénomène à l'époque où on mettait les gens en condition.
04:38 En plus, la scène a été faite au Moulin Rouge pour que tout le monde puisse voir tout le temps sur la scène. Il n'y a pas d'angle mort ?
04:43 Il n'y a pas d'angle mort. Après, je pense que c'est caractéristique à beaucoup de salles aujourd'hui, mais à l'époque, c'était novateur.
04:50 Mathilde Tutuho, vous êtes danseuse dans le corps de ballet du Moulin Rouge. Au départ, vous vous destinez à une carrière plutôt de cadre sup, peut-être dans une grande boîte comme France Télécom ou je ne sais pas où.
05:01 Et tout d'un coup, paf, casting au Moulin Rouge. C'était votre master, vous avez un master en école de commerce.
05:06 Oui, c'est ça.
05:07 Quelle est votre première impression de jeune fille ou d'enfant quand vous êtes rentrée au Moulin Rouge ?
05:11 Ce n'est pas arrivé tout d'un coup. Mon professeur de danse était passionné de cabaret. Et du coup, très jeune, durant mon adolescence, j'ai fait beaucoup de spectacles avec lui.
05:20 Et je me rappelle de la fois où je suis venue voir le spectacle du Moulin Rouge et j'ai été complètement émerveillée.
05:26 Déjà, vous sortez de la bouche de métro, vous voyez ce monument avec ses ailes qui tournent. Et dès la rue, on est déjà imprégné par le Moulin Rouge.
05:35 Et la revue féérie que j'ai vue, j'en ai eu plein les yeux. Je voyais les décors, la musique qui vous reste dans la tête pendant plusieurs jours et toutes ces danseuses sublimes.
05:46 Mais je ne pensais pas avoir les compétences nécessaires pour pouvoir intégrer cette compagnie.
05:50 Et finalement ?
05:51 Et finalement, je me suis décidée, je me suis lancée, j'ai passé l'audition lors de ma dernière année de master.
05:56 Et on m'a rappelé juste après l'obtention de mon diplôme. Et ça fait plus de dix ans.
06:00 Et est-ce que vous voyez les yeux des spectateurs scintiller à la fin du spectacle ? Est-ce que c'est ça la plus belle récompense pour un artiste ?
06:06 Moi, c'est ce qui me nourrit et c'est ce qui fait que je suis toujours là depuis plus de dix ans. C'est les applaudissements et le regard des spectateurs.
06:12 Moi, j'ai déjà vu des gens pleurer en regardant le spectacle.
06:15 Delphine Mendes, vous êtes d'accord, meneuse de la toute nouvelle revue Oiseaux Paradis.
06:19 Rappelons qu'elle a quatre ans, cette revue créée par Kamel Wali. Et que vous, vous êtes la nouvelle meneuse.
06:26 Exactement.
06:27 Donc on change régulièrement de meneuse ?
06:29 Pour le spectacle ?
06:30 Oui, mais là, on est toujours avec Jacques Chantel, qui est là depuis l'année dernière.
06:35 Et du coup, on est toutes les deux sur le rôle. On alterne.
06:38 Et vous êtes d'accord pour dire avec Delphine que ce qui vous nourrit, c'est le public et son plaisir de vous voir quand il y a une standing ovation, quand ça vous plaît ?
06:46 Oui, c'est indescriptible comme sentiment.
06:49 Alors Oiseaux Paradis, rappelons-le, c'est Kamel Wali qui a écrit les tableaux. Ça parle de quoi ?
06:54 Je ne sais pas si... En fait, il y a une histoire derrière les trois rôles principaux.
06:59 C'est un gros succès.
07:00 La directrice, Marcel et la meneuse. C'est surtout l'histoire de Marcel qui est un serveur en fait et qui va tenter sa chance dans le spectacle et qui va réaliser son rêve de chanter sur scène.
07:13 Et donc il y a cette histoire qui est très touchante, mais je crois que c'est une vraie histoire, non ?
07:18 Oui, Walter Butler.
07:20 Oui, c'est une véritable histoire. C'est une revue très poétique.
07:24 Poétique ?
07:25 Le brief, comme on dit, que j'avais donné à Kamel Wali, ça a été que ce soit joyeux, spectaculaire, romantique et poétique.
07:33 Vous l'avez dit Kamel, je veux du joyeux, du spectaculaire et du romantique, dérouille-toi.
07:36 Exactement, c'est exactement ça. Et on a pu construire avec un très gros investissement, mais cet endroit le mérite, faire cette revue qui en fait a pas 4 ans, mais plutôt 2 ans et demi compte tenu du Covid.
07:52 Dans lequel on renouvelle, comme les autres, la troupe à peu près une fois par an.
07:56 Et on a un ensemble, je dirais, qui est très cohérent. Pour moi le terme c'est une boule d'énergie avec beaucoup de poésie.
08:07 D'accord. José Bouglione, directeur artistique du Cirque d'Hiver à Paris pour le spectacle "Le Délire".
08:11 Qu'est-ce qui a motivé votre écriture de ce spectacle ? Parce que vous, c'est tous les ans que vous avez un nouveau spectacle.
08:16 Oui, c'est un spectacle qui est créé tous les ans, en costume, musique.
08:21 Donc votre boulot c'est d'aller chercher des artistes dans le monde ?
08:23 Exactement. Alors je vois un peu moins maintenant, parce qu'il y a beaucoup de festivals qui sont en Europe, qui sont très prêts, qui sont très rapides.
08:30 Et puis il y a les liens visuels.
08:31 Et les liens, on peut voir. Mais lorsque j'ai un doute quand même, je me déplace, parce que souvent il ne faut pas engager un numéro sur un coup de coeur.
08:38 Il faut vraiment le voir et surtout voir la réaction du public. C'est ça qui est important. On suit le public, je suis le public et j'essaye d'aller dans le sens du public, voir ce qui plaît aux enfants et aux grands.
08:47 C'est trois offres différentes autour de cette table. Le cirque d'hiver, on est sur des musiciens live musical, avec des chanteurs. Il y a des ballets aussi également.
08:56 Il y a de tout.
08:57 Il y a beaucoup de numéros de cirque et il y a un clown.
08:59 Il y en a plusieurs. Il y a des magiciens qui font du burlesque, qui sont comiques. Il y a un clown chilien. On n'appelle pas trop ça clown.
09:10 Comme on dit maintenant.
09:12 Burlex, ou un comédien, ou je ne sais pas trop, mais clown, c'est pas clown. Le clown, les gros chaussures et le nez rouge, ça n'existe plus.
09:19 Oui, c'est vrai. Je me suis fait reprendre hier au téléphone. On ne dit plus M. Loyal, on dit Rigmaster.
09:24 Non, non, on dit Rigmaster aux Etats-Unis.
09:26 Mais en France, on dit M. Loyal. C'était le nom d'ailleurs de ce monsieur qui s'appelait Loyal et ensuite ça a été repris. Tout le monde appelle Loyal.
09:33 Et vous, votre challenge, c'est de mi-octobre à mars, vous avez 100 jours.
09:38 A peu près, oui. 100 jours, ça dépend.
09:40 C'est dur le public.
09:41 Exactement. On commence octobre, on a commencé depuis le 13 octobre et on va jusqu'au 6 mars.
09:46 Parfait. On va faire une pause mes amis. Juste après, on va écouter un peu les musiques de tous ces spectacles merveilleux.
09:50 Et on revient dans un instant dans la France à découvrir. À tout de suite.
09:57 Et autour de cette table, nous vous invitons à rêver, à participer et à aller voir des spectacles. Ils sont absolument féeriques, magiques.
10:03 On en a sélectionné trois. Ce sont ceux du Moulin Rouge, ceux du Cirque d'hiver à Paris et ceux du Paradis latin.
10:09 Et pour en parler, nous avons Jean-Victor Clericot, directeur général du Moulin Rouge avec nous.
10:13 Mathilde Tutiot, danseuse dans le corps de ballet du Moulin Rouge.
10:16 Joseph Bouglione, directeur artistique du Cirque d'hiver à Paris pour le spectacle Délire.
10:20 Le Moulin Rouge, c'est le spectacle féerique qui existe depuis 23 ans. Et Walter Butler, autour de cette table, producteur de spectacles et propriétaire du Paradis latin pour le spectacle Oiseaux de paradis.
10:30 Jean-Victor Clericot, le Moulin Rouge. On parlait tout à l'heure des spectacles qui doivent se renouveler.
10:35 Et on disait que Joseph Bouglione, lui, tous les ans, il faut qu'il remette sur l'ouvrage.
10:39 Et puis pareil pour le Paradis latin. On change les revues. On est créatif.
10:43 Au Moulin Rouge, on est sur le même spectacle depuis 23 ans. Comment on se renouvelle ?
10:46 Qu'est-ce qu'on va apporter de plus ? Ou est-ce que c'est la même chose qu'on voit tout le temps ?
10:50 Alors le spectacle a 23 ans, mais évidemment, entre le spectacle qui a démarré en 2000 et celui qu'on voit aujourd'hui, il s'est passé beaucoup de choses.
10:57 Chaque année, on refait, on réinvestit dans le spectacle, dans la production elle-même.
11:02 Donc les choses ont évolué vraiment. Et puis ensuite, évidemment, on va nous en tout cas chercher à tout le temps être au standard de ce que nos spectateurs peuvent voir ailleurs.
11:11 Donc on va tout le temps être vigilant en tout cas sur la partie artistique, scénique, pour que ça soit au meilleur de ce qu'on peut voir ailleurs, pour ne pas être en défaut par rapport à tout ça.
11:21 Ensuite, sur la partie vraiment artistique en elle-même, on retouche quelques éléments assez périodiquement pour ajuster une chorégraphie, un décor, un tableau.
11:32 On a aussi des attractions de variété qui s'intercalent dans nos tableaux principaux.
11:38 - Qu'on pourrait voir au Cirque d'hiver, par exemple. Ce sont des acrobats, des numéros de force.
11:43 - Et c'est là la force du cabaret, c'est qu'on a une telle diversité, une richesse des disciplines artistiques qu'on a la capacité de jouer avec tout.
11:49 On parlait du cirque tout à l'heure, nous, en ce moment, on a travaillé avec une attraction qui fait du lancé de couteau, par exemple.
11:54 C'est typiquement ce qu'on pouvait voir dans les cirques traditionnels à une certaine époque.
11:57 - Mais avec des vrais couteaux ?
11:58 - Des vrais couteaux, voire même des haches.
11:59 - Oh la vache !
12:00 - Donc voilà, on a cette richesse dans nos métiers de pouvoir, à tiroir, actionner tel ou tel levier en fonction de ce qu'on veut faire dans nos spectacles.
12:09 Donc les renouvellements, il est permanent. En tout cas pour le Moulin Rouge, on a une revue qui a été bâtie il y a 20 ans,
12:15 mais évidemment, elle a grandi, évolué avec son temps et est retouchée régulièrement.
12:19 - Le spectacle, vous êtes tous d'accord autour de cette table pour dire qu'il doit être rapide, dynamique, tonique, énergique, féérique, que des trucs en ic ?
12:27 - Absolument !
12:29 Il faut !
12:31 Il faut parce qu'il y a des enfants qui viennent voir le spectacle et il faut les tenir pendant deux heures.
12:35 On fait 50 minutes la première partie, 20 minutes d'entraque et 50 minutes.
12:39 Et partout je peux réduire, même deux secondes là, je le fais pour que ça s'enchaîne et qu'il y ait plus de rythme.
12:44 - Alors petite mention particulière, je suis allé voir votre spectacle, au Cirque d'hiver, il y a des lumières incroyables.
12:49 Ça, il y a un plan lumière qui est formidable. Ça, ça fait partie aussi de vos exigences ?
12:53 - Absolument ! Le son, l'orchestre, je suis musicien moi-même, je connais le langage des musiciens et la lumière qui est très importante.
13:03 En plus on a un lieu où on peut accrocher un peu, pas ce qu'on veut, mais où on a pas mal d'endroits où on peut mettre beaucoup de lumière.
13:10 Comme c'est en rond le cirque, on peut bien...
13:13 - Nous avons deux danseuses autour de cette table. Est-ce que pour vous, vos difficultés, c'est le costume qui est très lourd et toujours garder le sourire ?
13:20 Vous, je sais que votre difficulté c'est de ne pas regarder où vous mettez les pieds, donc toujours droit devant, sourire, impeccable.
13:26 - Effectivement, quand on arrive au Moulin Rouge, on a cinq semaines de répétition, six jours sur sept.
13:32 Et oui, un des challenges par exemple, c'est de pouvoir descendre ce grand escalier avec un grand col de plumes sans regarder par terre.
13:39 - C'est un peu la même chose pour vous ?
13:42 - Oui, c'est vrai, on a la grande Gabrielle.
13:45 - C'est quoi une Gabrielle ?
13:46 - C'est cette grande couronne de plumes, en fait.
13:49 - D'accord.
13:50 - Très cabaret, qu'en tout cas les meneuses, nous, on a. Je pense que vous avez sûrement pareil, non ?
13:55 - Oui, on a des costumes très volumineux et on a aussi le French Cancan qui nous prend énormément de temps et d'apprentissage.
14:03 C'est une grande partie du temps qui est passé pendant les répétitions.
14:06 - D'accord. Est-ce qu'on peut dire Delphine, que votre spectacle, les toniques et les danses qui ont été signées par Kamel Wali,
14:12 c'est vraiment une explosion de scènes de partout, de danseurs dans tous les sens ? C'est presque des acrobates.
14:17 - Ah oui, oui, oui, clairement. Il y a des choses, moi-même quand j'ai vu le spectacle, même les répétitions, je me disais mais...
14:26 Ces idées sont folles, d'où est-ce que ça sort ?
14:29 - De la tête de Kamel Wali.
14:30 - Ouais, je trouve ça fou.
14:31 - Il faut que ce soit dynamique, est-ce qu'on peut dire qu'il faut en mettre plein les yeux ?
14:35 C'est ça quand on va voir un spectacle, on doit avoir du costume, du son, de la lumière, de la musique, des danseurs, des performances.
14:41 Ça doit jamais s'arrêter, on doit être pris dans un tourbillon.
14:44 Walter, c'est la définition même du cabaret, du musical chez vous ?
14:49 - Oui, le cabaret inclut un French cancan, il y a celui du Moulin Rouge, Kamel en a fait un autre qui est subdivisé en trois French cancans,
14:59 un moderne, un traditionnel et surtout je pense que les cabarets ont su innover parce que la clé c'est de ne plus être le spectacle d'antan,
15:10 c'est vrai qu'on voit le Moulin Rouge ça date d'il y a 23 ans mais il change tous les ans,
15:14 nous c'est un peu plus récent mais aussi on change tous les ans et c'est une expérience globale en fait.
15:20 Moi ce que j'ai beaucoup cherché à faire, on a une clientèle très française, assez parisienne, c'est de faire revenir les gens
15:27 et ça c'est un tout dans lequel il y a la partie artistique et la partie culinaire, d'où le fait d'avoir fait ce partenariat avec Guy Savoie,
15:35 d'avoir fait des desserts qui sont faits par Pierre Hermé, meilleur pâtissier au monde.
15:39 - Combien de bouteilles de champagne vous passez vous ?
15:41 - Par an ?
15:43 - Col je dirais à peu près 15 000.
15:46 - Faites nous rigoler Moulin Rouge, 400 000 non ?
15:51 - Non quand même pas.
15:52 - 350 ?
15:53 - On est entre 100 et 140 000 bouteilles par an.
15:55 - Ah pas plus, je pensais que c'était plus.
15:57 - C'est déjà pas mal.
15:58 - Ah c'est énorme déjà.
15:59 - Ça doit être un des plus gros clients des maisons de champagne.
16:02 - Je pense oui.
16:03 - On est un des plus gros consommateurs de champagne hors grande distribution.
16:06 - Et dans vos établissements on dîne, on mange et on consomme. On est là pour ça ?
16:10 - On est là pour ça, on est là surtout pour passer un bon moment et on parlait tout à l'heure un petit peu de notre mission.
16:15 Si il faut le dire comme ça, notre rôle à nous c'est quand même de divertir à la base.
16:18 Donc les gens qui viennent chez nous, effectivement Mathilde en parlait tout à l'heure,
16:22 notre plus grand succès c'est d'aller les voir après le spectacle et de les voir sortir en jouets, chantonnant les musiques qu'ils ont vues.
16:30 Et ça c'est, quand on voit ça, ça motive.
16:34 - Le bon test pour vous c'est vos familles. Est-ce que Delphine et vos enfants, vos parents, vos amis viennent, vos cousins, qu'est-ce qu'ils vous disent ?
16:43 - Alors moi tout le monde est déjà venu plus d'une fois.
16:45 - Toute la famille, plusieurs fois.
16:46 - Mais oui ça passe de mes grands-parents à mon neveu qui est venu à l'âge de 5 ans.
16:50 Ils sont très fiers parce qu'ils savent que c'est une maison très emblématique et que c'est très difficile de pouvoir rien entrer.
16:55 - Ils vous posent des questions un peu bizarres ? Ils vous disent "ah combien de fois, pourquoi tu changes de costume comme ça autant ?"
17:00 - Non, ils ont souvent du mal avec le rythme.
17:03 Aller travailler à 19h30, se coucher à 3h du matin, se lever à midi.
17:08 - Depuis 10 ans ?
17:09 - Depuis 10 ans mais non, ils sont très heureux, ils essayent de venir un maximum.
17:14 Et c'est un spectacle assez familial, ce n'est pas réservé qu'aux adultes.
17:18 - Delphine, vous êtes d'accord ? Vos amis, votre entourage ?
17:21 - Moi ça fait même pas une semaine que j'ai commencé.
17:23 - Ah oui d'accord. Vous pourrez nous dire bientôt.
17:26 - J'ai eu des amis qui sont venus me voir le premier soir et ils étaient émerveillés.
17:32 Ils connaissaient, c'était déjà un chanteur qui avait déjà travaillé au Paradis Latin mais le spectacle est toujours aussi éblouissant.
17:40 - Et ce qui fait partie aussi du spectacle c'est la musique. On va écouter le début du Cirque d'Hiver.
17:46 La musique du Cirque d'Hiver qui est mythique parce que le lieu a servi pour un film, Trapez en 1956.
17:52 - Et donc c'est l'intro du spectacle. Après c'est la seule musique de cirque qui est jouée dans le spectacle.
17:57 - On l'adore. - C'est la Piste aux étoiles.
17:59 - Ah mais elle est mythique. Est-ce qu'on peut l'écouter ?
18:01 - On fait 30 secondes uniquement et après on passe à autre chose. D'autres musiques changent.
18:05 - Ah mais c'est génial. On adore. Quand j'en parle à des gens qui ont 20 ans autour de moi, ils adorent.
18:12 - Ah la Piste aux étoiles, oui. Et j'ai voulu la supprimer. Je me suis fait sauter dessus.
18:16 - Non, non, là... C'est vrai, j'ai remis cette Piste aux étoiles et je l'ai juste supprimée pour la répétition générale.
18:23 - Ils m'ont dit "mais pourquoi il n'y a pas la Piste aux étoiles ?" - Oui, c'est vrai.
18:26 - C'est vraiment la musique emblématique du Cirque, mais du Cirque d'Hiver car les émissions de la Piste aux étoiles
18:31 ont été faites au Cirque d'Hiver pendant des années et c'est cette musique.
18:34 - Autre musique aussi qui est le marqueur du Moulin Rouge, c'est le French Cancan.
18:37 - On a la musique du French Cancan. Non, on a l'intro du spectacle de Ferry.
18:42 On a une musique de Ferry qu'on va écouter tout à l'heure. Mais ça, le French Cancan, c'est quelque chose aussi...
18:46 C'est un incontournable. Je crois que Mathilde a le record de levée de jambe du monde.
18:51 - Mathilde toute seule, non. Mais la Troupe du Moulin Rouge, oui.
18:55 - La Troupe du Moulin Rouge a le record du monde de levée de jambe.
18:57 - Oui, alors je ne sais plus en quelle année, je crois que c'est en 2007 ou peut-être plus tard que ça.
19:01 - C'est une minute, pendant une minute, il faut lever la jambe.
19:03 - Oui, il y a un nombre de kicks, donc le levée de jambe qui avait été calculé et on avait obtenu le record du monde.
19:09 - Et le Cancan, c'est ce que tout le monde attend ?
19:12 - C'est ce que tout le monde attend parce que c'est très parisien.
19:15 Pour nous, au Moulin, c'est là que le French Cancan a pris son essor.
19:18 C'était quelque chose qui existait déjà avant. C'est une danse décodifiée pour l'époque.
19:22 Une société qui était très codifiée, donc c'est quelque chose qui venait un petit peu chahuter les mœurs à l'époque.
19:27 Mais c'est sur la scène du Moulin qu'elle s'est professionnalisée et qu'elle a été vraiment officialisée comme une vraie discipline artistique.
19:33 Donc nous, le French Cancan, il fait 7 minutes aujourd'hui au Moulin Rouge.
19:36 C'est un des plus longs qu'on peut voir sur scène.
19:38 - Épuisant !
19:39 - C'est Mathilde qui est d'ici à ça, mais effectivement, c'est très fatigant.
19:42 C'est une vraie performance et c'est là qu'on voit vraiment le professionnalisme de nos artistes qui sont aujourd'hui pas que des danseurs,
19:50 c'est vraiment des vrais performeurs.
19:52 - Joseph Bouglione, quels sont les vrais performeurs de féerie cette année ?
19:56 Qui est-ce qu'on voit et avec lequel on a vraiment un truc ?
19:59 Ils sont tous très très bien, mais vraiment, il y a des choses assez étonnantes.
20:02 - Oui, il y a plein de choses. Il y a un numéro, c'est des artistes cubains.
20:05 Ils font un numéro de bar, ce qu'on appelle de bar russe.
20:08 Et il y a un numéro de bascule aussi.
20:10 Il y a une fille qui fait, une jeune cubaine qui fait un triple supérieur.
20:13 - Et qui se réceptionne dans un fauteuil.
20:15 - Dans un fauteuil, mais elle est très haut, elle est au moins 6-7 mètres.
20:17 Je ne sais pas comment elle fait.
20:18 - Je l'ai mis sur mon Insta et j'ai eu un succès de voir.
20:20 - Et il y a plein d'autres numéros.
20:21 Il y a ces magiciens comiques qui sont très très bien.
20:24 Qu'est-ce qu'il y a d'autre ?
20:26 Il y a un numéro de roue allemande.
20:27 - Oui, non, c'est bien.
20:28 - Et puis il y a deux ukrainiens qui font un numéro de sangle.
20:30 Un duo qui est aussi très dynamique.
20:32 Et puis il y a plein de choses encore à découvrir.
20:34 - Walter Butler, la marque de fabrique, l'ADN, le cœur même du spectacle, Oiseau Paradis, c'est quoi ?
20:40 - C'est la gaieté, c'est la poésie, c'est l'énergie.
20:44 - Et la musique. On entend un petit peu de musique Oiseau Paradis ?
20:47 - Et la musique qui est très belle, faite par Céline Moulubi.
20:51 Et c'est une très belle musique.
20:53 Moi je dis, c'est une boule d'énergie.
20:56 Alors on a un cancan, parce que pour moi c'est le marqueur du cabaret.
21:00 - Vous avez demandé l'autorisation au Moulin Rouge ou pas ?
21:03 - On n'a pas besoin d'autorisation au Moulin Rouge pour le cancan.
21:06 Vous l'avez dit, on est le plus ancien.
21:08 Et donc Camel a fait trois cancans, qui je pense durent 7-8 minutes,
21:15 qui sont très longs, qui sont de loin la partie la plus difficile pour les artistes,
21:19 parce qu'ils ont trois cancans très différents.
21:22 Et dans le nouveau spectacle, on a pour la première fois au monde un cancan lumineux,
21:27 qui existe, qui a été très compliqué à monter, mais que maintenant on a monté.
21:31 - C'est formidable. On va continuer à parler de ces spectacles avec vous tous,
21:35 du paradis latin, du cirque d'hiver, et le troisième c'est le Moulin Rouge.
21:42 A tout de suite dans un instant sur Sud Radio.
21:44 - Sud Radio, le monde à découvrir, Christophe Gickel.
21:48 - Et nous parlons ce soir de trois adresses du musical et des grandes salles de spectacle parisiennes,
21:54 que sont le Moulin Rouge, le paradis latin et le troisième,
21:58 j'y arrive pas, j'ai du mal, Moulin Rouge, paradis latin et le cirque d'hiver.
22:02 Tout le monde suit ou pas ? Oui ? Tout le monde est là.
22:04 Tout le monde est là avec Jean-Victor Clerico, directeur général du Moulin Rouge,
22:07 accompagné de Mathilde Tutio, danseuse dans le corps du ballet du Moulin Rouge,
22:10 Joseph Bouglione, directeur artistique du cirque d'hiver à Paris, pour le spectacle au délire,
22:14 et Walter Butler, producteur de spectacle et propriétaire du paradis latin pour le spectacle Oiseaux de Paradis,
22:20 et le premier cabaret pour enfants.
22:22 Comment est née cette idée de cabaret pour enfants, et est-ce que les codes sont les mêmes que pour les adultes ?
22:26 On peut venir à partir de deux ans, qu'est-ce qu'un enfant de deux ans va comprendre ?
22:29 - Il va adorer d'abord, puisqu'on a démarré, c'est une idée de Kamel Wally,
22:34 qui a eu des enfants, qui se dit "Où est-ce que je peux les amener ?"
22:37 Tous les parents cherchent "Où est-ce qu'on va emmener nos enfants, nos petits-enfants le week-end ?"
22:40 Et on s'est dit "Pourquoi pas faire mon premier spectacle, qui serait mon premier cabaret ?"
22:45 Donc il y a à la fois les codes du cabaret, il y a un cancan, parce que pour moi...
22:49 - Ah il y a encore un cancan ! - Il y a un cancan, mais c'est un cancan très différent.
22:52 - Vous avez demandé au Moulin Rouge ? Toujours pas !
22:54 - Et j'espère qu'on ne sera pas imité, parce que c'est le premier cancan lumineux qui existe.
22:59 - Et ça il faut s'attendre à être copié, Walter ! Les bonnes idées sont toujours copiées.
23:03 - Oui, c'est la vie, c'est comme ça, mais on assume.
23:05 Et on le traite... C'était en fait une innovation l'idée de dire, je crois que c'est la première fois au monde,
23:10 qu'on fait un cabaret pour les enfants.
23:12 - C'est vrai. - Ça a été un énorme travail de conception,
23:16 pour garder les codes du cabaret, mais en les appliquant à une population qui démarre,
23:21 comme vous le dites, à partir de deux ans.
23:23 C'est l'histoire d'une fée et d'une sorcière, et on découvre que la sorcière n'est pas si méchante que ça.
23:30 Et tout ça dans un environnement qui est féerique, qui est enfantin, mais pas que.
23:37 Et donc ils en viennent à tous âges, c'est de 2 à 102 ans, parce qu'on reste tous des enfants.
23:46 - Et on va entendre un petit bout de la musique, là ?
23:50 - Mon premier cabaret. - Non, cabaret, c'est ça, mon premier cabaret.
23:53 On l'a ou non ? On l'aura tout à l'heure, bon, elle va revenir.
23:55 Et dans mon premier cabaret, j'écoutais les paroles, c'était "On vous emmènera plus haut que Thomas Pesquet".
24:00 - Oui. - C'est mignon. - Oui.
24:02 - Ça me montre trop déjà Thomas Pesquet. - Pourquoi pas ?
24:05 - C'est très ambitieux, vous avez raison. - C'est ambitieux, on a eu un très bon retour.
24:09 - Ça ouvre, ça commence quand ? - Ça recommence ce week-end,
24:13 donc tous les samedis et dimanches à 14h. Le spectacle dure une heure et quart.
24:18 - Alors tous les trois autour de cette scène, vous avez comme mission,
24:22 enfin comme challenge aussi, de vous réinventer et de proposer des choses nouvelles.
24:25 Qu'est-ce que c'est que le pré-show au Paradis Latin ?
24:29 - Le pré-show, c'est une idée à nouveau de Kamel Wali. - Qui en a beaucoup.
24:33 - Oui, qui en a beaucoup et je l'incite à en avoir de plus en plus.
24:36 Et quand j'ai repris le Paradis Latin, qui était un peu, je dirais, pas forcément en très bon état,
24:42 on a voulu recréer tout. Et l'expérience doit démarrer... - Dès le départ.
24:49 - Même avant le départ, elle démarre même dans la rue.
24:53 Et il y a un accueil par les artistes. - Donc les artistes sont déjà en costume,
24:57 qu'on verra sur scène, et ils accueillent les spectateurs.
25:00 - Voilà, dans les deux, dans Montpré et Cabaret Comme dans le Paradis,
25:04 il y a cette expérience immersive. Et ce pré-show, c'est un dîner qui démarre à 8h
25:10 et qui dure jusqu'à 9h30. Et à cette heure-là, il y a le show qui commence.
25:16 Le pré-show, c'est très immersif. Et on peut dire qu'il n'y a pas une personne
25:20 qui va au Paradis Latin qui n'aura pas 5 ou 10 artistes à moins de 2 mètres de lui.
25:26 - Et ils peuvent échanger ou pas ? - Ils peuvent échanger des regards,
25:30 des sourires, des applaudissements. - D'accord, très bien. Bonne idée,
25:35 Jean-Victor Tlaïko, cette histoire de pré-show, d'immersion.
25:38 Ce ne sera pas votre truc au Moulin Rouge, vous ?
25:40 - Alors ça l'est, mais d'une autre manière. Cette idée de conditionner le spectateur
25:45 avant le spectacle, il existe chez nous par l'aspect d'une soirée dansante.
25:50 C'est-à-dire que les gens vont venir dîner à 19h et puis au cours du dîner,
25:54 un orchestre live va se produire sur scène et on a une piste de danse
25:58 où les gens vont pouvoir redanser sur un catalogue de musiques jouées live assez variées.
26:04 Donc nous, le pré-show, il n'est pas de cette même manière-là,
26:08 mais il est dans le même esprit. C'est-à-dire que le spectateur est assis dans une salle,
26:12 le spectacle n'a pas commencé et du coup on leur apporte quelque chose à grignoter
26:17 avant le clou du spectacle qui va être la revue féerie.
26:20 - Joseph Bouglione, qu'est-ce qui reste encore du non-Bouglione
26:23 dans le spectacle qu'on voit aujourd'hui, Délire ? Parce qu'il faut que la relève soit là quand même.
26:28 - Alors j'ai ma soeur qui fait un numéro de haute école, à cheval.
26:31 - Très bien, le prénom de votre soeur ? - Régina.
26:33 - Régina Bouglione. - Oui, c'est elle qui présente...
26:36 - Sur son beau lit, c'est un portugais le cheval. - Exactement, oui.
26:39 - Très beau. - Ou c'est elle ou c'est moi, ça dépend,
26:42 mais comme je suis assez occupée, j'ai pas trop le temps de montage, de cheval.
26:44 - On aime bien quand c'est elle plutôt. - C'est mieux elle, c'est mieux elle.
26:49 Et il y a mon fils qui fait de la batterie. - Oui, quel âge ?
26:53 - Il a 12 ans et lorsqu'on présente l'orchestre et le ballet,
26:57 il arrive à rentrer sous la piste, sur la plateforme, et il fait son solo de batterie avec l'orchestre
27:02 et le ballet qui danse, on fait présentation, orchestre, ballet et lui.
27:06 Il était déjà dans le spectacle l'année passée, il avait participé avec les 3 comiques,
27:12 il avait fait une petite reprise avec eux, il y avait un jongleur et lui, il l'accompagnait à la batterie.
27:17 Et là maintenant, il fait cette... C'est très court, ça dure 2 minutes.
27:21 - Oui, mais c'est bien, on voit que déjà... - Et les enfants demandent après lui,
27:24 on peut faire une photo avec lui, tout ça dans les trésors.
27:26 Quand il invite ses copains de l'école voir le spectacle, il en rajoute des tonnes.
27:30 - Et la famille Bouglione n'a pas envie de continuer à prendre plus de numéros,
27:34 on laisse ça aux artistes internationaux ?
27:36 - On vient voir un spectacle de cirque, on va pas mettre...
27:38 - C'est ça le challenge chez vous. - Si on veut, on peut faire le spectacle nous-mêmes.
27:41 - Oui, bien sûr. - Il ne faut pas non plus en mettre un numéro,
27:45 deux numéros maximum, trois rarement.
27:47 - Est-ce que cette page du cirque traditionnel est un peu tournée ?
27:50 - Je ne sais pas, je n'ai pas trop de réponse, mais je pense que le cirque, le public,
27:58 il ne faut pas faire le spectacle pour soi, il faut le faire pour le public,
28:01 donc il faut que ça soit varié, le public veut voir plein de choses,
28:04 il faut que ça soit actuel, il faut que ça soit moderne, il ne faut pas que ça soit trop démodé.
28:07 Même des numéros démodés, si on les arrange avec la musique, avec le costume,
28:11 avec le chorégraphe qui arrange la manière de marcher, de se présenter,
28:14 on arrive, alors c'est beaucoup de travail, parce que des fois,
28:17 ce n'est pas évident de changer quelqu'un, mais j'arrive quand même à changer
28:21 et à donner du rythme à des numéros qui n'en ont pas.
28:23 - Vous nous racontiez tout à l'heure, hors antenne, en coulisse,
28:26 que votre travail c'était de réduire le plus possible.
28:28 Au départ vous êtes arrivé avec un spectacle qui faisait plus de deux heures.
28:30 - Le premier jour en général, on a fait deux heures vingt.
28:33 - C'est trop long ? - C'est beaucoup trop long.
28:35 - Vous grattez seconde par seconde ? - Oui, et l'artiste qui est dedans,
28:37 qui fait douze minutes, c'est trop long déjà pour lui, il se ramasse après,
28:40 et le numéro suivant, après il perd, et le spectacle au final, il y a les gens,
28:43 non ça ne va pas, nous on n'a pas un numéro qui fait plus,
28:46 c'est entre quatre et six minutes, chaque numéro, c'est pour ça qu'il y en a beaucoup,
28:49 on a douze numéros, plus les interventions, tout ça, on essaye de...
28:53 C'est vraiment, c'est un peu la... Il faut ça, il faut ça.
28:56 - Oui, c'est vrai. Jean-Victor Clericot, au Moulin Rouge,
28:58 quelques chiffres sur le Moulin, c'est combien de tableaux,
29:01 combien de costumes, combien de passages ?
29:04 - Alors nous, on a une troupe de cent artistes permanents,
29:07 on a quatre grands tableaux, entrecoupés de trois attractions de variétés.
29:12 - Cent artistes, c'est beaucoup. - Oui, on est ouvert tous les jours de l'année,
29:15 deux spectacles par soir, donc... - Donc c'est pas les mêmes ?
29:17 - C'est les mêmes, dans la même soirée, c'est les mêmes artistes
29:21 qu'on va voir sur les deux spectacles. - Donc Mathilde, elle fait deux fois le...
29:25 - Par soir, oui, elle fait deux fois, alors pas tous les jours,
29:28 parce qu'il faut bien des jours de relâche quand même, pour qu'elle puisse souffler.
29:33 Mais donc on a sur scène, au plus gros du spectacle,
29:37 40 à 50 artistes sur la scène, c'est un peu la spécificité du Moulin,
29:40 cette richesse sur scène, tant sur le nombre d'artistes
29:43 que sur le nombre de costumes aussi qu'on va présenter,
29:45 et on a plus de 12 à 14 changements de costumes pendant le spectacle,
29:51 donc il y a... - Chaque danseur change 12 fois ?
29:54 - Oui, 12 à 14 fois, oui. - Ah pfiou !
29:56 - Donc il y a beaucoup de... - Faut aller vite, là !
29:58 - Il faut une certaine vitesse, on parlait tout à l'heure d'un rythme et du tempo,
30:00 et c'est ça qui est très important dans nos spectacles, c'est crescendo,
30:03 on démarre tranquillement, on vient chercher un peu le spectateur,
30:06 et puis ça monte en puissance jusqu'à la fin du spectacle,
30:08 avec le rythme qui s'accélère, et nous typiquement, on termine le spectacle
30:12 dans la fin du spectacle, donc c'est là où on met le french cancan,
30:15 puisque c'est un peu l'apothéose aussi de ce que les gens veulent venir voir
30:18 et dans notre spectacle, donc oui, il y a quand même une certaine vivacité,
30:23 et un gros dynamisme sur la scène pendant le spectacle.
30:27 - Et pareil, vous mentionnez en particulier aussi les lumières, mais aussi les costumes.
30:30 Est-il vrai que les costumes sont faits sur mesure et par des artisans français ?
30:34 - Alors oui, on a réintégré dans le Moulin Rouge toutes les petites mains,
30:38 tous les artisans, les métiers d'art qui font le spectacle.
30:42 - Et ça, ça se voit sur scène ? On le sent ?
30:44 - Oui, ça se voit sur scène, d'abord d'un point de vue, nous, professionnels,
30:47 ça nous permet d'être très réactifs quand il faut corriger quelque chose,
30:49 réparer quelque chose, ça nous permet d'être en capacité de produire
30:52 nous-mêmes nos spectacles très rapidement, pas être dépendant d'intermédiaires.
30:56 Après, pour le public, c'est d'avoir toujours sur scène un spectacle tout neuf,
31:00 comme s'il venait d'être fait la veille.
31:02 Donc c'est très important pour nous, parce que c'est là-dessus qu'on joue beaucoup.
31:06 Après, d'un point de vue plus savoir-faire, pour nous, ce qui était très important aussi,
31:10 c'était de préserver ces métiers-là, on va parler de bottiers, de plumaciers,
31:14 d'ateliers de broderie, donc on a sécurisé, entre guillemets, ces savoir-faires
31:17 pour les transmettre aux générations futures, et puis ensuite,
31:21 on est en capacité, nous, de pouvoir toujours présenter quelque chose d'excellent sur scène.
31:27 - Oui, de toute façon, tous les trois vous présentez des spectacles d'excellence.
31:30 On est au top du spectacle à la française, on est d'accord.
31:33 C'est une grosse machinerie, c'est beaucoup d'efforts, c'est beaucoup d'investissement.
31:36 Comment vous voyez les prochaines années, déjà, Joseph, pour 2024 ?
31:41 Il est déjà prêt dans la tête, le prochain spectacle ?
31:43 - Je travaille sur le 2025. - Ah, 2025 !
31:46 - Oui, les artistes sont déjà engagés pour 2024, car à savoir que,
31:49 dans la période de vacances... - Le plus dur, c'est de choper les artistes, hein ?
31:52 Les contrats ! - C'est les contrats, parce qu'il y a beaucoup de spectacles de cirque l'hiver,
31:57 qui sont uniquement entre la mi-décembre jusqu'aux vacances de janvier.
32:03 Et ceux-là sont en Allemagne, il y a plus de 100 spectacles en Allemagne,
32:06 ou 200 dans toutes les villes, il y a des Weiner Circus,
32:08 ce qu'ils appellent ça, des cirques de Noël, et ils prennent les meilleurs numéros,
32:11 et ils ont des budgets, mais alors, ils payent 10 fois ce que nous, on paye.
32:13 - Ah oui ! - Parce qu'ils ont moins de charges aussi,
32:15 donc ils ont les logements qui sont moins chers, nous, à Paris,
32:17 parce que quand on loue les appartements pour les artistes,
32:19 on connaît bien les prix d'appartement.
32:21 Donc c'est très compliqué, donc il faut engager les artistes un an à deux ans,
32:26 car nous, c'est de octobre à mars, et la personne qui a déjà un contrat pour le mois de décembre,
32:31 s'il me dit "je veux partir pour Noël", je ne peux pas le laisser partir, c'est la meilleure...
32:35 Et les spectacles, en fait, qui sont montés, quand ils font changer un numéro,
32:39 il faut répéter, l'orchestre, tout ça, c'est pas facile.
32:41 Ils le savent aussi bien que moi, c'est très compliqué d'intégrer un numéro...
32:46 - Walter Wolfert, votre troupe, c'est une troupe qui est à domicile,
32:50 qui est tout le temps là ? Ce sont des gens qui travaillent en France,
32:53 qui repartent par l'étranger, après ?
32:55 - On a une troupe qui est, je dirais... - À demeure ?
32:58 - Oui, enfin, qui est à demeure, mais composée, qu'on renouvelle,
33:03 en toute ou partie, à peu près une fois par an, en faisant des auditions.
33:07 On cherche à s'y prendre quelques mois à l'avance,
33:10 et effectivement, dans les auditions, on a à peu près 1200 candidats,
33:17 en France et à l'étranger, pour au final, une quinzaine de personnes.
33:22 - Ils font l'audition au Paradis latin, sur la Seine ?
33:24 - Ils font les auditions au Paradis latin, sur la Seine,
33:26 on fait des auditions aussi à Londres, en Italie, en Espagne,
33:29 on ira peut-être un jour en Australie aussi.
33:31 Donc, nos troupes actuelles, on a un tiers de Français et de Françaises,
33:37 et deux tiers de... On a beaucoup d'Italiennes, d'Italiennes,
33:42 en ce moment, ce n'était pas le cas de la troupe d'avant,
33:45 mais c'est un peu une famille, c'est un engagement d'un an,
33:49 et quand ils rentrent au Paradis latin, quelque part, c'est pour un certain temps,
33:53 mais c'est aussi pour la vie, on a beaucoup d'artistes qui reviennent,
33:56 après un an, deux ans, trois ans...
33:58 - Oui, c'est une vraie famille, il y a une vraie ambiance de clan, de tribu.
34:02 On va en reparler tout à l'heure, on marque une petite pause,
34:04 et on se retrouve dans la France à découvrir avec nos amis du Musical et du cabaret parisien.
34:08 A tout de suite !
34:09 - Sud Radio, le monde à découvrir, Christophe Gickel.
34:13 - Et avec Jean-Victor Clerico, directeur général du Moulin Rouge à Paris,
34:16 pour le spectacle "Fairie", Mathilde Tutio, danseuse dans le corps de ballet du Moulin Rouge,
34:20 Joseph Bouglione, directeur artistique du Cirque d'Hiver à Paris, pour le spectacle "Délire",
34:24 et Walter Butler, producteur de spectacle et propriétaire du Paradis latin,
34:28 pour le spectacle "Oiseaux de Paradis" et "Mon premier cabaret",
34:30 accompagné de Delphine Mendez, meneuse de la toute nouvelle revue.
34:33 Une petite question pour vous, Walter Butler.
34:35 On est un petit peu rentré dans la cuisine interne de cette fabrication de spectacle.
34:40 Vous, c'est pareil ? C'est les costumes, c'est le truc qu'il ne faut pas rater, c'est du wahou ?
34:45 - Oui, c'est le plus gros budget de la revue.
34:49 - Après l'Assasem ?
34:51 - L'Assasem peut-être un peu en dessous, mais pas tellement en dessous, c'est un autre sujet.
34:54 J'ai fait le choix de travailler avec un atelier de maison de couture, qui est une maison de haute couture.
35:03 On aura tout vu.
35:05 On arrive à des prix unitaires des costumes, qui est juste monstrueux.
35:09 C'est le plus gros budget de la revue, mais on a 600 costumes qui sont juste magnifiques.
35:14 C'est important cet effet wahou.
35:17 On a un spectacle qui est long, puisqu'on a le pré-show et le show.
35:20 En total, ça fait 3h, 3h15, beaucoup de changements de costumes.
35:24 - Quand je vais au spectacle, je suis allé voir vos 3 spectacles,
35:28 et des fois j'écoute ce que les gens disent en sortant,
35:31 et les costumes, c'est vraiment le truc qui revient tout le temps.
35:34 C'était vachement bien, c'était rigolo, mais les costumes, ça éblouit.
35:38 - Oui, c'est les costumes, c'est aussi ceux qui les portent, c'est les artistes.
35:42 Comme on disait tout à l'heure, ce ne sont pas que des danseurs ou des danseuses.
35:45 Ce sont pour moi d'abord des très belles personnalités, c'est vraiment important.
35:50 Et ce sont pour moi des athlètes, parce que c'est un travail extrêmement physique,
35:55 qui font 5 ou 6 jours sur 7, et c'est eux qui magnifient les costumes.
36:00 - Mathilde, vous avez apporté d'ailleurs quelque chose, on peut le voir ou pas ?
36:04 Allez-y, allez-y. Je pose une question à Delphine.
36:08 Delphine, vous êtes la meneuse de revue.
36:10 Votre travail, à vous, ça va consister en quoi ces prochains jours ?
36:13 À corriger des petites choses, à revoir des trucs, comme José Bouglion, à rétrécir ou pas ?
36:18 - À rétrécir ? Non, je ne peux pas. J'ai mon numéro et ma ligne à suivre.
36:24 Après, je suis quelqu'un de très perfectionniste, donc je veux vraiment que ce soit nickel.
36:29 Mais je veux aussi lâcher prise et pouvoir profiter, m'amuser.
36:36 Parce que c'est bien d'être dans le contrôle, mais il faut un moment, il faut s'amuser.
36:40 - Quand on est artiste au Paradis Latin, on s'amuse à être sur scène.
36:43 - Oui.
36:44 - C'est quand même une joie de faire ce métier. Vous faites des métiers, on est tout le temps dans.
36:49 - C'est magnifique.
36:50 - C'est assez magique.
36:51 Et là, Mathilde nous montre la coiffe du Moulin Rouge, la coiffe mythique.
36:55 Merci de nous l'avoir amenée, mais les auditeurs la verront.
36:58 - Donc là, vous avez deux symboles du Moulin Rouge.
37:01 Vous avez la bottine de French Cancan, qui est faite, comme ça a été dit tout à l'heure, sur mesure.
37:06 - Ça, c'est la vôtre ?
37:07 - Non, c'est pas la mienne, parce que je l'ai utilisée hier et elle est chez Cordonnier, pour être honnête.
37:11 Et avec un renfort au niveau du talon pour ne pas se blesser.
37:15 Et vous avez la coiffe du final prologue rouge, avec la couleur Moulin Rouge qui est déposée.
37:21 C'est ça, si je ne me trompe pas. Il y a une couleur vraiment Moulin Rouge.
37:24 - Cette couleur est déposée ?
37:25 - Oui. Vous avez les deux symboles du Moulin Rouge.
37:29 - D'accord, très bien.
37:30 Josée Boullion, quel est le symbole, vous, du Cirque d'hiver à Paris ?
37:34 Est-ce que c'est le cheval ? Ça restera toujours dans les spectacles Boullion ?
37:41 - Oui, bien sûr. Il y aura toujours...
37:44 - Un beau cheval ?
37:45 - Un cheval, ou une cavalerie, ou des poneys.
37:47 Mais il faut quand même que les enfants... La piste, il faut des chevaux.
37:52 Mais il y a aussi, pas seulement ça, il y a aussi de tout.
37:54 - Oui, c'est vrai.
37:55 - Et des trapézistes, surtout.
37:56 - Des trapézistes, bien sûr.
37:57 - C'est très important.
37:58 - Ça, c'est la marque de fabrique.
38:00 - Il faut de tout dans un spectacle. Il faut pouvoir plaire aux enfants et aux grands.
38:04 Et souvent, le samedi soir, quand on fait les soirées, on n'a pas d'enfants la plupart du temps.
38:08 Ça prouve que ça intéresse aussi.
38:10 - C'est plus sympa sans les enfants.
38:11 - Oui, ça c'est mieux, c'est plus tranquille.
38:13 - Jean-Victor Clerico, il y a encore des poneys chez vous, au Moulin Rouge ?
38:17 - Non, nous, on avait dans le spectacle un numéro avec des animaux vivants.
38:22 On a décidé de les retirer du spectacle.
38:25 On les a remplacés actuellement par un numéro aquatique, un ballet aquatique,
38:31 avec une danseuse qui évolue dedans, mais qui est plus qu'une danseuse,
38:34 c'est finalement une nageuse dans la natation synchronisée.
38:38 Donc c'est un ballet aquatique.
38:39 - Avec des serpents ?
38:40 - Il y avait des serpents à l'origine, mais on a retiré les animaux.
38:44 - Donc chez vous, il n'y a plus du tout d'animaux ?
38:45 - Non, il n'y a que des artistes, maintenant.
38:47 - D'accord, c'est bien.
38:48 - C'est pas mal, déjà.
38:49 - C'est plutôt ça qu'on vient voir.
38:51 - Et au Paradis Latin, il n'y a jamais eu d'animaux ?
38:54 - Non.
38:55 - Vous, c'est vraiment du musical pur ?
38:56 - C'est du musical, c'est du cabaret.
38:58 Et je dirais qu'elle serait notre symbole.
39:01 C'est Napoléon, c'est le premier tableau de la revue.
39:06 Et Napoléon qui a créé cet endroit.
39:08 Alors bien sûr, on l'a féminisé.
39:11 - Alors qui a écrit ce magnifique ouvrage, "On ira tous au paradis" ?
39:14 - C'est moi-même.
39:15 - Ah bah voilà !
39:16 - En toute certainé.
39:17 - Je sais que c'est vous.
39:18 - Voilà.
39:19 Et qui fait les photos.
39:20 J'adore la photographie.
39:21 J'ai fait beaucoup de photos qui racontent cette belle histoire.
39:26 "On ira tous au paradis".
39:28 - Et est-ce que vous pensez déjà, Walter, au prochain spectacle ?
39:32 Ou vous allez le faire durer, celui-là, "Oiseau de paradis", encore quelques années ?
39:35 - On va voir.
39:36 On a déjà recréé un spectacle qui est mon premier cabaret.
39:38 Et le spectacle "Oiseau de paradis" change, puisqu'on a près de 22 tableaux.
39:43 On change 2 ou 3 tableaux par an.
39:45 On chante dans le pré-show.
39:47 On a 3 chanteurs ou chanteuses différents qui, eux-mêmes, ont un récital qui n'est pas le même.
39:53 Donc ce ne sont pas les mêmes chansons.
39:55 On a des meneuses aussi qui chantent, des rôles qui chantent.
39:59 La troupe chante, les costumes chantent.
40:01 Donc quand les gens viennent, souvent, ils reviennent.
40:04 Pour eux, c'est un nouveau spectacle.
40:06 Il faut innover à chaque fois.
40:08 De la même manière, dans la cuisine,
40:10 Guy Savoie fait 2 menus par saison, donc 8 menus dans l'année.
40:15 Pierre Hermé fait des desserts spécifiques pour le paradis latin.
40:18 Il en fait 12 par an.
40:20 - Il fait 12 desserts différents ?
40:24 - 12 desserts différents.
40:25 Guy Savoie en fait 64 plats dans l'année.
40:29 Donc c'est un gros...
40:30 On me dit que c'est autant de travail que son propre restaurant.
40:33 Mais voilà, on cherche l'excellence partout.
40:36 - Oui, c'est ça.
40:37 Ce qu'on avait dit en début d'émission, c'est qu'on est sur des prestations d'excellence.
40:41 Joseph Bouglione, vous, au Cirque d'Hiver,
40:43 est-ce qu'on visite les coulisses ?
40:46 Est-ce qu'il y a un musée ?
40:47 Est-ce qu'il y a des choses qu'on ne connaît pas du Cirque d'Hiver ?
40:49 - Il y a, oui.
40:50 Il y a le bureau de production qui s'occupe de ça.
40:53 - Il vous appelait ? Comment on fait ? En envoyant un mail ?
40:55 - Oui, je ne sais pas trop comment ça se passe.
40:57 Ce n'est pas moi qui m'en occupe.
40:58 - On le trouvera sur le site ?
40:59 - Oui, c'est sur le site.
41:00 Et je crois que c'est 2 visites par semaine,
41:03 30 personnes, pas plus.
41:04 Et ils visitent dans les coulisses,
41:05 ils visitent en dessous de la piste,
41:07 qui était une piscine avant.
41:08 La piste d'essence avait été inaugurée par Miss Tinguette,
41:12 je ne sais plus en quelle année.
41:13 Et donc ils visitent les coulisses, les loges,
41:15 ils peuvent voir les costumes.
41:17 - Avant, il était possible.
41:18 Avant, il était sur cette cirque,
41:19 sur cette... comment on appelle ça ? La piste ?
41:22 - Elle descendait.
41:23 Elle descend encore, mais bon.
41:24 - Et on pouvait la remplir d'eau.
41:26 - Et elle se remplissait d'eau.
41:27 Mais on s'en sert pour mettre les costumes en dessous
41:29 et mettre le matériel du spectacle pour que ça apparaisse plus vite.
41:32 Et on se sert que du tampon central.
41:36 - Oui, au milieu.
41:37 - Ça serait trop compliqué de tout baisser.
41:39 - Mais avant, ils mettaient des crocodiles dans l'eau ?
41:41 - Il y avait un spectacle aquatique,
41:42 c'était mon grand-père qui faisait ça
41:43 avec des metteurs en scène et des chorégraphes,
41:46 ça s'appelait "La perle du Bengale".
41:47 Et sur la scène, on ne pourrait plus le faire,
41:49 il y avait les chevaux qui partaient au galop
41:50 et les chevaux plongaient dans l'eau avec les serpents,
41:53 ils jetaient les femmes dans l'eau, c'était sur l'Inde.
41:56 - On ne peut plus jeter une femme dans l'eau.
41:58 - Moi, je ne connais des chevaux.
42:00 - Non, on ne peut faire ni l'un ni l'autre,
42:02 mais c'était des gros spectacles avec 200 personnes.
42:04 - Et c'était profond ?
42:06 - Il y a 4 mètres de profondeur sur 13 mètres de...
42:09 et c'était chauffé, tout ça.
42:10 Par contre, une fois, la personne qui avait échauffé,
42:13 c'était une petite anecdote,
42:14 il s'était trompé, l'eau était à 40-45 degrés,
42:17 et les serpents qui le jetaient dedans,
42:18 les serpents remontaient comme ça,
42:19 parce que ça faisait trop chaud.
42:20 Et les filles dans ça, elles étaient toutes brûlées.
42:22 40-45 degrés, je ne sais plus comment.
42:24 Alors je ne vous dis pas que celui qui avait fait ça,
42:26 mon grand-père à l'époque,
42:27 ce n'était pas comme maintenant,
42:28 il a peut-être tombé dessus.
42:30 C'était assez marrant, surtout dans les années 40.
42:33 - Et comment va votre papa, Emilien ?
42:35 - Il va bien.
42:36 - Quel âge ?
42:37 - Il a 90 ans, il est toujours là, il descend.
42:39 - Grand monsieur de la scène parisienne.
42:40 - Exact.
42:41 Lui, c'était le maître écuyé,
42:42 et d'ailleurs, plus maintenant,
42:44 parce que son âge le permet plus,
42:46 et puis il est fatigué,
42:47 mais il a beaucoup fréquenté tous les cabarets présidents,
42:49 entre autres le Paradis latin,
42:50 qui était le pilier.
42:51 - Il venait chez Walter, souvent ?
42:53 - Tous les soirs, tous les soirs.
42:54 - Il avait sa table ?
42:55 - Oui, il avait sa table,
42:56 et puis il y avait Jean-Criégel,
42:57 qui était le directeur,
42:58 et puis le Moulin Rouge,
42:59 et le Lido,
43:00 parce que nous, on aime bien le cabaret,
43:02 parce que je trouve que le cirque et le cabaret,
43:04 d'abord, on n'est pas loin.
43:05 - C'est vrai.
43:06 - Le cirque et le cabaret,
43:07 on est presque frères.
43:09 Il y a les artistes de cabaret qui travaillent aussi.
43:12 - Vous êtes très complémentaires.
43:13 - Exactement.
43:14 Et le cirque, on a des danseuses,
43:15 ils ont des numéros,
43:16 c'est vraiment très...
43:17 Je retrouve les costumes,
43:18 petite parenthèse,
43:19 les costumes du Moulin Rouge et du Paradis latin
43:21 sont absolument extraordinaires.
43:23 Et je confirme les costumes qu'ils ont.
43:25 Je sais combien ça coûte,
43:26 je sais qui les fait,
43:27 je sais comment,
43:28 rien que ça, le prix de ça,
43:29 je sais, et comment ils font,
43:30 comment c'est soigné,
43:31 c'est incroyable.
43:32 J'ai visité,
43:33 j'ai vu déjà le Moulin Rouge et le Lido aussi,
43:36 c'était aussi une grande maison,
43:37 ainsi que le Paradis latin.
43:38 C'est encore vraiment des maisons
43:40 qui sont vraiment faites pour Paris
43:43 et qui doivent rester
43:44 et qui doivent continuer.
43:45 - Jean-Victor Claéco,
43:46 vous êtes directeur général du Moulin Rouge,
43:48 est-ce que vous avez en tête un moment fort,
43:50 une petite anecdote
43:51 que vous aimeriez partager
43:52 avec nos auditeurs sur le Moulin Rouge ?
43:54 Vous le voyez tous les soirs, le spectacle ?
43:57 - Presque tous les soirs, pas tous les soirs.
43:59 - Vous êtes plus épaté ?
44:00 - Alors non,
44:01 pour le coup,
44:02 je suis surpris assez régulièrement quand même.
44:04 - D'accord.
44:05 - D'abord parce qu'on voit pas
44:06 tout le temps la même chose tous les soirs,
44:07 le regard va se porter
44:08 sur une telle ou telle partie de la scène,
44:10 donc c'est vrai qu'on voit pas tout le temps la même chose.
44:12 Et après, en fonction de ce qu'on retouche aussi régulièrement,
44:14 les choses changent,
44:15 on voit la troupe qui évolue aussi différemment,
44:17 les attractions aussi.
44:18 Donc, non,
44:19 aucun soir n'est pareil.
44:21 Et puis, c'est le public qui fait aussi la soirée.
44:23 - C'est ça, pas différemment.
44:24 - Donc en fait, en fonction aussi de l'atmosphère,
44:26 de la chaleur de la salle,
44:28 c'est ça qui va aussi faire que la soirée est unique.
44:30 Donc, beaucoup d'éléments différents
44:32 qui font que la soirée réussit.
44:34 - D'accord.
44:35 Et c'est vrai que c'est tellement un lieu mythique aussi,
44:37 il suffit de se replonger dans son histoire
44:38 pour voir la goulue, le pétomane,
44:39 enfin des trucs incroyables qu'on faisait à l'époque,
44:41 comme vous le savez.
44:42 - Il y a 135 ans d'histoire,
44:44 donc il y a des époques différentes.
44:46 On parlait tout à l'heure de cheval qui saute dans l'eau,
44:48 nous on avait eu à un moment donné un dauphin dans un aquarium
44:51 qui venait tous les jours au moulin.
44:53 Évidemment, c'est des époques révolues aujourd'hui,
44:55 on ne pourrait plus faire ça,
44:56 mais il y a eu une certaine époque
44:58 où il y avait vraiment beaucoup d'extravagance
45:00 et beaucoup de liberté dans la proposition artistique.
45:02 - Merci à tous d'avoir participé à cette émission,
45:04 de nous avoir ouvert les portes du Cirque d'hiver,
45:07 du Paradis latin et du Moulin Rouge.
45:09 Merci à tous.
45:10 On retrouve évidemment toutes vos informations
45:11 sur vos sites respectifs, c'est bien ça ?
45:13 Walter, vous êtes d'accord ?
45:14 - Absolument.
45:15 - Et c'est quoi vos sites respectifs ?
45:16 - Paradislatin.com
45:18 - Et Moulin Rouge ?
45:19 - MoulinRouge.fr
45:20 - Cirquediver.com
45:21 - Tout est simple.
45:22 Merci beaucoup messieurs d'avoir fait cette émission.
45:24 Mesdemoiselles, merci beaucoup.
45:25 Bon courage pour la suite.
45:26 Et nous, la France à découvrir,
45:27 on se retrouve la semaine prochaine à 17h sur Sud Radio.
45:29 Merci à tous et à toutes.
45:31 à tous et à toutes.